1 octobre 2009

Brice Hortefeux et l’application des peines : un nouveau dérapage populiste

Un homme, qui avait été condamné à onze ans de prison pour un viol, et qui a fait l’objet d’une mesure de libération conditionnelle au bout de sept ans d’incarcération, vient d’avouer le meurtre d’une femme dans l’Essonne.
Monsieur Hortefeux, suivant avec zèle les traces populistes de Nicolas Sarkozy, met en cause le juge d’application des peines qui a pris la décision de libération conditionnelle en le rendant quasiment responsable de ce meurtre et en trouvant « inacceptable que ce criminel sexuel ait été remis en liberté ».
La Ligue des droits de l’Homme considère cette exploitation politicienne de la douleur et de la colère comme d’autant plus scandaleuse que le ministre de l’Intérieur ne peut ignorer, du moins l’espère-t’-on, que le taux de récidive est cinq fois plus élevé chez les condamnés qui ont subi en prison la totalité de leur peine que chez ceux ayant fait l’objet d’une libération conditionnelle. La vérité est que la libération conditionnelle sauve des vies chaque année, et tous les professionnels le savent. Certes, pas dans ce cas précis, mais il n’y a aucune solution qui assure 100% de réussite. Faire croire le contraire, c’est prendre les citoyens pour des imbéciles.
La justice, les victimes des infractions, les justiciables méritent mieux que cette petite musique manipulatrice. Qu’il parle des criminels ou des « Auvergnats », Brice Hortefeux remplit toujours la même mission : cultiver les « valeurs communes » avec l’électorat qui a donné à Nicolas Sarkozy la majorité absolue en 2007. Et tout le reste n’est que mauvaise littérature.

1 commentaire:

Eric Cantonier a dit…

Quoi de mieux qu'un crime crapoteux pour faire passer des idées extrêmes?

Dans cette spécialité, c'est le sinistre Lefebvre qui est le champion. Sa dernière trouvaille : la castration chimique. Pour lui, je réclame une castration médiatique.

Mais c'est vrai que Hortefeux n'est pas mal non plus en jetant en pâture au public les juges responsables de la libération de l'assassin. Mais pas la précédente Garde des sceaux responsable de l'état de délabrement de la justice.

Puisqu'on parle de récidive, pourquoi Didier Lombard, multi-récidiviste ( responsable de 24 suicides) est-il encore en liberté? Et pourquoi n'arrête-t-on pas sa complice, Christine Lagarde qui le soutient?

Sarkozy qui a reçu jeudi la famille de la joggeuse assassinée n'a pas été si prompt à s'afficher dans les cérémonies funèbres aux obsèques du salarié qui s'est jeté du haut d'un pont.

Y a aussi l'affaire Polanski. Pas mal non plus.