15 février 2009

Il serait dommage de ne rien faire…

« Souvenons-nous! Il y a seulement quelques mois, nous n’entendions guère que des lamentations. Le président était hyper, la situation désastreuse, l’initiative du côté du gouvernement et le rapport de force défavorable. C’était sans doute ne pas avoir pris la mesure des faiblesses d’une méthode de gouvernement qui privilégiait le clinquant, le médiatique, voire le méprisant, pour appliquer une politique favorable à l’argent. Comme on le disait aux Etats-Unis, dans les couloirs des firmes de Wall Street, « Greed is good »!

C’était sans doute ne pas avoir pris la mesure des effets destructeurs des politiques néolibérales. Avec la crise, dite financière, qui montrait les énormes profits de certains et l’extrême misère de tous les autres, le règne de l’argent roi et de la régulation par les seules lois du marché n’est plus aussi assuré.
C’était aussi ne pas percevoir que l'antagonisme social n’est pas un encéphalograme plat. On n’a jamais replié les drapeaux de la contestation. Ainsi les grèves menées avec une certaine ampleur dans le commerce et la grande distribution, des secteurs peu coutumiers de la chose, ont montré le degré d’exaspération qui montait.
C’était aussi ne pas mettre en avant l’extraordinaire travail accompli par RESF (Réseau Education sans frontières). Une lutte ancrée dans la durée, dans la sympathie des gens, dans l’absolue justesse des revendications. On pourrait même dire que ce travail est depuis des années une vigie. Elle a maintenu l’idée que se battre pour des idées est décidément une bonne idée.
C’était aussi de pas tenir compte des formidables grèves menées par les salariés sans papiers à la conquête de leurs droits pour ne plus être des hommes et des femmes invisibles. Car cette lutte s’étend : après les salariés du nettoyage, de la restauration, ce sont les femmes du secteur de l’aide aux personnes qui ouvrent la voie vers des droits nouveaux.
C’était aussi ne pas regarder la force des combats que mènent depuis des années, et singulièrement depuis décembre, les populations des DOM, Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane contre la vie très chère, les salaires inférieurs, les droits non respectés, les discriminations si courantes, l’extrême concentration des richesses.

Et aujourd’hui, les occasions de s’exprimer trouvent des gens pour le faire. Si on a raison d’être en colère, il serait dommage de ne rien en faire. C’est ce que montrent différents secteurs de l’Education, mais aussi de la santé, des services publics… Et que montent les initiatives de rencontre de toutes ces colères!
La Ligue des droits de l'homme y prend, en toute indépendance, toute sa place. Et c’est le moment de vous poser la question de la rejoindre et de participer à faire des droits le socle de la politique. »
La Ligue des droits de l'homme

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