21 janvier 2009

Bavure policière : quand les ministères font preuve d'une volonté d'obstruction

Mon blog, vous le constatez, consacre de nombreux articles aux atteintes portées à la liberté individuelle ou aux droits de l'homme. Les représentants locaux de la ligue des droits de l'homme et d'autres, savent combien il faut être vigilant sur la défense permanente et inlassable de droits souvent chèrement acquis et si fragiles. Je continue et continuerai donc de relayer toutes les informations mettant en cause les dysfonctionnements des services détenant une part de l'autorité publique et qui se doivent donc d'être irréprochables.

Dans un rapport de quatre pages publié au journal officiel et découvert par Me Eolas (1), la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) critique lourdement le ministère de l'intérieur pour n'avoir engagé aucune procédure disciplinaire contre deux policiers qui «auraient» passé à tabac un ressortissant turc en voie d'expulsion à l'aéroport de Toulouse, le 15 mars 2006.
Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, couvre les deux policiers qui, avec leur hiérarchie de proximité ont tout fait pour mettre en cause un témoignage accablant. Il ressort du rapport de la CNDS — qui n'avait d'autre moyen que le Journal officiel pour rendre publics les faits — que les deux policiers ont abusé de leur autorité et frappé un homme à terre qui plus est menotté.
En ce qui concerne le ministère de l'intérieur, la Commission lui reproche de n'avoir lancé aucune procédure disciplinaire contre les policiers mis en cause. En conclusion, la CNDS regrette que son enquête «n'ait même pas donné lieu à des observations écrites aux deux fonctionnaires mis en cause et à leur supérieur hiérarchique, alors qu'ils ont tenté à plusieurs reprises (...) de faire obstacle à l'exercice des missions de la Commission». On ne peut être plus clair.
Cette nouvelle bavure — car il s'agit bien d'une bavure — nous incite à une ferme détermination. Aucune démocratie, aucun pays libre, ne peuvent supporter qu'une police d'Etat en prenne à son aise avec le droit et la loi. Une responsable de la CNDS affirme que dans ce dossier, «les ministères concernés ont fait preuve de volonté d'obstruction». Quand il s'agit des droits de l'homme, c'est inadmissible. La justice n'est-elle pas rendue au nom du peuple français ?
(1) http://www.maitre-eolas.fr/

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