23 septembre 2008

Les policiers municipaux pourront utiliser le taser

Le taser (il en existe 4600 en France) équipait, jusqu'au 23 septembre, des agents de la police nationale. Cette arme — car c'est une arme — est destinée à immobiliser les personnes récalcitrantes, quelles que soient les raisons de leur révolte. Le taser envoie des dardillons de fils de cuivre qui pénètrent dans la peau (jusqu'à 10 mètres de la personne à immobiliser) et une décharge électrique de 50 000 volts (deux ampères) l'éstourbit pendant un certain temps.

De nombreuses voix se sont élevées contre l'usage de cette arme qui, selon certains témoignages aurait été à l'origine de malaises, d'évanouissements, voire de crises cardiaques surtout aux Etats-Unis. Un médecin de SAMU affirme que « bien utilisée cette arme n'est pas dangereuse. » Ce qui me gêne c'est le « bien utilisée ». Car mal utilisée, elle est évidemment dangereuse. Qui garantira la bonne utilisation d'une arme dont l'usage se fera, forcément, dans un cadre d'agressivité réciproque, de stress violent, de conflit physique.

Le tout sécuritaire a des limites. Peut-être sommes-nous en train de les atteindre en banalisant des armes de dernière génération et en les plaçant dans des mains pas toujours expertes. On dira que l'accréditation des porteurs de cette arme se fera en préfecture, que les élus seront vigilants sur le choix des personnes autorisées, qu'on utilisera le taser en dernière extrémité…

Tout de même, on doit s'interroger sur le fait qu'une police municipale, à l'origine créée pour faire respecter les arrêtés municipaux, soit devenue une police supplétive, armée, dotée de moyens importants sur le plan judiciaire, agréée pour contrôler les images des caméras de surveillance et dorénavant, habilitée à « tranquilliser » les suspects avec le taser.

J'ignore si le maire de Louviers est favorable à l'usage de cette arme. J'ignore si les policiers municipaux de Louviers interpellent qui que ce soit. Je souhaite qu'on en reste aux techniques habituelles : dialogue, discussion, prévention. Et, pourquoi pas, répression en cas de flagrant délit ou d'infraction notoire. Mais sans taser.

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