13 juin 2008

La légion d'honneur de Jean Louis Destans


Martin Hirsh, haut commissaire aux solidarités actives, a remis ce vendredi la croix de Chevalier de la légion d'honneur à Jean Louis Destans, président du conseil général. L'ancien responsable d'Emmaüs France et Jean Louis Destans se sont connus lors d'un colloque consacré aux OGM. Ce jour-là, ils ont aussi parlé solidarité et le dernier décret signé par Dominique de Villepin fut pour le RSA qui, sans ce décret, aurait peut-être été mort né.
Cette décoration, devant une foule d'élus et d'amis, a été évidemment l'occasion de retracer la vie de Jean Louis Destans : son parcours scolaire, son passé d'énarque, de diplomate, d'élu pont-audemérien réélu avec 70 % des suffrages lors des derniers scrutins locaux. Ce qui frappe chez cet homme, c'est le sens qu'il donne à son action politique, c'est la sincérité qu'il met dans son engagement et la volonté qu'il affiche à mener au bout les projets dans lesquels il croit. Ce n'est pas une homme facile, non pas parce qu'il a mauvais caractère mais parce qu'il a du caractère. Et de l'autorité. Après la discussion, la concertation, vient l'action. Et c'est pourquoi le département de l'Eure a autant bougé depuis 2001. C'est pourquoi les collèges ont poussé comme des champignons. C'est pourquoi la solidarité (et le RSA) a été une priorité absolue de la majorité de gauche du conseil général.
Jean-Louis Destans aime à insister sur le fait qu'il est le tuteur de 1500 jeunes Eurois dans la souffrance morale ou physique, dans la délinquance parfois, mais aussi dans la confiance que l'action publique leur doit. La légion d'honneur qu'il a reçue, il a aussi su la partager avec ses amis (ayons une pensée pour Jean-Jacques Cabot) ses collègues élus et le Parti socialiste à qui il a rendu collectivement hommage : « Ce parti m'a beaucoup donné, j'espère qu'il me donnera encore beaucoup car j'ai envie d'aller plus loin. » Et nous tous avec lui.

12 juin 2008

Les caméras ne servent à rien dans les quartiers

La rencontre entre le maire de Louviers et les habitants du quartier des Acacias n'a rien apporté qu'on ne sache déjà. Il a réitéré son affirmation : la vidéosurveillance est un outil de prévention qui permet de lutter contre le sentiment d'insécurité. La commissaire de police a assuré que cet outil permet de faire baisser les actes délictueux. Gérard Prévost (de la LCR) a confirmé qu'il valait mieux investir dans les hommes plutôt que dans des ustensiles très coûteux.
On sait maintenant que la vidéosurveillance a un effet nul sur le taux de délinquance puisque l'effet « coup de balai » déplace les voleurs ou les agresseurs dans d'autres quartiers que ceux équipés de caméras. Il faut être stupide ou inconscient pour se laisser filmer en train de commettre un acte répréhensible. Alors on va mettre des caméras partout ? Il y en aura dans le quartier de Maison Rouge. On en mettra dans le centre-ville. Parions que lors des prochaines réunions de quartier, chacun exigera d'avoir sa caméra…car c'est toujours pour les autres.
Nous n'allons pas épiloguer à longueur de colonnes pour réaffirmer notre hostilité à la vidéosurveillance urbaine. Des scientifiques, des politiques, des parlementaires de tous bords ont travaillé sérieusement sur le dossier, en France et ailleurs en Europe. Les conclusions sont partout les mêmes : les résultats ne sont pas à la hauteur des investissements et les dangers (pour la liberté individuelle, pour l'utilisation frauduleuse des images, pour l'établissement de fichiers numériques, pour l'absence de contrôle citoyen) bien plus importants que les avantages.
La municipalité s'enfonce dans son obsession sécuritaire. Il est triste de constater que des gens de gauche, ou s'affirmant comme tels, en soient réduits aux expédients qu'on croyait d'une autre rive.

11 juin 2008

Après Olivier Besancenot, Bernard Thibault ?

Olivier Besancenot a porté plainte après avoir constaté qu'il était espionné ainsi que ses proches vraisemblablement par des membres d'une officine privée chargée de faire du renseignement. On ignore ce que l'enquête de police déterminera mais on apprend, aujourd'hui, que Bernard Thibault, le leader de la CGT a fait une étrange découverte à bord de sa voiture de fonction. Après avoir repéré un outil et un fil qui n'avaient rien à faire dans sa voiture de fonction, le responsable syndical a fait expertiser son véhicule par des membres de la CGT forts en mécanique. Ils ont découvert une pièce qui pourrait bien avoir pour usage de connaitre précisément les déplacements de Bernard Thibault.
On peut imaginer que les responsables du Parti socialiste (et d'autres) sont susceptibles de se trouver dans la même situation qu'Olivier Besancenot et Bernard Thibault. Bien que ces deux découvertes soient suffisantes pour s'indigner et s'interroger sur l'identité des auteurs et leurs objectifs, on se refuse à imaginer le retour au premier plan de l'actualité des barbouzes et autres services d'action civique (!) chargées de missions pas très ragoutantes.
De tous temps, les hommes et les femmes politiques, les journalistes, les syndicalistes, et quelques autres professionnels ont été dans la ligne de mire des services de renseignement. Jean-François Kahn a demandé (il y a un an) à consulter la fiche le concernant et tenue par les renseignements généraux. On devrait lui donner satisfaction dans les jours qui viennent si ce n'est déjà fait. Il a dit qu'il rendrait publics les éléments troublants, s'il en trouve.
Je me demande si je ne vais pas entreprendre la même démarche. Même s'il me faut attendre une année, je serais curieux de savoir (à mon modeste niveau) ce que les renseignements généraux pensent de mon engagement à gauche et de mon comportement professionnel, même passé.

PPDA va tourner la page de TF1

PPDA, après vingt ans de bons et loyaux services, est « viré » (appelons les choses par leur nom) du journal de 20 heures de TF1. Lui-même annonce qu'il adore les traversées du désert…et nombre de journalistes (bien informés) affirment que Nicolas Sarkozy a eu la peau de PPDA. Le président de la République n'aurait pas apprécié que PPDA dise de lui (lors d'un sommet de chefs d'états) qu'il ressemblait à un petit garçon tout excité.
Excité est sans doute le mot qui a blessé Sarkozy dans la mesure où Le Point vient de sortir plusieurs pages d'« analyses » psychologiques du président actuel dans lesquelles certains médecins audacieux jugent que Sarko est narcissique, égotiste, sans scrupules…qu'il n'a pas que des qualités. Excité est peut-être le mot juste puisque Carla avait parlé d'un homme rapide, très rapide, ce qui correspond bien au profil du personnage. Le célèbre « Casse toi pauv'con » plaide pour cette version.
PPDA parti, il sera remplacé par Laurence Ferrari qui, dit-on, a été très proche de Nicolas Sarkozy. La politique, l'argent, l'amour…sommes-nous en démocratie ou sous la régence ? Après deux ans de « parlons clair » sur Canal Plus, Laurence Ferrari devient une vedette du 20 heures sur TF1. Elle en a les capacités. Aura-t-elle le courage et la liberté de ton qu'elle a manifestés sur Canal. Réponse en septembre. Nonce Paolini (patron de TF1 va regarder les courbes d'audience à la loupe).
En attendant, nous saluons la famille Poivre d'Andé, qui accueille Patrick et Olivier et de temps à autre.

10 juin 2008

Yves Léonard en tournée dans les sections

Le nouveau premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste a entamé une campagne de terrain lui permettant de mieux connaitre les adhérents des 25 sections du département. Il s'est promis de rencontrer tous les militants socialistes avant le début du mois de juillet (même s'il restera quelques sections à voir à la rentrée) et de dialoguer avec eux pour comprendre les attentes locales et resserrer les liens entre la base et la fédération.
Yves Léonard, élu en avril, succédant à Michel Ranger qui était le premier fédéral depuis 16 ans, est un haut fonctionnaire qui a eu une vie parisienne d'enseignant-chercheur avant d'arriver dans l'Eure en 2001 au conseil général de l'Eure et de Jean-Louis Destans. Yves Léonard, devenu depuis les élections de mars, maire adjoint de Pont-Audemer, travaille aujourd'hui auprès de Didier Marie, président du conseil général de Seine-Maritime, où il s'occupe de développer les outils de la citoyenneté.
Il vit une période de transition puisqu'après le congrès de Reims, les votes militants devront désigner l'ensemble des responsables nationaux, fédéraux, locaux du PS. Ce sont les statuts. Le nouveau premier secrétaire n'a que quelques mois (dont juillet et août) pour mieux se faire connaitre et mieux connaitre les militants. Heureusement, il a des ambitions collectives et des projets destinés à conforter l'implantation du PS dans l'Eure et à préparer les échéances électorales très importantes : les sénatoriales, les régionales, les européennes.
Les militants de Louviers lui ont posé quelques questions tournées vers l'avenir après un passé récent un peu agité et rendu plus complexe compte tenu des choix de la section de Louviers.

9 juin 2008

La boucherie française en émoi

Nous recevons depuis des années, sans que nous soyons le moins du monde un acteur de Delicatessen, le journal intitulé « La Boucherie française ». Vous ne serez pas étonné d'apprendre que ce journal, destiné avant tout aux bouchers, parle des problèmes…de la boucherie. Que je sache, les bouchers, même s'il y en a qui ont voté pour Ségolène, ne sont pas considérés, a priori, comme des gens de gauche. Ils appartiennent au monde du commerce et de l'artisanat. Tous les sondages montrent que les bouchers, comme les boulangers et les pâtissiers et quelques autres, votent plutôt à droite et ont voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy.
Dans le journal de la Boucherie de mai 2008, le président de la Boucherie française, Alain Duplat se fend d'un éditorial ravageur pour le gouvernement. Il s'en prend à Luc Chatel, ministre en exercice du commerce et de l'artisanat qui a déclaré récemment que la boucherie française était en déclin. « Mais où a-t-il pris cette information, s'interroge le président, chez Michel-Edouard Leclerc ? Jamais, dans les trente dernières années, un ministre de n'est permis de lancer contre nous une telle contrevérité. Si c'est de l'ignorance, c'est regrettable, mais si c'est une diffamation…»
Et voilà la président des bouchers en colère. Ça va saigner. Les mesures récentes prises en faveur de la grande distribution font craindre le pire aux commerçants traditionnels, ceux qui animent les centres des villes et participent à la vie urbaine. Les bouchers, à Louviers, sont en voie de disparition. Heureusement, certains prennent des risques et aménagent leur commerce de manière attractive. Il reste que la différence se fera sur l'accueil et la qualité de la viande. Et aussi sur les prix puisque la hausse des salaires ne suit pas l'inflation.