14 mars 2009

« La gratuité sur Internet c'est pas du vol » vive la contribution créative

Les députés du groupe socialiste, radical et citoyen, se battent comme de beaux diables contre la loi sur le téléchargement « illégal » sur Internet. En 16 années d’existence, on peut affirmer qu’Internet a révolutionné nos comportements.En juillet 2007 on comptait 30 millions d’internautes en France, il y en aura 3 milliards dans le monde entier en 2016. La loi HADOPI proposée par le gouvernement et défendue, parfois très maladroitement par Mme Albanel, ministre de la Culture, vise à punir les internautes qui téléchargeraient illégalement des films, des musiques, des images…« en portant atteinte aux droits des auteurs. »
Rappelons-nous qu’en 2006, le gouvernement de l’époque a fait voter une loi DADVSI « qui imposait des sanctions pénales et des verrous numériques » aux auteurs d’infractions. Cette loi s’est avérée totalement inefficace. La nouvelle loi s’inspire de la même logique de sanctions.
Quelle est la position des socialistes face à ce nouveau texte ? Ils y sont totalement hostiles. Le gouvernement n’a pas compris qu’Internet est un support irremplaçable pour les échanges intellectuels, culturels et économiques. C’est un moyen unique d’accéder à l’information et à la connaissance. C’est un instrument de progrès universel pour la diffusion des idées, des œuvres et des créations. La liberté d’accéder à Internet doit être garantie pour chacun. Seule la justice peut décider de limiter ou de priver quelqu’un de cette liberté.Les espaces de gratuité que permet Internet doivent être préservées par la promotion du droit à la copie, au partage, à l’échange à des fins non lucratives.
Internet est devenu indispensable à la vie quotidienne comme la distribution du courrier, de l’eau…la protection des échanges sur Internet doit être garantie au même titre que le secret du courrier. La mise en ligne de données publiques doit être accessible gratuitement.
Internet n’est pas l’ennemi de la création. Le vecteur principal de cette révolution est la gratuité. N’importe quel internaute peut copier des œuvres musicales ou des films via le téléchargement…ces changements sont irréversibles. Les tentatives pour les interdire sont toutes vouées à l’échec. La proposition des députés PS (SRC) est d’accompagner l’évolution technologique en la conciliant avec les droits des auteurs.

Le prix des CD et des DVD est resté d’un niveau trop élevé et les œuvres les moins rentables disparaissent rapidement des rayons. Les sites payants sont trop onéreux pour l’internaute et ne profitent que très marginalement aux auteurs. Sur Itune, 80 % du profit va au producteur. Internet ne peut être un classique réseau de distribution commerciale.

Pourtant, le droit d’auteur est une protection indispensable pour le développement de la création. Les auteurs doivent être rémunérés pour l’exploitation de leurs œuvres sur les nouveaux canaux de diffusion. C’est ainsi que les députés PS proposent de créer « la contribution créative ». Elle s’inspire de la licence globale ou de la redevance télé. Les abonnés à Internet paient une contribution mensuelle de quelques euros. La répartition des fonds collectés se fait selon le principe des droits d’auteur. Double avantage : la pratique d’échanges gratuits se poursuit, les auteurs bénéficient d’une nouvelle rémunération. Finis les dispositifs de surveillance coûteux et inefficaces qui portent atteinte aux libertés.
Chacun sait que la Droite a toujours été mal à l’aise face aux évolutions technologiques et culturelles. Rappelons-nous des radios libres ou des nouvelles chaines de télé. La riposte graduée est inapplicable et méprisable. Elle implique suspension de l’accès à Internet (alors qu’on peut se brancher partout ailleurs) obligation de payer l’abonnement et poursuites pénales. Les punis seront fichés. Des familles entières pourront se voir priver de l’accès au réseau. Les fournisseurs d’accès deviendront des auxiliaires de police. Il suffira de créer de nouveaux logiciels pour contourner la loi. Mieux même, puisque la législation européenne considère que toute coupure de l’accès Internet est une sanction disproportionnée. Le Royaume Uni et l’Allemagne ont renoncé à la riposte graduée.
Conclusion : la gratuité c’est pas du vol ! Vive la contribution créative

(dossier réalisé grâce au document fourni par le groupe socialiste, radical et citoyen de l'Assemblée nationale)
photo : Patrick Bloche, l'un des principaux porte-parole du groupe SRC en lutte contre le projet de loi du gouvernement.

Le PRG souhaite un retour aux listes nationales, le PS aussi

Le 3 mars dernier, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche a publié le communiqué suivant : « Je prends note avec satisfaction des déclarations de Jack Lang et de Jean-Paul Huchon sur l’organisation du scrutin pour les élections au Parlement européen que l’un qualifie « d’imbécile » et l’autre « d’artificiel ». La loi du 11 avril 2003 qui a « régionalisé » le mode de scrutin pour rapprocher les élus des électeurs a en réalité défavorisé les petits partis les privant ainsi d'une tribune nationale et des élus que le scrutin proportionnel leur permettait d’obtenir. Il y a une certaine ironie à voir aujourd’hui les difficultés que pose la constitution des listes aux grands partis. C’est un peu l’arroseur arrosé, j’espère maintenant que nous reviendrons bientôt à un mode de scrutin plus démocratique, c’est-à-dire à des listes uniques nationales! »
Pour une fois je
suis d'accord avec Jean-Michel Baylet et le PS aussi. Le mode de scrutin français est totalement incongru et ne répond à aucune exigence démocratique. Il faut effectivement en revenir aux listes nationales. Il n'empêche que les radicaux de gauche ne seront pas présents es qualité dans notre département. M. Liénard, adjoint au maire de Louviers, membre du PRG, qui avait proclamé (pas trop fort mais on a quand même entendu) « que si Fabius est candidat à la présidentielle, je voterai Bayrou » pourra toujours rejoindre son penchant naturel et voter pour les listes du MODEM. Il se trouve que M. Badré, sénateur, lui-même membre de l'Union du centre, est venu animer une réunion politique dans la salle Pierre Mendès France à Louviers avec la présence du maire de la ville, le tout sous l'égide du Mouvement européen.
Que je sache, cette réunion n'avait pas été annoncée publiquement. Dommage pour ceux qui s'intéressent à l'Europe.

Jean-Baptiste Grange remporte la coupe du monde de slalom

On imagine facilement le cri de joie qui est monté ce matin de la place de la mairie à Valloire quand Jean-Baptiste Grange, 10e de la première manche du slalom de Are (Suède) a pris la 1ère place de la seconde manche et la 3e place au classement général s'assurant ainsi le globe de cristal de meilleur slalomeur de la saison. Ce n'est pas vraiment une surprise tant le talent de Jean-Baptiste est grand. Mais la succession de déconvenues des championnats du monde de Val d'Isère avait semé le doute dans l'esprit du skieur de Valloire où l'office de tourisme, la mairie, le club des supporteurs et les Valloirins sont tous derrière lui. Il a donc fallu se remotiver, retrouver des sensations relâchées et, surtout, prendre des risques dans la seconde manche pour pousser ses adversaires directs à la faute ou les soumettre à la pression.
A 24 ans, la première grande victoire complète sur une saison en slalom montre bien de quel bois est fait ce fils de charpentier et d'une professeur d'éducation physique tous deux très doués pour le ski puisqu'ils se sont connus au sein des équipes de France.
Si mes renseignements sont bons, Annick, la maman de Jean-Baptiste, avait fait le voyage en Suède. Jean-Pierre est resté à Valloire, il faut bien que quelqu'un garde la maison et fasse tourner l'affaire. Il pourra ajouter sur ses murs déjà couverts d'articles élogieux, ceux qui ne vont pas manquer d'être édités dès demain. Peut-être le Dauphiné libéré parviendra-t-il à, enfin, s'intéresser de près aux exploits de Jean-Baptiste et du monde qui gravite autour de lui pour le conduire sur les plus hautes marches des podiums.
En tout cas, cette dernière course de la saison lui permet de déchausser avec un moral d'acier, plus que nécessaire avant les prochaines courses et les jeux olympiques de Vancouver. (photo DDPI)

Rassemblement contre l'augmentation des impôts à Louviers

Les conseillers municipaux (PS-PC) appellent à un rassemblement dans la cour de la mairie de Louviers le 30 mars à partir de 18 h 15 en signe de protestation contre l'augmentation des impôts locaux qui sera proposée au vote des conseillers municipaux ce soir-là.
Etre présent à ce rassemblement pacifique, symbolique, unitaire, démontrera l'intérêt des Lovériens pour la chose publique et leur volonté de s'opposer à une mesure anti-sociale très malvenue dans le contexte de crise économique et financière actuelle. Le maire ne pourra pas invoquer la faute à « pas de chance ». Ces difficultés financières, nous les annonçons depuis plus d'un an et comme réponse, nous n'avons obtenu que des ricanements. Sauf que nous avions raison. Michel Doucet n'avait-il pas exactement estimé le trou à boucher à un million d'euros, somme indiquée par le maire dans ses déclarations publiques ?
Nos conseillers municipaux proposeront d'autres chemins pour gérer la ville, soucieux de l'avenir difficile des familles, des ménages, d'une ville qui perd de la population et donc des ressources fiscales.

Qui a payé le séjour…(suite)

L'Elysée a affirmé hier que le séjour de Nicolas et Carla au Mexique avait été financé par l'Etat mexicain…lequel s'empresse de démentir et d'affirmer que des industriels et des entreprises se sont cotisées pour accueillir dignement (on sait ce que cela veut dire) le couple présidentiel. Qui croire ? J'ai tendance à faire confiance aux Mexicains plus qu'au président dont on connaît la propension à prendre ses désirs pour des réalités. D'après ce que je sais, un nombre toujours plus important de parlementaires UMP rejoints par des dizaines de milliers de Français qui ont choisi Sarkozy à la présidentielle, s'interrogent sur la pertinence de leur vote. Et renforcent les rangs des déçus du sarkozysme.
Le défraiement du séjour du couple Sarkozy-Bruni a-t-il l'importance qu'on lui accorde ? Sans doute pas en volume. Mais en symbole, certainement. Il n'est pas innocent que le président accepte des offres d'entreprises privées, françaises ou étrangères, qui un beau jour sauront se rappeler à lui.

13 mars 2009

23 milliards d'euros dans les jeux d'argent

L'Etat peut se frotter les mains. En 2008, les Français ont joué autant qu'en 2007. Le montant des sommes dépensées par ces derniers au bénéfice du PMU, de la Française des Jeux ou des casinos a atteint 23 milliards d'euros. Au grattage, au tirage ou…au mirage, l'Etat a récupéré une somme coquette dans l'attente de l'ouverture des paris sur Internet qui devrait amputer le budget français de ces prélèvements non obligatoires mais fort appréciés par Bercy et M. Woerth.
Quand on lit que 23 milliards d'euros ont été dépensés dans les jeux, on s'interroge sur la réalité de la crise. On a tort. La crise est bien réelle et les experts prévoient que le montant des enjeux sera supérieur encore en 2009. La faute à l'appat du gain. La faute à l'espoir de toucher le gros lot quand on sait que la probabilité de gagner est infinitésimale. La faute à tous ces Français qui souffrent et espèrent arrondir leur fin de mois en faisant confiance au hasard. La personne originaire de Charente qui vient d'empocher 50 millions d'euros à l'euromillions avait une chance sur…19 millions de trouver les bons numéros et les étoiles. Autant dire aucune. Il faut croire que son étoile personnelle brillait très fort puisque sa vie va changer à condition que la tête ne lui tourne pas. Et que l'argent ne lui brûle pas les mains.

Les listes socialistes aux européennes approuvées sauf une.

La liste socialiste proposée au vote des militants de la grande région Centre pour les élections européennes a été retoquée. Les autres ont été approuvées avec de larges majorités. Henri Weber, tête de liste de la liste rejetée, propose d'intégrer un représentant du Limousin, ce qu'avait refusé Martine Aubry pour cause de non cumul des mandats. Qu'est-ce qui est le plus important ? Le vote des militants ou les règles statutaires du parti ? J'affirme que le vote des militants est plus important que les règles du Parti dans la mesure où ils expriment des sensibilités, des émotions, des réactions de terrain. Et puis, qu'y a-t-il de supérieur à l'expression du suffrage ?
Malgré les remarques acerbes de certains commentateurs qui ne se rendent pas bien compte d'où vient le PS après son congrès de Reims, ce vote d'hier soir conforte l'autorité de Martine Aubry et renforce sa crédibilité. Après le couac du Grand centre, on peut s'attendre à une modification de la liste proposée apte à satisfaire les militants du Limousin, les plus hostiles à la liste rejetée. Il reste au PS à entamer dès demain la campagne avec une unité retrouvée pour combattre à la fois le gouvernement Fillon-Sarkozy, la tendance libérale de la Commission européenne dirigée par M. Barroso et favoriser la création d'une majorité au Parlement européen composée de socio-démocrates et de socialistes sans exclure a priori d'autres forces comme les Verts…et les réformistes prêts à travailler à une construction européenne, sociale et juste.
Dans l'Eure la liste proposée a obtenu plus de 70 % de suffrages contre 15,3 % et 14,2 % d'abstentions. Le texte d'orientation a été approuvé par 80,6 % des votes, 6,9 % contre et 12,50 % d'abstentions. La participation, comme au plan national, a approché 40 % des inscrits.

Qui a payé le séjour de Carla et Nicolas au Mexique ?

Une question taraude le microcosme parisien et j'avoue humblement qu'à Louviers aussi on aimerait avoir la réponse à cette question : qui a payé les vacances de Carla et Nicolas Sarkozy au Mexique ? Certes, le président et son épouse n'ont pas passé des semaines à se faire bronzer mais comme on connaît les goûts du couple présidentiel, leur amour des yachts, du farniente, leur passion pour les belles montres et les superbes résidences au cap Nègre par exemple (dans le sud de la France pas à la Guadeloupe réservée à Mme Parisot) le contribuable français doit savoir qui a payé.
Certains assurent que l'Etat mexicain a mis la main à la poche. D'autres, peut-être mieux informés, affirment qu'un milliardaire a invité Carla et Nicolas aux frais de la princesse. D'autres, encore, osent insinuer que ce milliardaire serait (soyons prudents) un ex-trafiquant de narcotiques ce que je ne veux pas croire. Je ne peux pas croire, en effet, que les services de renseignements français, si prompts à faire coffrer un sans papier, demeureraient dans l'ignorance d'un passé tumultueux voire délinquant d'un homme ami de notre couple présidentiel.
Alors qui a payé ? Le saura-t-on jamais ? Doit-on le savoir ? On croyait, à tort, que Nicolas Sarkozy avait rompu avec son comportement bling bling…Ce serait mal vu en temps de crise quand les Français doivent se serrer la ceinture. Et quand ils devront tôt ou tard rembourser la dette de l'Etat qui grossit chaque jour à vue d'œil. Chassez le naturel…

12 mars 2009

Le printemps des libertés dimanche 22 mars

Les salariés de Valdepharm veulent leur part du gâteau

Valdepharm, anciennement Pfizer, plus anciennement encore Upjohn, emploie 300 salariés sur le parc industriel de la Fringale à Val-de-Reuil. Depuis mercredi, 70 % des employés de la production ont cessé le travail pour protester contre la rupture unilatérale des négociations sur les salaires engagées avec la direction de l'entreprise sous-traitante dans le domaine pharmaceutique.
Ce que demandent les salariés, c'est qu'on tende vers l'objectif préconisé par Nicolas Sarkozy. Quand une entreprise dégage des bénéfices, il serait bien d'appliquer la règle des trois tiers. Un tiers pour les investissements, un tiers pour les actionnaires et un tiers pour les salariés. Comme, en 2008, Valdepharm a dégagé (comme en 2007 d'ailleurs) un résultat positif de 5 millions d'euros, ceux qui produisent les richesses veulent leur part du gâteau.
C'est une logique simple mais terriblement justifiée. Les responsables syndicaux de la CGT (supportés par l'Union départementale) et de SUD ont créé une intersyndicale afin de peser sur la direction et la conduire à plus d'écoute à l'égard des demandes des salariés. Ces derniers occupent l'entrée de l'usine et, en attendant l'appel de leur chef d'entreprise, tuent le temps comme ils peuvent.
Ce que demandent les salariés ? Une augmentation individuelle de 90 euros et une prime de pénibilité de deux euros par jour. Soit pour les plus bas salaires, une augmentation de 5 % évidemment moins élevée pour les autres, cadres et agents de maîtrise. Sur place, on sent bien que les grévistes sont remontés. Et prêts à tenir un certain temps. (photo JCH)

L'affaire Pérol continue de faire du foin

Les lecteurs du « Monde » apprendront, ce jour, que les membres de la Commission de déontologie ont été tout près de démissionner collectivement. L'affaire Pérol (futur président du groupe des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne) est loin d'être terminée. Le conseiller d'Etat Fouquet (président de la Commission) entendu par la commission des lois de l'Assemblée nationale, a reconnu qu'il avait eu tort d'adresser une lettre au cabinet du président de la République dans laquelle il formulait un avis personnel « n'engageant pas la commission ». Il pensait que cet avis personnel, non destiné à être rendu public, ne serait qu'un élément d'information parmi d'autres. Nicolas Sarkozy, peu regardant sur les moyens, s'est empressé de « généraliser » l'avis de M. Fouquet et de déclarer : « où est le problème Pérol, la Commission de déontologie a donné un avis favorable. » Ce qui, évidemment, était faux.
Répondant à des questions des parlementaires, le président Fouquet a reproché aux députés de n'avoir pas prévu (donc pas permis) l'autosaisine de la commission. Si celle-ci avait été possible, il n'y aurait pas eu d'affaire Pérol puisque la commission aurait examiné son cas et tranché.
Le président de la commission des lois (un député UMP) a reconnu que le texte actuel était incomplet mais on ne sait s'il est engagé à le faire modifier. On peut espérer qu'Arnaud Montebourg et Michel Sapin, députés (PS) ce dernier à l'origine de la création de la commission de déontologie, sauront y veiller.

Benoit XVI attendu à Lisieux pour bénir la réunification de la Normandie ?

Il ne suffit pas d'affirmer avec comme argument péremptoire, ainsi que l'a fait dernièrement Franck Martin, que les Normands seraient à 75% favorables à la réunification de la Normandie. Quelle valeur peut-on accorder à un sondage (par quel institut, quand, paru où ?) démenti la semaine suivante par un autre sondage (1) ?
La question à se poser est la suivante : pourquoi deux Normandie et pourquoi cette situation ? Dès lors, il devient nécessaire de rappeler les raisons désormais historiques qui ont prévalu à cette partition et dont se gardent bien de parler les journaux locaux ou régionaux, à commencer par Paris-Normandie.
En ce temps-là, pas si lointain, deux féodaux d’un genre particulier, mais d’égale rapacité, se partageaient le pouvoir en Normandie. En Haute-Normandie, un certain Jean Lecanuet dont l’audace alla jusqu’à se faire inhumer dans la salle capitulaire de l’ancienne abbaye de Saint-Georges à Saint-Martin-de-Boscherville. En Basse-Normandie, un certain Michel d’Ornano, qui réussit en son temps un prodigieux tour de force. Qu’on en juge : il parvint à faire relier directement sa bonne ville de Deauville à Paris par l’autoroute A13. Car, s’il eût été bien plus important à l’époque de privilégier la liaison avec le Havre, véritable poumon économique, cette dernière ville avait contre elle la tare insurmontable d’être communiste.

Comme il n’eût pu être concevable que l’un de ces très grands seigneurs s’efface devant l’autre, le pouvoir central trancha de la manière que l’on sait en permettant à chacun de conserver leur fief. Cette division totalement artificielle ne correspond, naturellement, à aucune des réalités historiques, sociologiques et économiques, mais n’a fait qu’aviver la concurrence que se livrent depuis toujours les deux grandes métropoles que sont Rouen et Caen. Ainsi, pouvait-on lire encore récemment dans la revue « Normandie Magazine » que les Bas-Normands étaient favorables à la réunification à la seule condition que Caen en soit la capitale régionale. On peut raisonnablement supposer que les Haut-Normands pensent aussi à une réunification dont Rouen serait la capitale…

Et, sauf imprévu, cette querelle clochemerlesque peut encore durer des décennies. Aucun des principaux élus n’est évidemment prêt à céder sa place. Alors, puisqu’il faudra bien un jour sortir de cette situation absurde, et que ni l’une ni l’autre de ces deux régions ne possèdent la taille critique leur permettant de traiter d’égal à égal avec les autres grandes régions européennes, nous proposons ceci : en cas de réunification, pourquoi ne pas choisir d’implanter les futures structures administratives régionales dans un troisième lieu qui mettrait d’accord tout ce beau monde ? Nous disons que Lisieux, ville située à peu près à mi-chemin entre Rouen et Caen, ferait fort bien l’affaire. Et à Lisieux, Nicolas Sarkozy, chanoine honoraire de Saint Jean de Latran, pourrait même demander au pape de venir offrir sa bénédiction à cette installation !

Reynald Harlaut
(1) Voir le sondage IFOP pour Ouest-France publié hier.

Qui a obtenu le marché des transports de l'agglomération Seine-Eure ?

Nous serions heureux d'apprendre quelle société a finalement obtenu le marché des transports sur le territoire de la communauté d'agglomération Seine-Eure. J'ai, sur ce blog, déjà évoqué les différentes propositions soumises au jugement des délégués communautaires dans le cadre du renouvellement de l'appel d'offres. Plusieurs millions d'euros sont en jeu qu'il s'agisse des revenus générés par la taxe transport financée par certaines entreprises situées sur le territoire de la CASE ou de la subvention d'équilibre apportée par le budget général de l'agglomération. Je remercie d'avance ceux qui savent de partager leurs connaissances.

Une nouvelle voie d'accès à la RN 154 créée à Acquigny

Guy Auzoux, conseiller général du canton de Louviers sud, a obtenu du conseil général un accord de principe technique et financier permettant de créer une nouvelle voie d'accès à la RN 154 (voie rapide) au niveau d'Acquigny et dans le sens Evreux-Louviers. On pouvait quitter la route nationale à hauteur des Planches mais on ne pouvait pas y accéder. Ainsi, les poids lourds et les véhicules de tourisme en transit traversaient la commune d'Acquigny créant un flux inutile voire dangereux.
La commission spécialisée du conseil général, la municipalité d'Acquigny, la communauté d'agglomération ont donné leur accord à ce projet qui sera mis à l'étude en juin prochain et réalisé en 2010. Un rond-point devrait être également programmé à la sortie de la 154 à hauteur des Planches pour supprimer le carrefour actuel jugé dangereux.

11 mars 2009

La Commission de déontologie aurait aimé être saisie du cas de François Pérol

« S'il existait un doute sur la compatibilité de son départ avec les règles déontologiques, M. Pérol ou l'administration dont il relève, c'est-à-dire l'inspection générale des finances, aurait dû saisir la commission ». Voilà ce qu'a déclaré aujourd'hui un membre de la Commission de déontologie chargée, normalement, d'étudier la régularité du passage de la fonction publique au secteur privé.
M. François Pérol est devenu président des Caisses d'Epargne et des Banques populaires par la seule volonté du président de la République. Les règles de droit habituelles n'ont pas été respectées et comme la Commission de déontologie ne peut se saisir elle-même, il a bien fallu qu'un de ses membres se dévoue pour expliquer publiquement l'embarras dans lequel ils se trouvent. Cette déclaration publique est en elle-même exceptionnelle.
Il est vrai que cette nomination n'a pas fini de faire des vagues. François Pérol qui a travaillé pour le compte des Banques Populaires et le lancement de Natixis (action boursière passée de 19,50 euros à 0,86 euro) a rejoint le cabinet de Nicolas Sarkozy où il a cogité sur la fusion des banques citées ci-dessus. Qu'on ne vienne pas dire qu'il n'y a pas de lien de cause à effet. François Pérol bénéficie d'un statut privilégié uniquement dû au bon vouloir du monarque qui gouverne ce pays.

Je profite de l'occasion pour indiquer que le Parti socialiste vient de publier « La France en libertés surveillées » La République en danger (en vente 5 euros tel 01 45 56 78 15). Ce livre décrypte les multiples remises en cause des droits individuels et collectifs. De ADN à zone d'attente, il dresse en 89 mots-clés, un état des lieux des atteintes aux libertés publiques orchestrées par Nicolas Sarkozy depuis mai 2007. Défendre les fondements du pacte républicain est un devoir. Cet ouvrage constitue une première contribution à ce travail.

Les élections européennes ne passionnent pas les foules et c'est bien dommage

Dans un sondage rendu public ces derniers jours (LH2) on apprend que seuls 53 % des Français s'intéressent, peu ou prou, aux élections européennes. Les 47 % restants ont d'autres chats à fouetter. Parmi les personnes interrogées, les partisans de la Gauche se montrent les plus concernés mais cela ne se traduit ni en terme de confiance ni en terme d'intentions de vote. Au contraire même, la droite et le centre droit étant les mieux placés (aujourd'hui) dans ces élections.
pourtant, ils sont majoritairement prêts à prendre en compte les enjeux nationaux pour se déterminer. L'Europe, c'est bien mais c'est loin. Les Français devraient, s'ils étaient cohérents, sanctionner le gouvernement et le président, ce qui sera le thème principal de la campagne des opposants de gauche à Sarkozy mais il ne faudrait pas mépriser le moins du monde l'Europe et son avenir.
Au passage, je signale qu'un de mes amis s'est rendu sur le site de Rue89 (http://www.rue89.com/) pour y découvrir que certains députés socialistes européens avaient inégalement rempli leur fonction. Si Pervenche Bérès (fabiusienne 418 interventions) a été de celles qui ont été parmi les plus présentes et les plus actives, il n'en va pas de même avec Henri Weber (37 interventions) classé dans les dernières positions avec Vincent Peillon (29 interventions). Ces deux derniers, sortants, se présentent à nouveau aux suffrages des électeurs. Tous deux anciens élus du Nord-Ouest, ils sont têtes de listes respectivement dans le Centre et dans la région PACA. Autrement dit l'attachement au territoire ne ne fait partie du bagage du bon député européen. Il faudra revoir le mode d'élection qui ne répond à rien et revenir aux listes nationales ou définir des circonscriptions (72) dans l'hexagone…je reconnais que cette dernière solution ne serait pas simple à mettre en œuvre.
Dans l'attente, je lance un vibrant appel à tous les électeurs pour qu'ils se rendent aux urnes le 7 juin prochain. Partisans du oui, partisans du non, tous aux urnes ! Le suffrage universel et l'Europe méritent l'intérêt des Français surtout quand les réponses aux problèmes du temps nécessitent une cohésion européenne voire mondiale.

PS : Le classement des socialistes place quatre femmes en tête : Martine Roure, Pervenche Bérès, Marie-Arlette Carlottti et Marie-Noëlle Nienemann. Seule Pervenche Bérès est rééligible. Allez comprendre…

La réunification des deux Normandie n'est pas aussi simple que certains le pensent et le disent

La réunification des deux Normandie (Haute et Basse) passionnent certains élus qui, à l'occasion des prochaines élections régionales, vont en faire leur cheval de bataille électorale. Dans notre région, on en connait qui en font une véritable obsession, fascinés qu'ils sont par des éléments historiques, géographiques voire économiques et aussi, bien sûr, politiques. Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a assuré qu'aucune fusion ou réunification n'aurait lieu sans l'accord des assemblée territoriales concernées.
On aimerait que les populations soient consultées d'une façon ou d'une autre, c'est d'ailleurs la demande émise, par exemple, par le président départemental de la fédération de l'Eure du Parti radical de Gauche. Dans cette hypothèse, il lira avec intérêt le sondage réalisé par l'IFOP (voir lien ci-dessous) et paru dans le journal Ouest-France. Les Bas-Normands devaient répondre à la question suivante : « vous savez qu'il existe différents projets de réorganisation territoriale notamment dans l'ouest de la France. Personnellement, parmi les scénarii suivants, lequel aurait votre préférence », voici les réponses : Qu'on en reste à la situation actuelle (58 % des Bas normands sont d'accord) que la Haute et la Basse Normandie ne fassent qu'une seule région (36 %) que la Basse-Normandie, les Pays-de-Loire et la Bretagne ne forment qu'une seule région (6 %).
On remarque en analysant les réponses en détail que les habitants du Calvados sont les plus hostiles à la réunification des deux Normandie. Le sondage n'a pas pris en compte les avis des Haut-Normands. Il serait souhaitable qu'un organisme de presse ou un Parti politique aux moyens financiers importants en prenne l'initiative.
La conclusion : La réunification des deux Normandie semble un problème simple. Il ne l'est pas. http://feeds.feedburner.com/Ifop2

10 mars 2009

A la recherche d'un million d'euros…

Le maire de Louviers a besoin d'un million d'euros pour équilibrer le budget primitif 2009. Comme un point d'imposition vaut 85 000 euros, il serait trop facile de diviser un million par 85 000 pour connaître l'éventuel pourcentage d'augmentation d'impôts à venir. C'est une présentation habile de la part de Franck Martin car il est évident qu'il ne fera pas voter un million d'euros de nouveaux impôts par sa majorité municipale.
En annonçant une somme énorme, en gonflant les besoins et finalement en faisant voter un montant sensiblement inférieur, il pense (et il n'a pas forcément tort) que les Lovériens retiendront les taux auxquels ils ont échappé et non pas le fait que jamais les impôts n'auraient dû augmenter au cours de cette mandature, conformément aux promesses électorales de la majorité actuelle.

L'année 2009, faut-il le souligner une nouvelle fois, est une année de crise dans tous les domaines. Le chômage augmente, le pouvoir d'achat stagne, l'inquiétude grandit dans les familles. La politique initiée par Nicolas Sarkozy aggravée par le contexte international ne permet pas, malgré des mesures ponctuelles, de rassurer et de satisfaire les Français. Faut-il donc en rajouter une couche à Louviers où les impôts sont déjà très élevés ? Pour sa défense, le maire invoque des éléments contraignants indépendants de sa gestion. Nous avons déjà fait litière de cette affirmation. S'il est vrai que les collectivités locales sont touchées par la crise, c'est plus par ses effets directs sur les salariés, le commerce local, l'activité économique et le manque de confiance global qui pousse les ménages à épargner par précaution.

Compte tenu de certains investissements, d'une gestion coûteuse dans des domaines réservés, compte tenu également du refus du maire de restreindre un train de vie exorbitant, il fallait bien que les Lovériens mettent la main au portefeuille. Michel Doucet a listé de nombreuses dépenses excessives et des recettes inexistantes pourtant dûment inscrites : le budget 2008 n'était pas sincère. Le compte administratif le prouvera. Le budget 2009 ne le sera pas non plus et la majorité municipale (celle qui phosphore dur) va devoir faire preuve d'imagination pour nous faire avaler l'amère pilule. Je parie (pari risqué, comme tout pari) que l'augmentation des impôts ne dépassera pas 5 à 6 %. En dessous, le maire prendrait un risque inutile, au dessus, il serait irresponsable. Ce sera assez dur comme cela si les conseillers d'opposition de Gauche ne parviennent pas à le convaincre de renoncer à cette augmentation insensée.

Le cavalier seul du NPA d'Olivier Besancenot

Alors que les sondages d'intentions de votes pour les élections européennes accordent (aujourd'hui) entre 8 et 10 % des intentions des Français(e)s en faveur des listes présentées par le NPA nouveau parti anticapitaliste, ce dernier a décidé de ne pas rejoindre le front de Gauche qui unit le Parti de Gauche et le Parti communiste français et de présenter Olivier Besancenot en position non éligible en Île-de-France.
Le « meilleur » opposant de Nicolas Sarkozy animera tout de même la campagne et s'appuiera sur le vote majoritaire (55 %) des Français qui avaient dit non en 2005 au référendum sur le projet de traité constitutionnel. D'autres que lui pourraient tirer leur épingle du jeu lors du scrutin du 7 juin : le front de Gauche, le Parti socialiste qui apparaît comme une alternative de gouvernement aux niveaux national et européen, le MODEM de Bayrou, seul vrai parti du centre (droit) puisque Hervé Morin et les siens sont identifiés à l'UMP. La majorité présidentielle et sarkozyste devrait payer la crise économique et sociale au prix fort. La manifestation nationale prochaine illustrera clairement l'importance du mécontentement.
Retenons de la décision du NPA deux éléments forts : primo, son refus d'alliance même avec des partenaires idéologiques proches ayant des positions identiques sur l'Europe, secondo, l'habile classement d'Olivier Besancenot qui apparait comme un militant pur et dur et non comme un chasseur de mandat électif intéressé. Je ne suis pas certain que le cavalier seul du NPA (c'est évidemment son droit le plus strict) soit payant à terme. Il s'isole et s'enferme, contrairement à son discours unitaire dans les luttes, et le retrait d'Olivier Besancenot peut apparaître comme un refus d'engagement au plus haut niveau. Devenir député européen, c'est participer au travail des commissions à Strasbourg et Bruxelles, c'est s'opposer en proposant, c'est sortir d'une position protestataire pour chercher la meilleure voie susceptible d'être adoptée par une majorité de députés européens. Visiblement, le NPA ne cherche pas ce pouvoir-là. Du moins pas encore.

Le Vatican et le lave-linge

Dans un article paru dans l'Osservatore Romano, le journal officiel du Vatican, une journaliste (il fallait bien que cela soit une femme) écrit à l'occasion de la journée 8 mars que la femme n'a pas été libérée par la pilule ou l'avortement mais par l'invention du lave-linge. Si je pense à ma mère, cette journaliste n'a pas complètement tort dans la mesure où, pendant longtemps, les femmes furent aussi des lavandières compte tenu du nombre d'enfants par famille. Dire que la machine à laver le linge a libéré la femme plus que la pilule c'est comme dire qu'un lapin est à la fois rapide et comestible. On n'est pas dans le même ordre d'idée.
Je préfère que la journée de la femme soit célébrée par Gisèle Halimi, par exemple, ancienne présidente de l'association « Choisir » dont l'action en faveur de la liberté et de l'émancipation des femmes est historiquement forte. Ce qui ajoute à la valeur de son engagement c'est que le combat de Gisèle Halimi a largement dépassé les frontières de tel ou tel sexe. Elle s'est située dans une dimension humaine mêlant les relations des hommes et des femmes, des femmes et du travail, des femmes et de l'égalité ou de la parité en politique…
La machine à laver le linge a permis aux femmes de gagner du temps pour elles-mêmes ce qui demeure très théorique, encore aujourd'hui, dans la mesure où elles restent, majoritairement, celles qui s'occupent des enfants, de l'aide aux devoirs, qui cuisinent…il arrive que certains hommes partagent ces différentes activités mais les statistiques sont intraitables : les hommes préfèrent rendre leur tablier plutôt que de le porter.
Revenons au lave-linge. Ou au Lave-vaisselle. Au mixeur. Au batteur. A tous ces outils ménagers qui évitent de la peine, épargnent de l'énergie et laissent du temps disponible au cerveau pour penser. Le Vatican n'a pas inventé la poudre en découvrant les avantages de la modernité. On aimerait que le pape Benoit XVI soit aussi moderne quand il réintègre dans l'Eglise des évêques intégristes voire négationnistes. Ou quand le Vatican fait savoir que l'avortement est plus grave que le viol après qu'il a excommunié une maman brésilienne et sa fille violée contrainte d'avorter alors que le violeur n'a subi aucune sanction ecclésiale ! Ou encore quand le Vatican n'autorise pas l'emploi du préservatif alors que l'épidémie de SIDA continue de frapper dans bien des pays pauvres et riches. Et finalement, comme Pilate, s'en lave les mains.…
Alors oui, vive le lave-linge vaticanesque pour laver les péchés de certains curés pédophiles américains ou français ! Vive le lave-linge qui a sorti la femme de sa condition mécanique ! Et vive la laïcité à la française qui permet à ceux qui croient et ceux qui ne croient pas au ciel de bien vivre ensemble…

9 mars 2009

Les socialistes en peau de lapin

Un mot pour dire que je n'ai pas apprécié, mais alors pas du tout, les propos de Manuel Valls, membre du Parti socialiste, qui a accusé M. Domota, le leader du LKP en Guadeloupe, d'avoir un comportement raciste. Ou Valls est sourd ou il est aveugle. Les victimes du racisme, que je sache, ne sont pas les békés qui détiennent 80 % du pouvoir économique et des richesses des départements d'Outre-mer mais bien les descendants d'esclaves qui, aujourd'hui, réclament 200 euros pour les bas salaires et aussi une dignité longtemps bafouée.
M. Domota n'est, certes, pas un tendre. Il a le mérite d'être un homme charismatique, sûr de son bon droit et de celui de tous ceux pour lesquels il s'est battu et continue de se battre. Je ne comprends pas la saillie de Manuel Valls même si je n'ignore pas que le maire d'Evry n'aurait pas hésité à rejoindre Nicolas Sarkozy en cas de demande pressante. François Loncle a un terme pour qualifier ces socialistes aux convictions molles : « les socialistes en peau de lapin. » J'ignore si Manuel Valls court aussi vite que le rongeur aux grandes oreilles et à petite queue mais il a l'air de savoir changer de destination pendant le voyage…

A Are en Suède, Jean-Baptiste Grange doit se jouer des piquets


Chers lecteurs, vous n'avez pas été sans remarquer (lire ci-dessous) que mon blog s'est tu pendant une semaine. Certains ont apprécié, d'autres moins. Je rassure l'ensemble de mes lecteurs, amis ou non amis. Je suis de retour avec une pêche d'enfer et une envie de communiquer plus que jamais inassouvie. J'ai pris un peu de hauteur et partagé une amitié maintenant ancienne auprès d’Annick et Jean-Pierre Grange, à Valloire, les parents de Jean-Baptiste Grange, skieur valeureux mais malchanceux à Val-d'Isère lors des derniers championnats du monde. Alors que le leader de l'équipe de France partait pour glaner deux médailles d'or en combiné et en slalom, Jean-Baptiste s'est pris les skis dans les piquets et n'a pu prendre aucune place d'honneur sur le podium.
Qu'importe, la saison n'est pas terminée. À Are en Suède, le week-end prochain, encouragé par sa maman qui veille sur lui avec beaucoup de bonheur et une grande attention, Jean-Baptiste Grange pourrait, dans le meilleur des cas, remporter la coupe du monde de slalom, de quoi satisfaire son fan-club et tous ceux qui, à Valloire, suivent sa carrière et le soutiennent…surtout dans les moments difficiles. D'ailleurs, après le slalom de Kranjska Gora en Slovénie la semaine dernière, JB est revenu à Valloire pour retrouver ses esprits, le sens de la compétition et le calme nécessaire à la préparation des champions de haut niveau.
Comme le dit bien son père « les Français ne sont pas encadrés par des casques à pointe » ce qui est le cas des Autrichiens et des Suisses dans les rangs desquels règne une discipline de fer. Les Français et les Italiens, plus bohèmes, plus fantaisistes sont aussi parfois plus fantastiques. L'exemple de Lizeroux, ami de JBG, est à suivre. Voilà un garçon qui éclot vraiment à l'âge de 29 ans. JB n'a que 23 ans. Beaucoup de belles choses vont advenir. Je ne parle pas forcément de médailles mais de réussite dans une vie de skieur professionnel avec sponsors, coaches, entraînements technique et physique et non oubli des vraies valeurs : l'amour du sport, le plaisir des victoires comme les regrets des défaites, le vrai savoir d'où l'on vient et pourquoi on fait ce qu'on fait. « « JB n'a pas la grosse tête », affirme son père. À voir le sourire tranquille de ses parents (notre photo JCH) je n'en doute nullement.

Post it




Patricia n'aime pas le froid. Elle ne m'a pas accompagné à Valloire où elle dévala les pistes un jour pour se retrouver avec une jambe dans le plâtre. Depuis, elle préfère le soleil et les bords de mer. Comme ce blog est resté inanimé pendant quelques jours, elle a judicieusement pensé qu'à mon retour, je souhaiterais avoir des nouvelles. Les voici :

« Ce matin j’ai fait des muffins et je suis allée en porter à Claude et à Catherine qui m’ont fait part de leur indignation à propos d’une Une de Télérama. Pour m’en parler plus d’un mois après la parution de l’hebdomadaire, je mesurai le degré de leur colère.
Deux secondes après, j’avais la pièce à conviction sous mes yeux. Vraiment cela les avait choqués car comment imaginer que l’on puisse garder les programmes télé du mois de février ? Personnellement, je préfère la lecture des Inrockuptibles à la médiathèque. Je ne lis jamais Télérama, ça m'endort mais là, rien à redire, si ce n’est qu’approuver le message : « trop de sécurité nuit gravement à la liberté. ».

Devant mon manque de réaction et mon silence, Bernard continua à me titiller en me glissant que tu en faisais trop sur ton blog avec la vidéosurveillance. Je laissais passer leur colère. À quoi bon s’écharper une nouvelle fois avec des amis que l’on apprécie mais qui ne partagent pas certaines de nos valeurs ou leur parler d’un article édifiant lu dernièrement dans les Inrockuptibles intitulé « Objectif flicage, le net enquête sur la vidéo surveillance » : http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/objectif-flicage/

Vous reprendrez bien un muffin ?
Je n’aurais certainement plus repensé à cet épisode si je n’avais écouté Philippe Collin parler de la vidéosurveillance dans son émission « Panique au Mangin Palace » sur France-Inter ce dimanche matin. http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/paniqueaumanginpalace/
Figure toi que « Monique et Jean-Claude » sont partis ce matin en croisade contre le système de vidéosurveillance mis en place par le maire de Grosboules les Bains, Jean Guy Balkana. J’ai podcasté l’émission que je te ferai écouter en rentrant car cette semaine elle est super drôle. Je préfère nettement cet humour à celui de Stéphane Guillon ! http://www.radiofrance.fr/franceinter/pod/index.php#p
En attendant ton retour de Valloire en ce dimanche 8 mars, journée de la femme, veille du cinquantenaire de la poupée Barbie.
Patricia
P.S : Continue à dénoncer la vidéosurveillance à Louviers et partout ailleurs sur ton blog. Te souviens-tu des photos des Barbies que j’avais prises avec Thierry B. pour répondre à un concours de photos