25 avril 2008

Claque et défaite : les mots pour le dire

Notre photo : dépouillement de premier tour à Pinterville (photo JCH)
Un courageux anonyme (j'ai personnellement toujours signé ce que j'ai écrit dans La Dépêche et ce que j'écris dans ce blog) se félicite que je ne sois pas devenu un élu cumulard puisque j'ai personnellement perdu les élections cantonales et collectivement perdu les élections municipales. Je signale à ce courageux anonyme que j'étais à la onzième place de la liste conduite par Christian Renoncourt pour indiquer clairement aux électeurs que je n'étais pas en course (en cas de victoire) pour un poste municipal à responsabilités. Et à la condition que je gagne l'élection cantonale ce qui faisait beaucoup de présupposés.
Dois-je me mettre la tête dans le sable et raser les murs de Louviers parce que j'ai perdu les élections ? Dois-je renoncer à mes convictions parce que la sanction des électeurs est passée et que mes adversaires ont fait mieux que moi ? On peut avoir tort et être élu, on peut avoir raison et ne pas être élu. Ce qui importe c'est que le suffrage universel ne se discute pas. Il place les candidats à égalité et ce sont les citoyens qui les départagent pour des raisons qui leur appartiennent : des mobiles politiques, la sympathie ou l'antipathie, l'histoire donc le passé, sans oublier l'immense avantage dont bénéficie un candidat sortant avec des moyens matériels et de communication sans commune mesure avec ceux que je possèdais. Etre maire, conseiller général et président d'une agglomération en imposent plus qu'être le simple candidat du Parti socialiste. De ce point de vue, mes 21 % du premier tour et mes presque 27 % du second sont peut-être des résultats pitoyables aux yeux de mon courageux correspondant, ils sont pour moi plus qu'un encouragement et plus qu'une anecdote. On a rarement vu un candidat arrivé en 3e position augmenter à ce point son score quand chacun sait que le vote « utile » fonctionnera à fond pour le candidat considéré comme du même camp. Quoique. C'est bien pour cela, d'ailleurs, que Franck Martin a perdu alors qu'il devait gagner tous les jours. Mais pour gagner, il eût fallu qu'il sorte de son obsession anti-Houel et pratique l'anti-Auzoux.
J'ai pris des claques, certes. Mais on apprend plus dans l'échec que dans la victoire et, surtout, on en apprend plus sur soi-même et sur ses amis, vrais ou faux. Pendant longtemps, les camarades du Parti communiste français ont été aux ordres de Moscou. Il a fallu le rapport (secret) de Kroutchev, Budapest, Varsovie, Prague, la chute du mur de Berlin pour que nombre de communistes sincères changent de voie. J'ai été un martiniste sincère, admiratif des choix et de la ligne politique d'Ernest Martin. Je sais aujourd'hui encore qu'il était et est dans le vrai. J'ai soutenu Franck Martin pensant qu'il marcherait sur les traces de son père puisqu'il se réclamait de son héritage. Tout le monde a le droit de se tromper. Je me suis trompé. Mais celui ou celle qui s'aperçoit qu'il ou elle s'est trompée ne doit pas persévérer. J'ai compris (au-delà de deux événements personnels d'ordre privé quelques mois avant l'élection et du temps nécessaire pour maturer un choix difficile) que Franck Martin, ayant des choix à faire, privilégierait toujours le pouvoir quitte à sacrifier lignes politiques et relations personnelles…j'en ai tiré les conséquences en toute connaissance de cause même s'il m'a fallu subir des attaques grossières, injustes, mensongères, qu'il faut accepter quand on est un homme public. Ce qui s'est passé à la CASE ne me plait qu'à moitié car « il n'y a pas de plus grand ennemi des hommes que l'ami de tout le monde. » (Voltaire). Je n'ai pas vocation à devenir l'ami de tout le monde. Surtout de ceux dont je connais l'insincérité et le cynisme. Je vais rassurer mon courageux correspondant anonyme : je ne suis pas certain d'avoir toujours raison. Qui ne se trompe pas ? Mais l'âge aidant, l'expérience des hommes aidant, les victoires et les défaites aidant, je sais que mes choix d'aujourd'hui sont des choix libres, indépendants de quiconque, et à ce titre, parfaitement honorables.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous avez mon entier soutien : votre correspondant se souvient-il du score national de Sarkozy aux européennées de 1999 : 12% (derrière Hollande, 21 % et Pasquà 13%) ?

Qui s'en souvient ?