6 mai 2009

HADOPI : conflit entre l'Europe et la France

Le Parlement européen, à une confortable majorité, a voté un amendement aujourd'hui qui interdit la possibilité de supprimer une liaison Internet à qui que ce soit sans autorisation judiciaire. Autrement dit, la loi actuellement examinée par l'Assemblée nationale dite loi HADOPI serait en complète contradiction avec le texte européen. L'autorité administrative prévue par le texte que défend Mme Albanel, ministre de la Culture, aurait vocation à exercer un droit de surveillance sur les internautes et ceux qui procèderaient à des téléchargements «illégaux» pourraient être déconnectés. C'est ce que le Parlement européen veut empêcher.

On est donc dans le conflit. Conflit entre l'Europe et la France. Conflit entre certains artistes et créateurs de Gauche et le Parti socialiste. Conflit entre les députés UMP-Nouveau centre et la grande majorité des députés de Gauche (PS, PC, Verts). Conflit entre une vision moderne de l'usage des technologies et une pensée vieillotte. Benoit Hamon, porte-parole du PS, a bien expliqué que la licence globale (ou son équivalent) de quelques euros par mois et par abonnement Internet permet de financer la création et les droits d'auteurs. C'est la contre-proposition socialiste.

La droite ne veut pas en entendre parler. Pourquoi ? En fait, c'est un réseau policier que le gouvernement souhaite mettre en place. Pour pouvoir sanctionner les internautes, il faut les surveiller, les suivre à la trace, les fliquer. Il faut prouver les téléchargements illégaux et ce ne sera pas facile dans la mesure où les technologies offrent un panel de moyens pour éviter d'être repéré. L'Internaute lambda, pas forcément branché sur les techniques d'échappement, sera une victime toute désignée. De même que je suis hostile à tout système de vidéo-surveillance (et partout !) je suis farouchement opposé à tout réseau de surveillance ciblée ou non sur Internet. L'affaire des policiers provocateurs (lire par ailleurs) illustre les méthodes de ce gouvernement. Nous savons qu'il peut aller très loin (trop loin ?) même si de bonnes âmes nous assurent que Nicolas Sarkozy respecte la constitution et qu'il n'est pas un dictateur.

Cet homme-là s'aime trop. Sa passion pour lui-même n'en fait certes pas une exception car le monde politique en regorge. Soyons certain qu'il fera tout ce qu'il pourra pour empêcher l'alternance et que le redécoupage des circonscriptions, la réforme des collectivités territoriales, seront étudiés à l'aune de son maintien au pouvoir. Pourtant jamais un peuple n'a abdiqué durablement. Les manifestations de janvier et de mars (même celle du 1er mai) sont encourageantes. Ne relâchons pas la pression. C'est d'ailleurs le rôle de l'opposition.

1 commentaire:

tiphaine a dit…

c'est assez ahurissant de voir le nom de pierre Arditi associé à la défense de ce texte d'une nullité confondante et à la fois de le retrouver dans siné hebdo d'hier signant le manifeste des 144 contre le délit de solidarité
sarkozy et sa bande d'escrocs de la pensée ont tellement brouillé les pistes que le pauvre vieux comme d'autres fidèles de la gauche ne savent plus à quel saint se vouer
accuser le parti socialiste de ne pas soutenir Hadopi , c'est justement ce que voulait l'UMP
accuser le parti socialiste de ne pas avoir une politique de gauche , de s'être déconnecté du peuple de gauche mots entendus souvent dans la bouche d'Arditi , et lui reprocher à la fois de ne pas voter Hadopi, c'est la preuve que les plus déconnectés ne sont pas ceux que l'on croit
je ne suis pas adhérente du PS , j'y suis attachée familialement et presque sentimentalement , mais ces artistes de gauche , que j'aime beaucoup pour certains , m'emmerdent !
le mot est grossier mais mon agacement est réel , je ne sais pas ce que vont donner les européennes mais l'inérêt du PS est de rejeter Hadopi
et petite précision , je ne télecharge jamais parce que je considère que c'est du vol mais je ne veux pas choisir entre la peste et le choléra
Hadopi est une arme trop puissante dans les mains d'un parti sans scrupules et les preuves ne manquent pas
dommage que monsieur Arditi et les autres soient aussi sensibles à la voix de leur maître
l'avenir de toute façon se fera sans eux