25 avril 2008

Déclaration de principes du PS : et mai 68 ?

La Déclaration de principes du PS rendue publique ces jours derniers suscite déjà le débat. Tant mieux. Marc Dolez, député du nord, n'hésite pas à parler de reniement et d'abandon de principes fondamentaux. Le mot « réformisme » en choque plus d'un dans ce parti où la gauche de la gauche est encore forte. J'ai lu intégralement cette Déclaration de principes qui s'adapte aux temps nouveaux : développement durable, réchauffement de la planète, mondialisation, capitalisme financier, économie de marché…Finis les rêves de grand soir, finies les révolutions. Mais jamais une révolution ne s'est faite, excepté en Russie peut-être en octobre 1917, quand un parti ou un groupe en a donné l'ordre et posé les principes.
Mai 68 n'était pas une Révolution. Il s'agissait d'un mouvement dont l'héritage, a dit Sarkozy, doit être liquidé. En 68 la parole était libre, la rue (à Paris et en province) occupée par des étudiants ou des grévistes. Il s'agissait surtout de sortir du carcan familial trop étroit (Rimbaud s'en plaignait déjà) et de mettre à bas les vieux schémas autoritaristes représentés par le général de Gaulle, pas celui de juin 1940 mais celui de mai 1958. Il y eut le fameux Grenelle qui permit une hausse spectaculaire des salaires et des modifications considérables dans les relations entre patrons et salariés, entre professeurs et élèves ou étudiants entre parents et enfants. Mai 68 a donné le coup d'envoi des mouvements féministes (les militants garçons de 68 étaient très machistes) c'est grâce à Mai 68 qu'on est allé vers l'utilisation de la pilule, vers l'avortement légalisé, vers la reconnaissance des droits des minorités, homosexuelle et autres . Il est étonnant que la Déclaration de principes du PS fasse référence à la Commune de Paris (c'est bien) mais ne dise mot des événements de mai 68 dont nous allons fêter le 40e anniversaire. Le PS nous demande même des photos et des documents personnels à partager. D'ici le 14 juin, date de la convention nationale, il est encore temps de rectifier le tir même si nous ne croyons pas du tout, comme disait Mao, que « le pouvoir est au bout du fusil. » Nous préférons nettement : « sous les pavés, la plage ! » A condition de ne pas les prendre sur la tête.

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