23 janvier 2009

«Le scepticisme rend immobile, le pessimisme, improductif, le fatalisme, impuissant»

Alain Trampoglieri, Marc Antoine Jamet et François Loncle. (photo JCH)
Les vœux du maire, à Val-de-Reuil, sont un grand moment. Introduction à l'américaine, montage audio-visuel dynamique, musique adaptée, public nombreux. Député, conseillers généraux, maires, président(e)s d'associations et, cette année, cerise sur le gâteau, la présence d'Alain Trampoglieri, ancien journaliste de France Inter, devenu l'animateur des Mariannes d'or venu spécialement à Val-de-Reuil pour mettre la ville et son maire à l'honneur.
La Marianne d'or décernée à Val-de-Reuil consacre «la réussite de l’opération de renouvellement urbain que mène l'ex Ville Nouvelle et la démarche de développement durable qui y est systématiquement associée». Il est vrai que la ville a changé, que la protection de l'environnement y est une obsession et que la cohérence de l'aménagement des espaces sert de fil rouge aux élus. Le mobilier urbain se caractérise par une unité esthétique, les rénovations urbaines respectent des architectures scrupuleuses et contemporaines, et les voiries répondent à la fois à des critères de sécurité et de praticabilité sans oublier les éléments indispensables que sont les arbres, les lampadaires…

Et pourtant, les élus n'oublient pas l'essentiel : la solidarité sociale, la défense d'une personnalité rolivaloise excluant tout communautarisme, la volonté de créer des emplois tout en apportant une vraie richesse collective puisque plus de 50 % de la taxe professionnelle sera reversé à la CASE. Et surtout un énorme bilan de l'action éducative : 37 millions d'investissements pour les écoles, les collèges, le lycée, des millions pour le péri-scolaire : les enfants sont prioritaires à Val-de-Reuil. Marc Antoine Jamet répète donc à l'envi qu'il ne comprend pas pourquoi l'action de sa commune est appréciée par les journaux spécialisés, des jurys objectifs, les habitants qui l'ont réélu avec près de 85 % de suffrages (un score Poutinien) et est dénoncée par «Un gargamel local qui passe son temps à nous frotter les oreilles.»
Il ne comprend pas pourquoi on s'obstine à affirmer que la population rolivaloise est de 14 000 habitants quand lui, le maire, est certain — sur des éléments concrets (naissances, banquet des anciens, liste électorale, nombre d'élèves…)— qu'elle approche ou dépasse 16 000 ! Pourquoi la halle d'athlétisme poserait-elle problème puisqu'elle maintenant là, dans le paysage, et que l'outil peut servir à tous ! Pourquoi Orange souhaite-t-il s'installer sur le parc des Portes et qu'en même temps, la CASE lui propose un terrain sur Ecoparc 2 ! Enfin il s'étonne que le vice-président de la CASE dénommé Jamet ne bénéficie d'aucune délégation et doit servir «clandestinement» le collectif. Passion, jalousie : mystère ?

Mais un discours du maire rolivalois ne serait rien sans ses envolées lyriques, sans les références mythologiques — la triste Hécube et le vieux Priam — sans ce qui fait l'originalité de Marc Antoine Jamet : dire ce que personne d'autre ne dira. Alors le marché ? Il n'est pas mauvais en soi. Ce qui est mauvais, c'est la cupidité, la mesquinerie, l'argent roi. Les socialistes ? Ils sont plus préoccupés par leur places sur les listes que par le social sauf exceptions locales notables évidemment. L'équipe municipale ? A l'image de la ville : diverse, colorée, singulière. Et la crise ? Elle est si profonde que «par honnêteté », la municipalité n'ajoutera pas la crise à la crise : «nous n'augmenterons pas les impôts locaux de tout le mandat. Nous l'avons promis. Nous nous y tiendrons.» Il est vrai que le chômage frappe dur dans la région : Automatech, Médiavisions, Tyco, l'ESITPA…Ah, si tous les maires du monde pouvaient tenir leurs promesses !
Que nous réserve l'année 2009 : «je me demande, signale Marc Antoine Jamet, si nous serons encore là l’année prochaine, tant les projets de M. Balladur m’inquiètent. Les agglomérations deviendraient des Kreis allemands. On départementaliserait les régions, à moins qu’on ne régionalise les départements. Je n’ai pas d’a priori, il faut moderniser, simplifier, même si mairies et départements sont les collectivités les plus prisées et les mieux identifiées de nos compatriotes, mais par pitié, moins de tripatouillage et plus de concertation.»


François Loncle, encore tout émoustillé d'avoir entonné la Marseillaise au pied du perchoir de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, mène un combat politique difficile contre une droite arrogante et dure. Lui (il n'est pourtant pas sectaire) doit affronter un pouvoir qui met la main sur tout : le Parlement, l'audiovisuel, la justice, la presse…il faut se révolter, ne pas se laisser marcher dessus. Les députés socialistes ont fait reculer Copée-Accoyer. Les droits de l'opposition seront mieux respectés. A Val-de-Reuil, François Loncle est à son aise, n'ignore pas combien la ville a dû évoluer sous les contraintes financières et urbanistiques. Il a d'autant plus apprécié la philosophie et le sens du discours du maire rappelant la belle parole de Martin Luther King : « Un homme ne donne pas sa véritable mesure lorsque tout est calme et facile, mais quand il se dresse pour faire face aux dangers, aux doutes, aux défis. »

Aucun commentaire: