12 mars 2008

Une fusion n'est pas une science exacte par Jérome Pasco

J'ai reçu ce texte d'encouragement de Jérôme Pasco, élu à Conches et secrétaire adjoint de la section socialiste de cette commune. Il m'a autorisé à le publier sur mon blog.
Eh bah, quelle journée! Le téléphone n'a cessé de sonner, les psychodrames de se nouer, les portes de claquer. Pas de doute, aujourd'hui (NDLR : c'était lundi) nous étions bien dans cette fameuse journée cruciale d'un "entre deux tours" de municipales. Un moment qui n'arrive que tous les 6 ans. D'où, sans doute, son intensité, comme si nous nous retenions pendant six longues années et que nous lâchions tout d'un coup... rancoeurs, reproches, mesquineries, gamineries... tout ce qui fait de nous des êtres humains quoi.
A Louviers, à Gisors, à Evreux, à Saint-Sébastien-de-Morsent, j'étais un farouche partisan de la fusion ou du désistement républicain pour les cantonales. Au-delà des considérations locales, au delà des micro-histoires, je regardais ces villes avec passion, avec espoir... Je me disais que la gauche, que le PS ne pouvait, ne devait gagner que unie sous la même bannière.
Or, une fusion de liste n'est pas une science exacte. il n'y a pas de règles, pas de codes, pas de manuel. Une fusion c'est juste une question de "vouloir vivre ensemble". Une question qui se pose à l'aune des personnes, des enjeux, des rapports de force. Une fusion de liste c'est un dialogue entre deux personnes, un échange qui doit aboutir à un engagement équilibré et juste, pour faire triompher les idées pour lesquelles nous nous battons.
Force est de constater que dans notre Département, nous n'avons pas su faire preuve de cette volonté. La faute à qui? On ne va pas refaire le film. On ne va pas revenir sur les frasques de Franck Martin, la suffisance de Larmanou, l'entêtement absurde de Bernard Prévelle, ou encore la dissidence de Michel Champredon.
Non. Balayons devant notre porte et posons nous cette question : Pourquoi en sommes-nous arrivés là? Demandons-nous pourquoi nous avons été incapables de mettre hier, les acteurs du drame d'aujourd'hui, autour d'une table? Demandons-nous, mais au fait, pourquoi Rachid Mammeri a-t-il eu l'idée de jouer sa carte, pourquoi Michel Champredon et Gérard Silighini ont-ils été incapables, pendant des mois, de travailler ensemble? Pourquoi Laurent Longet a-t-il, à de multiples reprises tiré la sonnette d'alarme à Gisors, sans être entendu. Pourquoi François Loncle a-t-il eu droit au même mutisme?
A Gisors, à Evreux, à Louviers, nous ne payons pas les dernières 24 ou 48 heures. Nous ne payons pas les dernières semaines de campagne, nous payons plusieurs mois d'absence de cohérence, d'absence de collectif, d'absence de gouvernance politique... et ce collectivement.
Le résultat? Une gauche désunie, qui laissera dimanche l'UMP triompher à Evreux, qui laissera F.Martin nous narguer à Louviers. C'est vrai, mais ce résultat n'est imputable ni à Jean-Charles Houel, ni à Christian Renoncourt, ni à Rachid Mammeri, ni à Laurent Longet, eux les bons soldats du PS, investis par le PS. Eux, ils ont fait campagne avec leurs tripes, leurs convictions, leur personnalité. Ils ne sont peut-être pas exempts de tout reproche (car nul n'est parfait), mais eux au moins, ils ont joué le jeu.
Alors, oui, je regrette que nous n'ayons pas pu avancer du même pas à Evreux, à Louviers et ailleurs, mais je comprends Rachid, Christian, Jean-Charles et Laurent, ils ont toute mon estime. Bon vent, bon courage. Ne regrettez rien. Et surtout, n'ayons pas la mémoire courte, rappelons-nous d'où nous venons pour savoir là où nous voulons aller.
Amitiés.
Jérôme PASCO - Secrétaire adjoint de la section PS de Conches - Elu à conches.

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