20 juin 2009

Arnaud Montebourg et les primaires à Gauche : le Parti socialiste doit agir

Arnaud Montebourg, qu'on ne présente plus, a donc remis son rapport à Martine Aubry. Il était chargé de rédiger un texte destiné à permettre l'organisation de primaires élargies à toute la Gauche dite de gouvernement. Son objectif étant de dégager le plus grand dénominateur commun au PS, au PC, au Parti de Gauche, aux Verts, au PRG, si d'ici quelques mois ce parti se situe toujours à Gauche.
Arnaud Montebourg est très attaché à ces primaires ouvertes. Il est soutenu par les Peillon, Moscovici, Valls et quelques autres, non moins importants, qui considèrent que les portes et les fenêtres du PS doivent être ouvertes et que les dirigeants de ce grand parti d'opposition qu'est le Parti socialiste doivent cesser de se regarder le nombril.
Les conditions matérielles proposées sont assez compliquées avec plusieurs tours, une finale, une séance de réconciliation entre le (ou la) vainqueur et les vaincus. Évidemment, ces primaires doivent être aussi ouvertes que possible d'où la nécessité d'un accord des autres partis pour qu'ils acceptent de jouer le jeu et présentent des candidats. Les électeurs seraient inscrits sur la base du volontariat, auraient un ou deux euros à débourser et participeraient au vote « sous des grandes tentes » montées non loin des bâtiments officiels.
L'exemple ? Il nous vient des Etats-Unis. Arnaud Montebourg y a étudié de près les primaires d'où a émergé Barack Obama. Est-ce possible en France où nous n'avons pas cette culture et où nous sommes habitués à la présence d'un candidat socialiste (sauf en 2002) pour défendre les couleurs de la Gauche au second tour des présidentielles ? Daniel Cohn-Bendit n'est, a priori, pas hostile à ce système mais il met quelques conditions : le refus de l'hégémonie du PS aux législatives avec la garantie d'obtenir des députés et la constitution d'un groupe à l'Assemblée nationale. On n'a pas encore entendu le PC ni Jean-Luc Mélenchon. Leur réponse, si Martine Aubry le leur demande, ne devrait pas trop traîner. Chaque socialiste attaché aux intérêts des classes populaires qu'il défend, chaque homme ou femme de Gauche, se bien rendent compte que la situation actuelle ne peut perdurer. Si rien ne change, Sarkozy sera réélu en 2012.
Les leçons de 2002 et 2007 nous contraignent à innover. Martine Aubry a assuré que ces primaires n'étaient pas un gadget. Raison de plus pour y réfléchir. Vite et bien. Et agir.
La rédaction d'un projet avant juin 2010 va dans le bon sens. On comprendrait mal qu'il existât des postulants à la présidence sans programme à présenter aux Français.

19 juin 2009

Droit au séjour pour la famille Dramé de Louviers

Un comité de soutien à une famille sénégalaise de Louviers vient de se constituer. Il est animé par des membres de divers partis et mouvements ou associations dont RESF (Réseau éducation sans frontières) et la Ligue des Droits de l'Homme. Une pétition a été rédigée à l'intention de Mme Fabienne Buccio, préfète de l'Eure, afin qu'elle accorde des titres de séjour aux membres de cette famille sans papiers. Je vous invite à la signer et à la faire signer par tous ceux et celles qui souhaitent que cette famille composée des deux parents et de quatre enfants puisse vivre et travailler dans notre pays.

« A Madame la Préfète de l’Eure,
Monsieur Keba Dramé , d’origine sénégalaise, bachelier, est en France depuis 1993.Il y a été rejoint par son épouse Mariama en 2000. Le couple vit à Louviers. Ils ont actuellement en France quatre enfants à charge, âgés de 1 à 6 ans. Tous sont nés sur notre sol et auront à ce titre vocation à devenir nos concitoyens. Ces enfants ne connaissent que la France et ne parlent que la langue française.
Ce n’est que faute d’information et d’assistance suffisantes que Monsieur Dramé n’a pu faire valider en temps opportun l’ancienneté de son séjour dans notre pays qui aurait débouché sur une régularisation de droit. L’intensité, la stabilité des liens familiaux de la famille Dramé, ainsi que son insertion dans notre société et sa connaissance des valeurs de notre République ne sont plus à démontrer.
Monsieur Dramé a effectué à plusieurs reprises des démarches visant à régulariser sa situation administrative, mais il s’est heurté à des refus successifs, assortis de mesures d’éloignement.
Son avocat a récemment adressé en préfecture une nouvelle demande de titre de séjour, et un comité de soutien s’est constitué pour accompagner cette démarche.
Le comité de soutien demande à Madame la Préfète de l’Eure de bien vouloir prendre en compte avec bienveillance la demande actuellement en cours d’examen et d’user de son pouvoir discrétionnaire en vue d’accorder à la famille de Monsieur K.Dramé un titre de séjour « vie privée et familiale » à titre exceptionnel et humanitaire, dans la perspective de garantir aux jeunes enfants les conditions d’un épanouissement personnel compatible avec les valeurs humanistes dont sont porteuses nos institutions.
La famille Dramé, le Comité de soutien et les signataires vous en seront reconnaissants.

Comité de soutien à la famille Dramé : Membres signataires au 19 juin 2009 :
Artisans du Monde (ADM) – ATTAC – Collectif Etrangers-Français pour l’Egalité des Droits (CEFED 27) - Collectif de l’Eure de soutien à Wei Ying et Ming, aux Mineurs et Jeunes majeurs Scolarisés sans papiers / RESF 27 – Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD Terre Solidaire) – Ligue des droits de l’Homme (LDH) - Représentants élus du Conseil des Parents d’Elèves Jean Prévost – Secours Catholique - SNUipp (FSU) – N.P.A. –
P. S. – Parti de Gauche, ainsi que de nombreux citoyens solidaires, à titre personnel.

Pétition disponible sur sites : http://www.educationsansfrontieres.org/article20778.html rubrique RESF –Collectifs locaux – 27 Eure et http://pagesperso-orange.fr/cefed27

A Val-de-Reuil « le rêve se réalise »

Marc-Antoine Jamet, maire et Janick Léger, conseillère générale du canton de Val-de-Reuil. Photo JCH.
Serge Moati, producteur, a réalisé plusieurs petits films pour le compte de l'Agence nationale de la Rénovation urbaine et de la cohésion sociale afin de démontrer que l'action conduite dans plus de 300 villes de France porte ses fruits. Quatre villes ont été choisies par l'ANRU dont Val-de-Reuil. Regardez ce film, écoutez les commentaires des habitants et ceux de Marc-Antoine Jamet, maire, et retenez les mots forts qui jalonnent les quelques minutes consacrées à Val-de-Reuil et aux changements intervenus au cours des dix dernières années.
« Production de bonheur », « diversité, écologie, développement durable moteur de la reconstruction » « éviter les gaspillages » « de bons partenaires » « c'est pas une ville, c'est chez nous, un coin tranquille, cosmopolite, ce n'est pas un ghetto et ce n'est plus une ville-dortoir ».

Découvrez le film commandé par l'ANRU et consacré par Serge Moati à la cité contemporaine en cliquant sur : http://www.valdereuil.fr

François Loncle n'ira pas à Versailles

Vous êtes un certain nombre à m'avoir posé la question : François Loncle est-il l'un des deux députés socialistes à avoir voté contre la présence des députés de son groupe au Congrès de Versailles ? La réponse est oui. Il me l'a confirmé ce matin. Il m'a même précisé que l'accord pour aller à Versailles avait été concocté avant la réunion du groupe PS par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry.
Devant le groupe, il a confirmé qu'il n'était pas candidat aux élections présidentielles (rires) et qu'il ne voyait vraiment aucun intérêt à participer à une séance qui n'est rien d'autre qu'un show médiatique de la part du président qui parlera sans qu'on puisse lui répondre puisqu'il sortira avant les prises de paroles des responsables des différents groupes. Quant à moi, je vois encore moins l'intérêt à être présent dans la mesure où M. Sarkozy va annoncer les grandes lignes de la réforme des institutions territoriales. Celle-ci va conduire nombre d'élus PS à la Guillotine. Que M. Sarkozy ait choisi Versailles pour parader montre bien en quelle estime il tient les élus opposés à la monarchie républicaine.

Pierre Mendès France et la guerre d'Algérie : Ah, si on lui avait fait confiance…


Eric Roussel, président de l'Institut Pierre Mendès France a organisé, ce vendredi matin, un séminaire sur le thème : « Pierre Mendès France et la guerre d'Algérie. » Deux historiens de renom et de grande qualité ont animé cette rencontre dans la salle du conseil municipal de Louviers, laquelle porte justement le nom de l'ancien maire de notre ville, ancien président du Conseil.
La « guerre » d'Algérie qui ne portera officiellement ce nom qu'après un vote du Parlement en 1999 a débuté à la Toussaint 1954 alors que Pierre Mendès France était le chef du gouvernement. Bien malin qui, alors, pouvait prévoir que huit ans plus tard, les accords d'Evian seraient signés accordant l'indépendance à l'Algérie et signifiant le retour d'1,2 millions de Français sur le territoire métropolitain.
Ce qu'il faut retenir de l'attitude de Pierre Mendès France, c'est d'abord sa volonté de rendre dignité et citoyenneté aux populations musulmanes. C'est, ensuite, sa prise de conscience progressive des erreurs commises par les gouvernements qui lui ont succédé menant inéluctablement à l'indépendance. C'est, enfin, le souci qu'il manifesta de protéger autant que faire se peut les Français d'Algérie rapatriés en 1962. Ses discours et prises de paroles de 1956 à 1958, et c'est encore plus vrai ensuite, insistent sur l'absolue nécessité de dialoguer, de négocier, de trouver des solutions entre les Français et les Algériens. Dès 1955, PMF affirme « que si les promesses avaient été tenues La France serait passée sans encombres de l'ère des empires à celle des fédérations de peuples libres. » Le 23 mai 1956, Pierre Mendès France démissionne du gouvernement pour protester contre la politique du gouvernement qui fait le contraire de ce qu'il a promis. Il abjure Guy Mollet de cesser l'épreuve de force, de mettre un terme à la torture, de rechercher les voies de l'apaisement par des mesures concrètes qu'il s'agisse des institutions, du travail, de la citoyenneté.
Mais il est déjà trop tard. L'indépendance est en marche. Benjamin Stora et Irwin Wall ont bien démontré pourquoi les atermoiements, les hésitations, les ambiguïtés de la politique française et surtout l'art du mensonge — excepté Pierre Mendès France — ont conduit notre pays dans le mur. Ils ont souligné pourquoi le général de Gaulle, malgré son discours de septembre 1959 sur « la Paix des braves », n'a pas su ou pas pu réaliser la paix avant 1962.
Je souhaite publier ces quelques lignes de PMF. Elles datent de novembre 1957. Elles sont extraites d'un discours qu'il prononce devant le congrès radical de Strasbourg. Il s'adresse en ces termes au nouveau président du Conseil : « Supposez que demain, au lieu de vous embourber dans un débat misérable sur la loi-cadre, vous déclariez que, dès maintenant, vous allez tenir les promesses anciennes, rendre aux musulmans les droits dont ils sont dépouillés, sortir des camps de concentration où ils pourrissent, ces intellectuels, ces hommes des classes moyennes qui doivent être vos interlocuteurs, supposez que vous leur donniez des libertés, la liberté de la presse, la liberté syndicale, qu'ils puissent désormais mener une vie d'hommes libres, égaux et respectés — supposez que vous supprimiez une fois pour toutes ces horribles ateliers de torture — je vous le demande, quelle majorité osera vous dire non et osera vous renverser ? »
On connaît la suite : le coup d'Etat du 13 mai, le putsch des généraux, le terrorisme de l'OAS, la paix si tardive et si chaotique…Pierre Mendès France na jamais été un bradeur d'empire. Il a été lucide, conscient de la marche de l'histoire et très tôt convaincu que c'est en rendant leur dignité aux hommes que la politique trouve la sienne.
Nos photos JCH : Benjamin Stora et Irwin Wall

18 juin 2009

Mieux respecter les droits des enfants

Enfants rolivalois dans la Cyberbase animée par des éducateurs spécialisés. (photo JCH)
Alors que l’année 2009 est celle du 20ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), la Ligue des droits de l'homme exprime sa vive préoccupation à l’égard de politiques tendant à faire de la jeunesse « une classe dangereuse » tout en ignorant certaines difficultés auxquelles celle-ci est confrontée.
Au gré des diverses réformes, on assiste à un alignement de la justice des mineurs sur le droit commun. Au nom d’une présomption de suspicion, on en vient à arrêter des enfants de 6 et 10 ans, à préconiser des contrôles systématiques à l’entrée des établissements scolaires, à tenter de développer un fichage généralisé des enfants dès le plus jeune âge…Parallèlement, on dénigre le travail de prévention, on retire des moyens à l’Éducation nationale, on supprime des postes en Rased et on envisage de supprimer la scolarisation des plus petits au profit de jardins d’éveils, éventuellement payés par les familles.
Ces questions ont été abordées par le Comité international pour les droits de l’enfant des Nations unies lors de l’audition de la France. Ce comité s’est aussi dit préoccupé par le nombre de suicides parmi les adolescents et a demandé ce que les pouvoirs publics comptent faire pour venir en aide aux deux millions d’enfants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La LDH sera attentive à l’ensemble des observations et recommandations finales du Comité des droits de l’enfant et rappelle que la CIDE s’impose à l’ensemble des autorités françaises.
Au sortir d’un congrès consacré à « la société de surveillance », elle s’adresse plus particulièrement au ministre de l’Éducation nationale pour lui demander comment il compte prendre en compte les réserves exprimées par le Comité à propos de la base de données Base-élèves.
La LDH se déclare pleinement solidaire des citoyens et en particulier des éducateurs qui sont menacés ou sanctionnés alors qu’ils exigent que l’exercice de leurs missions ne porte pas atteinte aux droits des enfants et de leurs familles.
(communiqué de la ligue des droits de l'homme du 18 juin 2009)

L'acharnement à l'ordre du jour du discours présidentiel

Il remonte de diverses sources médiatiques et politiques que le discours de M. Sarkozy devant le Congrès pourrait bien être essentiellement consacré à la réforme des collectivités territoriales. Après le succès de la liste UMP aux élections européennes, le président de l'UMP (n'oublions pas qu'il s'agit de M. Sarkozy) veut pousser son avantage et faire voter quelques « réformes » fondamentales avant les vacances estivales.
Les propositions d'Edouard Balladur vont servir de cadre général aux propositions présidentielles. L'objectif fondamental est de réduire le nombre d'élus locaux, de supprimer la compétences générale des différentes collectivités, d'empêcher les financements dits croisés et surtout de réduire l'espace de la Gauche qui dirige de nombreuses régions, de nombreux conseils généraux et de nombreuses communes et communautés.
Le chef d'orchestre de cette « réforme » pourrait être Dominique Perben qui n'a pas laissé un souvenir impérissable à la Justice et encore moins à Lyon où Gérard Colomb, le maire socialiste de la ville, mène sa barque où il veut.
Nicolas Sarkozy veut précipiter les événements et profiter de la faiblesse (provisoire ?) de François Bayrou et du Parti socialiste. Il sait que les régionales (c'est dans quelques mois) vont être difficiles pour la Gauche (avec de nombreuses primaires et donc des seconds tours délicats) qui risque bien de laisser quelques plumes dans ce scrutin. Et comme la direction du PS a décidé de décentraliser le pouvoir de décision permettant aux présidents de régions de faire au mieux (alliances politiques, choix des candidats, programme…) On va assister à une cacophonie rendant le PS encore plus inaudible et incohérent. Les militants du PS vont-ils laisser faire ? Vont-ils accepter que Jean-Jack Queyranne s'allie dès le premier tour au MODEM ? Que le PS passe des accords de second tour avec le MODEM même sous conditions ? Que vont penser nos alliés potentiels (Verts, PC, parti de Gauche) de cette stratégie ? Daniel Cohn-Bendit n'est pas hostile à un travail commun avec le MODEM mais Dany le Rouge…n'est pas un Vert français !
Les Guéant, Lefebvre, Copé, Marleix sont à la manœuvre. Nicolas 1er considère que ses adversaires principaux sont à terre et qu'il faut les achever. D'où cet acharnement à engager, dès maintenant, des révisions juridiques et politiques sur l'organisation administrative et territoriale. Si le PS continue de montrer le visage qu'il vient d'afficher à l'occasion du Congrès de Versailles en acceptant de se rendre dans la ville royale, d'assister au show du président et de partir sans rien dire, je ne suis pas certain que les Français vont applaudir des deux mains. D'une seule, c'est difficile il est vrai !

17 juin 2009

Le train de vie excessif du président de la République : il a dépensé 113,182 millions d'euros en 2008 soit 21,7 % d'augmentation !

Le travail de René Dosières (député apparenté PS de l'Aisne, notre photo) est un travail de fourmi. Depuis des années, il s'est attelé à une tâche énorme : détailler au plus près les dépenses de la Présidence de la République. L'affaire est loin d'être simple. Pendant longtemps, il a dû procéder par des questions écrites adressées aux ministres et il lui fallait souvent attendre des mois avant d'obtenir des réponses opâques… Toutes les précisions sur le blog de René Dosières : http://renedosiere.over-blog.com/

Ces dépenses 2008 couvrent un vaste champ : le personnel, l'intendance, les transports (en avion, en voiture) les mises à disposition des ministères, les investissements. Hier, René Dosière donnait une conférence de presse à l'Assemblée nationale au cours de laquelle il a à nouveau dénoncé les à peu-près, les incertitudes, les affirmations sans preuves et aussi les invraisemblances d'un budget élyséen dorénavant soumis à l'examen de la Cour des comptes. Celle-ci, selon René Dosières, devrait rendre public son rapport en juillet prochain.
Dans l'attente René Dosières explique que les dépenses de la présidence ont été supérieures au budget voté (+ 2,802 millions d'euros) que l'augmentation des dépenses courantes et de 21,7 % soit un rythme 7,8 fois supérieur à la progression du budget de l'Etat. Il indique que la progression totale du budget est ramenée à 18,5 % avec les dépenses d'investissement soit un rythme 6,6 fois supérieur à la progression du budget de l'Etat. Les charges courantes (frais de réception, téléphone…) atteignent 26 millions, en augmentation de 51,2% par rapport à 2007 : « Si le rapport détaille avec complaisance tous les efforts d’économie réalisés au point de dissimuler la réalité, comme on le voit avec le coût de la garden party du 14 juillet, il se garde bien d’expliquer clairement et simplement l’évolution des principaux postes de dépenses. »
Avec un montant de 16,3 millions d'euros, le coût des déplacements augmente de 26,3% par rapport à 2007. Il existe deux types de déplacements : ceux qui sont liés au rôle international de la présidence, dont le montant s’élève à 12,2 millions d'euros (jusqu’en 2008, ces déplacements étaient directement pris en charge par le ministère des Affaires étrangères, et par le ministère de la Défense). Les déplacements en métropole et outre-mer, pour un montant de 4,1 millions d'euros (auparavant leur coût était pris en charge par le Ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer).

Les frais de personnel constituent le poste budgétaire le plus important : 69,5 millions d’euros soit 62% des dépenses de fonctionnement. Force est de constater que les renseignements fournis sur ce poste sont de plus en plus succincts. La transparence recule. S’agissant des effectifs, le seul chiffre fourni est le nombre global : 1031 personnes travaillent pour le compte de l'Elysée au 31 décembre 2008. C’était déjà l’effectif en poste au 1er juillet 2008. René Dosières entre longuement dans les détails et analyse les dépenses d'investissement en baisse considérable pour obtenir un équilibre du budget global.

Il conclut : « L’année 2008 se caractérise donc par une « explosion » des dépenses de la présidence sans commune mesure avec les efforts exigés des administrations de l’Etat. Il restera également à vérifier que ces dépenses supplémentaires, liées incontestablement à une activité accrue de la présidence mais aussi à un train de vie excessif s’accompagnent d’une diminution équivalente des dépenses des cabinets ministériels, ce qui, a priori, ne parait pas évident. Enfin, s’il apparaît que la régularité des recettes « exceptionnelles » n’est pas établie, il en résulterait un déficit 2008 de 2.419.062 euros, ce qui constituerait une vraie rupture dans l’histoire financière de la présidence de la République, puisqu’il s’agirait d’une première. Le rapport de la Cour des Comptes sur le budget de la présidence devrait apporter des précisions sur ces points. »
René Dosières a profité de l'occasion pour faire 10 propositions destinées à rendre transparentes les dépenses de l'Elysée :
— Présenter les comptes de la présidence selon un cadre comptable plus rigoureux et plus détaillé.
— Achever la consolidation du budget de la présidence, en intégrant toutes les dépenses qui restent financées par les ministères.
— Fournir la liste et le montant des gros travaux d’investissement réalisés durant l’année.
— Distinguer clairement le traitement du Président (295 000 euros) des autres dépenses.
— Etablir un état détaillé du personnel par service, statut et affectation au 31 décembre de l’année en cours.
— Donner la liste des déplacements officiels du Chef de l’Etat.
— Etablir chaque année le bilan carbone de la Présidence de la République.
— Liste (et superficie) des ensembles immobiliers occupés par la Présidence de la République (logements et bureaux).
— Fournir la liste des cadeaux officiels reçus dans l’année.
— Joindre le rapport de la Cour des Comptes sur le budget de la Présidence au compte de gestion de l’Elysée.

16 juin 2009

Jacques Laisné, préfet du Var et ancien préfet de l'Eure, muté à la Cour des comptes

Le président Sarkozy a la dent dure. Il n'épargne personne. Quand il a demandé à Jacques Laisné, préfet du Var et ancien préfet de l'Eure, l'an dernier, de s'occuper personnellement du dossier du tout à l'égout de la propriété appartenant à la famille de sa femme Carla Bruni, au cap Nègre, il voulait une solution rapide. Quand on veut on peut.
Jacques Laisné a dû être confronté à l'Etat de droit et aux différentes actions judiciaires des propriétaires constitués en collectif dont l'un est, parait-il redoutable, tant sa compétence et son opiniâtreté ont fait le bonheur des autres propriétaires. Tout préfet qu'il est, Jacques Laisné n'a pas pu aller au-delà d'une certaine limite et Nicolas Sarkozy, doté d'un pouvoir discrétionnaire et teigneux, a viré le préfet aujourd'hui même. Ne pleurons pas. M. Laisné retrouve la Cour des comptes et une vie parisienne agréable.
Celui qui a tout à craindre c'est le nouveau préfet du Var. Sa feuille de route sera claire : régler le problème des eaux usées de Mme Bruni-Tedeschi. Et que ça saute !

« Un programme de travail et M. Barroso »

Bruno Le Maire, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, a rappelé que si la France soutenait sans ambiguïté la candidature de José Manuel Barroso à sa propre succession, elle continuait d'exiger de ce dernier qu'il s'engage sur un programme politique de législature. Ce programme devra donner des indications claires quant à la politique qui sera suivie en matière de concurrence, de soutien à l'activité économique et à l'industrie européenne, de compétitivité ou de recherche : « Nous soutenons la candidature de M. Barroso, mais nous la soutenons avec un élément complémentaire très fort qui est d'avoir de la part du candidat à la présidence de la Commission un programme de travail qui soit le plus clair et le plus ambitieux possible pour les cinq prochaines années. » a assuré M. Le Maire.

« C'est M. Barroso et un programme de travail ou un programme de travail et M. Barroso. Voila la ligne très claire que soutient la France ». « N'importe quel programme ne convien(drait) naturellement pas ». On sent du côté français comme un léger soupçon à l'égard de M. Barroso. Bruno Le Maire explique aussi que c'est par respect pour le nouveau Parlement européen que le gouvernement français ne souhaite pas une désignation « juridique » du président de la Commission. M. Barroso devra se contenter d'une nomination d'intention.

Cela signifie que Daniel Cohn-Bendit et son mouvement anti-Barroso ont des chances de donner quelques résultats. Le vote du Parlement sur la désignation du nouveau président de la Commission (l'organe exécutif essentiel de l'Union européenne) risque d'être très pimenté.

Mi-chèvre, mi-chou…

La déclaration de Noël Mamère, député-maire de Bègles (Verts) me va bien. Il a demandé à ses collègues de boycotter le prochain congrès de Versailles à l'occasion duquel le président de la République fera « sa conférence de presse. » Je suis entièrement d'accord avec lui : il s'agit bien d'une mascarade. Le débat organisé après le discours et le départ du président se fera sans les socialistes qui « ont décidé aller à Versailles et de ne rien dire ». Mi-chèvre, mi-chou…n'érigeons pas l'ambiguïté en pratique politique.

Bongo était mort depuis le 15 mai, je récidive…

L'ambassadeur de France à Libreville, Jean-Didier Roisin, a livré son interprétation des huées adressées à Nicolas Sarkozy à l'occasion de son arrivée au palais présidentiel au Gabon : «Ce n'est pas la personne du président qu'on huait (...) c'est l'image qu'on a donnée de ce pays (le Gabon), la nouvelle du décès annoncée de façon prématurée, cela a été très mal ressenti». Le décès d'Omar Bongo Ondimba a été annoncé par des médias français le 7 juin mais le Gabon affirme qu'il est survenu le lendemain.
Et moi je continue d'affirmer que le président Omar Bongo était mort depuis le 15 mai ce qu'aucun média, n'a pour l'instant, relayé. Je m'étonne qu'aucun quotidien et qu'aucune agence de presse ne se soient intéressés à cet événement tout de même incroyable en 2009 à Barcelone ! On a annoncé la mort du dictateur trois semaines après qu'il est passé de vie à trépas ! Pourquoi ? Ce sont les réponses à cette simple question qui ont de l'importance.

François Bayrou est-il dans les choux ?

La chute de François Bayrou (MODEM) dans les sondages récents sera-t-elle durable ou éphémère ? Qu'il soit sanctionné par les personnes interrogées après avoir commis l'impair que l'on sait à l'égard de Daniel Cohn-Bendit n'est pas vraiment surprenant. Comment va-t-il réagir ? S'il est plus collégial, il va perdre peu ou prou sa parole de « leader présidentiable », s'il joue trop perso, on va l'accuser de continuer à ignorer la collégialité et de n'en faire qu'à sa tête.

Quand on est un chef on n'a pas le droit à l'erreur. D'une certaine façon, c'est ce qui sauve Martine Aubry (qui baisse aussi dans les sondages d'opinions) elle est la première secrétaire du PS mais elle n'est pas le chef au sens présidentiable bien qu'on ne puisse écarter sa future candidature. Hier, Manuel Valls et Pierre Moscovici ont annoncé, à leur façon, qu'ils allaient concourir lors des primaires. D'autres vont les suivre si bien qu'on va se bousculer au portillon.

Primaires internes au sein du PS ou primaires ouvertes à toute la Gauche ? Les militants du Parti socialiste vont-ils se laisser déposséder d'une prérogative importante, la désignation de leur champion à l'élection présidentielle ? Qui empêcherait la droite de participer aux primaires et ainsi de peser sur le choix définitif du candidat de la Gauche ? Cette droite qui souhaitait ardemment la candidature de Ségolène Royal jugée comme « prenable » pourrait-elle aider à adouber le ou la candidat(e) des médias ? Avec un système comme celui-là, Michel Rocard aurait été choisi à la place de François Mitterrand ! Le système des primaires est au centre des préoccupations actuelles des animateurs du PS. Comme l'a précisé Martine Aubry : « ce n'est pas un gadget, cela mérite une réflexion sérieuse. »

15 juin 2009

L'Iran n'est pas une démocratie

« Kalameh Sabz, le journal de Mir Hossein Moussavi, a été suspendu ce matin par les autorités, rapporte le journal réformateur Sarmayeh. Depuis samedi, plusieurs journaux ont été contraints de changer des titres ou de supprimer des articles par des représentants des autorités présents dans les imprimeries. » L'Iran n'est pas une démocratie. Le président sortant (réélu ?) a tous les atours d'un dictateur. Il fait bastonner les manifestants supporters de Moussavi (concurrent de Mamoud Ahmadinejad), fait incarcérer ses opposants, interdire les manifestations de soutien et, cerise sur la gâteau, censure la presse.
Un pays sans presse libre n'est pas une démocratie. C'est aussi simple que cela. Les journalistes paient d'ailleurs un lourd tribut pour garantir cette liberté fondamentale. Le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF), publié en décembre, rapporte ainsi qu'en 2008 soixante journalistes et un collaborateur des médias ont été tués. Ce chiffre est en recul par rapport à 2007, où quatre-vingt-six journalistes et vingt de leurs collaborateurs avaient été tués. Les arrestations ou interpellations ont également reculé, touchant 673 journalistes, contre 887 en 2007.
Rien ne peut nous étonner de la part d'un homme qui appelle à rayer Israël de la carte. Je ne suis pas un suppôt de Benjamin Netanyahou (loin de là) mais un chef d'Etat qui nie l'holocauste et veut se doter de la bombe atomique, en 2009 au Moyen-Orient, est plus que dangereux.

Délit de solidarité ? Deux « aidants » doivent être jugés prochainement

« Après l’interpellation en février d’un responsable de la communauté d’Emmaüs de Marseille et d’une militante de Terre d’Errance à Coquelles, les ministres successifs de l’immigration et de l’identité nationale ont nié qu’il existe en France un délit de solidarité. Pourtant, le 17 juin, un homme comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Rodez pour avoir hébergé, nourri et conservé les documents d’un ami venant, comme lui, de Guinée. Ce gouvernement transforme la solidarité en délit.
Pourtant, le 21 juillet 2009, une femme comparaîtra devant le Tribunal Correctionnel de Foix pour avoir hébergé et soutenu un mineur, jeune afghan de 16 ans. Or, elle a réclamé longtemps, et en vain, que la collectivité publique assume sa responsabilité en le prenant en charge. Et la Convention internationale des Droits de l’enfant et les lois françaises font obligation de venir en aide à un mineur isolé et égaré. Ce gouvernement transforme l’assistance aux mineurs en délit.

M. Besson affirme que le délit de solidarité n’existe pas. Or c’est bel et bien sur le fondement de cette qualification pénale que ces poursuites sont engagées. M. Besson doit le reconnaître : ce délit existe et la loi doit changer.
Nos organisations, unies avec beaucoup d’autres dans un même combat pour faire changer la loi, réclament que les aidants, qu’ils soient associatifs ou simples citoyens, ne puissent plus être poursuivis sur le fondement de l’article 622-1 du code CESEDA. Elles assurent les deux personnes poursuivies de leur solidarité et de leur soutien. Elles exhortent les tribunaux à résister à cette politique pénale scandaleuse, et à prononcer des relaxes. Elles encouragent les citoyens à signer la pétition « délinquants solidaires » sur le site http://www.delinquants-solidaires.org/ Elles demandent aux parlementaires de la majorité comme de l’opposition d’unir leurs efforts pour que la loi française en matière d’immigration respecte les règles minimales de décence, d’humanité et de respect des droits. »
(Communiqué de la Ligue des droits de l'homme et de RESF)

Chantal Jouano candidate UMP aux législatives dans l'Eure ?

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Chantal Jouano, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, ne cache pas ses ambitions politiques. Membre de l'UMP, en première ligne eu égard aux résultats de la liste Europe Écologie et à l'influence grandissante des thèmes développés par les Verts, Chantal Jouano évoque sa possible candidature aux prochaines élections législatives.
Comme elle est originaire de Vernon, elle indique qu'elle pourrait être candidate dans l'Eure « chez moi » assure-t-elle, sans préciser la circonscription susceptible de l'intéresser.
S'agit-il de celle de Franck Gilard, député UMP comme elle ? De celle de Jean-Pierre Nicolas que l'UMP veut mettre à la retraite ? De celle de Louviers où Françoise Miquel n'a fait qu'une brève apparition pour finalement disparaître totalement du circuit ? Les deux autres circonscriptions sont détenues par Hervé Morin et Bruno Le Maire, ministres du même gouvernement. Ce n'est pas chez eux que Chantal Jouano irait se perdre. Cette annonce discrète nous réserve de bien belles empoignades.

La droite poursuit son offensive anti-sociale : malheur aux vaincus !

Brice Hortefeux, ministre du Travail) se vante d'avoir d'excellents rapports avec les syndicats. Il va pourtant devoir faire face à quelques difficultés relationnelles dans les semaines et les mois à venir. N'a-t-il pas annoncé publiquement, hier, que parmi les pistes à étudier par le gouvernement et les partenaires sociaux, « il fallait songer à l'allongement de la durée du travail et faire comme les Allemands qui, en trois décennies, ont porté l'âge de la retraite légale à…67 ans » alors qu'il est encore à 60 ans en France.

Si Brice Hortefeux (il a été obligé de rédiger une dépêche d'agence quelques minutes après sa déclaration pour assurer que cette position était personnelle et n'engageait pas le gouvernement) a évoqué cette solution, comme il dit, c'est qu'il y a anguille sous roche. Et une anguille bien vivante. Après le résultat des Européennes, Nicolas Sarkozy veut profiter d'un second état de grâce et engager un nouveau plan de profondes réformes. Le bouclier fiscal a été créé et voté quelques semaines après l'élection du nouveau président. Jean-Pierre Raffarin, ancien premier Ministre, suggère d'engager la bataille des régionales dès maintenant. Bayrou et le PS sont à terre : tuons les ! Vae victis ! Le Canard enchaîné, toujours bien informé, a rapporté des propos du président de l'UMP et de la République. Ils sont sans ambages : « Il faut achever Bayrou ! »

Le pouvoir voit donc sa route dégagée (pour combien de temps ?) et compte en profiter. L'apathie des couches populaires le sert et la refondation du PS va demander plus que quelques semaines. Les manifestations (par le faible nombre de participants) de samedi ont montré la limite des rassemblements à répétition. Si le niveau des agressions du pouvoir monte d'un cran, la résistance devra elle aussi monter de plusieurs crans. Nous en sommes là. Tenons-nous prêts.

14 juin 2009

Un député aurait employé « fictivement » son ex-épouse

Vice-président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales du Palais-Bourbon, Pierre Morange, député UMP des Yvelines affirmait le 5 mai à la tribune de l'Assemblée nationale : « Qui, à l’heure où notre pays connaît des déficits publics importants, n’a jamais éprouvé un sentiment d’injustice, voire de colère, en voyant des individus ou de véritables réseaux profiter de notre système fiscal et social pour s’enrichir illégalement au détriment non seulement de la collectivité publique, mais aussi de l’ensemble des citoyens ? »
Il se trouve que son ex-épouse a déclaré au procureur de Versailles qu'elle avait occupé de novembre 2002 à mai 2006, un emploi fictif d'attaché parlementaire auprès de son mari : « Il m'a fait signer un contrat de travail pour un poste d'attachée parlementaire, a-t-elle précisé, alors que j'occupais en même temps un emploi d'infirmière de nuit. Il me disait que cette pratique était normale et courante, mais il m'a licenciée au mois de mai 2006 car la campagne électorale approchant, il fallait être irréprochable". (Propos rapportés sur le site mediapart)

Il y a mieux. Véronique Goens-Morange a révélé également avoir profité pendant treize mois, entre mai 2006 et juin 2007, d'une allocation chômage de 1 800 euros mensuels pour ce même emploi de collaboratrice parlementaire jamais occupé. Pourquoi le parquet a-t-il classé sans suite ce dossier qui, parait-il, manquait d'éléments concrets ? L'ex-épouse de M. Morange avait pourtant adressé au magistrat des certificats de travail éloquents.Une information aurait dû être ouverte et une enquête conduite à son terme. J'espère seulement que l'étiquette politique du député n'a joué aucun rôle dans cette affaire. Une question se pose : d'autres parlementaires sont-ils dans la même situation ?

Les Européennes : des élections pour de faux ? Par Reynald Harlaut

« Au lendemain des Européennes, nous apprenons que la crise a détruit en France depuis le début de l'année 2009 deux mille emplois par jour. L'abstentionnisme, c'est sans doute d'abord cela : l'expression de la désespérance de millions de gens qui, quelle que soit la couleur du bulletin de vote qu'ils ont mis dans les urnes au cours des dernières années, voient se perpétuer grosso modo les mêmes politiques qui conduisent aux mêmes résultats. Accélération des délocalisations, aggravation du chômage, précarité, baisse du pouvoir d'achat, augmentation des inégalités. Et, face à cela, le spectacle qu'offre à nouveau la classe politique installée est consternant. À gauche comme à droite, au Parti socialiste comme à l’UMP, la seule question qui vaut désormais est la suivante : comment plumer la volaille verte lors des prochaines régionales ? De François Lamy, député-maire de Palaiseau (Essonne) et conseiller particulier de Martine Aubry : « Depuis lundi matin, mes électeurs qui ont voté Cohn-Bendit viennent me dire : « Ne vous inquiétez pas, dès que ce sera une élection utile, sérieuse, on reviendra vers vous…» » à Xavier Bertrand : « Il est des sarkozystes qui ont voté pour l’environnement, pas pour Cohn-Bendit. À nous de les rattraper pour les élections sérieuses » , le cynisme le dispute à l’odieux.

Et d’embrayer tous aussitôt sur les stratégies à mettre en œuvre pour gagner les élections régionales de 2010. Car pour eux, il ne fait aucun doute que les électeurs de la liste Europe Écologie sont leur propriété. C’est donc désormais leur seul objectif et semble-t-il la seule finalité de leur action que de les faire revenir au bercail. Au moment où, à gauche, il serait nécessaire de réfléchir, de clarifier les idées et les positions, de débattre, de proposer des solutions à la crise du capitalisme et à ses conséquences désastreuses, d’envisager les moyens à mettre en œuvre pour offrir une alternative politique crédible en 2012, il ne serait qu’une chose urgente à faire : nous repasser sous le nez le fumet peu ragoûtant des plats réchauffés de la pire cuisine électorale.

Combien de fois avons-nous entendu les citoyens désabusés de la région nous dire sur les marchés au cours des dernières semaines : « Les politiques : tous les mêmes. De nous ils se foutent complètement. La seule chose qui compte pour eux, c’est les places ! » ? Qu’irons-nous leur dire à tous ces gens quand nous lisons ces articles dans les journaux et jusqu’à sur ce blog ? Comment leur faire admettre que la politique ne se réduit pas à cela ? La tâche qui nous attend pour redonner du sens et de la noblesse au combat politique est immense. »
Reynald Harlaut

Note : Pour battre Bruno Lemaire, il faudra mettre les mains dans le cambouis. Et donc faire l'union de toute la Gauche au second tour. Les primaires permettront à chacun de défendre projet et idées. Le second tour sera le tour de l'union…à condition d'avoir des objectifs communs évidemment. Dois-je comprendre que le Front de Gauche s'en exclurait ? La noblesse du combat politique passe aussi par le verdict du suffrage universel. Sauf à se passer du peuple, ce que personne ne peut souhaiter.
JCH

Le PS ne doit pas tomber dans le piège des « dominants »

Lors de la signature de la convention liant la SNCF, la Région, le Département et la ville de Val-de-Reuil. (photo JCH)
Noël Mamère confirme dans le JDD « qu'Europe Écologie » va continuer sa route et que les Verts et leurs alliés « présenteront des listes autonomes lors des élections régionales de 2010 ». Avec plus de 16 % des suffrages, Europe Écologie qui souhaite conserver ce nom, disputera le premier tour sous ses couleurs ce qui n'exclut pas, a assuré Noël Mamère, « une union avec le PS au second tour. »
J'espère que les responsables du PS ne vont pas tomber dans le piège classique des « dominants »: « on fait l'union avant le premier tour sinon rien ! » Les Verts haut-normands sont (toutes proportions gardées) dans la même situation régionale que le PS lovérien l'était aux municipales. Ils ont géré pendant six ans les affaires régionales avec Alain Le Vern, président PS, ils ont des responsabilités, une partie de leur programme a été appliqué mais ils souhaitent rééquilibrer les forces (et leur poids politique) eu égard au scrutin européen qui leur donne des ailes quand bien même les scrutins n'ont rien à voir entre eux. Pourquoi pas ?
Ce qu'il faut, c'est gérer intelligemment le premier tour pour ne pas empêcher l'union au second et le rassemblement des forces de progrès sur la base, évidemment, des résultats du premier (1). C'est d'autant plus vrai que le bilan régional est bon : qu'il s'agisse des lycées, des grandes infrastructures (transports) de la gestion financière, des rapports avec les départements (Eure et Seine-Maritime) des contrats d'agglomérations, des équipements structurants…la Région Haute-Normandie a sensiblement bougé durant ces six années. Il existe des différences entre les Verts et des socialistes : sur l'avenir du réseau autoroutier, sur le nucléaire (et la centrale EPR) sur le développement économique (et l'aide aux entreprises) et la croissance mais il y a un accord profond sur la nécessité des économies d'énergie, le maintien des services publics, le développement durable…et le progrès social au travers des aides à l'emploi et la formation si indispensable en 2009-2010.
Passée l'euphorie de leur succès et (sauf changement…) et face à la volonté affichée des Verts de faire cavalier seuls au premier tour, le PS doit confirmer son alliance avec ses autres partenaires de gauche, s'appuyer sur un bilan largement positif et sur un projet prenant en compte le message des électeurs ou des abstentionnistes : listes renouvelées, non cumul des mandats, promotion des candidats de la diversité, respect des équilibres entre Eure et Seine-Maritime (2) et volontarisme politique. Le PS a les moyens de rebondir. Qu'il les utilise. Sinon, un certain Bruno Lemaire (UMP) pourrait bien mettre d'accord ceux qui partiraient désunis. Comme l'a dit Accoyer : « le piège des triangulaires est maintenant pour la Gauche. » A méditer.

(1) Sur la base des résultats du premier tour des municipales de Louviers, la liste PS-PC pouvait revendiquer un tiers des postes d'adjoints (quatre sur douze) un tiers des délégués de la CASE (quatre sur douze) et faire adopter quelques points de son programme politique.
(2) J'en ai assez de lire dans la presse écrite nationale que la Haute-Normandie se résume à ce qui se passe à Dieppe, Le Havre, Rouen…Evreux, Vernon, Louviers, Val-de-Reuil existent, non ?