3 septembre 2008

Amnesty International et le traité sur le commerce international des armes légères

3000 mors par jour depuis des années. C'est le terrible bilan de la guerre qui oppose des milices armées à l'armée régulière de la RDC (République démocratie du Congo) et à d'autres milices « ennemies ». Autrement dit la guerre entre les Hutus et le Tutsis se poursuit, la vente d'armes contre « diamants et autres minerais » marche plus fort que jamais, les maladies (Choléra, rougeole) tuent les civils, également victimes des viols, des violences diverses, qu'il s'agisse des femmes, des enfants-soldats ou des familles entières larguées sur les pistes à la recherche d'une certaine paix et de nourriture.

L'émission diffusée sur Arte (avec un Paul Moreira en journaliste digne de ce nom) mardi soir, évoquait cette guerre qui laisse les médias occidentaux silencieux et met au jour le trafic d'armes qui permet ces massacres et la poursuite d'une guerre entamée il y a plus d'une décennie. Le thème de l'émission : comment les enquêteurs d'Amnesty International procèdent-ils pour identifier le flux des armes (leur provenance et leur destination) les auteurs des trafics et pour expliquer la difficulté de faire condamner (quand ils sont pris) ces trafiquants appartenant, le plus souvent, à l'ex-URSS ou à des pays satellites de la Russie. Les mafias, quoi.

L'espérance des responsables d'Amnesty ? Qu'un traité international règlemente la vente des armes légères pour empêcher que des pays dirigés par des dictateurs les utilisent contre leur peuple ou que des états servent de relais et de prête-noms pour aider des milices comme celles qui agissent dans le Nord-Kivu. Un seul Etat a voté contre le principe de ce traité : les Etats-Unis. Par la bouche de Bolton, ambassadeur de Bush, on apprend que le droit d'avoir une arme est constitutionnel aux USA et qu'on ne voit pas vraiment pas pourquoi on interdirait au reste du monde de copier cette belle démocratie ! L'espoir est évidemment que Barack Obama soit élu président et qu'il change la position des Etats-Unis. Le représentant britannique à l'ONU assure que quand 153 pays sont d'accord sur l'objectif d'un traité, il est impossible (même aux USA) d'empêcher son application un jour ou l'autre.

Le problème c'est que ce traité ne sera pas prêt avant 2010, au mieux, et que les morts s'ajoutent aux morts quotidiennement. Les membres d'Amnesty International font preuve de compétence, de pugnacité, de lucidité (sur les dangers, la nature des adversaires) et expriment un optimisme et une obstination à toute épreuve. Chapeau.

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