21 septembre 2009

Sauvons la Poste qui doit rester un grand service public

La Poste va-t-elle devenir une société à la France Télecom ? En ouvrant (éventuellement) le capital au privé, ce grand service public va-t-il se conformer au management qui fait tant de ravages humains, qu'ils soient physiques ou psychologiques ? L'ouverture à la concurrence en 2011 n'oblige absolument pas de changer le statut de La Poste. L'Etat peut conserver 100 % du capital !
Ce blog défend avec âpreté et obstination les services publics. Mon expérience dans une collectivité locale et dans une société privée m'a permis de comparer les diverses manières de concevoir le travail. Au sein des services municipaux de Louviers, j'étais animé par des convictions et la volonté de servir. Au sein d'une équipe d'un hebdomadaire bien connu, j'ai eu le même comportement pendant des années grâce à l'état d'esprit des propriétaires du journal. Ensuite, ce que je craignais est survenu. Le rachat du journal par un papivore a abouti à une gestion du personnel considéré comme variable d'ajustement avec tous les dégâts humains conséquents : changements de postes et de villes, licenciements, reclassements…sans aucune considération pour les compétences, le savoir-faire, l'expérience.
La recherche du profit à tout crin ne peut pas être l'objectif. Qu'il faille produire plus et mieux, certainement. Qu'il faille s'adapter aux nouvelles technologies, bien sûr. Mais rien ne justifierait le changement de statut de la Poste dont on perçoit bien l'objectif principal : diminuer les coûts et les charges (1) supprimer des postes et des bureaux. France Télécom est passé de 170 000 agents à 100 000. Attend-on un changement identique à la Poste ?
Le 3 octobre prochain, nous serons nombreux devant les bureaux de Poste et les agences postales. Un mouvement large d'opposition au changement de statut (2) permettra aux usagers de comprendre les enjeux et de faire connaître leur opposition. Les Français aiment leur Poste et seront nombreux à exiger qu'elle demeure un grand service public.
(1) Je souligne que le mot charges et totalement inadapté. Il s'agit de cotisations sociales pour la retraite, le chômage, la santé…
(2) Ce mouvement associe partis de Gauche, syndicats, associations d'usagers, élus locaux…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment peut-on imaginer un seul instant que le Gouvernement ne va pas privatiser la Poste ?

D'abord parce qu'il est impossible de croire en la parole du président de la République qui, la main sur le cœur, affirmait il n'y a pas si longtemps qu'on ne privatiserait pas GDF. On a vu le résultat. En dépit des ravages engendrés par le dogme totalement fou de l’ultralibéralisme, il continue cependant contre vents et marées de promouvoir les réformes qui ont conduit tout droit à cette situation catastrophique.

Ensuite parce qu'il n'est que de se rendre dans n'importe quel bureau de poste pour constater que dans cette perspective de privatisation, ils se sont transformés depuis ces dernières années en lieux de vente où la qualité du service rendu aux usagers n'est plus - et de loin - la préoccupation principale. Les guichetiers, soumis aux pressions de leur hiérarchie, se doivent avant tout de tenter de vous vendre des prestations aux noms à consonance élitiste « distingo », « colissimo », etc, vous accordant contre espèces sonnantes et trébuchantes, le bénéfice (le privilège vous laisse t-on croire) de ce qui était auparavant reconnu comme le service normal dû aux usagers. Ces "prestations" tarifées au prix fort remplacent peu à peu les services habituels qu'on peut encore vous proposer - si vous insistez vraiment -, mais qu'on dissimule à présent sous le comptoir. Sans parler de tous les produits fantaisistes présentés en libre service et qui vous barrent le chemin du guichet : papeterie, jeux, souvenirs débiles, etc.

Par ailleurs, l’argument selon lequel il serait nécessaire de transformer le statut de La Poste afin d’aller chercher sur le marché les capitaux nécessaires pour faire face à la concurrence européenne, voire mondiale ne tient pas un seul instant. Il suffirait que l’État cesse de prélever chaque année le ou les milliards d’euros de bénéfice qu’il y soustrait pour que La Poste dispose des fonds propres dont elle aurait besoin. Les coûts sans cesse augmentent mais le service réel rendu aux usagers de ce service public ne fait que se réduire comme peau de chagrin. Il faut que la mariée soit très belle pour plaire aux futurs actionnaires.

Enfin, pour ce qui est des conditions de travail des employés, tous vous diront qu’elles se sont fortement dégradées au fil des ans et qu’à présent ils ne sont plus que des pions qu’on déplace sur un échiquier dont ils ne sont plus maîtres depuis longtemps. Taillables et corvéables à merci, et bientôt jetables, comme à France Télécom.

Reynald Harlaut

Anonyme a dit…

Le service public, c'est la présence d'un bureau de poste dans les petits villages.
A Montaure, la poste est restée fermée tout le mois d'aout.
Puis une autre affiche, fermeture jusqu'au 5 octobre...
Et après ?

Ghislaine P