15 juin 2008

Les Irlandais disent non au traité de Lisbonne

L'Europe est en panne. L'Europe va mal. Comme prévu dans les sondages proches de la date du scrutin les Irlandais ont majoritairement dit non au traité de Lisbonne voulu par Nicolas Sarkozy et la commission européenne. Que va-t-il se passer, maintenant, alors que la France va présider le conseil européen pendant les six prochains mois ?
Un rappel : le gouvernement Sarkozy-Fillon a choisi la voie parlementaire et non le référendum pour approuver le traité de Lisbonne afin de ne pas ranimer la querelle du oui et du non exprimés lors du projet de traité constitutionnel. Les parlementaires réunis en congrès ont adopté le traité et les socialistes, sauf exceptions, ont suivi le mouvement. Le peuple français n'a donc pas été consulté directement ce qui est éminemment regrettable bien que je ne sois pas du tout un fan des référendums. Le traité de Lisbonne a tout de même été entériné légalement puisque les députés et les sénateurs représentent la nation.
Les commentaires sur le résultat du vote irlandais rouvrent une plaie encore vive : le PC, la LCR, le FN, le MPF, les souverainistes et d'autres tels que Jean-Pierre Chevènement ou Jean-Luc Mélenchon, sont satisfaits du résultat. Laurent Fabius préfère se tourner vers l'avenir plutôt que de commenter un résultat qui bloque le système.
A moins que. A moins qu'on redemande aux Irlandais de voter, mais quand ? A moins que l'Irlande se retire de l'Europe pour un laps de temps à définir. A moins qu'on renégocie le traité de Lisbonne, ce qui obligerait à nouveau tous les pays à le ratifier…
Sarkozy va devoir faire preuve de patience, de prudence et d'imagination ce qui n'est pas dans son caractère. Le programme imaginé pour les six prochains mois est par terre. La France va prendre la présidence de l'Union européenne à un des pires moments de son histoire qui en a connu d'autres. Que va devenir le projet d'Union méditerranéenne qui devait le consoler de la marché hésitante de l'Europe unie ?
Sharon Stone a eu un mot malheureux pour évoquer le récent séisme en Chine et ses milliers de victimes. Elle a parlé de mauvais karma comme si les Chinois avaient été punis par le destin de leur répression au Tibet. Depuis, elle s'est excusée de cette incongruité. Posons-nous cette question : et si Nicolas Sarkozy était lui aussi sous l'influence d'un mauvais Karma ? Lui qui croit plus à l'influence des prêtres qu'à celle des instituteurs ? Nous nous excusons bien volontier à l'avance d'avoir douté de l'efficacité de sa pensée magique.

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