21 mai 2008

Le baril de pétrole dépasse les 130 dollars

130 dollars le baril de pétrole aujourd'hui mercredi, record atteint ! Qui dit mieux ? Certains prévoient même un baril à 140 dollars dans quelques mois…Les émirs saoudiens, du qatar et du Koweit, les Iraniens, les vénézuéliens, les Norvégiens et les autres producteurs d'or noir se frottent les mains. Les compagnies pétrolières aussi qui n'ont jamais été aussi riches ! Les marins-pêcheurs manifestent, jettent des pierres sur la police et exigent du gouvernement qu'il agisse pour que leur fioule (qui vaut 0,79 euro le litre aujourd'hui alors qu'il valait 0,41 euros en début d'année) non seulement cesse d'augmenter mais baisse ou fasse l'objet de compensations financières. « A quoi bon aller en mer si ce n'est pas pour gagner de l'argent ». Cette constatation d'un marin-pêcheur, frappée au coin du bon sens, ne doit pas nous faire oublier que la pêche sert avant tout à nourrir des hommes et que la sur-pêche finira de les affamer. Quant aux marins, quel salarié et même quel patron de pêche pourrait se satisfaire d'aller travailler en mer pour des prunes ? Quand on sait que la paie des marins dépend du tonnage de prises et des frais engagés pour les saisir, il est évident que moins les charges sont élevées plus la paie risque d'être bonne.
Pour ceux, et j'en suis, qui passent parfois du bon temps aux Sables d'Olonne, à La Rochelle ou à Boulogne-sur-Mer, la réalité du mauvais état d'un nombre important de bateaux de pêche n'est pas niable. Or, la sécurité des hommes passe d'abord par l'entretien assuré et permanent des embarcations tant les causes d'accidents de mer peuvent être, par ailleurs, si nombreuses et tellement dramatiques : La croche, le mauvais temps, les mauvaises rencontres…
Tout cela nous éloigne du prix du baril. Les écologistes se félicitent de cette augmentation du pétrole. Elle va nous contraindre à limiter nos déplacements, à utiliser les moyens collectifs de transport, à choisir le train plutôt que la voiture, le métro plutôt que la moto, le vélo ou la marche. Fini le temps de l'insouciance. Fini le baril à 20 dollars. Revenons à la France et aux Français qui ont des idées. Revenons aux fondamentaux. Redonnons de la valeur aux choix collectifs, aux services publics, aux outils partagés, au recyclage, au tri sélectif, aux éoliennes individuelles, à la géothermie, au compost familial, au potager et à l'élevage (quand c'est possible) et quand ce n'est pas possible, faisons vivre les maraîchers de bonne pratique, les associations solidaires, achetons des produits de saison à des prix corrects, favorisons le commerce équitable…il est grand temps de réapprendre à vivre sans le pétrole à tout bout de champ. Puisque nos champs n'en ont pas.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Certes, apprendre à vivre sans le pétrole, ou tout du moins, en le réservant à des usages nobles serait une excellente chose. Mais dans le contexte économique actuel, je n'applaudirai pas avec les Verts qui se réjouissaient il y a quelque temps d'un baril à plus de 100 dollars (prévision largement dépassée), prix qui allait obliger la société à changer. Car, ne nous leurrons pas, les premières victimes d'un baril de pétrole à 130 dollars, seront les français les plus modestes : ceux qui ne peuvent faire autrement que de prendre leur voiture pour aller travailler parce qu'ils n'ont pas de transports en commun à leur disposition ; ceux qui pour parvenir à leur rêve de devenir propriétaire de leur maison, n'ont eu d'autre choix que de faire construire là où le terrain à bâtir était le moins cher, c'est-à-dire, loin des centres villes. Tous ceux-là vont voir leur pouvoir d'achat terriblement amputé, en rapport de leurs revenus. Les plus fortunés s'en tireront toujours, même s'ils devront payer le carburant plus cher... Proportionnellement, ils seront évidemment beaucoup moins touchés. C'est cela aussi, une politique de droite.