16 février 2009

Guadeloupe et Martinique : la tension monte d'un cran

« Nous avons été soumis à l'esclavage pendant des siècles, nous pouvons faire durer le mouvement pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. » Voilà ce que déclarait un Guadeloupéen ce matin sur les antennes d'une radio nationale. Alors que le blocage semble s'installer entre le mouvement guadeloupéen contre la vie chère et le gouvernement, on entend parler de barrages à installer sur les routes principales de l'île. La situation empire. Le tourisme, principale activité économique des îles, est en lambeau.
En Martinique, après 10 jours de grève, la tension semble également monter d'un CRAN (1) tous les jours. Pourquoi François Fillon et Nicolas Sarkozy lui-même ne se rendent-ils pas dans ces départements d'Outre-mer (photo Yves Jego négocie) ? Eux si prompts à intervenir sur les lieux des faits divers (avec compassion et sévérité accrue) seraient-ils incapables d'aller à la rencontre des Français ultra-marins en lutte pour être traités à égalité avec leurs compatriotes de métropole ? Seraient-ils incapables de prendre conscience de la réalité de circonstances exceptionnelles qui vont pour la première fois conduire les Guadeloupéens et Martiniquais de la région parisienne à défiler dans les rues pour que les revendications populaires soient enfin comprises ? Nicolas Sarkozy a coutume d'affirmer : « si la négociation sociale ne débouche pas sur un accord, l'Etat prendra ses responsabilités. » Et bien chiche. Il est grand temps que l'Etat prenne ses responsabilités. Avant d'être taxé d'irresponsable !
(1) CRAN : conseil représentatif des associations noires.

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