29 novembre 2008

Un journaliste de Libération interpellé au saut du lit

Je ne souhaitais pas, ce jour, ajouter de nouvel article à mon blog. La manifestation des Tyco devait tenir la vedette jusqu'à demain. Mais je viens de lire le récit de l'interpellation au saut du lit de Vittorio de Filippis, ancien PDG de Libération, avec menottes et garde à vue, pour une affaire de diffamation présumée et je peux m'empêcher de réagir aussitôt.
La juge Muriel José, vice-présidente du TGI de Paris a fait donner policiers et gendarmes dans une interpellation jamais vue de mémoire d'avocat, parce que M. Vittorio de Filippis était « injoignable » alors que l'adresse du journal Libération et des avocats qui le défendent figurent au dossier. On assiste là à un excès de Zèle qui ne présage rien de bon pour les journalistes qui ne se tiendraient pas à carreau. Ce métier consiste, justement, à ne pas se tenir à carreau. La loi sur la liberté de la presse et ses limites existe. Moi-même je suis passé devant le tribunal correctionnel d'Evreux pour une affaire de diffamation m'opposant à un adjoint de l'ancien maire de Louviers, Odile Proust. Les textes sont très précis et les peines infligées ne sont heureusement que des amendes. Alors, pourquoi cet acharnement bizarre à l'égard de M. de Filippis. Laurent Joffrin, la société des rédacteurs, la société des lecteurs de Libération ont émis des protestations véhémentes. Me Lévy, l'avocat du journal, étudie le dosssier de très près. Si la procédure n'a pas été régulière, il traduira la juge d'instruction devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris.

Les licenciements chez Tyco : 1000 manifestants dans les rues de Louviers





Le conflit social chez Tyco international (à Val-de-Reuil) qui risque de se solder par 260 licenciements a connu un moment important aujourd'hui. 1000 manifestants, à l'appel unitaire des syndicats, se sont rassemblés à Louviers, sur la Place du Parvis, pour entamer un défilé sur les boulevards et dans les rues du centre-ville. Les responsables syndicaux, en tête du cortège, ont fait du bruit et on a senti la poudre très pacifiquement s'entend. Sifflets, marche au tambour, banderoles, drapeaux et oriflammes ont apporté une touche de couleur bienvenue en cette journée qui a bénéficié de quelques rayons de soleil.
C'était bien les seuls dans la mesure où les cœurs étaient lourds face à l'imminence des annonces dramatiques pour les futurs licenciés et leurs familles. Les salariés ont vu le renfort de plusieurs élus (notre photo centrale) tels que François Loncle, député, Jean-Louis Destans, président du conseil général, Janick Lesœur-léger, conseillère générale de Val-de-Reuil, Gaétan Levitre, conseiller général de Pont-de-l'Arche, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, Richard Jacquet, maire de Pont-de-l'Arche, Hubert Zoutu, maire d'Heudebouville et de nombreux conseillers municipaux des communes de l'agglomération Seine-Eure.
Les partis politiques étaient également bien représentés : Parti socialiste, Parti communiste, Nouveau parti anticapitaliste. La section de Louviers du PS avait délégué Christian Renoncourt, secrétaire de section, François Charmot, Claude Morel, Jean-Pierre et Mireille Baldino et moi-même.
Débutée à 14 heures, la manifestation a pris fin vers 16 h 30 sans aucun incident.

En prison dès 12 ans ? Pourquoi pas 10 ou 8 ou 6 ?

Le 15 avril dernier, la ministre de la Justice, Rachida Dati avait mis en place un groupe de travail, chargé de faire des propositions pour réformer l'ordonnance du 2 février 1945 sur la justice des mineurs. Le rapport propose de fixer l'âge de responsabilité pénale à 12 ans. L'âge légal d'un placement en détention provisoire pour un crime était cependant fixé à 13 ans. Il passerait donc à 12 ans. Parallèlement, l'âge de la majorité pénale serait abaissé de 18 à 16 ans.
Un juge unique serait nommé pour juger les délinquants susceptibles d'encourir des peines inférieures à cinq ans d'emprisonnement. Le rapport présente 70 propositions, parmi lesquelles une « diversification des réponses » à la délinquance juvénile : placement sous surveillance électronique, confiscation de biens, travaux d'intérêt général, suivi éducatif en milieu ouvert... Les mesures éducatives ne relèveraient plus des juges, mais des conseils généraux. La commission se prononce également pour des incarcérations de mineurs en fin de semaine, « pendant quatre week-ends successifs » au maximum.

Selon l'Union syndicale des magistrats (USM), « le rapport n'est pas en conformité avec un certain nombre d'accords internationaux des droits de l'enfant ». Le Syndicat de la magistrature estime « qu'on est dans une politique du tout pénal ». Le principal syndicat d'éducateurs judiciaires, le SNPES-PJJ, a annoncé le dépôt d'un préavis de grève pour mercredi.

Rachida Dati et Nicolas Sarkozy, fidèles à leur ligne de conduite, souhaitent que les juges condamnent avec une sévérité accrue et cela, de plus en plus tôt. On se souvient du débat qui avait opposé le (alors) candidat à la Présidence de la République et le philosophe Michel Onfray sur le déterminisme « délinquant » décelable dès la crêche ou dès l'apprentissage en école maternelle. En quelque sorte, le futur délinquant d'un homme serait inscrit dans son profil génétique…Tous les biologistes et les pédopsychiatres dignes de ce nom et nombre de Français avaient protesté contre cette vision erronée de la vie et de l'homme. Aucun déterminisme social et biologique n'existe. Ce serait refuser cette part de liberté et de choix que la civilisation offre à tout individu éduqué. C'est accepter une forme de fatalisme qui remet en cause l'article 1 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »

Pascal Nicollier, avocat à Vevey fait de cet article 1 l'analyse suivante :
« L’article 1er est directement issu de l’Etat de nature, il s’agit du principe de l’égalité. Les hommes naissent égaux, mais ils le demeurent aussi : c’est un droit inaliénable et imprescriptible. Ce principe a une connotation politique car il marque clairement la fin de l’Ancien Régime, mais il représente aussi un principe général du droit. L’Egalité est le fer de lance de toute la Déclaration: elle se retrouve dans la plupart des idées philosophiques qui ont donné naissance à ce texte, soit la liberté politique, la séparation des pouvoirs, la liberté de commerce et d’industrie, l’abolition des privilèges, ainsi que de nombreux autres droits fondamentaux. Ce principe apparaît plus ou moins dans la plupart des articles suivants de la Déclaration: égalité devant la loi (art. 6), devant la justice (art. 7 à 9), devant l’impôt (art. 13).

Toutefois, des distinctions sociales peuvent être faites en fonction de “l’utilité commune”. Ce n’est plus la naissance qui fait le rang social, mais la formation. On conçoit qu’il est préférable de laisser le pouvoir entre les mains de personnes cultivées et formées à cet effet. C’est une conception qui va dans le sens des idées de Voltaire sur le “pouvoir éclairé”. »
Pascal Nicollier Avocat au barreau, Lic. en droits suisse et européen (Fribourg), LL.M. (Heidelberg)
http://www.liberte.ch/

Le financement des écoles privées et publiques à parité

Manifestation à Evreux pour défendre l'école et les enseignants. (photo JCH)
Cela fait quatre années que les parlementaires socialistes et quelques autres demandent l'abrogation d'un article de la loi du 13 août 2004 créant l'obligation pour les communes de financer la scolarité de leurs élèves de résidence fréquentant les écoles privées dans d'autres communes et cela sans aucune condition.
Jean Glavany, secrétaire national du PS chargé de la laïcité, rappelle que cet article a créé une inégalité flagrante et choquante entre l'enseignement privé et public au détriment de celui-ci pour lequel un tel financement est soumis à cadre excessivement rigoureux. Depuis août 2004, et à de nombreuses reprises, la Droite et les gouvernements en place ont rejeté les propositions législatives des socialistes. Mais une décision de justice crée une situation nouvelle montrant que l'interprétation des députés PS était la bonne.
En réponse à une question d'actualité, Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, vient de se ranger à l'avis de la gauche : l'article 89 sera abrogé et le strict principe de parité public/privé sera rétabli par une proposition de loi sénatoriale à laquelle le gouvernement vient de donner son accord.
Jean Glavany se félicite que quatre années de combat soient couronnées de succès et il précise dans un communiqué : « Les socialistes et tous les laïcs, tout en restant vigilants sur le contenu de la proposition de loi, ne peuvent que se réjouir pour l'enseignement public. »
Je publie ce texte pour démontrer que le travail parlementaire quotidien a une très grande influence sur la société. Ces quatre années de lutte de la part des députés socialistes et de Jean Glavany, en particulier, montrent tout simplement qu'une opposition résolue et constructive peut faire reculer le gouvernement. Quand la justice s'en mêle, c'est évidemment plus simple puisque la décision des juges s'applique à tous.

Le compte de campagne municipal validé par la commission nationale

Christian Renoncourt, tête de la liste « Pour louviers gagnons ensemble » (près de 20 % des suffrages au second tour et trois élus) fait savoir à l'ensemble des candidats de la liste que la Commission nationale des comptes de campagne a validé le compte présenté par Christian Renoncourt et son mandataire financier. Il s'écoulera sans doute quelques semaines avant que la préfecture de l'Eure mandate les sommes remboursables.

28 novembre 2008

Travailler le dimanche ? Une triple erreur économique, sociale et sociétale

Le gouvernement a beau jeu de prétendre s'en tenir à des cas géographiquement ciblés (comme à Paris, notre photo JCH). Le risque de généralisation est flagrant.
Le fait est passé relativement inaperçu. Une soixantaine de députés UMP ont rédigé un texte pour s'opposer au projet de loi du gouvernement sur le travail dominical. pour que ces députés de la majorité rendent public leur désaccord avec une mesure soi-disant promise pendant la campagne de l'élection présidentielle, c'est qu'il y a le feu au lac.
Christian Eckert, député socialiste de Meurthe-et-Moselle est intervenu à l'Assemblée nationale pour dénoncer la triple erreur de ce qui est vendu comme une panacée à la crise économique. Le député PS considère qu'il s'agit d'une erreur économique tout d'abord : « Ouvrir les commerces le dimanche ne relancera pas le pouvoir d'achat et la consommation. On voit mal les salariés dépenser le dimanche l'argent qui leur manque pendant la semaine pour satisfaire même à leurs besoins de première nécessité. La coût des salaires dominicaux provoquera une nouvelle hausse des prix déjà en fort augmentation. Les distributeurs en profiteront pour fixer des marges plus importantes. »
Il s'agirait d'une erreur sociale ensuite : la remise en cause du repos dominical est combattue par les partenaires sociaux. Il s'agit d'un nouveau coup dur porté aux commerces de proximité. Mettre en avant le volontariat du personnel méconnait l'inégalité de la relation employeur/salarié accrue en cette période de hausse du chômage.
Il s'agirait d'une erreur sociétale enfin: La course effrénée à la consommation contredit le mouvement vers une consommation raisonnée sous-jacente au Grenelle de l'environnement. Proposer comme réponse aux salaires trop bas de ne plus prendre de RTT, de devoir faire des heures supplémentaires, de passer son dimanche à pousser le caddie en famille, c'est faire un choix de vie que je n'accepte pas surtout lorsque les inégalités et les écarts de revenu progressent comme jamais…
…les victimes seront principalement les femmes, les travailleurs à temps partiel, celles et ceux dont la précarité les conduira à accepter les pires conditions de travail. Ce qu'il faut ce n'est pas travailler plus pour gagner plus c'est travailler moins pour vivre mieux ou travailler mieux pour vivre mieux. »

Les Ségolénistes adoubent Martine Aubry

Martine Aubry a réussi dès le vote sur les motions le rassemblement de différents courants : Laurent Fabius (notre photo à Reims) les Strauss-Khaniens, Arnaud Montebourg etc. (photo JCH)
Lorsque j'ai fait campagne pour Martine Aubry dans différentes sections, j'ai insisté sur deux points : Martine Aubry est capable de réaliser le rassemblement des socialistes (à l'époque, elle avait déjà réuni Fabius, Cambadélis, Montebourg, etc.) et elle procédera au changement et au renouvellement tant souhaités par la grande majorité des militants.
On apprend aujourd'hui, par la bouche de Manuel Valls qui n'était pas tendre avec les amis de Martine Aubry et la candidate elle-même que « l'équipe de Ségolène Royal veut faire pleinement partie de la direction du Parti Socialiste…Nous sommes totalement disponibles pour prendre toute notre place au sein du Parti socialiste. ».

Il a même précisé qu'il s'exprimait « au nom de toute l'équipe » de Mme Royal, en citant notamment Vincent Peillon, François Rebsamen et le maire de Lyon Gérard Collomb : « Il faut tourner la page du Congrès de Reims et des étapes difficiles et douloureuses qui ont suivi » .

Les amis de Ségolène Royal, que ce soit par tactique ou avec sincérité, ont compris que la poursuite d'un duel interne était mortel pour l'un et l'autre camps. Vincent Peillon a dû peser lourd dans le choix de l'équipe Royal et c'est lui qui, le premier, a rendu publique une attitude plus raisonnable. Il est vrai que les militants de gauche et les Français n'auraient pas pardonné au PS la poursuite d'une querelle de chefs alors même que Martine Aubry a tendu la main à tous et toutes.
Quelle leçon pour les « de quoi j'me mêle » qui, bien que n'étant pas adhérents du Parti socialiste aimeraient y faire la loi alors qu'ils ne parviennent pas à la faire chez eux.

Manifestation samedi 29 novembre à 14 heures sur le parvis de l'église de Louviers

Distribution de tracts devant l'usine rolivaloise. (Photo JCH)
Les syndicats CFTC, CFE-CGC, CFDT, FO et CGT de l'entreprise TYCO ELECTRONICS de Val-de-Reuil appellent à une manifestation de grande ampleur, ce samedi à 14 heures, à Louviers. Le rendez-vous est fixé sur le Parvis de l'église Notre-Dame. Dans un tract distribué dans la région, ils écrivent :

« TYCO ELECTRONICS » N°1 Mondial réalise 13,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires dont 6 millions d’Euros de bénéfices pour la France et décide de fermer plusieurs sites en France et de licencier ses 259 Salariés du Val de Reuil (520 en France) .
TYCO ELECTRONICS c’est aussi 300 sous-traitants qui doivent faire face à cette réalité et de nombreux commerces qui vont pâtir de cette fermeture.

Qui doit payer la note ?
Le 29 novembre, venez dire non aux fermetures d'entreprises qui réalisent d'importants bénéfices. Pour nos emplois, pour nous familles et pour l'avenir de nos enfants : DEPART DE L’EGLISE DE LOUVIERS A 14 Heures. SOYEZ SOLIDAIRES »
www.ce-tycoelectronics-vdr.fr

Toujours plus de signatures contre la vidéosurveillance dans les quartiers

Notre visite hebdomadaire dans le quartier de Maison Rouge, mercredi, nous a permis de récolter 26 signatures supplémentaires qui s'ajoutent aux centaines déjà recueillies au cours des semaines passées. Le collectif (LCR, PS, PS…) est dynamique et actif. Michel Doucet (PS) et Sophie Ozanne, (A Gauche vraiment) conseillers municipaux d'opposition, sont également à nos côtés pour aller à la rencontre des habitants souvent satisfaits de notre visite.
C'est évidemment une occasion pour discuter de la vidéosurveillance et de ses défauts mais pas seulement. Personnellement, j'ai rencontré des locataires très heureux de vivre dans leur quartier (où la tranquillité est la dominante majeure) et très intéressés à son avenir collectif . Ils souhaitent mieux connaître les projets municipaux liés à la rénovation urbaine, s'interrogent sur le planning de travaux, se demandent ce que vont devenir les habitants des logements détruits et quel type de commerces vont s'installer dans le quartier. « On se demande aussi, m'a déclaré une habitante de l'immeuble « les Hortensias » si les crédits consacrés à cette opération seront vraiment déboqués. L'Etat n'a pas d'argent et la ville est mal. » On aura rapidement des réponses à ces questions puisque des actions sont programmées sur l'année 2009.
Dépassant le cadre lovérien, une autre habitante m'a demandé ce que je pensais de la situation au Parti socialiste et comment ses responsables allaient faire pour changer l'image d'un parti qui, médiatiquement, a été « éreinté » ces dernières semaines. La réponse ? Elle tient en un nom : Aubry. Martine Aubry réunit le conseil national le 6 décembre. C'est ce jour-là qu'on connaîtra les noms de l'équipe appelée à agir. On verra quelles leçons La nouvelle Première secrétaire a retenues du vote récent et comment elle envisage son action de principale opposante au gouvernement Fillon et à Nicolas Sarkozy, président-chef d'orchestre qui n'a pas hésité à contredire son « collaborateur » devant le congrès des maires. Je pense qu'on ne sera pas déçu. Et puis, Vincent Peillon et « Mémé » Guérini, deux importants soutiens de Ségolène Royal ont insisté sur la nécessité pour le PS de ne pas faire d'obsession sur la présidentielle de 2012. Ils travailleront au rassemblement.
La municipalité de Louviers n'applique toujours pas à la lettre les textes qui encadrent la vidéosurveillance. On ne connait ni le nom ni le numéro de téléphone des policiers appelés à contrôler les images enregistrées. (photo JCH)

27 novembre 2008

Quand le socialisme est soluble dans le présidentialisme

Paul Alliès, professeur de science politique a écrit ce texte :

« La crise majeure qui affecte le Parti socialiste est le résultat de plusieurs renoncements depuis 2002 au moins : refus d’analyser les causes de l’élimination au deuxième tour de la présidentielle de cette année-là, notamment de la perte des couches populaires au profit de la droite et de l’extrême-droite; désertion du terrain des idées donc des valeurs ; installation dans un système de notables nourri au lait du cumul des mandats et des pouvoirs locaux ; paralysie sur la question européenne. Mais il y a une cause organique à tout cela : c’est l’identification non assumée au présidentialisme de la V° République. La transformation du parti en écurie présidentielle a ruiné toute tentative de rénovation et a ramené la dernière en date, celle de Ségolène Royal, à une entreprise suicidaire.

La candidature de celle-ci est survenue dans un contexte où l’appareil du parti s’employait à réduire autant que possible le nombre de challengers. Au printemps 2006, François Hollande faisait adopter par le Conseil national une nouvelle règle : l’obligation d’un parrainage de trente membres de celui-ci pour prétendre à une déclaration de candidature. Arnaud Montebourg comme Jack Lang furent ainsi éliminés en silence. Le même Conseil instaurait le régime des adhérents à 20 euros qui devait devenir un sujet de discorde et de suspicion jusque dans les plus petites sections. Le Premier secrétaire n’était pas pour autant candidat pour des raisons demeurées obscures et en dépit de la logique du système. L’organisation de primaires fermées mais fortement médiatisées permettait du coup à l’outsider qu’était Royal d’incarner l’espoir d’un changement aussi bien dans le parti qu’au sommet de l’Etat. Les 60% de suffrages recueillis en témoignèrent. Elle reprit opportunément à son compte, plus durant la campagne interne d’investiture que dans la campagne officielle, le thème du changement de République incluant la démocratie participative. C’était nouveau.

Cette construction d’une réelle alternative s’arrêta avec les 16,8 millions de voix pour Royal le 6 mai 2007, conçues comme une victoire et un capital personnel pour la présidentielle future. Au Conseil national du 23 juin, il était possible de réclamer une consultation des militants pour obtenir un congrès rapproché et faire en temps utile le bilan collectif de l’échec des présidentielles, ce que ne voulait pas Hollande. Royal en fut totalement absente et à partir de là multiplia les initiatives pour contourner le Parti comme si elle actait que sa rénovation était impossible. Elle redoubla alors d’effort pour imposer sa candidature en 2012 comme « incontournable » (voir le discours du Zénith). Confrontée à une opinion largement répandue chez les militants selon laquelle le congrès de Reims ne devait pas être un congrès de désignation du ou de la candidate à la présidentielle, elle mit sa candidature à la direction du parti « au frigidaire ». C’est ce jour-là qu’elle gagna contre Delanoë, distingué par ses visées présidentielles et directionnelles. Mais elle l’en ressortit bien vite à la veille du congrès, Vincent Peillon étant ravalé au statut bâtard de « Premier secrétaire délégué ». Les 29% de voix (dont beaucoup de Fédérations ultra-conservatrices) recueillies sur sa motion étaient un signe qu’il n’y avait pas de majorité dans le parti pour rééditer l’opération de 2006, directement corrélée à l’élection présidentielle. Il n’en fut tenu aucun compte. Nous en sommes donc à un stade où l’imposition par voie juridictionnelle de la candidate apparaît à plusieurs de ses partisans comme la seule issue à la crise politique générale et mulifactorielle du parti.

Force est donc de constater que la dépolitisation de celui-ci, l’appauvrissement de ses débats se poursuivent au rythme des mobilisations présidentielles en son sein. La procédure des primaires ouvertes qui serait susceptible de préserver l’avenir des ambitions et de les déconnecter du fonctionnement normal du parti n’a pas été discutée un seul instant durant les débats de ce congrès ; Royal y préféra l’idée, proprement stupéfiante, d’un référendum interne pour ou contre l’alliance avec le MODEM. Le congrès aurait pu lancer une « adresse au Peuple de France » traitant de la crise et de ses issues tant les divergences sur le fond n’étaient pas apparues telles que cette démarche ne puisse être suivie. Au lieu de cela, c’est la fascination pour une conquête du pouvoir par le haut qui l’a emporté et qui a broyé les aspirations démocratiques des militants comme leur aptitude, assez remarquable à se mobiliser fortement pour les exprimer.

D’aucuns, et notamment dans l’entourage de Royal, ont défendu l’idée d’en finir avec la proportionnelle pour lui préférer un système majoritaire simplificateur mais si efficace. Ils exploitent l’incohérence (une de plus) que Lionel Jospin établit au congrès de Brest en greffant le modèle de l’élection présidentielle à la française (seulement deux candidats au second tour) sur une proportionnelle parlementaire intégrale. Or ce parti ne se redressera pas s’il continue à se calquer toujours plus sur un régime bonapartiste et ses mœurs populistes. Formons donc le voeu que l’élection si complexe de Martine Aubry, qui ne s’est pas bâtie sur une stratégie présidentielle (c'est au moins çà) soit le signal d’un retour à la raison politique et à un socialisme démocratique indissoluble dans l’alcool du présidentialisme.

Paul Alliès, Professeur de science politique, Directeur du Département de sciences politiques de l'Université de Montpellier I, Directeur de la revue Pole Sud

Coordonnées professionnelles CEPEL, Faculté de Droit, 39 rue de l'Université, 34060 Montpellier Cedex Tél. 04 67 60 61 08 contact : paul.allies@univ-montp1.fr

Vincent Peillon refuse l'obsession de la l'élection présidentielle

Vincent Peillon, bras droit de Ségolène Royal, a déclaré sur les antennes d'une radio, ce matin, que 2012 ne devait pas être l'obsession des socialistes au cours des semaines et des mois qui viennent. S'il juge légitime que Ségolène Royal qui a été notre candidate en 2007 s'intéresse à la future campagne, il considère que l'urgence au PS c'est de travailler aux projets et au rassemblement.
Je ne suis pas tout à fait surpris de la prise de position de Vincent Peillon. Il est celui qui a freiné les ardeurs d'un Manuel Valls qui voulait porter plainte devant la justice. Il est aussi celui qui avait fondé le NPS (nouveau Parti socialiste) avec Arnaud Montebourg, Benoit Hamon et Julien Dray. Cela crée des liens et des passerelles. Et comme Martine Aubry n'est pas sectaire, il est évident qu'elle tendra la main aux plus compétents de l'équipe Royal pour que le Parti socialiste retrouve une image de parti crédible, conforme à l'action des élus socialistes dans les communes, les départements et les régions.
Le conseil national du PS se réunira le 6 décembre prochain. Cela laisse du temps à Martine Aubry pour composer son équipe et s'entourer de nouvelles têtes. Ce soir, elle présidera le conseil de la communauté urbaine de Lille après avoir travaillé sur les dossiers locaux. Rappelons qu'elle n'est ni députée nationale ni députée européenne. Ce devrait lui permettre d'organiser son emploi du temps de manière rationnelle et efficace. Et comme elle appelle à la constitution d'un comité des territoires, les élus de terrain devraient voir leur rôle évoluer positivement. « Je compte sur vous » a-t-elle déclaré aux élus de la Fédération des élus socialistes et républicains qui lui ont réservé une « standing ovation » hier à Paris.
Quant aux grincheux locaux, ils devront se faire à ce résultat. Comme ils devront se faire à l'idée que la rupture entre le maire de Louviers et la section socialiste n'a pas été une question de bonne ou de mauvaise humeur. Il s'est agi d'une rupture sur les méthodes et sur bien des aspects de la politique (notamment financiers) conduite par la majorité municipale actuelle.

26 novembre 2008

Re-municipaliser le service de l'eau et de l'assainissement : c'est possible et souhaitable

Bertrand Delanoë, maire de Paris, n'est pas seulement celui qui a rallié Martine Aubry entre les deux tours de l'élection de la première secrétaire. Il est aussi celui qui a dénoncé le contrat liant la ville de Paris à une grande compagnie privée chargée du service de l'eau et de l'assainissement en Ile-de-France. En 2010, la ville de Paris reprendra en régie directe ce service essentiel au bien-être des habitants de la capitale qui n'aurait jamais dû finir dans l'escarcelle d'une compagnie privée.
A Louviers, Sophie Ozanne (notre photo JCH) nouvelle élue municipale, a repris le flambeau de Gérard Prévost (A Gauche Vraiment) en invitant, une Nième fois le maire à réfléchir à la question. Même si cette compétence relève de l'agglomération Seine-Eure, il est évident qu'une étude juridique, financière, technique, administrative, doit être conduite pour s'assurer du meilleur choix. Les associations de consommateurs considèrent, comme de nombreux élus de gauche, que la régie est le système le moins coûteux pour l'usager. Cela, il faut le prouver dans les faits. Compte tenu des marges bénéficiaires dégagées après impôts par les compagnies privées (elles sont très peu nombreuses en France) il semble bien que ces services soient jûteux.
Bertrand Delanoë a assuré que Paris reprendrait les 800 personnes relevant actuellement d'un contrat de droit privé et qu'il n'y aurait aucune suppression d'emplois. Avant Paris, d'autres communes (Grenoble est un exemple frappant) ont repris le service « eau et assainissement » en régie directe. Lors du dernier conseil municipal Sophie Ozanne a déclaré : « J’assiste depuis 2002 à la commission consultative des services publics et je soulève tous les ans les mêmes questions auxquelles personne ne peut apporter de réponses précises et sûres : comment être certain que Véolia a bien changé le nombre de compteurs facturés ? le métrage de tuyaux remplacés ? de vannes ? de clapets ? etc. Aucun moyen de vérification. Que comprennent les rubriques « frais de siège », « autres » ? Qu’en est-il de la sécurité des employés ? Comment justifier que le prix de l’eau ait augmenté de 28,62% entre 2002 et 2008 à Louviers ? Des villes comme Grenoble, Castres, Chatelleraut , Neufchâteau, Cernay-la-Ville, ont eu le courage de reprendre les commandes de leur service de l’eau, en ne renouvelant pas les contrats ou en les cassant, et se disent parfaitement satisfaites, d’une part de la baisse des factures pour les consommateurs et, d’autre part, de la qualité du service rendu. »
Le combat engagé par Sophie Ozanne doit être relayé et soutenu par les socialistes. Il ne sera pas difficile de convaincre Christian Renoncourt et Michel Doucet ainsi que Claudine Batard (PC) de la justesse de ce combat. La nouvelle élue a conclu son intervention ainsi : « Pourquoi n’engagez vous pas une démarche dans ce sens à Louviers et son agglomération ? Vous prétextez que les pénalités seraient trop fortes en cas de rupture de contrat. La ville de Castres a su faire baisser les prétentions de Véolia et ramener ces pénalités à des sommes qui ont été récupérées depuis avec la gestion en régie.
Vous prétextez encore que la collectivité n’a plus le personnel compétent. Vous n’ignorez pas que l’article L 122-12 du code du Travail vous permettrait de reprendre le personnel et ses compétences. De plus rien ne vous interdirait de recruter et de former des personnes au Centre de formation des métiers de l’eau, pour assurer au mieux le fonctionnement du service de l’eau. »

« Droit au logement » condamné : les personnes sans logis, objets encombrants sur la voie publique…

La ligue des Droits de l'Homme communique :
« La condamnation de l’association Droit au logement (DAL) par le tribunal de police pour fourniture de tentes à des SDF permet de ne pas oublier que la justice est à la fois une vertu et un ministère, mais qu’un gouffre se creuse parfois entre celle-là et celui-ci.
Ainsi donc, donner des tentes à des sans-logis c’est « encombrer la voie publique » : les personnes les plus démunies de la société ne sont que des gênes à la circulation. Etrange façon de marquer l’entrée en vigueur, dans moins d’une semaine, du « droit au logement opposable »…
On notera que, selon l’association qui se bat avec les SDF, la justice poursuit ou ne poursuit pas les militants. La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen proclame pourtant que « la loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ». Faut-il la faire lire à certains magistrats ?
En tout état de cause, on sait à présent ce que signifie « droit au logement opposable » pour les gouvernants actuels : un discours de compassion, des promesses non suivies d’effet, et des poursuites pénales pour ceux qui ont l’audace de prendre les droits au sérieux. Au passage, la condamnation de DAL à 12 000 euros d’amende s’inscrit dans une stratégie d’étranglement financier des associations indépendantes des pouvoirs publics qui frappe tous azimuts sous couvert de réforme budgétaire.
La Ligue des droits de l’Homme, qui a rencontré hier le DAL pour envisager les ripostes citoyennes à cette offensive contre le droit au logement, assure les militants du DAL de sa totale solidarité et prendra part aux actions de protestation contre l’intimidation des défenseurs des droits et contre la régression dont est porteur, dans son état actuel, le projet de « loi Boutin ». »

Martin Hirsch (notre photo JCH) Haut commissaire aux solidarités actives a rendu publique, hier, son opposition à cette condamnation. Il considère qu'il n'est pas admissible de « mettre à genoux » une association telle que le DAL en la condamnant à une amende aussi élevée.

Des sportifs lovériens vont devoir se serrer la ceinture

Dans le cadre des économies rendues nécessaires par la situation financière de la ville pour le moins délicate, le maire a ordonné à ses services et à ses adjoints de passer « le peigne à poux » comme dirait mon ami Reynald Harlaut, dans tous les coins et recoins. J'ai appris, ce matin, au café du commerce, que le club de l'USL allait voir sa subvention diminuer de 1200 euros passant de 8900 euros à 7700 euros…sans autre explication.
Il y a plus grave. Le contrat de l'éducateur municipal mis à disposition du club de football pour encadrer les 200 enfants licenciés (avec d'autres éducateurs à temps partiel payés par le club lui-même) n'a été renouvelé que pour une période de six mois alors qu'il était habituellement reconduit pour une année. Bernard Lefebvre, ancien adjoint aux sports, avait réussi à imposer au maire cet éducateur puisqu'on sait qu'un sportif doit se former sur plusieurs années et bénéficier d'une formation adaptée à la fois à son mental et à sa morphologie.
J'ignore si d'autres associations sportives sont dans la même situation que l'USL. Je suis ouvert à toute information car il est sain que les Lovériens sachent le pourquoi des décisions même s'il est très difficile d'obtenir des réponses aux questions posées au maire.

Le Parti socialiste se (re)met au travail

D'après mes amis présents, hier soir, au conseil national du Parti socialiste, le climat, sans être totalement détendu, était plutôt à l'apaisement et à la nécessité de recoller les morceaux. Les Partisans de Ségolène Royal ne parlaient plus de procès en justice et les uns et les autres cherchaient les voies de la réconciliation, du rassemblement nécessaire. Il est évident que la droite a profité du flottement inévitable du Parti socialiste pour s'engouffrer dans l'espace politique ainsi libéré dans les médias.
Il est plus que temps de se mettre ou de se (re)mettre au travail. A Louviers, les salariés de Tyco (Val-de-Reuil-Incarville) manifestent samedi à 14 heures sur le Parvis de Notre-Dame. J'invite tous les membres de la section PS de Louviers, tous les sympathisants, tous les démocrates, à être présents à leurs côtés pour dire « Non » aux délocalisations et exiger une harmonisation fiscale et sociale européenne.
Au plan national, Martine Aubry doit, dans l'urgence, donner des signes : encourager l'opposition parlementaire qui se bat contre la loi sur l'audiovisuel, former une direction rapidement opérationnelle. Sur le plan fédéral, Yves Léonard, réélu premier secrétaire est contraint d'attendre l'élection des secrétaires de sections qui siégeront au conseil fédéral pour convoquer cette instance. Le vote a lieu le 1er décembre. Les socialistes de l'Eure devront patienter encore un peu avant de connaître les noms de l'exécutif départemental.
Quant à ce blog, il va continuer d'informer au jour le jour tous ceux et toutes celles qui s'intéressent à la vie politique, de Louviers à Paris, de Val-de-Reuil à Prague, puisque la Tchéquie prendra la présidence de l'Europe le 1er janvier 2009.

25 novembre 2008

La victoire de Martine Aubry confirmée

Dans les rues de Pont-Audemer. (photo JCH)

Kader Arif, au nom de la commission de récolement des votes des 3200 sections et des 102 fédérations a annoncé, ce soir, la victoire de Martine Aubry qui est donc élue Première secrétaire du Parti socialiste. Le conseil national du PS par 159 voix contre 76 a approuvé son rapport. Martine Aubry a obtenu 67 451 suffrages et Ségolène Royal 67 349, soit 102 voix d'écart. Ce fut long et difficile mais Martine Aubry se porte bien.
J'ignore s'il y a eu des tricheries et des fraudes dans des sections. Qui oserait affirmer que 100 % des militants socialistes sont irréprochables ? Il doit y avoir une infime proportion de malhonnêtes. Pourquoi seraient-ils dans un seul camp. La loi des grands nombres appelle à l'équilibre.
La victoire de Martine Aubry est une courte victoire mais celle de Philippe N'Guyen Than (20 voix) à Vernon ou celle de Bernard Christophe à Routot (8 voix) ou encore celle de Guy Auzoux à Louviers (22 voix) sont aussi de courtes victoires qui n'enlèvent aucune légitimité à ceux que le suffrage universel a désignés. A partir de demain, Martine Aubry assumera totalement et pleinement son rôle. Elle va constituer une direction renouvelée, rajeunie, métissée, féminisée où tous les courants du PS seront représentés. Elle n'attendra pas Ségolène Royal pour sonner la rénovation, le rassemblement, l'unité.
Depuis deux mois, je milite activement pour la victoire de Martine Aubry. Ce soir je suis satisfait mais ce serait une erreur grave de triompher, de diviser encore un peu plus. La bataille électorale est derrière nous. Une nouvelle page du PS va s'écrire. Contre la privatisation de l'audiovisuel public, pour la défense des services publics, contre la suppression des postes d'enseignants, pour sauver le système de santé, la retraite à 60 ans, les 35 heures. Ce soir, on annonce 48 000 chômeurs en plus en octobre. C'est dire la tâche qui échoit aux socialistes et aux élus d'opposition.
En attendant le congrès de 2011 qui permettra de dégager les candidatures à la candidature pour l'élection présidentielle, il nous reste à militer, à rejoindre le mouvement social, à être présents dans les quartiers, aux portes des usines, aux côtés des enseignants, des urgentistes…la tâche est immense.

Martine Aubry aurait une centaine de voix d'avance

J'apprends à l'instant que Martine Aubry aurait une centaine de voix d'avance sur Ségolène Royal. La commission de récolement aurait jugé que la différence entre les deux postulantes n'était pas de 42 voix mais d'une centaine. Martine Aubry a déclaré ce matin qu'elle accepterait le résultat quel qu'il soit, contrairement à Ségolène Royal qui demande avec obstination un nouveau vote. Le conseil national va se mettre au travail dans quelques minutes et vraisemblablement entériner cette décision de la commission (présidée par Daniel Vaillant) qui fera couler beaucoup d'encre.

Et mesquin en plus !

Nicolas Sarkozy a fait publier au Journal Officiel un décret signé de sa main permettant à tous les anciens Premiers ministres d'être promus Grand officier de la Légion d'honneur…à condition d'avoir exercé la fonction pendant au moins deux années. Pourquoi ce délai ? Pour empêcher Dominique de Villepin qui a été Premier ministre pendant un an, onze mois et 15 jours, de bénéficier de cette promotion. Quelle mesquinerie ! Sont également écartés Laurent Fabius et Edith Cresson.
Nicolas Sarkozy qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse dans l'affaire Clearstream, a même différé la promotion du juge Pons qui instruisait l'affaire pour lui permettre de la boucler (l'affaire). Villepin a donc intenté une action devant le Conseil d'Etat prétextant une décision rompant l'égalité des parties en cause.
Je veux bien qu'on se moque des socialistes. Je veux bien que la guerre des dames fasse mauvais genre mais au moins il ne s'agit que de « politique ». Avec Sarkozy et Villepin, on a à l'œuvre des officines, des Gergorin et des pas clairs. La Présidence de la République fait tourner les têtes. Les fera-t-elle tomber (symboliquement j'entends) ?

Enfin une bonne nouvelle

François Loncle et François Lamy, bras droit de Martine Aubry. (photo JCH)
Je viens d'avoir François Loncle au téléphone. Le climat qui règne au sein du groupe socialiste de l'Assemblée nationale est serein. « Les députés socialistes, m'a-t-il assuré, quelle que soit leur préférence entre Martine et Ségolène, sont la main dans la main. D'ailleurs, dès cet après-midi, nous allons monter au front contre la loi sur l'audiovisuel proposée par le gouvernement. Il n'y aura aucune cacophonie, nous sommes unanimes contre cette loi. » Cette sérénité contraste, évidemment, avec la tension visible au siège du PS ou au sein de la commission de récolement des votes. Les « Royalistes » sont décidés à mettre le paquet contre le résultat qu'ils devinent, par avance, négatif pour leur chef de file. Cette attitude n'est pas comprise des Français.
Il sera, d'autre part, intéressant de voir, ce soir, lors du conseil national réuni à la Mutualité, si les délégués des Bouches-du-Rhône et du Rhône seront bien présents et à combien ?

Attention jeu dangereux

J'ai reçu cette lettre ce matin :
« Cher camarade, comme tu le sais et comme le prévoient les règles communes de fonctionnement de notre parti, nous participons depuis lundi matin à la commission de récolement des votes où sont représentées les deux candidates au Premier secrétariat du Parti socialiste et Benoît Hamon sous l'autorité de Daniel Vaillant, Bruno Leroux et Kader Arif.
Cette commission a pour but, comme après chaque vote interne de notre parti, de proposer la validation de l'ensemble des résultats des votes dans les fédérations départementales, corriger les erreurs avérées, étudier les recours et les dysfonctionnements éventuels.
C'est le travail que nous avons commencé avec grand sérieux lundi, qui a été continué par le secteur chargé des fédérations du parti dans la soirée et la nuit, et que nous allons poursuivre cet après-midi avec l'ensemble des membres de la commission.
Ce travail s'effectue dans un climat calme et serein, à l'image de l'état d'esprit des représentants de Martine Aubry. Nous avons déjà pris en compte un certain nombre de demandes, pour la plupart mineures.
Celles et ceux qui prennent aujourd'hui la responsabilité de jeter le doute sur le bon fonctionnement démocratique de notre parti jouent un jeu dangereux. Nous n'acceptons pas et nous n'accepterons jamais que notre parti et surtout ses militants soit ainsi dénigrés sans fondement. »
Pascale BOISTARD
Membre de la commission de récolement

Ni Martine ni Ségolène ne vont lâcher le morceau

Selon un sondage BVA France Inter publié lundi 24 novembre, 71% de Français et 66% de sympathisants socialistes jugent que Ségolène Royal a tort de ne pas admettre sa défaite dans l'élection qui l'oppose à Martine Aubry pour la direction du PS.
21% de Français estiment qu'elle « a raison de refuser de se laisser faire ». 8% ne se prononcent pas. Du côté, des sympathisants socialistes, 28% donnent raison à l'ex-candidate à la présidentielle, et 8% ne se prononcent pas.

Ce matin, sur France Info, Vincent Peillon, bras droit de Ségolène Royal mettait un peu d'eau dans son vin. Sans désavouer la manifestation prévue cet après-midi devant le siège du PS ni renoncer aux plaintes devant la justice si Martine Aubry est proclamée Première secrétaire ce soir par le bureau national du Parti socialiste, il tente d'apaiser la situation en évoquant une table ronde, des rencontres, des échanges, une direction collégiale provisoire…mais à condition qu'un nouveau vote soit proposé aux militants.
Il va même (ce que j'avais prévu et contrairement aux engagements des protagonistes) jusqu'à donner le nombre de voix d'avance de Martine Aubry. Tantôt il parle de quatre voix, tantôt de 18, tantôt de 19, affirmant que si tel était le cas, on ne pourrait pas considérer le résultat comme sincère.
Sauf à admettre que la commission de récolement fait mal son travail, alors même que les Royalistes sont représentés à équité avec ceux de Martine Aubry, on ne peut pas a priori décréter que le résultat final sera le résultat d'une manœuvre. Malheureusement tout cela procède d'un « putsch médiatique » comme le dit bien François Lamy, député et bras droit de Martine Aubry.

Dans un autre domaine, le duel des deux dames correspond bien à leur profil psychologique décrit par un analyste belge au cours de l'émission C dans l'air hier soir. Ségolène et Martine sont décrites comme des personnalités psycho-rigides, dominantes, peu coopératives, sûres d'elles-mêmes et qui ne renoncent jamais. Autant dire que ni l'une ni l'autre ne vont lâcher le morceau.

La télé ne doit pas redevenir la voix de la France, la voix de Sarkozy

Pendant que les socialistes font leurs comptes et les règlent, l'Assemblée nationale débute, aujourd'hui, l'examen de la loi qui va réformer l'audiovisuel. Au-delà des questions d'argent qui ont évidemment une importance réelle puisque la vie des chaines publiques (comme celle des autres) en dépend, le problème essentiel se situe ailleurs. Sur le terrain des valeurs.
Sarkozy recrée, ni plus ni moins, l'ancien ORTF avec la perte d'indépendance éditoriale attenante, la nomination des responsables de chaines par le pouvoir politique en place et un contrôle des salariés qu'on croyait d'un autre âge. Il s'agit donc d'une régression énorme qui ne peut que soulever le mécontentement des salariés du service public et des téléspectateurs attachés à une télévision indépendante du pouvoir.
La conséquence des choix de Sarkozy sera de rendre plus riches les chaines déjà très riches puisqu'il réserve les rentrées publicitaires à son ami Bouygues (TF1) et aux autres chaines (M6 par exemple) qui vont même avoir droit à une seconde coupure pub pendant la diffusion des films. Merci le confort, vive le suspens. Et comme le ridicule ne tue pas, il existe un amendement (UMP) imposant aux chaines publiques de diffuser des programmes éducatifs, d'instruction civique et citoyenne pendant les tunnels de publicité ! Autrement dit, on tente d'obliger le téléspectateur à ne pas zapper et à avaler les créations de Euro-RSCG et consorts. D'après Libération, c'est une somme d'un milliard d'euros que vont se mettre dans les poches les chaines privées. Quant aux chaines publiques, elles toucheront des compensations mais on a compris, une fois de plus, qu'elles seront loin d'atteindre les rentrées actuelles. Les collectivités locales sont « payées » pour savoir que l'Etat transfère les charges mais pas l'argent pour y faire face.
Autrement dit, si le projet actuel du gouvernement est voté par le Parlement, c'est tout le paysage audiovisuel français (PAF) qu'on va bouleverser. Et pas en bien : une télévision publique chaperonnée politiquement par Sarkozy-Fillon, c'est le début de quelque chose de très dangereux pour le pluralisme et l'opposition.
Alors, camarades socialistes, regardons-nous moins le nombril et occupons nous plus de l'avenir de la télé qui ne doit pas redevenir pas la voix de la France, la voix de Sarkozy.

24 novembre 2008

Huit syndicats appellent à une mobilisation massive début 2009


Les huit principaux syndicats français appellent à une "mobilisation massive" début 2009. Le fait est assez rare pour qu'il soit souligné. Pour protester contre la baisse du pouvoir d'achat les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA se réuniront à nouveau le 15 décembre et le 5 janvier « afin de préciser le contenu et d'arrêter les modalités de la mobilisation ». Ils dénoncent, dans un communiqué commun, « une accentuation des problèmes liés au pouvoir d'achat et à l'emploi. Ceci confirme que les salariés, les retraités, les demandeurs d'emploi sont les premiers à payer une crise dont ils ne sont pas responsables ».
Il ne faut pas être grand clerc pour projeter une participation massive à cette journée de protestation dont la date reste à fixer. Le communiqué collectif précise : « Dans de nombreuses entreprises, les salariés sont contraints d'utiliser leurs jours de RTT pour faire face aux baisses d'activité, d'autres subissent du chômage technique, les plans sociaux se multiplient, des intérimaires et des salariés en CDD se retrouvent au chômage tandis que le gouvernement poursuit sa politique de suppressions d'emplois dans les fonctions publiques ».
Cet appel à la mobilisation des salariés du privé et des fonctionnaires devrait, selon moi, être relayé par les partis politiques de gauche et le Parti socialiste sera, je n'en doute pas, en première ligne, surtout si Martine Aubry préside à ses destinées. N'a-t-elle pas insisté dans son discours de Reims sur la mobilisation des militants du PS et sur la nécessité de ressortir les banderoles contre la politique du gouvernement et de Sarkozy ?

Que les dirigeants de l'UMP balayent devant leur porte

La commission de récolement du Parti socialiste est au travail depuis ce matin. Et de travail, elle ne manque pas puisque les membres de cette commission présidée par Daniel Vaillant, député maire du 18e arrondissement de Paris, ont décidé de poursuivre leurs vérifications ce soir et demain matin. Le résultat final ne devrait être annoncé qu'après la réunion du conseil national (le Parlement du PS) convoqué demain mardi.
Attention aux effets d'annonces. Vendredi soir, à 23 h 33 exactement, sur LCI, François Rebsamen, numéro 2 du PS et ami de Ségolène Royal annonçait qu'elle avait gagné et que son score se situerait entre 52 et 55 %. Les radios et les télés eurent vite fait de répandre l'information et on a appris depuis qu'il s'agissait d'une tactique destinée à « faire ramer » le camp adverse. En réalité, les résultats étaient très différents et depuis la prudence doit guider nos pas et nos écrits.
Jean-Pierre Mignard — on n'a jamais autant parlé de lui que ces derniers jours — a distillé, aujourd'hui, des éléments d'information laissant penser qu'on trouvait ici ou là des éléments troublants…déclaration immédiatement contestée par Daniel Vaillant. Interrogé par un journaliste sur l'engagement de poursuites judiciaires, Jean-Pierre Mignard a été plus prudent et a assuré qu'il fallait d'abord respecter les statuts et les règles procédurales du Parti socialiste.
Les militants (dont je suis) n'en demandent pas plus. Je souhaite par ailleurs que les Copé, Devedjian, Wauquiez et compagnie (UMP) cessent de nous donner les conseils qu'on ne leur demande pas. Qu'ils commentent plutôt le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de M. de Villepin (UMP) ancien premier ministre, pour dénonciation calomnieuse sur plainte du Président de la République en fonction. Qu'ils balayent devant leur porte.

Le calme après la tempête ?

Le calme après la tempête ? Les « royalistes » de Seine-Maritime dont le porte parole est Ivan Graïc, viennent de faire savoir officiellement qu'ils n'ont jamais évoquer de tricheries ou de fraudes concernant les résultats de la fédération 76 mais qu'ils demandent des vérifications et un recomptage, ce qui semble légitime quand l'écart national est, a priori, très faible. On est loin des affirmations péremptoires et définitive de Manuel Valls envoyé « au charbon » par Vincent Peillon et Ségolène Royal. A Manuel Valls d'endosser le costume du méchant. Il lui va bien d'ailleurs. Ségolène, magnanime et gentille, annonce qu'elle fait confiance à la commission de récolement des votes et que si elle gagne de 10 voix, elle demandera un nouveau vote !
Elle est très forte Ségolène ! Ou elle connait déjà le résultat et sait qu'elle a gagné d'un cheveu. Alors elle se met, par avance, des militants et des Français dans la poche pour tant de courage moral (je prends le pari que si elle gagne, on ne revotera pas). Ou bien elle sait qu'elle a perdu et souhaite peser le plus lourdement possible sur Martine Aubry pour l'empêcher d'accepter le résultat et fait le forcing pour obtenir un nouveau vote.
Il y a du Mignard là-dessous. Jean-Pierre Mignard, ami proche de Ségolène, est un redoutable stratège. Avec Dominique Besnehard, ils façonnent le personnage d'une Ségolène Royal intouchable, sublime, au-dessus des contingences, victime permanente de l'appareil, des apparachiks, des caciques forcément corrompus, vieux, hideux, animés des pires intentions à l'égard de la gazelle. Le Zénith, c'est eux ! Ségolène est l'avenir de l'homme et du Parti socialiste. C'est le désir d'avenir.
Le projet socialiste avant les présidentielles ? A la poubelle ! Le SMIC à 1500 euros ? Quelle connerie ! La visite chez Bayrou entre les deux tours ? Le PS doit ouvrir portes et fenêtres ! C'est ce qu'on appelle le renouvellement. C'est une autre façon de faire de la politique. C'est de la starisation, de la présidentialisation, de la pipolisation. C'est ce que que les authentiques Mendésistes détestent : le bonapartisme, la femme (ou l'homme) providentielle, le Sarkozysme et le bling-bling, si proche du despotisme…
D'ailleurs, si elle est élue première secrétaire, Ségolène Royal n'occupera pas le poste. Trop de contingences, trop d'administration. Vincent Peillon (notre photo) premier secrétaire délégué, s'y collera. Le Parti socialiste deviendra une Hydre à deux têtes. A moi les sun-lights, à toi la besogne. Bizarre, n'est-il pas ?

23 novembre 2008

Vive le Marité !

« A Louviers, les résultats sont intéressants : Martine Aubry, 55 %, Benoit Hamon, 23 %, Ségolène Royal, 21 %. Les sectaires, diviseurs de la gauche, ne pourront pas pavoiser...» Ainsi réagissait le président départemental des radicaux de gauche après le premier tour, jeudi, sur le blog vernonnais de J. Alcala.
Vendredi, second tour. Les scores à Louviers ont été les suivants : Martine Aubry, 75 %, Ségolène Royal, 25 %. Et là silence radio du président du PRG. « Les sectaires », comme il dit, pavoisent. Vent arrière force 8. Et vive le Marité !

Jean-Pierre Mignard se lance sur le terrain judiciaire pour tenter d'inverser la vapeur en faveur de Ségolène Royal

Manuel Valls, proche de Ségolène Royal l'avait assuré. Jean Pierre Mignard, avocat au barreau de Paris l'a fait. Il a déposé plainte pour « faux en écriture » auprès du tribunal de Lille pour contester les résultats transmis par la fédération socialiste du nord. Jean-Pierre Mignard (notre photo) qui défendait la motion de Mme Royal lors du congrès fédéral des motions à Pont-de-l'Arche est un tribun talentueux et un redoutable avocat.
Au cours des douze minutes qui lui furent accordées à Pont-de-l'Arche, Jean-Pierre Mignard (sans notes) se livra à un exercice difficile de défense et illustration de la motion « Collomb » puisque Ségolène était encore au frigidaire. Comme dirait Mme Rossignol, depuis elle en est sortie pour passer au « micro-ondes ».
Donc Jean-Pierre Mignard (président de Désirs d'avenir, le club de supporteurs de Ségolène Royal) a décidé de situer le nouveau combat de l'ex-candidate aux présidentielles sur le terrain judiciaire. C'est un choix risqué, sans doute calculé, mais certainement voué à l'échec. Le combat qui se mène actuellement au Parti socialiste (sous les yeux effarés des Français de gauche) est un combat politique. Il ne doit pas quitter ce terrain sauf, évidemment, à prouver des fraudes et des tricheries portant préjudice à Mme Royal. A charge pour elle d'être impeccable du côté des fédérations qui l'ont placée en tête.
Ségolène n'aime rien tant que les conflits. Elle ne vit et ne vibre que dans le duel. Elle adore jouer les victimes, quelle que soit la situation et le pire est qu'elle réussit à se mettre dans la poche les Français naïfs ou peu au fait des postures politiciennes. Elle a pourtant 25 ans d'ancienneté au Parti socialiste. Elle a été conseillère à l'Elysée, ministre déléguée, ministre à part entière, elle est l'une des principales figures du PS et pourtant, seul son destin individuel la passionne. Dans le livre qu'ils ont consacré à Ségolène Royal, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin décrivent une femme que rien ni personne n'arrêtera :
« Deux journalistes parmi les mieux informées de Paris décident de briser l'omerta sur le couple Hollande-Royal. Elles racontent (presque) tout sur la crise conjugale qui n'a pas pesé pour rien dans la détermination de Ségolène Royal de concourir pour l'Elysée. Les amis de trente ans sont sommés de choisir entre elle et lui : "Tu as vu ses sondages, tu as vu les miens...", leur répète-t-elle sur un mode quasiment obsessionnel.
Quand elle subit, à l'été 2005, une opération de remodelage du bas de son visage, tous ne s'avisent pas que "Ségo" n'a pas seulement décidé de souffrir pour être belle. Elle est déjà décidée. Le dernier à s'en rendre compte sera le premier secrétaire du PS, son compagnon François Hollande.»

Voilà Ségolène Royal. Elle aurait tort de sous-estimer Martine Aubry. La maire de Lille, forte de ses soutiens et du vote des militants, ne se laissera pas faire. Elle rendra coup pour coup. Jusqu'à ce que la tempête passée, la vie reprenne son cours. Elle a dit : lundi, la droite ne rira plus. Ce sera peut-être mardi. Mais pas plus tard.

37 signatures en plus sur la pétition contre la vidéosurveillance (suite)

Lors de la signature de la convention ANRU, Marc-Antoine Jamet, au nom de la Région, a insisté sur l'engagement des collectivités territoriales pour la réussite de ce grand projet. (photo JCH)
Nous étions huit, hier soir, dans le quartier de Maison Rouge à faire circuler notre pétition contre la vidéosurveillance. Michel Doucet et Sophie Ozanne, conseillers municipaux, nous accompagnaient dans les immeubles d'Eure Habitat où nous complètons nos visites au fur et à mesure des réponses des habitants. Rassurons le maire. Nous n'étions pas armés et à aucun moment, nous n'avons menacé qui que ce soit nous ayant précisé son accord avec le système des caméras. Il faut dire que les habitants (qui n'ont rien demandé) sont très peu nombreux à être favorables à l'installation de la vidéosurveillance. Ils comprennent que le système est inefficace et inutile et surtout qu'il va coûter très cher aux contribuables.
« Il y a mieux à faire avec notre argent » tel est le sentiment presque général des locataires du quartier. Ils y constatent d'ailleurs un calme agréable et une baisse considérable des actes de délinquance ou des incivilités. Ce n'est pas l'effet caméra puisqu'il n'y en a pas encore. Il faut chercher ailleurs les causes de cette tranquillité bien appréciée.
Quant à l'Opération de rénovation urbaine, elle suit son cours. Lors de la dernière réunion publique, la municipalité était présente en force. Les habitants, une quarantaine, souhaitent être associés à tout le processus. Il semblerait que la municipalité tente de raréfier les rencontres des personnes associées mais rien n'est encore définitif. Quand on prône la participation des citoyens, ce n'est pas le moment d'installer des freins à l'information.
Au fait, nous avons récolté 37 signatures de plus sur notre pétition, samedi, soit 270 signatures recueillies sur le quartier. Il nous reste à rendre visite aux habitants des immeubles SECOMILE. Je vous tiendrai informé des résultats de notre démarche.

Rafraîchissons-nous la mémoire

Ségolène Royal et Laurent Fabius lors du grand meeting national organisé lors de la campagne de l'élection présidentielle de 2007. (photo JCH)
Ségolène Royal a tenu un grand meeting national lors de la campagne des élections présidentielles. Une foule énorme avait pris place dans le Zénith de Grand-Quevilly. Ségolène Royal avait été accueillie par Laurent Fabius, ancien premier ministre et tous les élus socialistes de la Région. Que disait alors Ségolène : « Merci d'abord à toi Laurent, de m'avoir invitée à partager ce moment extraordinaire de ferveur populaire sur ton territoire où tu fais de si grandes choses et depuis si longtemps. Dans cette magnifique région dont je connais bien le président Alain Le Vern et le président du conseil général, Didier Marie, et tous les élus ici rassemblés…Je veux dire ici où les intelligences territoriales sont si fortes que nous avons déjà une illustration du pacte présidentiel…»
On est content d'apprendre que Laurent Fabius fait de grandes choses et depuis si longtemps. On est surpris d'entendre, depuis le congrès de Reims, que Laurent Fabius, ami de Martine Aubry, serait un obstacle à la modernisation du PS et à son évolution nécessaire ? Le PS a besoin de toutes ses intelligences et il a de la chance car elles sont nombreuses. Il a besoin d'être remis au travail pour phosphorer, proposer, s'opposer à Sarkozy et à ses soi-disantes réformes. Il ne doit donc exclure personne ni stigmatiser tel ou telle.
Les enseignants étaient dans la rue la semaine dernière, les postiers hostiles à la privatisation aussi. Les médecins urgentistes annoncent un mouvement de protestation, les cheminots sont sur la même voie…La France a besoin de toutes les forces politiques, syndicales, associatives, pour que le mouvement social fasse reculer le gouvernement.

Les prisons françaises dans le collimateur du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe

Cela ne date pas d'hier. Les prisons françaises sont, pour la plupart vétustes. M. Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l'homme du conseil de l'Europe, a effectué une visite en mai 2008 dans les lieux de détention de notre pays et dans le rapport qu'il a rédigé, il dénonce la surpopulation, la promiscuité, les mauvaises conditions d'hygiène…« «le nombre élevé de suicides dans les prisons françaises est un symptôme» de ces «déficiences ».
Dans Libération Ondine Millot écrit : « Le commissaire regrette que ce « durcissement des peines » aggrave la surpopulation carcérale. Il s’alarme du « traitement des personnes souffrant de troubles mentaux », de plus en plus nombreuses en prison. La sévérité actuelle lui parait d’autant plus inappropriée pour les mineurs. « Cela ne résoudra pas le problème de la délinquance juvénile » insiste-t-il.

« Le Commissaire dénonce aussi la politique d’immigration et notamment le sort réservé aux enfants d’étrangers en situation irrégulière. Relevant qu’au centre de rétention administrative de Mayotte - antichambre avant l’expulsion -, ils sont mélangés aux adultes ou, au contraire, raccompagnés à la frontière sans leurs parents. En métropole, « la présence d’enfants accompagnant leurs parents dans les centres de rétention s’est accrue ». D’où un risque de « traumatisme irrémédiable ». Le commissaire qualifie par ailleurs d’« intolérable » les interpellations d’enfants étrangers dans l’enceinte d’établissements scolaires et juge que la politique des «quotas de migrants irréguliers à éloigner soulève de sérieuses questions en matière de droits de l’homme». Il craint que cela ne «pousse les forces de l’ordre à procéder à de plus en plus d’interpellations avec des méthodes parfois contestables».

Concernant les gens du voyage et les Roms, le commissaire s’inquiète des difficultés de scolarisation des enfants. Les premiers à cause des problèmes de stationnement des caravanes. Les seconds parce que leurs parents vivent dans une grande précarité et risquent à tout moment d’être expulsés sous couvert de pseudo-retours humanitaires.

Depuis que Robert Badinter et les responsables de l'Observatoire international des prisons ont poussé un cri d'alarme, le gouvernement répond que des prisons sont en cours de construction et qu'il faut être patient. Les suicides (un homme de 57 ans s'est suicidé récemment au centre de détention de Val-de-Reuil) augmentent sensiblement et le plus terrible c'est que les prisons regorgent de malades psychiatriques qui n'ont rien à faire en prison. Ils devraient être pris en charge dans des établissements de soins spécialisés. Evidemment, cela a un coût. Au pays des droits de l'homme, il est choquant de lire le rapport de M. Hammarberg. Il est encore plus choquant de ne rien faire pour mettre un terme à la situation qu'il dénonce.

Mieux vaut être sourd que de faire la sourde oreille

Le maire de Louviers m'accuse d'avoir mal entendu ce qu'il a dit lors de la dernière réunion du conseil municipal et il fait allusion à une surdité de mon oreille gauche qui me rend beaucoup plus attentif à ce qui vient de ma droite, physiquement et politiquement.

Si la presse locale (pourquoi ?) n'a pas relaté cette déclaration, il en est qui ne sont pas sourds et qui ont entendu la même phrase que moi. Reynald Harlaut est de ceux-là. Il m'écrit : « Moi qui ne suis pas sourd de l'oreille gauche - de la droite non plus, d'ailleurs - je confirme, étant présent à la réunion de conseil municipal, avoir clairement entendu le maire déclarer à propos de la situation financière de la vile : "Il n'y aura pas d'augmentation des impôts locaux en 2009". Philippe Thouément (à Gauche vraiment) a pris des notes et lui aussi a noté cette phrase.

Reynald et moi, nous nous sommes regardés à cet instant de la réunion du conseil municipal car nous n'en croyions pas nos oreilles (de sourd ou pas). On comprend bien que le maire refuse, aujourd'hui, de reconnaître qu'il a prononcé la phrase qui lui a « échappé » compte tenu des conséquences fâcheuses pour les contribuables et du poids actuel des impôts locaux. Cela relative ses affirmations et ses certitudes. Il laisse entendre (si je puis dire) qu'il ne s'interdira rien et que, donc, une augmentation d'impôts est dans les tuyaux. C'est autre chose que de la bile.

Il va donc finir par nous donner raison, nous qui avions la certitude qu'il ne pourrait se sortir de la mauvaise passe financière lovérienne qu'en augmentant les impôts. Finalement, mieux vaut être sourd et entendre ce qui se dit plutôt que de faire la sourde oreille en n'écoutant pas la grogne qui ne manquera pas de surgir en cas de matraquage fiscal.