21 février 2009

Les Scientologues se retrouvent devant la Cour d'appel de Paris, une victoire pour l'UNADFI (1)

Le parquet général de Paris a demandé le renvoi en correctionnelle de membres de l'Eglise de scientologie accusés « d'escroquerie et d'exercice illégal de la médecine ». L'arrêt de la cour d'appel, mis en délibéré, sera rendu courant mars.
Si cet appel a été examiné, c'est parce que l'UNADFI (L' Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu) présidée par l'ancienne députée de l'Eure et toujours conseillère régionale (PS) Catherine Picard (notre photo JCH) a tenu à se présenter en seconde instance devant la Cour après le non lieu général obtenu par l'Eglise de Scientologie en première instance. Deux autres personnes physiques avaient également fait appel mais elles ont engagé une procédure transactionnelle avec la secte et ont mis fin à leurs poursuites. Le Parquet général estime que l'Eglise de scientologie apparaît dans ce dossier « comme une entreprise commerciale exploitant la vulnérabilité des personnes ».
Je n'ai pas encore abordé le sujet des sectes et des entreprises sectaires. On se souvient du combat mené à Louviers contre les Témoins de Jéhovah et Mme Proust, alors maire, qui avait favorisé leur implantation sur des terrains communaux. Depuis le Bethel — puisque tel est le nom des lieux d'expression et de réunion des TJ — s'est agrandi et est devenu un quartier à lui tout seul. Les Témoins de Jéhovah mettent en avant plusieurs décisions de justice contradictoires pour assurer qu'ils sont une religion à part entière et non une secte. Il est de fait qu'il s'agit d'une Association loi 1901 et que les services de l'Etat ont réclamé à diverses occasions le respect du code du travail pour les béthélites « bénévoles » employés dans les divers services d'imprimerie, de bureau, de maintenance ou de construction, de transport…et le respect du code des impôts dont les TJ s'exonéraient en arguant de leur pratique cultuelle. D'où les procès et les différents appels…
l'UNADFI s'est fixée pour tâches : « l'étude des principes et méthodes des organisations de type sectaire, l'accueil et l'aide aux familles et personnes victimes de ces organisations, l'information auprès d'un large public, le regroupement des personnes touchées par ce problème et l'aide à la réinsertion de personnes sorties d'un groupe sectaire. »En se présentant devant la Cour d'appel, Catherine Picard et l'UNADFI souhaite que la Justice de notre pays dise enfin que l'Eglise de Scientologie (si chère au cœur de Tom Cruise) est une secte avec des objectifs, des moyens, des comportements sectaires. Il s'agit évidemment d'un combat difficile mais ô combien nécessaire.
(1) http://www.unadfi.org/

La Rolex de Jacques Séguéla : Gare au pétage de plomb

Il paraît que Jacques Séguéla est allé trop loin ! Il a déclaré que si « quelqu’un à 50 ans n’a pas une Rolex au poignet, c'est qu'il a raté sa vie. » Cet homme-là n’a manifestement pas compris qu'on vivait un tournant. Le temps du clinquant n’est plus. « Greed » n’est plus « good ». Et il est de bon ton de faire sobre, d’annoncer son souci des victimes de la crise. Publiquement au moins, il est conseillé de ne plus faire de l’étalage. Car cette semaine fut sociale.
— Le 18, le président de la République a réuni un sommet social et annoncé des mesures ciblés « pauvres » pour 2,6 milliards de francs. Très loin certes des 15 milliards du paquet fiscal de 2008 et de son bouclier fiscal. Mais quand même, pour un président qui affirmait que lorsque les syndicats appellent à la grève « personne ne s’en aperçoit » c’est un démenti dans les faits.
— Le 20, le président a, dans une allocution télévisée, tenté de répondre à la colère légitime des Français des départements d’outre-mer, en grève contre la vie chère, les bas salaires et le mépris dans lequel on les tient. Cinq semaines de grève pour qu'enfin le gouvernement semble prendre au moins conscience qu’il se passe quelque chose. Malheureusement trop tard pour éviter la mort d’un homme. Mais pour la ministre de l’Intérieur et des DOM (elle affirmait par l’envoi de renforts de gendarmerie que la rue ne changerait pas la politique) c’est aussi un démenti dans les faits.
Les salariés auraient-ils donc raison de se battre pour leurs droits ? Les Guadeloupéens auraient-ils donc raison de se battre pour leurs droits ? Les signes se multiplient et montrent que la stratégie du président ressemble à un théâtre d’ombres. Déjà, nous savions et avons vérifié cette semaine que les ministres, dont le Premier, ne servent à rien. Ils se taisent prudemment ou gaffent sérieusement. Les différents mouvements sociaux ont fait que le président lui-même n’est plus à l’initiative. La concentration des pouvoirs le place en première ligne de la contestation de sa politique. Il est le seul et l'unique fusible. Gare au pétage de plomb!
(avec La Ligue des droits de l'homme http://www.ldh-france.org/)
Photo : Des animateurs de la section de Louviers de la LDH (JCH)

20 février 2009

Le président de la République voulait la rupture : il l'a

J'ai commis une faute. En omettant d'évoquer sur ce blog le conflit entre les enseignants-chercheurs et Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur, j'ai — j'imagine —zappé comme de nombreux Français le décret ministériel contre lequel se bat la grande majorité des sommités scientifiques et littéraires de notre pays.
Alors que le décret projeté par Mme Pécresse soulevait une vague de protestations (sur les évaluations, le temps d'enseignement vécu comme une sanction etc.) Nicolas Sarkozy, par une nouvelle provocation qui est chez lui comme une seconde nature, a réussi l'exploit de coaliser les présidents d'universités, les enseignants-chercheurs, les étudiants qu'ils soient de Gauche…ou de droite.
Sa majesté avait-elle besoin d'humilier ces intellectuels de premier ordre en précisant qu'il leur assurait le clos et le couvert, qu'il les éclairait et même les chauffait ! Quant au nombre d'articles scientifiques consacrés à leurs découvertes par les chercheurs français, comparativement aux anglo-saxons, le président ne dominait visiblement pas son sujet en les accusant sinon d'être des fainéants du moins de partager une certaine médiocrité. On sait, depuis, qu'il avait tort et que la recherche française est aussi prolixe que sa collègue britannique.
Evidemment, ce n'était pas de nature à amadouer les enseignants-chercheurs (sauf quelques affidés) lesquels redoublent de volonté et d'action. La médiatrice désignée pour tenter de calmer le jeu n'est pas au bout de ses peines car les professeurs d'universités, les maîtres de conférences ne sont pas de ceux et celles qu'on peut facilement tromper ou récupérer. La maladresse de Nicolas Sarkozy (en voulant associer Axel Kahn à son projet) a eu l'effet inverse de celui recherché. Ceux et celles qui ne souhaitaient pas entrer dans une opposition frontale à Valérie Pécresse et à son projet ont franchi le Rubicon et sont maintenant dans la rue.
Finalement, les méthodes de Nicolas Sarkozy se retournent contre lui. Il voulait la rupture. Il l'a.

Sur la naissance de la science moderne à l'Université populaire d'Evreux

En 1637, Descartes publie son fameux Discours de la méthode, une sorte d’introduction à trois traités scientifiques, Les météores, La géométrie et la Dioptrique. On n’en a souvent retenu que « je pense, donc je suis ». Mais le plus important est peut-être ailleurs, dans la VIe partie qui annonce la venue d’une science nouvelle, « pratique », qui nous permettra de nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature. » Si l’on cherche le programme des Lumières et, au-delà, le programme de toute la modernité, c’est sûrement là qu’il se trouve, exposé génialement, dans un texte philosophique pour la première fois écrit directement en français, afin d’être « compris de tous ».
Comment ce programme a-t-il été rendu possible – pas de Descartes sans Galilée – et pourquoi il reste pour nous infiniment problématique, voilà ce qui sera au centre de la réflexion de la conférence de ce 20 février 2009. Université populaire d’Évreux – Université d’Évreux, quartier Tilly à 18 h 30.
On peut retrouver les activités de l'université populaire et les textes des conférences sur http://up-evreux.viabloga.com

La démolition de l'îlot Renault suivie avec curiosité par les Lovériens

La démolition de l'îlot Renault (photo JCH) suit son cours. Sous le regard curieux de nombreux Lovériens, les pelleteuses et les camions agissent de concert pour faire place nette et permettre aux archéologues d'entamer un chantier de fouilles dont nul ne sait ni combien de temps il durera ni ce que les scientifiques découvriront. On peut rêver et imaginer découvrir des trésors cachés depuis la nuit des temps.
Cet îlot situé en centre-ville a été urbanisé très tôt dans l'histoire et comme la Place de la République a servi de cimetière, la périphérie devait être peuplée et animée. Avant que la Maison de l'emploi — qui sait si ce projet ira à son terme compte tenu des changements de pied de l'Etat et de l'évolution des finances locales — voie le jour, les Lovériens suivront avec une attention vive le travail des professionnels et des bénévoles qui vont se livrer à ce travail d'historien, de géographe, et mettre au jour des pans entiers de civilisation. En savoir plus sur le Louviers d'hier pour mieux comprendre le Louviers d'aujourd'hui.

Préparons collectivement la grande journée de protestation du 19 mars

Il y eut le mouvement du 22 mars. Y aura-t-il le mouvement du 19 mars. D'un côté, ce sont les étudiants qui protestaient contre leurs conditions de vie et d'enseignement, de l'autre ce sont les salariés du public et du privé qui descendront dans la rue pour adresser un message au président de la République et au gouvernement.
Depuis le 29 janvier dernier et les millions de Français dans la rue, quel changement avons-nous constaté ? Une très faible évolution en vérité. Le gouvernement maintient le bouclier fiscal, ne revient pas sur le paquet fiscal, n'enterre pas la loi TEPA, le président continue de s'appuyer sur la valeur travail et sur « les efforts » qu'il va falloir produire pour sortir de la crise par le haut. Bien des observateurs, journalistes, politiques et citoyens de base, n'ont pas été convaincus par le discours de Nicolas Sarkozy.
62 % des Français (sondage le Parisien libéré aujourd'hui http://www.leparisien.fr/) sont d'accord avec la prochaine journée de protestation organisée par l'interprofessionnelle syndicale. A leur sortie de l'Elysée, mercredi, Bernard Thibault (CGT) Jean-Claude Mailly (FO) et François Chérèque (CFDT) ont constaté quelques faibles avancées. Mais s'ils avaient des jugements parfois légèrement différents sur la rencontre avec le Président, ils étaient tous les trois d'accord pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement. Il est évident que le principal problème : le pouvoir d'achat, n'a pas été pris en compte sérieusement par ce gouvernement. L'opposition farouche de Mme Parisot, du MEDEF, quant à l'ouverture de négociations sur le partage des profits et sur la valeur ajoutée, ne préjuge rien de bon. Il faudra certainement une décision de l'Etat pour que Mme Parisot revienne à de meilleurs sentiments.
Tout cela pour dire que le 19 mars, nous devrons être nombreux dans les rues des villes de France pour agir collectivement. Dans l'Eure, nous nous rassemblerons certainement à Evreux à 14 h 30 au Bel Ebat mais cela reste à confirmer. D'ores et déjà, je vous y donne rendez-vous.

19 février 2009

Les perles et les petites phrases assassines à l'UMP

On peut lire sur le site du Parti socialiste : « Les UMPerles ou le best of du pire de la majorité : les fausses vérités énoncées péremptoirement et démenties par les faits, les prédictions audacieuses mais totalement à côté de la plaque, les petites phrases assassines échangées entre « amis » du même parti… Les perles de l’UMP, recueillies au gré de l’actualité. »

J'en publie quelques-unes : « La politique de rupture de Nicolas Sarkozy a été engagée à contretemps et à contresens , cherchant à imposer en France un modèle qui a fait faillite outre –Atlantique» : Dominique de Villepin, dans un entretien accordé à La Tribune, le 11 février 2009
« Si vous n’aimez pas les réformes, c’est que vous ne les avez pas compris (sic) »: Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP, cité par Marianne 2 le 11 février 2009.
« On ne sous-estime pas la crise en Guadeloupe, mais il se trouve qu’on croule déjà sous les problèmes » : Éric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique dans Le Figaro du 10 février 2009
« Après avoir quitté le PS, ce n’est pas l’UMP que Besson devait rejoindre. C’est au Front national qu’il devrait adhérer » : Jean Pierre Grand, député UMP cité par Marianne le 8 février 2009, alors que le ministre de l’immigration et de l’identité nationale propose de régulariser provisoirement tout sans-papier qui dénoncerait ses passeurs.
« Les gens se révolteront et ils auront raison » : Nicolas Sarkozy, le 5 février 2009 lors de l’émission Face à la crise.
« Autant écouter les sifflets quand ils s’adressent à vous » : Dominique de Villepin sur RTL le 1er février 2009.

1600 invités et 700 policiers !

Quand Nicolas Sarkozy se déplace en France, les préfets paniquent et les policiers aussi. Aujourd'hui, sa majesté est allée visiter une ferme, près d'Angers, sans tambour ni trompette à quelques jours de l'ouverture du salon de l'agriculture de Paris qui avait valu, l'an dernier, à un pauvre bougre, de recevoir l'ordre de se casser. Les 1600 personnes qui ont écouté son discours ont toutes été triées sur le volet et priées de se montrer discrètes en amont. Depuis l'accueil « chaud » plutôt que chaleureux de la population de Saint-Lô, le président de la République répugne à se mélanger au peuple. Pour ses déplacements, on convoque 700 policiers : le RAID, le GIGN, les gardes mobiles, les CRS, les gendarmes du groupement concerné, les réservistes et tous ceux qui portent l'uniforme sans être pour autant pompier. Cela fait du monde.
A la suite des multiples écarts de langage, provocations, insultes, dérapages non contrôlés, le président est contraint de faire prendre mille précautions, de taire ses virées provinciales, de confier des « off » aux journalistes qui ne doivent en aucun cas le citer…On est loin du bling bling des premiers mois et du contact direct avec les Français. Le jogging public, c'est fini. Maintenant on a seulement droit au bleu des forces de l'ordre. Sa majesté aurait-elle peur des Rouges ?

Suzanne Loomis : une lovérienne a les honneurs du New York Times

(photo parue dans le New York Times)
De toutes parts, j'apprends qu'une de nos concitoyennes a les honneurs du New York Times, grand journal américain s'il en est. Suzanne Loomis, spécialiste de l'art culinaire, dans le meilleur sens du terme, fait l'objet d'un article élogieux et dithyrambique, lequel reprend l'essentiel de sa vie depuis qu'elle a jeté son dévolu sur la belle bâtisse sise devant l'église Notre-Dame à l'angle formé avec la rue Tatin.
Le journaliste explique en long et en large comment Suzanne Loomis et son (ex)mari Mickael ont restauré leur maison du 12e siècle, année après année, milliers d'euros après milliers d'euros. Suzanne y accueille des hôtes désirant mieux connaître la cuisine et les produits français. C'est ainsi qu'on la voit, le samedi matin, sur le marché où elle a ses habitudes et où elle est connue comme le loup blanc. On aime aussi la voir sur sa bicylette, moyen de locomotion qu'elle affectionne particulièrement. Quant à ses enfants, que l'article ignore, j'aime à préciser qu'ils sont parfaitement bilingues et parfaitement Lovériens puisqu'ils y fréquentaient les écoles et les associations.
Enfin, je m'en voudrais d'omettre qu'avant le New York Times, La Dépêche (du temps où j'y jouais un rôle certain) a consacré plusieurs articles à Suzanne Loomis notamment lorsqu'elle sortit en France et en Français « La cuisine de la ferme » les meilleures recettes du terroir (édition Jean-Claude Lattès, préface de Patricia Wells).

Battons-nous dès aujourd'hui contre le projet Sarkozy de réforme des collectivités locales

Les socialistes doivent se battre dès aujourd'hui contre le projet Sarkoy. (photo JCH du congrès de Reims)
Alain Rey m'a adressé un article du journal « Les dernières nouvelles d'Alsace ». Un journaliste a recueilli les propos de députés de l'Est après une rencontre à l'Elysée. Ils affirment que le président de la République veut rendre exécutives, dès 2011, les nouvelles structures territoriales qu'il préconise. On peut lire : « Le président de la République entend appliquer la réforme des collectivités locales dès 2011. Il prône la création d'un conseiller territorial unique à la fois départemental et régional, élu au scrutin uninominal en zone rurale et à la proportionnelle à un tour en ville. Nicolas Sarkozy a précisé mardi soir, devant une quarantaine de députés de la majorité invités à l'Élysée, sa position sur la réforme des collectivités locales sur laquelle la commission Balladur doit rendre ses conclusions fin février. Il a émis le souhait d'en discuter immédiatement après les élections européennes, pour un vote au parlement au courant du mois de septembre, sous réserve d'un consensus au sein de la majorité, indique le député colmarien Éric Straumann qui a participé à la réunion avec Frédéric Reiss et Émile Blessig. L'organisation des élections régionales serait repoussée d'une année, à savoir en 2011, année des élections cantonales. » Ainsi, Nicolas Sarkozy, sans se soucier d'une quelconque concertation avec les représentants des collectivités territoriales, élus des régions et des départements, s'accrochent à son projet de fusion entre ces deux collectivités. Il confirme sa volonté de redécoupage des cantons et assure qu'il demeure hostile à l'élection des délégués intercommunaux au suffrage universel pour ne pas affaiblir les maires. En réalité, il ne veut pas s'opposer aux maires ruraux, très majoritairement acquis à la droite. Il maintient son vœu de voir les nouveaux conseillers « territoriaux » élus à la proportionnelle dans les villes et au scrutin majoritaire dans les zones rurales. Il n'est pas dit que, consulté, le Conseil constitutionnel accepterait cette inégalité. Tout devra être prêt pour 2011, ce qui aurait pour effet de retarder les élections régionales d'une année.
Il appartient, d'ores et déjà, à la Gauche de monter au créneau sans se contenter de faire signer des pétitions. Si le Parti socialiste, notamment, principal parti dans le collimateur de Nicolas Sarkozy, ne sort pas les griffes rapidement et préventivement, il y a fort à parier que la Droite prendra cette passivité pour une apathie dont elle ne manquera pas de tirer profit. Battons dès aujourd'hui contre ce projet !

Un homme est mort en Guadeloupe. Le gouvernement a eu tort de jouer le pourrissement

Le gouvernement a eu tort de jouer le pourrissement. Yves Jego, secrétaire d'Etat à l'outre-mer, a eu tort de rentrer en France sans que le conflit en cours en Guadeloupe et en Martinique soit terminé. François Fillon, Premier ministre, a eu tort de ne pas prendre toute la mesure des revendications des Antillais. Et enfin, Nicolas Sarkozy a eu tort de ne pas avoir prononcé, depuis quatre semaines de grève générale, un seul mot pour les Guadeloupéens victimes d'un système néocolonial (les blancs aux manettes et les autres…) et de la vie chère.
L'autre nuit, un homme est mort à un barrage improvisé dans des conditions qu'une enquête de police déterminera. C'est dire le niveau insurrectionnel atteint par le conflit. Et quand on entend le discours viril et répressif de Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, on se pose des questions sur le sens politique de cette soi-disante responsable qui vient de trouver la réponse aux problèmes en envoyant quatre escadrons supplémentaires de gendarmes mobiles à Pointe-à-Pitre ! Que cherche le gouvernement ? Une provocation encore plus humiliante ? Yves Jego a fait des promesses qui n'ont pas été tenues (voir le Canard enchaîné). Et il a quitté l'île. Un drame de l'impuissance politique.

Hier soir, Nicolas Sarkozy a été très bref sur la Guadeloupe et la Martinique. Il a annoncé sa rencontre avec les élus des îles…mais il aurait tort, fidèle à la « Karchérisation » des problèmes, de mettre de l'huile sur le feu ou de jouer les matamores. Son rôle de président le contraint à rechercher l'unité entre les îles et la métropole (et non « la France » comme l'a maladroitement dit M. Jego sur la 5) et surtout à comprendre la réalité du malheur et du mal-être qui frappent les Antillais, surtout les jeunes au chômage pour 50 % d'entre eux. Ce qu'ils veulent ? L'égalité et la dignité. Si le président n'indique pas qu'il va tout faire pour éteindre le feu, mettre fin au chaos, satisfaire des revendications jugées essentielles par les responsables syndicaux, alors on aura compris que Nicolas Sarkozy n'est pas un homme d'Etat mais seulement un chef de clan. Celui des békés et des bellicistes.

18 février 2009

Tiberi(ra) bien qui rira le dernier

Les Français ont la tête ailleurs et ils ont raison. Pourquoi passer du temps à s'occuper des cas de Jean Tibéri, maire UMP du 5e arrondissement (notre photo de la mairie) et Xavière, son épouse, considérée comme son alter ego ? Le couple vit, pourtant, de mauvais quarts d'heure devant le tribunal correctionnel de Paris où il est mis en examen pour fraudes en matière électorale sur plainte, notamment, de Lyne Cohen-Solal (adjointe PS) qui, depuis des années, se bat pour qu'éclate le scandale des faux électeurs de cet arrondissement parisien. L'ancien maire de la capitale est une personnalité importante, suffisamment en tout cas, pour qu'on s'arrête sur ses pratiques peu recommandables.

La fraude était simplissime : on inscrivait sur les listes électorales (ou on ne radiait pas) de cet arrondissement (où Jean Tibéri est également député) des hommes et des femmes de tous âges acquis aux Tibéri pour divers services rendus ou par complaisance. Eboueurs, employés de mairie, militants UMP, partisans…anciens ou nouveaux, les listes recélaient plusieurs centaines de personnes domiciliées dans d'autres arrondissements de Paris et même en Auvergne. Il aura fallu douze années à la justice pour mener à bien le dossier d'instruction. Il faut dire que de 1995 à 2007, Jacques Chirac tirait le char de l'Etat.

Les Tibéri, devant les juges, doivent entendre les témoignages de ceux et celles qui ont subi leurs colères, leurs humeurs, assumé leurs ordres bien précis qu'il s'agisse des listes électorales, des documents de l'INSEE ou des tractages pendant les campagnes électorales. Chez les Tiberi, ça ne rigolait pas. Il valait mieux s'exécuter pour conserver son emploi, son logement ou sa place à la crèche. Mais tout a une fin. Tiberi(ra) bien qui rira le dernier. On attend avec impatience la lecture du jugement.

Comme chacun sait, rien n'est écrit

La Villa Calderon, ex-maison Prévost, ex-maison Jeuffrain, est un projet de cinq millions d'euros heureusement subventionné. (photo JCH)
Revenons un instant sur la dernière séance du conseil municipal de Louviers. Une fois de plus, elle fut exemplaire du comportement excessif du maire. Les conseillers municipaux socialistes se sont toujours montrés réticents au projet de rénovation de la maison Prévost, rue Saint-Germain, devenu le projet « Villa Calderon ». Le maire, en accord avec Roland Liénard, président du CCAS (centre communal d'action sociale) et premier adjoint, a souhaité y implanter 15 logements d'urgence et cinq résidences pour artistes afin d'assurer du lien social et culturel. Ce que reprochent au maire les socialistes, ce n'est évidemment pas l'intention de relogement des familles dans le besoin. C'est la méthode et le coût de cet équipement de cinq millions d'euros. Pour faire court et caricatural, le maire a affirmé : « les socialistes sont contre la culture et le social. » Comme il ne croit pas lui-même à cette ineptie, il a dû inventer arguties et prétextes pour justifier sa parole trompeuse.
Les quinze logements sociaux sont occupés et le maire se déclare fier, dans le contexte de crise actuel, d'être à la pointe du relogement des familles nécessiteuses. Reloger ces familles, c'est bien. Les reloger dans des logements décents, c'est très bien. Qui sera contre cette mesure ? Pas nous. Le problème se corse quand il s'agit d'un investissement financier conséquent et quand le projet est discutable.
Ne peut-on remettre en cause l'architecture ? Ne peut-on contester une rénovation coûteuse ? Ne peut-on imaginer un autre concept, ailleurs, avec le même objectif de relogement ? Le fait est que la gestion courante de la ville est, dit-on, très coûteuse. Le fonctionnement de cet équipement devra être assumé. En a-t-on mesuré toutes les conséquences ? Il en va de même avec la Maison de l'emploi prévue sur la Place Thorel. L'ANPE (boulevard Postel) s'est agrandie. Les ASSEDIC (rue du Commandant Lherminier) occupent des bâtiments quasiment neufs. On sait que ni l'une ni l'autre ne souhaitent déménager. Alors pourquoi s'obstiner à vouloir conduire un projet de 17 millions d'euros aux lieu et place de l'ex-garage Renault sur la place Thorel ?

Terminons par la culture. L'affirmation du maire est aussi gratuite que malvenue. Notre programme électoral des municipales faisait une large place à ce domaine essentiel de la vie collective. Cinéma, musique, danse, peinture, théâtre, lecture…les possibilités sont diverses et importantes à Louviers et c'est tant mieux. S'appuyer sur nos doutes et nos interrogations à l'égard du projet de restauration du cloître des Pénitents pour agresser nos élus est totalement injuste. Une école de musique moderne, accessible, de qualité ? Bien sûr que nous y sommes favorables. Une école de musique de cinq millions d'euros, dans le centre-ville, sur une surface limitée…pourquoi devrions-nous signer le projet de la municipalité les yeux fermés ?

La méthode consistant à résumer des notions fines, voire complexes, en un slogan erroné, c'est choquant. Affirmer que le résultat des futures élections municipales est joué d'avance « entre ma liste (dixit le maire) et celle de M. Aubert (UMP) » relève de l'autosuggestion. Laissons le maire croire à ses chimères. Le suffrage universel devrait pourtant le pousser à faire preuve de beaucoup de modestie. Comme chacun sait, rien n'est écrit.

17 février 2009

Pour un plan de relance sociale

A la veille du sommet social entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, le collectif ALERTE, qui regroupe 37 associations nationales de lutte contre la pauvreté, interpelle les négociateurs : « décidez un plan de relance sociale ».
« La crise, d’abord financière, puis économique, est devenue sociale. Chômage, pauvreté, exclusion sont repartis à la hausse. Les signaux captés par les associations de solidarité sont nets, la crise commence à fragiliser les plus vulnérables. Dans ce contexte, un fort débat s’est tenu pour savoir s’il convenait, dans une telle conjoncture, d’opérer une relance par l’investissement ou/et par la consommation.
Les risques économiques d’une relance générale par la consommation sont infiniment moindres, voire inexistants, si une partie de l’effort de la puissance publique se concentre en direction des plus faibles. Ainsi, il est temps : d’accélérer la revalorisation des minima sociaux et notamment du RSA et de l’Allocation spéciale de solidarité (ASS), de ne pas réduire mais d’augmenter les durées d’indemnisation des demandeurs d’emploi, de favoriser l’accès des demandeurs d’emploi aux dispositifs de formation, de donner les moyens aux associations de solidarité d’accueillir des personnes en « contrats aidés », de porter le seuil de la CMU à la hauteur du seuil de pauvreté
de programmer massivement des logements très sociaux (financés par PLAI)
Les plus pauvres et les plus exclus ne doivent pas être les oubliés des négociations entre pouvoirs publics et partenaires sociaux. Il est aujourd’hui nécessaire d’agir pour que ne soient pas abandonnés tant ceux qui vivent depuis longtemps dans la précarité que les victimes à venir de la crise. La solidarité ne se divise pas, elle ne choisit pas entre ceux qu’il vaudrait la peine d’aider. La solidarité en temps de crise nécessite un « plan de relance sociale ».

Contact presse :
Anne Degroux – 01 53 36 35 06 – adegroux@uniopss.asso.fr
Coordination et animation du collectif Alerte national
Uniopss - 15 Rue Albert – CS 21306 – 75214 Paris cedex 13
Bruno Grouès : 01 53 36 35 47 – bgroues@uniopss.asso.fr
www.uniopss.asso.frwww.alerte-exclusions.fr

Comment paiera-t-il (paierons-nous) tout cela ?

« Réduire le personnel municipal dans les classes maternelles des moins de trois ans, transférer à la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) du personnel municipal du service communication, augmenter les tarifs municipaux, faire payer aux enfants des communes voisines utilisateurs des services municipaux le prix coûtant….Franck Martin serait-il pris à la gorge pour ainsi renoncer à ce qu’il a appelé sa générosité d’antan ?
Et pourtant. Il envisage encore d’augmenter les impôts, seul le taux d’augmentation demeurant une surprise. Telles sont les quelques leçons qu’on peut tirer du dernier conseil municipal.
Ajoutons néanmoins qu’il ne veut renoncer à aucun de ses projets. A l’ordre du jour figuraient également une étude sur un rond-point à créer place du Champ de ville….dont le coût reste un mystère, l’entretien de la villa Calderon qui viendra grever les finances du CCAS, la réfection de l’école de musique…dont 80% des lots de travaux n’ont pu être attribués à défaut d’entreprises entrant dans les prix, la restructuration du Kolysée qui coûtera 2.9 millions d'euros (dont 1 million à la charge de la ville), la restructuration de l’école Jules Ferry dont le coût d’objectifs est de 6,9 millions d'euros soit 2,9 fois le prix de l’école de la Souris verte pour onze classes contre six dans le quartier des Acacias…
Comment paiera-t-il (paierons-nous) tout cela ? On a le droit de s’inquiéter sans être accusés d’outrance…ou se faire traiter de « braillards » par un maire qui ne supporte pas qu’on s’oppose à lui, fût-ce courtoisement ! »
Michel Doucet
conseiller municipal

Le maire avance à pas feutrés quand il évoque l'augmentation des impôts

La réunion du conseil municipal de Louviers avait lieu ce lundi. Je retiens de cette séance une certaine prudence de la part du maire. Il avance à pas de plus en plus feutrés quand il évoque la « probable » augmentation des impôts. En réponse à une demande de Christian Renoncourt (PS) qui insiste pour que cette augmentation ne se produise pas, nous avons eu droit à un grand éclat de rire et de voix dont le maire est coutumier quand il prend ses interlocuteurs pour des imbéciles ou des naïfs.
Il n'a pas ri quand il a dû répondre à une interpellation de Sophie Ozanne (NPA). Elle plaide avec juste raison pour que les postes des assistantes maternelles mises à disposition des classes accueillant les enfants de deux ans soient maintenus. Christine Fillâtre semble être plus ou moins de cet avis. Le maire juge « contesté et contestable » cet accueil des enfants de deux ans qui seraient, selon lui, mieux à la crèche. Faut-il comprendre que sa religion est faite et que les postes seront supprimés ?
L'école Jules Ferry : Le conseil lance la procédure de restauration mais j'ai le sentiment que ce dossier va se hâter lentement. Et si l'on cherchait seulement à rassurer les parents et à leur donner un os à ronger ? Le dossier de l'école de Musique est plus avancé mais bien des lots ont été déclarés infructueux dont la partie démolition. Là-encore, de précieux mois vont être perdus.

La culture ? Vaste débat. On a appris avec le sourire que les socialistes étaient contre « la culture ». Tiens donc. Le maire ne sait plus ce qu'il dit. Au prétexte que nous défendons une culture plus diversifiée, moins élitiste (1) sans être forcément vulgaire, Franck Martin nous range chez les obscurantistes. Tragique (2).
La prochaine réunion du conseil municipal sera consacrée au débat d'orientations budgétaires suivi, quelques jours après, de l'examen du budget primitif 2009. Les Lovériens sauront, enfin, à quelle sauce on va les manger. Sauce piquante ? Sauce blanche ? Le taux d'augmentation des impôts induira le taux de compréhension des Lovériens.

(1) Je suis un fidèle de la Scène nationale. Je ne suis pas pour autant un « fan » de tous les spectacles. J'ai assisté récemment au concert du quatuor de saxophones avec Louis Sclavis à la clarinette basse. Musique contemporaine et improvisation. Génial mais pas facile. Sur les 300 auditeurs présents, une petite centaine étaient des Lovériens ou des voisins. Cela ne condamne pas notre accord avec la Scène nationale mais le relativise.
(2) Je n'étais pas un ami d'Odile Proust. Raison de plus pour rapporter ses propos avec exactitude. L'ancien maire n'a pas dit, comme l'a assuré Franck Martin, « les Lovériens sont trop bêtes pour avoir un théâtre » mais « les Lovériens ne sont pas mûrs pour avoir un théâtre. » Le fait est qu'on a maintenant un théâtre et qu'il faut s'en féliciter.

Je parie qu'il leur donnera du grain à moudre

Ils ont la trouille. Le gouvernement, ses commissions d'études, ses comités d'experts, les Balladur, les Perben, les Fillon, ont la peur au ventre. Alors qu'on annonçait (Nicolas Sarkozy dixit) des lois et donc des réformes au sein du millefeuille des collectivités territoriales, on apprend que finalement, après mûre reflexion, rien ne devrait être opérationnel avant les élections de 2014. Ils ont l'air malin les Lefebvre, les Guaino, les Guéant et compagnie qui nous promettaient la fusion des départements et des régions pour « très bientôt ». Eux qui voulaient réformer à la hussarde les collectivités locales, faire élire des conseillers territoriaux dès 2011, retarder les élections régionales de 2010, supprimer un échelon, battre la Gauche à plate couture…voilà qu'ils ratent la marche et font choir un projet qui a mis de nombreux élus en émoi légitime.
« Je n'ai pas été élu pour ne rien faire » affirme à tout bout de champ le président de la République. Est-ce une raison pour faire n'importe quoi, sans concertation, sans réflexion, sans prendre le temps nécessaire pour analyser, proposer, contre-proposer et sortir du chapeau d'un ancien premier ministre en retraite un texte ou une proposition de textes ? Est-ce une raison pour imposer un cadre idéologique entérinant (comme diraient des experts une fois de plus démentis) la victoire des idées de la Droite sur celles de la Gauche ? La commission Balladur avait un cadre non dit mais bien défini consistant à reprendre des régions et des départements au Parti socialiste.
La crise économique et sociale (la cas des départements d'Outre-mer est exemplaire) suscite des craintes, des replis, des souffrances matérielles et morales. Y répondre par le conflit, par une volonté de soumettre les opposants (les forces de l'ordre ont frappé à Saint-Lô et en Guadeloupe) ce serait prendre un risque énorme. Les retraits non avoués des projets de certains ministres (Pécresse, Darcos etc.) montrent que le pouvoir atteint ses limites. Ce 18 février a lieu la rencontre entre les forces syndicales et le président de la République : je parie qu'il leur donnera du grain à moudre.

Réponse à une mère de famille qui souhaiterait en savoir plus sur Louviers

« Vous vivez à Louviers depuis longtemps...je ne connais pas du tout cette ville mais mon mari a une opportunité de travail intéressant à Evreux. Honnêtement je ne me vois pas y vivre : je n'en entends pas du bien et mère de deux petites filles je souhaite pour elles un environnement agréable et sécurisé. Rouen me parait trop éloigné...au milieu il y a Louviers...Sauriez-vous me donner votre avis partial et impartial sur le cadre de vie à Louviers pour une famille avec deux enfants de 3 et 6 ans ? Sur les établissements scolaires etc...Peut être pourrions-nous envisager de nous y installer et, par là, accroître la population en baisse pour le moment ! Ce n'est pas vraiment le propos de votre blog, j'en ai conscience, mais je cherche des avis auprès de personnes qui habitent cette ville. Merci beaucoup. »
J'ai reçu ce commentaire sur l'un de mes articles. Il émane donc d'une personne qui, par les miracles d'Internet, est tombée sur mon blog et me demande mon avis « partial et impartial » sur la vie à Louviers. Voilà une demande joliment formulée et je ne saurais fuir la réponse.
Côté partialité je me contenterai de confirmer que la ville vieillit, qu'elle connaît la crise économique et sociale comme tant d'autres villes moyennes, que la municipalité qui la dirige n'est pas forcément celle répondant à mes attentes, que sa richesse n'est plus ce qu'elle était.
Côté impartialité, je confirme aimer cette ville, y trouver des services et des équipements nombreux, des cinémas, un théâtre, des crèches, des centres de loisirs, des écoles, des collèges et un lycée de qualité, un commerce de centre-ville désireux d'améliorer l'accueil et les produits, un monde associatif original et bien vivant dans de nombreux domaines : loisirs, sports, culture.
Restent les aspects historiques et géo-politiques. La ville a un riche passé, un patrimoine intéressant à condition de l'entretenir, elle appartient à une communauté d'agglomération possédant plusieurs parcs industriels où la filière pharmaceutique se taille la part du lion.
Enfin, Louviers est situé à 100 Km de Paris et de la mer, non loin d'Evreux et de Rouen, à 5 km d'Heudebouville et de l'autoroute A 13, près de la gare SNCF de Val-de-Reuil avec un cadencement offrant de multiples possibilités. Surtout notre ville trouve sa place dans une vallée magnifique avec des villages non moins superbes et des forêts domaniales favorisant la promenade, le jogging, le VTT, et la cueillette des champignons…
Je pourrais vous en dire plus et vous parler de cette ville sur des pages et des pages. Vous parler de sa chanson, de son grand homme (Pierre Mendès France) de son église et de son musée…mais je vous invite à les découvrir vous-même.

16 février 2009

Guadeloupe et Martinique : la tension monte d'un cran

« Nous avons été soumis à l'esclavage pendant des siècles, nous pouvons faire durer le mouvement pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. » Voilà ce que déclarait un Guadeloupéen ce matin sur les antennes d'une radio nationale. Alors que le blocage semble s'installer entre le mouvement guadeloupéen contre la vie chère et le gouvernement, on entend parler de barrages à installer sur les routes principales de l'île. La situation empire. Le tourisme, principale activité économique des îles, est en lambeau.
En Martinique, après 10 jours de grève, la tension semble également monter d'un CRAN (1) tous les jours. Pourquoi François Fillon et Nicolas Sarkozy lui-même ne se rendent-ils pas dans ces départements d'Outre-mer (photo Yves Jego négocie) ? Eux si prompts à intervenir sur les lieux des faits divers (avec compassion et sévérité accrue) seraient-ils incapables d'aller à la rencontre des Français ultra-marins en lutte pour être traités à égalité avec leurs compatriotes de métropole ? Seraient-ils incapables de prendre conscience de la réalité de circonstances exceptionnelles qui vont pour la première fois conduire les Guadeloupéens et Martiniquais de la région parisienne à défiler dans les rues pour que les revendications populaires soient enfin comprises ? Nicolas Sarkozy a coutume d'affirmer : « si la négociation sociale ne débouche pas sur un accord, l'Etat prendra ses responsabilités. » Et bien chiche. Il est grand temps que l'Etat prenne ses responsabilités. Avant d'être taxé d'irresponsable !
(1) CRAN : conseil représentatif des associations noires.

Verre contemporain, objets de collection, le Studio Glass movement en France de 1979 à 1991

Pour démarrer l’année 2009, Denis Goudenhooft nous propose une remarquable rétrospective sur le Studio Glass movement de 1979 à 1991. Et pour illustrer ce mouvement et cette période, il nous propose deux outils. Sa collection personnelle constituée des meilleures pièces des artistes ayant contribué à l’épanouissement de ce mouvement artistique et un ouvrage qu’il a entièrement conçu avec sa fille Chloé Goudenhooft lui rendant hommage, décrivant son histoire, ses moments forts et entièrement illustré par les photos des pièces présentées à l’exposition.

Sans entrer dans les détails de cette aventure artistique, il est important de noter qu’elle marque en France le renouveau du verre en tant que moyen d’expression artistique à part entière. Car si l’art du verre a connu à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, avec l’art nouveau, puis l’art déco des années trente une période particulièrement faste marquée par les Gallé, Daum, Lalique, il disparut presque totalement du champ de la création de la fin des années 30 au début des années 70. La Seconde Guerre mondiale, puis le développement industriel des techniques verrières anéantirent presque totalement un savoir-faire que s’étaient transmis des générations d’artisans.

Lorsque Claude Morin se lança dans l’aventure du verre au début des années 70, il lui fallut repartir de zéro et réapprendre par lui-même le « métier ». Mais quel chemin parcouru depuis par lui et par tous ceux qui à sa suite mirent leur talent et leur sensibilité au service de ce fantastique matériau. C’est tout cela que Denis Goudenhooft nous donne à voir dans sa galerie Complément d’Objet de Martot. Un instant de rêve et de pause, dans le tumulte de la vie. Et que cela est bon.
Reynald Harlaut
Du 7 février au 8 mars 2009, GALERIE COMPLÉMENT D’OBJET, Les Fiefs.27340.MARTOT ouverte du jeudi au dimanche de 14h30 à 19h, 02.35.87.18.25, accès libre contact@denis-goudenhooft.com

15 février 2009

Le conseil municipal se réunit ce lundi 16 février à 18 h 30 : école Jules Ferry et giratoire du Champ de ville

Le conseil municipal de Louviers est convoqué ce lundi 16 février à 18 h 30 dans la salle Pierre Mendès France. L'ordre du jour comprend plusieurs questions d'une importance majeure. Qu'il s'agisse de la restructuration de l'école Jules Ferry, de celle du Kolysé (ex-Drugsports) ou encore de la création d'un carrefour giratoire sur la Place du Champ de ville avec la rue du général De Gaulle et la suppression des feux tricolores au pied de la rue François Le Camus, ont peut dire que la municipalité s'engage dans un programme imposant surtout si l'on ajoute l'école de musique Maurice Duruflé et la nouvelle salle du Clos Morlet.
Le public n'est pas nombreux pour assister aux réunions du conseil municipal. C'est dommage car les explications et les interventions de la majorité (en fait seul le maire prend la parole) et celles des oppositions (de droite et de gauche) permettent de comprendre les clivages politiques lovériens et les priorités que s'assignent les uns et les autres.
Autre question importante : la suppression de plusieurs postes d'enseignants proposée par l'inspecteur d'académie. On peut imaginer que la plupart des élus vont refuser ce projet. Il sera intéressant d'entendre la droite sarkozienne défendre la politique de M. Darcos, un ministre qui a réussi à faire la quasi unanimité des enseignants, des parents d'élèves, des étudiants, contre lui.

Je signale que le conseil de communauté d'agglomération se réunira jeudi 19 février à 2o h 30.

Il serait dommage de ne rien faire…

« Souvenons-nous! Il y a seulement quelques mois, nous n’entendions guère que des lamentations. Le président était hyper, la situation désastreuse, l’initiative du côté du gouvernement et le rapport de force défavorable. C’était sans doute ne pas avoir pris la mesure des faiblesses d’une méthode de gouvernement qui privilégiait le clinquant, le médiatique, voire le méprisant, pour appliquer une politique favorable à l’argent. Comme on le disait aux Etats-Unis, dans les couloirs des firmes de Wall Street, « Greed is good »!

C’était sans doute ne pas avoir pris la mesure des effets destructeurs des politiques néolibérales. Avec la crise, dite financière, qui montrait les énormes profits de certains et l’extrême misère de tous les autres, le règne de l’argent roi et de la régulation par les seules lois du marché n’est plus aussi assuré.
C’était aussi ne pas percevoir que l'antagonisme social n’est pas un encéphalograme plat. On n’a jamais replié les drapeaux de la contestation. Ainsi les grèves menées avec une certaine ampleur dans le commerce et la grande distribution, des secteurs peu coutumiers de la chose, ont montré le degré d’exaspération qui montait.
C’était aussi ne pas mettre en avant l’extraordinaire travail accompli par RESF (Réseau Education sans frontières). Une lutte ancrée dans la durée, dans la sympathie des gens, dans l’absolue justesse des revendications. On pourrait même dire que ce travail est depuis des années une vigie. Elle a maintenu l’idée que se battre pour des idées est décidément une bonne idée.
C’était aussi de pas tenir compte des formidables grèves menées par les salariés sans papiers à la conquête de leurs droits pour ne plus être des hommes et des femmes invisibles. Car cette lutte s’étend : après les salariés du nettoyage, de la restauration, ce sont les femmes du secteur de l’aide aux personnes qui ouvrent la voie vers des droits nouveaux.
C’était aussi ne pas regarder la force des combats que mènent depuis des années, et singulièrement depuis décembre, les populations des DOM, Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane contre la vie très chère, les salaires inférieurs, les droits non respectés, les discriminations si courantes, l’extrême concentration des richesses.

Et aujourd’hui, les occasions de s’exprimer trouvent des gens pour le faire. Si on a raison d’être en colère, il serait dommage de ne rien en faire. C’est ce que montrent différents secteurs de l’Education, mais aussi de la santé, des services publics… Et que montent les initiatives de rencontre de toutes ces colères!
La Ligue des droits de l'homme y prend, en toute indépendance, toute sa place. Et c’est le moment de vous poser la question de la rejoindre et de participer à faire des droits le socle de la politique. »
La Ligue des droits de l'homme

Les événements de Guadeloupe bientôt en métropole ?

J'ai écouté Yves Jego, secrétaire d'Etat aux départements d'Outre-mer, invité à l'émission de Paul Amar « Revu et corrigé » sur la 5. Le thème en était évidemment : les événements de Guadeloupe, de Martinique, de la Réunion etc. Mon sentiment est qu'il a compris que la révolte contre la vie chère recouvre d'autres revendications plus anciennes. S'il est vrai que ni la Guadeloupe ni la Martinique n'ont souhaité devenir des pays indépendants lors de la période de décolonisation, la majorité de la population souhaitant demeurer au sein de la communauté nationale française, il n'en reste pas moins que le passé esclavagiste des îles laisse des traces. Elles sont particulièrement évidentes dans les relations entre békés (blancs descendant des colons) et descendants d'esclaves. Si l'on ajoute que l'administration étatique ne laisse que peu de place aux enfants des îles…

Le pouvoir économique est à 95 % dans les mains des békés qu'il s'agisse des supermarchés, des stations d'essence, des grands commerces et les prix pratiqués y sont bien supérieurs à ceux de métropole. J'ignorais d'ailleurs que les productions locales : cannes à sucre, bananes, etc. ne peuvent être « exportées » qu'en France selon des règles strictes dites du commerce exclusif qui fonctionne également dans le sens métropole-Outre-mer. Le taux de chômage y est très élevé.

Yves Jego reconnaît que les collectivités locales (dirigées par des socialistes ou apparentés) ont fait de gros efforts pour satisfaire certains besoins. L'Etat, assure-t-il pour ce qui le concerne, aussi. Mais le bât blesse dans le domaine des salaires. Les grévistes exigent 200 euros d'augmentation des bas salaires. Yves Jego répète qu'il ne peut pas négocier à la place des patrons et des syndicats. Il propose des aides aux PME-PMI sous forme de réductions de charges, un plan plus vaste pour l'Outre-mer mais se dit incapable de résoudre ce problème fondamental des salaires. Il ajoute que la négociation n'est pas une tradition en Guadeloupe : « historiquement on y pratique plus facilement l'affrontement. »
Ceux qui suivent avec attention le conflit en cours analysent la situation ainsi : le gouvernement semble jouer le pourrissement, il compte sur la lassitude des habitants qui souffrent du manque d'essence, de ravitaillement, d'autant que cette période de l'année est la plus favorable au tourisme…mais des événements plus graves peuvent survenir. Martine Aubry l'a déclaré hier : elle craint que la situation ne dégénère et ne gagne la métropole. Le sentiment de ras-le-bol y est très fort également.

Lilian Thuram, guadeloupéen, l'a souligné dans une interview à un journal parisien. Les événements de 1967 en Guadeloupe (avec 87 morts) ont précédé les événements de mai 68 en métropole. Le contexte n'était, certes, pas la même : on ne vivait pas une grave crise économique mais les rapports entre patronat et salariés n'étaient pas loin de ceux qu'on connaît dans les îles. Il y eut le Grenelle des salaires et la reconnaissance syndicale puis il fallut attendre l'arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981…les lois Auroux, les lois Aubry…
La révolte pourrait venir des jeunes à qui on n'offre qu'un avenir dévalorisé et endetté. Une forme de désespoir.