22 juillet 2008

Le lundi noir de la gauche

Jean-Pierre Raffarin et François Fillon ne s'en étaient pas cachés. L'adoption de la révision constitutionnelle ouvrirait la voie à une multitude de réformes dont on peut tout craindre. Dans le domaine économique et social, la droite dure au pouvoir n'a pas encore donné toute sa mesure. Les heures supplémentaires payées 10 % au lieu de 25 %, la fin des 35 heures, le forfait jours des cadres augmenté de 17 jours annuels, le paquet fiscal favorable aux privilégiés, l'augmentation de la part financière dans les soins des malades, les projets de déremboursement de certains médicaments, l'allongement de la durée de travail pour bénéficier du taux plein à l'heure de la retraite, le service minimum en cas de grève (avec le sourire narquois de Nicolas Sarkozy annonçant « qu'aujourd'hui on ne s'aperçoit même plus qu'il y a une grève en France ») toutes ces mesures ont été approuvées par la droite.
Les radicaux de gauche (sauf deux) et Jack Lang, le seul socialiste, viennent d'apporter leur eau au moulin des futures réformes puisque Le Premier ministre avait déclaré attendre le verdict positif du Congrès pour poursuivre son œuvre de modernisation.

Modernisation ? Quand les amis des banquiers et des Bolloré, Bouygues, Lagardère, Dassault, Parisot, sont au pouvoir, on sait que cela signifie « travailler plus pour gagner moins. » L'Etat demande des efforts aux salariés du privé et du public, il supprime des milliers d'emplois d'enseignants, s'attaque au CNRS qu'il veut démanteler, n'entretient plus son patrimoine…l'inflation atteint 3,5 % mais les salaires ne suivent pas. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, on doit s'attendre à une décoction d'impôts nouveaux ou en augmentation, qu'ils soient locaux, sur le revenu ou indirects. La TVA sociale va revenir sur le tapie…pardon le tapis.

Le Parti radical de gauche est ouvertement acquis à l'ouverture sarkozyste. Depuis des mois, Baylet dansait le cha cha cha. Deux pas vers Nicolas Sarkozy, un pas vers François Hollande. Fatalement, le moment de la rencontre entre le PRG et la droite devait arriver. Ça s'est passé lundi, sous les ors de Versailles. Le vassal Baylet a fait allégeance au monarque Sarkozy.

Qu'on ne vienne plus nous chatouiller les oreilles avec le désistement républicain, le soutien au candidat de gauche le mieux placé quand il appartient au PRG de Baylet. Nous l'avions compris bien avant ce lundi noir pour la gauche. Nous étions minoritaires, nous le sommes peut-être encore. Cela ne durera pas.

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