23 mai 2009

La Gauche occupe le pavé du marché de Louviers. Pervenche Bérès à Val-de-Reuil mardi 26 mai

A deux semaines du scrutin européen, les partis politiques de Gauche semblent plus motivés et plus mobilisés que les autres. Aujourd'hui samedi, le Parti socialiste (notre photo avec Christian Renoncourt) le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) le Front de Gauche et les Verts étaient présents sur le marché de Louviers pour distribuer tracts et journaux d'information.
Je profite de l'occasion pour rappeler que le dimanche 7 juin, il n'y aura qu'un seul tour. Les décisions qui seront prises à Bruxelles seront déterminantes pour l'emploi, le social, l'environnement, la santé, notre avenir. Le tandem Sarkozy-Baroso préfère qu'il n'y ait aucun débat sur leurs échecs, la crise financière, la montée du chômage. Au contraire, avec la liste « Changeons l’Europe maintenant », les socialistes font des propositions.
C’est pourquoi, le 26 mai à 20 heures, au théâtre des Chalands de Val-de-Reuil, Yves Léonard, le premier secrétaire de la fédération de l'Eure, les militants et sympathisants, invitent toutes les forces de Gauche, les femmes et les hommes de bonne volonté et de progrès à se réunir pour un grand meeting républicain.
Cette rencontre aura lieu avec la participation de Pervenche Bérès, présidente de la commission Économie du parlement de Strasbourg, saluée pour son travail, sa présence et ses combats, qui éclairera la discussion ainsi que le lui a demandé Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et membre du Conseil national du PS, celle de Gilles Pargneaux, tête de liste des socialistes « Changeons l’Europe maintenant » pour la grande région Nord Ouest et celle d'Estelle Grelier, présidente de la communauté de communes de Fécamp, candidate des Haut-Normands et des Eurois aux élections européennes, seconde de la liste « Changeons l’Europe maintenant ».

Les listes en présence dans notre région Nord-Ouest
Liste Eric Pecqueur : Lutte ouvrière (LO) Liste Christine Poupin : Pas question de payer leur crise (NPA) Liste Jacky Hénin : Front de gauche (PCF et Parti de Gauche) Liste Gilles Pargneaux : Changer l'Europe Maintenant (PS) Liste Hélène Flautre : Europe Ecologie (Verts) Liste Bernard Frau : Notre énergie pour la terre (ECO) Liste Jacques Borie : Europe, démocratie, espéranto (DIV) Liste Corinne Lepage : Nous l'Europe (MoDem) Liste Dominique Riquet : Quand l'Europe veut l'Europe peut (UMP) Liste Thierry Grégoire : Debout la République (DLR) Liste Frédéric Nihous : Libertas (DVD) Liste Carl Lang : Le Parti de la France (PDF) Liste Marine Le Pen : Front national (FN) Liste Communiste, Liste Europe décroissance, Liste Rassemblement pour l'Initiative citoyenne, Liste CNI, Liste Union des Gens.

Quand l'école républicaine est exemplaire

Un blog, ce n'est pas seulement un outil de protestation. Quand des événements remarquables et positifs se produisent, il faut savoir le dire et le faire savoir. Après le terrible et dramatique fait divers de Surville et la disparition tragique de Claire Pannequin, l'école laïque et républicaine a donné ce qu'elle a de meilleur. Vendredi matin, lors de la reprise des cours, l'inspecteur d'académie était présent à l'école Jacques Prévert où Claire enseignait. M. Baudoin, inspecteur de l'Education nationale avait rejoint l'école du Chat perché. Une équipe de psychologues, de médecins scolaires, d'infirmières scolaires se tenait à disposition des enfants et des enseignants tous forcément traumatisés par la disparition de leur collègue ou maîtresse.
Les parents ont été informés complètement et correctement par les responsables de l'Education nationale qui ont mesuré l'ampleur du drame collectif et ses conséquences pour les équipes locales. Les enseignants eux-mêmes avaient reçu des renforts pour que les enfants soient entourés et l'école du Chat perché n'a pas dérogé à la règle. Philippe Thouement, directeur, a su dans des circonstances affectives et émotionnelles exceptionnelles faire face à la situation avec l'aide de ses collègues et des ATSEM dont on mesure, une fois encore, la qualité de l'aide et du soutien qu'elles apportent aux enseignants. Il ne faudrait pas oublier le dévouement du personnel municipal lui aussi très touché par la mport de Claire Pannequin. J'ajouterai que les membres de la Chorale de Louviers en concert mardi au grand Forum sont eux aussi dans la peine puisque Claire était un des piliers de cet ensemble d'amis animés du même amour du chant et du travail en commun. Un travail que Lydia Morvan, chef de chœur, assume avec beaucoup de talent de dynamisme.
Mais quand l'école républicaine fonctionne ainsi, on en est légitimement fier car, alors, elle est exemplaire.

22 mai 2009

«L'affaire» Julien Coupat : Consternant et inquiétant

« On a appris hier la mise en garde à vue de deux couples d'éditeurs que l'on connaît bien. L'arrestation a été menée par la police judiciaire de Marseille et les forces de l'anti-terrorisme. Il est vrai que François Bouchardeau qui dirigeait jusqu’à son récent dépôt de bilan HB éditions (avec sa femme arrêtée aussi) est un éditeur dangereux : il publie du roman, de la nouvelle. De même Samuel Autexier qui avec sa sœur ont dirigé un temps une collection chez Agone et publient la revue Marginales.

Ces quatre-là ont commis un crime très grave, susceptible de porter atteinte à la sûreté du pays : ils ont manifesté à Forcalquier (haut lieu du terrorisme) au sein du comité de sabotage de l'anti-terrorisme pour soutenir Julien Coupat (ancien directeur de la revue Tiqqun) détenu depuis novembre 2008 et présumé responsable d’avoir jeté des traverses sur une voie de TGV. (Lisez ici l’appel à la manifestation du 5 mai et voyez combien elle était une menace pour la société)

Aussi grotesque que soit cette arrestation (à laquelle fit suite celle d’un membre de la Ligue des Droits de l’Homme de Forcalquier), elle n’en demeure pas moins inquiétante. L’éditeur Éric Hazan avait eu droit lui aussi à un tel traitement de faveur pour avoir publié un livre que les pandores soupçonnent d’avoir été écrit par Julien Coupat. On riait de voir les musclés de l’anti-terrorisme s’effrayer du nombre de livres saisis chez Julien Coupat. Aujourd’hui, il semblerait que pour les forces de l’ordre, une bibliothèque soit à elle seule une preuve accablante de l’appartenance de son propriétaire à un réseau terroriste.

Dans quel pays vivons-nous où les auteurs et les éditeurs sont assimilés à des terroristes dès lors que les idées qu'ils professent ne conviennent pas à quelques-uns ? Dans quel pays vivons-nous où le moindre délit (ici : avoir photographié un élément de la maison secondaire du directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini) vaut une garde à vue pouvant atteindre les 96 heures ? Dans quel pays vivrions-nous si nous ne réagissions pas à ça ? »
(Communiqué de la rédaction du Matricule des Anges)

http://www.lekti-ecriture.com/bloc-notes/
http://www.soutien11novembre.org/
http://www.millebabords.org/spip.php?article11356
Un communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme : http://www.millebabords.org/spip.php?article11361
http://www.wikio.fr/news/Francois+Bouchardeau
L’appel à la manifestation du 5 mai : http://nantes.indymedia.org/article/17104

Enfants interpellés à la sortie de l'école : Alliot-Marie annonce une enquête interne

Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur et comme telle, responsable des agissements des policiers et gendarmes, annonce une enquête interne après l'interpellation, à la sortie de leur école, de deux enfants âgés de 6 et 10 ans suspectés d'être les auteurs d'un vol (emprunt ?) de vélo. Ne nous faisons aucune illusion sur les résultats de cette enquête dont l'annonce est un effet…d'annonce. On sait bien que les policiers seront totalement blanchis dans cette affaire quels que soient les reproches qu'on puisse leur faire. L'habitude prise par les ministres de l'Intérieur, surtout quand Nicolas Sarkozy occupait le poste, c'est « allez-y on vous couvre. »

C'est si vrai que j'ai publié sur ce blog la lettre adressée à François Loncle, député, par le président de la Commission de Déontologie sur la sécurité. En réponse à une lettre de François Loncle, il expliquait avoir enquêté et demandé à plusieurs reprises des sanctions contre des policiers répréhensibles sur une affaire particulière…la ministre n'a jamais daigné lui répondre. Et évidemment, les policiers jugés fautifs par la Commission de déontologie n'ont, eux non plus, jamais eu à répondre de leurs actes. Même fortement médiatisé, le déplorable comportement d'un commissaire trop zélé ne sera jamais sanctionné. Comment veut-on, ensuite, être crédible et respecté ? L'exemple vient d'en haut, n'est-ce pas ?

Quand Hervé Morin confond Olivier Aubert et Franck Martin

«La Dépêche» de ce jour, dans ses Indiscrétions, nous apprend qu'Hervé Morin, ministre de la Défense, président du Nouveau Centre, est venu à Louviers pour y tenir une réunion électorale dans le cadre du scrutin européen du 7 juin prochain. Le Moulin était rempli de supporters de l'UMP et du Nouveau Centre. Franck Gilard (UMP) député des Andelys et Vernon était même présent. C'est dire qu'on avait fait appel au ban et à l'arrière ban pour remplir les 200 places du Moulin.
Un auditeur zélé ayant signalé à Hervé Morin la présence de Franck Martin, maire de Louviers, dans la salle, Le ministre de Nicolas Sarkozy s'est empressé de faire état des convergences liant les deux hommes, qu'il s'agisse de l'Europe ou de la réunification de la Normandie. Qui sait, ces deux-là se retrouveront peut-être sur une liste commune en 2010 lorsqu'il faudra réélire le conseil régional ?
Mais renseignements pris, il y avait erreur sur la personne. L'auditeur (un Lovérien ?) avait confondu Franck Martin et Olivier Aubert, responsable local de l'UMP. Qu'ils aient des ressemblances physiques ? Je ne me sens pas capable d'en juger. Ce que je sais, c'est qu'ils sont souvent d'accord sur des sujets importants (la vidéo surveillance par exemple) et que pendant la campagne électorale des municipales, j'avais été frappé par le peu de distance séparant les discours de l'un et de l'autre. J'avais même fait paraître sur mon blog un dessin que je suis heureux de publier à nouveau pour rafraîchir les mémoires et rappeler l'épisode cocasse du vrai-faux débat. Dupont-Martin et Dupond-Aubert s'y montrèrent, en effet, maîtres dans l'art d'emberlificoter les électeurs lovériens.

21 mai 2009

L'interpellation d'un enfant de six ans par la police : un excès de zèle ?

Pour qualifier l'attitude des policiers qui ont interpellé un professeur de philosophie venu au secours de plusieurs jeunes ayant maille à partir avec ceux-là et qui cria « Sarkozy, je te vois », Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a évoqué «un excès de zèle». Il s'est tout de même trouvé un représentant du parquet pour demander une peine d'amende de 100 euros contre ce professeur qui, je le souhaite, sera relaxé !
L'interpellation d'un enfant de six ans à la sortie de son école bientôt rejoint par son «complice» de 10 ans…pour vol de vélo, avec voitures de police et six hommes décidés, est-elle aussi un excès de zèle ? N'est-ce pas plutôt le produit d'une politique plus générale conduisant les policiers à faire du chiffre et à faire preuve d'un acharnement qui ne distingue ni la gravité des délits ou des contraventions, ni l'âge des coupables ?
Je sais bien qu'on arrive presque au terme d'une campagne électorale. Je sais bien que la sécurité est un des thèmes récurrents de Nicolas Sarkozy pour siphonner les voix du Front national. Je sais aussi que les policiers ont reçu des consignes très strictes pour empêcher les « bandes » de sévir. Mais tout de même. Interpeller publiquement deux gamins qui ont «emprunté» un vélo c'est tout simplement désastreux pour l'image de la police et, surtout, celle de ceux qui les commandent.
Dans un face à face maintenant célèbre entre le futur Président de la République et Michel Onfray, philosophe, Nicolas Sarkozy avait évoqué une forme de déterminisme permettant de déceler «la mauvaise graine» dès la maternelle. Avec l'interrogatoire de deux heures au commissariat de police du bambin de six ans, le président doit être comblé. Et le commissaire du lieu très heureux d'être bientôt promu. Et Vive la République !

Un clip gouvernemental pour aller voter…UMP !

Nous avons tous vu sur les écrans télé le clip réalisé à la demande du gouvernement pour inviter les Français à aller voter le 7 juin à l'occasion des élections européennes. Le Centre d'instruction civique qui, dans le passé, avait la main sur les campagnes d'information a disparu corps et biens dans la tourment des coupes budgétaires. En 1999, M. Girod (député UMP) posait même une question au gouvernement et concluait : «Pourriez-vous, monsieur le ministre, me dire comment vous envisagez d'aider soit à la restauration du CIC, soit à l'émergence d'une nouvelle structure tout aussi indépendante du pouvoir politique ? L'approche des élections européennes, pour lesquelles nous craignons tous que l'abstention ne soit trop forte, ne fait qu'augmenter l'urgence d'une prise de position en ce domaine.»
Le CIC n'existe plus. Il a été remplacé par une structure bien plus proche du pouvoir en place avec toutes les craintes attenantes. Et comme un pouvoir est toujours prompt à vouloir le conserver ou en tout cas prêt à tout pour réduire l'opposition, le clip soi-disant apolitique est devenue une apologie du sarkozysme. On veut inciter les Français à aller voter, soit, mais en faveur de l'UMP. C'est tellement évident que cela n'est même pas subliminal.
Une délégation d'élus socialistes a rencontré le président du CSA pour mettre un terme à cette inadmissible détournement de campagne. Que croyez-vous que Michel Boyon (nommé par le pouvoir en place) a répondu ? Circulez y a rien à voir ! C'est ce qu'on appelle être aux ordres. Il a d'ailleurs fallu que le Conseil d'Etat soit saisi par les socialistes pour que le temps de parole très politique du Président de la République soit décompté dans le temps de parole accordé à la majorité UMP.

20 mai 2009

Pas de subvention municipale pour le syndicat CGT de Louviers !

La municipalité de Louviers vient de supprimer la subvention annuelle accordée, jusqu'à maintenant, à l'Union locale CGT. Sous prétexte que cette union locale n'aurait pas fait parvenir son bilan annuel de gestion, le maire a proposé la suppression pure et simple de cette subvention. C'est d'autant plus choquant que Bruno Canivet, adjoint au maire, soi-disant membre du PCF, a été pendant des années un délégué syndical cégétiste membre d'une confédération qui lui a fait confiance et au sein de laquelle il a su trouver son bonheur.
Que peut-on exiger d'une Union locale syndicale de travailleurs et même d'un Parti politique ? Sûrement pas qu'ils publient, s'ils ne le désirent pas, le nombre de leurs adhérents et le montant de leur cotisation. Aurait-on l'outrecuidance de demander à la Fédération des Radicaux de Gauche de l'Eure de rendre publics le nombre de ses adhérents et son budget annuel (cotisations des élus, versement du national, du fédéral etc.)
La subvention versée à un syndicat de travailleurs (il s'agit de 1 000 euros) est ce qu'on appelle une subvention « coup de chapeau ». Nul besoin de connaître le détail du budget annuel de la CFDT, de la CGT, de la CGT-FO etc. Une municipalité de Gauche (ou qui se présente comme telle) ne met pas son nez dans les comptes d'associations qui n'ont d'autre but que de défendre les salariés, les licenciés, les précaires, les chômeurs…Les 1 000 euros, si le maire veut savoir où ils vont…ils servent à payer les timbres-poste et le téléphone. Ça devrait lui suffire, non ?

Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP est un manant et un écornifleur

Patrick Devedjian, Jean Sarkozy et Frédéric Lefebvre : « not for public use »…et on retrouve cette photo sur le site du député UMP : un comble ! photo : Régis Duvignau pour Reuters.
Pris la main dans le sac ! Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, l'un des plus chauds partisans de la loi HADOPI (dite création et Internet) qui interdit le téléchargement illégal sur Internet, va devoir aller à Canossa. Celui qui a fustigé les députés socialistes pour avoir joué un bon tour à la majorité UMP-NC à l'occasion du vote d'avril sur la loi Albanel, celui qui n'a eu de cesse de « leur faire payer au prix fort » le vote de rejet qui a nécessité un nouvel examen de la loi (approuvée depuis et traduite devant le Conseil constitutionnel) s'est permis d'utiliser sur son site personnel des photographies, des dessins, des œuvres protégées par le droit d'auteur sans se préoccuper le moins du monde d'obtenir les autorisations des créateurs et surtout, ce qui est aussi grave, sans même les citer.
Autrement dit voilà un député qui se bat pour l'adoption d'une loi au mépris des critiques nombreuses qu'on lui fait et de l'impossibilité de l'appliquer qui, sans crier gare, s'offre une forme de téléchargement illégal pour se glorifier d'être une image médiatique ! Évidemment, le fait n'est pas passé inaperçu et sur la toile, Frédéric Lefebvre est astiqué comme une chaussure neuve. Il a même publié une photo avec la mention « pas d'usage public » que le porte-parole de l'UMP n'a pas réussi à dissimuler. C'est un comble !
« Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais. » Frédéric Lefebvre devra méditer cette parole de bon sens. Tout de même, il ne faut pas être très futé pour jouer le rôle qui est le sien. Quand on est porte-parole du principal parti de la majorité (et quel porte-parole !) et qu'on a un site sur Internet, on doit bien se douter que des visiteurs du matin et du soir vont tomber sur le pot aux roses. A moins que Frédéric Lefebvre ait décidé que la loi HADOPI était inapplicable et que des travaux pratiques personnels le prouvaient facilement.
Les futurs délinquants, pour leur défense, pourront toujours s'appuyer sur cet exemple d'un député qui vote une loi au forceps et en même temps, s'en moque comme de sa dernière campagne électorale et de ses promesses non tenues.

19 mai 2009

Elections européennes : un rendez-vous décisif

«Les élections européennes ont cette année une importance exceptionnelle. L’ampleur et la durabilité de la crise mondiale devraient susciter une remise à plat fondamentale des orientations de l’Union européenne. Alors que les Etats-Unis visent la lutte contre le gaspillage énergétique, la priorité à l’éducation, à l’assurance maladie et aux infrastructures publiques de transport collectif, comment s’accrocher aux dogmes de la concurrence généralisée, de l’absence de politique monétaire démocratiquement légitime, de la destruction des entreprises publiques et du « moins-disant budgétaire » ?
Le séisme financier a accouché d’une nouvelle « gouvernance » mondiale. Si décevant que soit le bilan de Londres, le passage du « G8 » au « G20 » est un tournant historique : le tour de table rassemble 85 % de la richesse planétaire et 75 % de la population mondiale, avec des nouveaux venus de poids (Chine, Inde, Brésil).
Mais ce n’est pas le G20, club de puissants mêlant démocraties et régimes autoritaires, qui construira un pouvoir légitime face aux errements des marchés mondiaux. En finir avec l’irresponsabilité écologique, avec les inégalités gigantesques, avec la prédation spéculative et la marchandisation sans freins, suppose un projet politique porté par les citoyens et les peuples, avec des alliances pouvant peser dans un monde multipolaire.
L’Europe, espace de démocratie, de respect des droits et de protection sociale très supérieur à la moyenne mondiale, et première puissance économique et sociale planétaire, va-t-elle substituer à la dérégulation, aux privatisations, au dumping social et fiscal la construction de solidarités effectives et l'harmonisation par le haut des modèles sociaux de ses Etats membres ? Va-t-elle rompre avec un fonctionnement institutionnel éloigné des citoyens, avec l'obsession sécuritaire du fichage et de la surveillance, avec une politique migratoire de forteresse assiégée alimentant la xénophobie ?
La montée en puissance du Parlement européen, désormais presque toujours co-législateur, offre aux citoyens européens – aux citoyens des Etats membres, puisque des dizaines de millions de résidents « non communautaires » restent injustement privés de leur droit civique – le pouvoir de choisir ce que sera demain l’Union européenne. A condition que ce Parlement devienne un lieu de débats effectifs et de constructions d'alternatives crédibles.

Le 7 juin est un moment historique pour construire une véritable réponse à la crise du capitalisme financiarisé et dérégulé, pour penser autrement l’Europe de ce XXIe siècle qui vient de commencer réellement. Il est peut-être encore temps pour instaurer un débat sur les grandes orientations des cinq prochaines années et motiver les électeurs à venir exprimer leur choix.»
(Communiqué de la Ligue des droits de l'homme)

Le vote utile est aussi un vote efficace

Le Parti socialiste est en petite forme. Si l'on prend en compte le bruit de fond de cette campagne électorale, les plus en vue sont incontestablement François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon et Martine Aubry ne vient qu'après…Est-elle muette ? Est-elle isolée dans sa mairie de Lille ? Certainement pas. Pourtant la campagne socialiste patine.
Il faut en chercher les raisons et trouver les solutions pour que les trois dernières semaines soient positives pour ce parti, ce seul parti capable de réaliser l'alternance. Le calamiteux congrès de Reims a mis le PS sens dessus dessous. Ensuite, il a fallu voter pour une première secrétaire élue avec quelques dizaines de voix d'avance et dans des conditions contestées. Martine Aubry a dû recomposer une direction, satisfaire les différents courants, tenir compte des exigences de Ségolène Royal et lutter en interne pour refaire une certaine unité. Cela prend du temps, de l'énergie, surtout quand vous êtes maire de Lille et présidente de la communauté urbaine. La campagne commande et Martine Aubry s'investit dans les grands meetings régionaux. Elle sera à Rouen, très bientôt, avec Laurent Fabius, Gilles Pargneaux et Estelle Grelier au parc expo pour dynamiser la campagne régionale.

Après avoir critiqué Nicolas Sarkozy, sa politique, son bilan, son gouvernement, les socialistes avancent aussi des propositions. Ils sont les seuls, au niveau des 27 états européens, à avoir approuvé un programme commun des socialistes et des sociaux-démocrates. Ils sont les seuls à être capables de proposer une nouvelle majorité au Parlement de Strasbourg face à la droite et à la candidature de M. Barroso.
Martine Aubry en appelle au vote utile. A-t-elle raison ? Une élection à la proportionnelle en un seul tour (le 7 juin en France) donne des chances à tous les partis et mouvements. Mais « ceux qui ne feront pas 8, 9, 10 % des voix, a indiqué Martine Aubry, n'auront aucun élu ! » Et pour atteindre ce score, il en faut des suffrages, le calcul se faisant par grandes régions dont j'ai déjà indiqué qu'elles ne correspondaient à rien. Des milliers de voix vont se retrouver « dans les nuages » comme l'a assuré Laurent Fabius à Evreux. Dans un scrutin majoritaire à deux tours, le premier d'entre eux permet toutes les candidatures, toutes les expressions. Le premier tour est une tribune. L'élection sérieuse se joue au second.

Dans à peine trois semaines, les électeurs ne se dérangeront qu'une seule fois. Et ce jour-là, la raison aura rendez-vous avec le cœur. Les absents ne pourront rattraper le coup le dimanche suivant et les votants devront y regarder à deux fois avant de mettre leur bulletin dans l'urne. Je reste persuadé qu'un vote utile peut aussi être un vote efficace.

18 mai 2009

« La place des adolescents n'est pas en prison »

« Un collégien de 13 ans qui avait agressé et blessé grièvement son professeur de mathématiques dans un collège de Fenouillet, près de Toulouse a été placé en détention dans l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs de Lavaur (81).
Le gouvernement, réagissant comme à son habitude dans le registre émotionnel à la faveur d’un évènement très médiatisé, vient à cette occasion de monter d’un cran de plus dans le registre du sécuritaire et du déni de l’action éducative : le Ministre de l’Education imagine dans « certains » établissements des portiques de détection de métaux et des systèmes de fouille. Stigmatisant ce faisant une partie de la communauté scolaire, il engage le combat à mener contre les phénomènes de violence scolaire dans l’impasse dramatique que connaissent aujourd’hui les pays employant ce genre de méthodes.
La perspective d’une baisse constante des moyens du service public d’enseignement, de démantèlement des formations d’enseignants, de l’étranglement du secteur de l’Education Populaire au bénéfice du toujours plus de méfiance, de contrôle et d’enfermement nous conduit à une maltraitance de nos enfants et de notre jeunesse dont nous ne sortiront pas indemnes.

Un adolescent de 13 ans est aujourd’hui en prison
La section de Toulouse des droits de l’Homme condamne la décision prise à son encontre et considère que là n’est pas sa place ; elle demande que, comme pour tout mineur, primauté soit donnée à l’approche éducative de sa prise en charge. »
(communiqué de la section de Toulouse de la Ligue des droits de l'homme).

« Les caméras de surveillance n'auraient pas d'effets significatifs en matière criminelle…»

Le journal britannique « The Guardian », dans un article paru aujourd’hui sous la signature d’Alan Travis, relativise grandement l’engouement observé en faveur de la vidéosurveillance. Alors qu’en France, la mode semble pousser les élus (même socialistes) à doter leurs villes de caméras et de systèmes de surveillance toujours plus sophistiqués, on s’aperçoit, en prenant connaissance de l' étude du ministère de l’intérieur britannique et reprise par le journal que « les caméras de surveillance n’auraient pas d’effets significatifs en matière criminelle mais auraient en revanche une utilité en matière de prévention des atteintes aux véhicules sur les parkings, notamment lorsque ceux-ci sont éclairés et gardés par des agents de sécurité. »

Les auteurs de l’enquête dont fait partie le criminologue David Farrington de l’Université de Cambridge, préconisent de porter les efforts en matière de vidéosurveillance sur les parkings….«Les résultats d’une enquête menée dans le centre-ville de Cambridge ont montré que les 30 caméras de vidéosurveillance n’avaient eu aucun impact sur le nombre d’agressions, de vols et d’autre crimes violents qui avaient même tendance à augmenter. »
Cette enquête fait suite au rapport de la chambre des Lords publié plus tôt dans l’année et qui alertait sur l’avènement rampant d’une « société de surveillance » et y mentionnaient les risques d’atteintes fondamentales aux libertés et au droit à la vie privée.

Les quarante quatre études réalisées dans plusieurs pays ont montré que la vidéosurveillance était plus efficace en Grande-Bretagne (NDLR : c’est dire !) que dans les autres pays étudiés même si, comme le reconnaissent les chercheurs, seules sept enquêtes ont concerné d’autres pays dont quatre aux USA ce qui rend difficile les comparaisons.
Selon la chambre des Lords, la Grande-Bretagne a dépensé 500 millions de livres durant la dernière décennie empêchant de ce fait d’autres initiatives comme le développement de l’éclairage public ou les actions en matière de prévention de crimes de voisinage. Le CCTV représente actuellement les ¾ des dépenses totales du ministère de l’intérieur en matière de prévention, ce qui est énorme. Enfin, les chercheurs pointent du doigt les conditions et les bases sur lesquelles ont été installées ces caméras en s’interrogeant sur le niveau de compétence et d’objectivité du Gouvernement.
http://www.guardian.co.uk/uk/2009/may/18/cctv-crime-police

17 mai 2009

Le cadeau TV des sénateurs centristes à François Bayrou

François Bayrou n'est pas tout à fait ce qu'il prétend. Le chevalier blanc de la droite éclairée affirme, urbi et orbi, qu'il est sauvagement anti-Sarkozy, qu'il n'est «ni de droite ni de gauche» mais ailleurs et qu'il est loin, répète-t-il à l'envi, des magouilles des grands partis politiques que sont, par exemple, le PS ou l'UMP

On apprend sur le site de Rue89 (merci Christophe) que les sénateurs centristes ont décidé, après un vote et la voix prépondérante du président Mercier, de parrainer le MODEM au cours de la prochaine campagne électorale télévisée. François Bayrou qui n'a plus que trois députés à l'Assemblée nationale va bénéficier de vingt minutes de spots télévisés grâce au cadeau offert par ses (anciens ?) amis…au lieu des trois minutes trente auxquelles il aurait eu normalement droit.

Il faudra se souvenir, dans les semaines qui viennent, que les apparitions sur les écrans TV de François Bayrou, Mariel de Sarnez et Corinne Lepage, si prompte à donner des leçons de morale et de vertu au premier Cap21 venu, seront dues à la bénédiction de M. Mercier (bientôt ministre de Nicolas Sarkozy) au nom d'une vieille complicité au sein de l'UDF, d'une part, et d'une future collaboration au cas où le sort serait favorable au Béarnais, comme on dit dans les médias, d'autre part.

En politique, aucun acte n'est gratuit. Et les mémoires sont longues, les renvois d'ascenseur nombreux. François Bayrou qui vient d'écrire « Abus de pouvoir » ne se plaindra pas de cette bienveillance des centristes du Sénat même si Jean Arthuis (qui a voté blanc) ne se fait pas trop d'illusion sur les marques de gratitude de celui qui ne pense « qu'à lui, qu'à 2012, qu'à lui en 2012 » comme l'a bien dit Martine Aubry aujourd'hui.

La ministre du logement n'a pas tenu ses promesses

Le fameux droit au logement opposable c'est de la poudre aux yeux. Le texte est inappliqué car inapplicable. C'est pourquoi l'Association Droit au logement a décidé, ces derniers jours, de renouveler son opération « sous la tente » sur le quai des Tuileries à Paris. Une centaines d'abris très provisoires ont été montés mais le pouvoir n'a pas tardé à réagir. Il a envoyé les CRS qui, en deux temps trois mouvements, ont fait fuir les locataires et embarqué le matériel.
J'ai entendu le NPA émettre de vives protestations contre cette violence d'Etat. J'ignore ce que fera le Parti socialiste mais, personnellement, j'aimerais qu'il communique dans le même sens. Mme Boutin peut dire ce qu'elle veut sur le nombre de places d'hébergement disponibles, il n'est pas vrai que, depuis deux ans, la situation du logement en France, notamment du logement social, ait véritablement évolué dans le bon sens.
C'est la raison pour laquelle les SDF et tous ceux qui les soutiennent, ont raison d'attirer l'attention des médias et des politiques sur le sort fait aux précaires, aux modestes, aux oubliés, tous également frappés par la crise.
photo : Augustin Legrand affirme que la ministre du logement n'a pas tenu ses promesses.

L'équipe de choc de Radio-France

Mon article sur l'arrivée de Philippe Val dans l'équipe de direction de Radio-France a suscité quelques commentaires, certains publiables, d'autres non. L'anonymat n'autorise pas la calomnie. Je souhaite que mes remarques sur l'attitude de Jean-Luc Hees, le nouveau président de radio-France, choisi par Nicolas Sarkozy, suscitent autant d'appréciations. Publiables.
Que s'est-il passé sur l'antenne de France-Inter ces jours derniers ? Un invité, en direct, d'un animateur de la radio donnait son opinion sur les remue-ménage intervenus à la tête de Radio-France. Jean-Luc Hees qui passait près de la maison ronde au volant de sa voiture (à moins qu'il n'ait un chauffeur) et écoutait France-Inter, s'est alors permis ce qu'aucun président n'avait osé faire jusqu'à maintenant. Il s'est imposé, en direct, sur le plateau de l'émission pour répondre aux arguments de l'invité !
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Jean-Luc Hees a fait preuve d'un zèle qu'on peut qualifier d'excessif. Les syndicats de journalistes ont vivement protesté contre cette initiative intempestive et regrettable. Non seulement JLH a placé l'animateur en position de subordonné perdant sa liberté de ton et de question mais en plus il a donné à l'émission un ton polémique qui n'a pas fini de faire jaser.

La nomination de Val dans l'équipe de JLH va renforcer ce côté «équipe de choc» car l'ancien chanteur n'est pas connu pour son tact et encore moins pour son élégance. Imaginons le pire. Imaginons qu'un ancien premier ministre socialiste soit invité sur France-Inter. Imaginons qu'il évoque le projet de traité constitutionnel auquel les Français ont dit non à 55 %. Imaginons qu'il soit écouté par Val…Fera-t-il irruption sur le plateau pour traiter cet ancien premier ministre de « criminel ! » Le pire c'est qu'il en est capable. Et c'est pour cela que Nicolas Sarkozy l'a choisi.