11 novembre 2008

Faut-il supprimer des commémorations nationales de notre calendrier ?

Quelle mémoire transmettre aux enfants de nos écoles ? et comment ? (photo JCH)
L'historien André Kaspi, chargé par le Président de la République d'un rapport sur le nombre de commémorations à conserver au calendrier du souvenir national, va proposer de ne conserver que le 11 novembre, date de l'armistice qui mit un terme à la première guerre mondiale (et qui permettra de saluer les victimes de toutes les guerres) le 14 juillet, jour de la fête nationale et le 8 mai, date de la victoire sur le nazisme.

Les autres commémorations deviendraient locales et ne feraient plus l'objet de manifestations nationales. Comme on pouvait s'y attendre, la réforme de ce calendrier a entraîné, si j'ose écrire, une levée de boucliers émanant de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, du président du CRAN (conseil représentatif des institutions Noires de France) M. Lozès qui s'interroge : ne doit-on plus célébrer nationalement la fin de l'esclavage ? Et la Shoah ? Et les harkis ?
En fait, c'est Jacques Chirac qui a ajouté commémoration après commémoration au calendrier. La polémique, si polémique il y a, est de celle qu'affectionnent les Français. Les symboles jouent un rôle si important pour le maintien du pacte républicain que chacun veut en avoir sa part. André Kaspi ne demande pas la suppression des dates dites « mémorielles » il propose seulement une adaptation géographique et temporelle que refusent les associations et les mouvements qui ont tant fait pour faire admettre et reconnaître des pans entiers de notre histoire jusqu'ici ignorés dans nos livres de classe.
Pourquoi Nicolas Sarkozy se lance-t-il là-dedans ? Il y a plus de coups à prendre que de fleurs à recevoir. Après la lecture de la lettre de Guy Mocquet imposée dans les établissements scolaires, le discours de Dakar, l'héritage de mai 68 qu'il faut liquider etc. le Président de la République semble mal conseillé. Que cherche-t-il ? En ce jour de 11 novembre, parions que les paroles sont se délier près des monuments aux morts !

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