28 octobre 2009

Les scientologues condamnés pour escroquerie en bande organisée

Catherine Picard, ancienne députée PS de l'Eure et actuelle présidente de l'UNADFI (Unions nationale de défense des familles et des individus) a donné son nom à une loi destinée à combattre les sectes. Elle était invitée, hier soir, dans l'émission d'Yves Calvi, « C dans l'air » pour commenter la sévère condamnation par le tribunal correctionnel de Paris de l'église de scientologie pour « escroquerie en bande organisée » et divers autres délits. Des peines d'amendes importantes ont été infligées aux dirigeants de cette secte dont la dissolution n'a pu être prononcée suite à la modification du code de procédure pénale en mai dernier. Depuis, Michèle Alliot-Marie, garde Sceaux et ministre de la Justice a assuré qu'il s'agissait d'une erreur et qu'elle serait réparée dès que possible.
En écoutant les invité de l'émission d'hier, on apprend que l'église de Scientologie compterait 5000 adeptes en France et que pour la première fois de notre histoire judiciaire, elle a été condamnée en tant que personne morale. Catherine Picard a tressé une couronne de lauriers à la magistrate auteure du jugement : « Elle a su appliquer la loi, toute la loi et place, de fait, l'église de Sientologie sous surveillance des autorités. »
Odon Valet, spécialiste de l'histoire des religions, a rappelé que le droit d'association, en France, était soumis à simple déclaration et pas à autorisation ce qui permet à la Scientologie (association loi 1901) d'avoir pignon sur rue et de se faire passer pour une religion quand le besoin s'en fait sentir. « Depuis la loi de 1905, l'Etat ne reconnaît pas les cultes et ne les salarie pas. » C'est évidemment pour les sectes un moyen de crier (en cas de condamnation) à l'atteinte à la liberté de conscience ! Un ancien adepte, en procès contre les scientologues, a évoqué les méthodes, le contexte psychologique et financier qui poussent les personnes vulnérables dans les bras des sectes. Catherine Picard a rappelé que les Témoins de Jéhovah aussi veulent être reconnus comme religion mais les tribunaux n'ont admis en leur faveur que la notion d'« association cultuelle » ce qui n'est pas la même chose.
Je retiens que personne ne sait (sauf l'auteur) qui a modifié la loi de simplification des procédures judiciaires et ôté l'article concernant la possibilité de dissoudre une association auteure d'escroquerie. L'influence des scientologues, leur lobbying massif auprès des différents pouvoirs soulève un certain nombre de questions restées sans réponse. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale acceptera-t-il une commission d'enquête parlementaire pour faire éclore la vérité ? Personne n'y croit.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Est-ce que cela peut être vu comme association de malfaiteurs ?
Peut-on encore supprimer ou condamner une association de malfaiteurs ? sans parler de religion.

Sylvia Mackert