11 septembre 2009

Hortefeux fuit les questions de la presse…

Brice Hortefeux est de plus en plus mal à l'aise. En visite à Lyon, aujourd'hui, il a fui les questions des journalistes notamment celles portant sur la vidéo prise par la chaîne Public Sénat et relatant ses propos scandaleux sur les Arabes. Ses démentis cafouilleux, comme on dit à Louviers, ne laissent malheureusement pas de place au doute. Le ministre de l'Intérieur a été pris en flagrant délit de propos pour le moins xénophobes bien dans la ligne de ses actions au ministère de l'immigration et de l'Identité nationale.
Des journalistes de la chaîne Public Sénat s'interrogent d'ailleurs sur le fait que les responsables de leur chaîne n'ont pas pris la décision de publier et de commenter ces images, vrai scoop journalistique puisque la caméra de Public Sénat était la seule à être présente à ce moment-là.
Comment les journalistes du Monde se sont-ils procurés ces images ? Est-ce si important ? S'ils les avaient volées, ce serait totalement indécent. Compte tenu de la charte éthique de ce journal, je penche plutôt pour un cadeau fait par « un je ne sais qui » trop heureux de montrer à la France et au Monde qui dirige la police et la gendarmerie de notre beau pays.

Immochan : « Nous estimons ne pas avoir reçu le soutien politique nécessaire pour voir aboutir ce projet »

Dans La Dépêche de cette semaine, Franck Martin assure qu'il ne porte aucune responsabilité dans l'abandon du projet commercial Immochan à Val-de-Reuil sur la ZAC dite des coteaux. Nul n'ignore pourtant qu'il a tout fait pour empêcher la réalisation de cette implantation commerciale de première importance pour le développement de l'ex-ville nouvelle. D'ailleurs, lors du vote des délégués de l'agglomération Seine-Eure, il avait annoncé clairement la couleur : « il s'agit d'un projet préjudiciable aux intérêts du commerce lovérien. Je voterai contre » Il n'avait pas été suivi par une majorité nette de délégués après les explications convaincantes de MM. Ozeel et Jamet.
La crise économique actuelle ne favorise pas les initiatives nouvelles et les investissements. Les chefs d'entreprises souhaitent y voir plus clair. Il est évident que l'abandon du projet Immochan s'inscrit dans ce contexte. Mais pas seulement. Car si les responsables actuels de la CASE n'avaient pas tout fait pour retarder l'approbation du dossier technique et administratif, il y a belle lurette que l'opération aurait démarré sans possibilité de faire marche arrière.

Philippe Roussel, directeur régional d'Immochan (Nord, Pas-de-Calais, Normandie, Picardie) vient d'écrire à Franck Martin, président de la CASE pour lui faire part de la décision définitive d'abandon de son groupe (1). On lit : « Je me permets de vous rappeler que les premiers échanges sur le dossier datent de début 2005. Le projet consistait alors à la création d'un parc d'activités commerciales traditionnel, composé de plusieurs Moyennes surfaces sans contrainte de surface autre que le respect des documents d'urbanisme, sur un foncier vendu aux alentours de 15 euros le mètre-carré. Il s'inscrivait pleinement dans notre stratégie d'accompagnement des sites ATAC (aujourd'hui Simply Market) et constituait ainsi un projet piloté qui était notre priorité et auquel nous tenions particulièrement.
Or, nous avons subi au fur et à mesure que le dossier avançait et se précisait des modifications importantes sur des points essentiels du dossier.
C'est d'abord le schéma de principe du projet qu'il a fallu retravailler. Du projet initial, vous avez souhaité nous faire évoluer vers un programme sous forme de rue commerçante impliquant la construction de bâtiments séparés aux formes moins conventionnelles. Ces demandes ont fortement augmenté nos coûts de construction et donc nos hypothèses d'investissement…
…En second lieu, le prix de vente du foncier n'a cessé d'augmenter depuis nos premières rencontres jusqu'à atteindre 30 euros du mètre-carré de terrain aujourd'hui. Cette variation du prix a joué un effet défavorable sur la faisabilité du projet.
Puis nous nous sommes vus imposer une contrainte sur la taille du programme commercial. En effet, le projet initial prévoyait la création de 6 000 m2 de surface de vente. Cette surface vous paraissant trop importante nous avions accepté en février 2009 de la réduire à 5 500 m2. Or, vous nous avez imposé en mai 2009, une limite à 4 950 m2 de surface de vente, ce qui a bouleversé notre hypothèse de travail. En effet, cette contrainte au-delà de voir la surface de vente diminuée, implique également une réduction de la surface SHON (2) du programme, la majorité des enseignes étant aujourd'hui soumise à une demande d'autorisation exploitation commerciale. Le seuil minimal que nous jugions opportun pour créer un impact commercial fort sur l'agglomération n'est plus atteint. De plus, cette diminution des surfaces n'est pas, comme nous avons déjà eu l'occasion de vous l'écrire, sans conséquences sur notre bilan économique de l'opération.
Je ne peux également que regretter vivement que nous n'ayons pas reçu votre accord et votre soutien pour faire avancer ce dossier plus tôt dans un contexte économique qui était favorable. La ralentissement du développement des enseignes constaté ces derniers mois nous oblige à être d'une part beaucoup plus prudents dans nos investissements et d'autre part beaucoup plus sélectifs dans les programmes commerciaux que nous définissons, beaucoup d'enseignes ayant arrêté leur développement sur 2009 voire 2010. Ce retard pris dans l'avancement du projet influe donc fortement la décision que nous prenons aujourd'hui.
En résumé, nous estimons ne pas avoir reçu le soutien politique nécessaire pour voir aboutir ce projet bien que nous nous soyons fortement accrochés à ce dossier et que nous ayons fait preuve de beaucoup de patience. Mais les modifications apportées au compte-goutte ont entraîné sa remise en cause par notre comité d'investissement.
Ainsi, nous sommes au regret de devoir renoncer à ce projet qui nous tenait à cœur sur lequel nous nous sommes beaucoup investis en temps et en moyens humains et qui correspondait à notre objectif de développement…
Je vous prie…»
(1) Le texte que je publie est identique au texte original.
(2) SHON : Lors d'une demande de permis de construire, le pétitionnaire doit mentionner la Surface Hors Oeuvre Nette (SHON) de la construction prévue. Cette surface est égale à la Surface Hors Oeuvre Brute (SHOB) après diverses déductions.
Légende de la photo : lors du vote des délégués de l'agglomération (photo JCH)

10 septembre 2009

Brice Hortefeux confond Arabe et Auvergnat

"Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." Brice Hortefeux pris en flagrant délit de xénophobie aux journées UMP des jeunes «populaires» de Seignosse. Voilà la vidéo (éloquente) que lemonde.fr a mis en ligne aujourd'hui. Et le ministre d'adresser un communiqué alambiqué au journal expliquant qu'il parlait des Auvergnats pas des Arabes puisqu'on venait de lui présenter un jeune militant parlant Arabe couramment, dixit Jean-François Copé.
M. Hortefeux, ministre de l'Intérieur, a fait de l'humour. Un humour démontrant tout de même une certaine manière d'être et de penser. Dans cette affaire, deux choses me choquent. Ce qu'a dit M. Hortefeux, d'abord. Ensuite, je trouve déplorable qu'il n'assume pas ses propos arguant d'une série de photographies d'Auvergnats qui l'aurait conduit à parler des Auvergnats…c'est lamentable.
Quiconque a vu et verra la vidéo se rendra compte aussitôt de la contre-vérité que tente de nous servir le ministre successeur de Nicolas Sarkozy place Beauveau. Un homme politique peut se planter mais il doit prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de ses paroles et de ses actes. Le préfet mis à la retraite d'office hier pour avoir tenu des propos excessifs à Roissy « on se croirait en Afrique ici » a beau jeu, ce soir, de se comparer au ministre de l'Intérieur. Brice Hortefeux sera-t-il éjecté du gouvernement ?

Emmanuel Oladipo va regagner la France samedi

Emmanuel Oladipo va retrouver la France. Samedi prochain, il sera accueilli par son épouse, ses trois enfants (dont la dernière n'a que quelques semaines) et tous les membres du réseau RESF (1) ainsi que tous les amis, personnalités qui se sont mobilisés pour qu'il obtienne un visa lui permettant de quitter le Nigéria et de revenir à Evreux auprès des siens.
Emmanuel Oladipo a été expulsé de France le 15 juillet dernier et mis dans l'avion pour Lagos, la capitale du Nigéria. Je passe sur les semaines qui ont précédé son interpellation et sa détention en centre de rétention jusqu'à cette date. Il est important de savoir que les membres de RESF ont suscité une mobilisation importante en faveur de la régularisation de M. Oladipo qui, on l'a compris, vivait sans papiers dans notre pays alors que son épouse dispose des titres nécessaires.
Pour mieux comprendre ce qui est arrivé à M. Oladipo, il suffit d'écouter l'émission diffusée mercredi sur fréquence Paris Plurielle (2). Toujours est-il qu'aujourd'hui, Emmanuel Oladipo s'est vu accorder par l'ambassade de France un visa de tourisme de trois mois pour regagner notre pays ce qui représente le commencement d'une histoire nouvelle.
Dans cette émission radiodiffusée, Jimia Oladipo exprime sa reconnaissance à l'égard des associations qui l'ont « soutenue, informée et aidée. Sans elles, nous ne serions arrivées à rien. » Elle n'oublie pas de saluer l'action d'Yves Cochet, député Verts et de Mme Alima Boumediene-Thiery, sénatrice, membre du groupe Verts de la Haute assemblée qui l'ont accompagnée à l'Elysée (avec RESF) le jour de l'expulsion de son mari. Elle salue aussi le rôle de Michel Champredon, maire d'Evreux, qui a suivi le dossier et agi comme il convenait de le faire pour un homme de Gauche.
Nous sommes nombreux aujourd'hui à être heureux de l'attribution de ce visa qui n'est pas un aboutissement mais le nécessaire acte administratif permettant une suite qui sera, espérons-le, positive.
(1) Danièle Thuillier-Jugand (RESF Evreux) est intervenue sur FPP (106,3)
(2) http://resf.info/radio-resf

Les impôts locaux lovériens augmenteront encore en 2010


Lors du vote sur le dossier Immochan qui aurait plus que du plomb dans l'aîle. (photo JCH)
Dans un entretien de rentrée accordé à La Dépêche, le maire de Louviers président de la CASE fait preuve d'un grand pessimisme. Maîtrisant parfaitement les techniques de communication, il nous oblige à annoncer de mauvaises nouvelles. Je peux donc d'ores et déjà affirmer (mais je l'avais écrit lors du vote du budget 2009) qu'il y aura une augmentation des impôts locaux en 2010 ! « Nous ne sommes pas sortis de l'auberge » assure Franck Martin. Autrement dit, les comptes sont dans le rouge et ne vont pas s'améliorer malgré, parait-il, des dépenses contenues et des recherches d'économies systématiques.
En ce mois de septembre, il manque 150 000 euros (avoués) dans les caisses. La gestion du Kolysé semble poser problème et il va falloir recapitaliser la SEM. A quelle hauteur ? Nous en saurons plus le 4 octobre prochain lors du vote d'une décision modificative.
Alors ? Faut-il se réjouir du fait que les analyses et prévisions de Michel Doucet se réalisent ? Certainement pas. Les contribuables lovériens vont devoir à nouveau mettre la main à la poche (1) et on se demande si toutes ces augmentations d'impôts servent à quelque chose dans la mesure où des dépenses compressibles ne sont pas contenues. Michel Doucet avait proposé de diviser par deux les dépenses de communication, on est loin du compte…
Il y a plus grave. Le maire laisse clairement entendre que les investissements nouveaux inscrits au budget 2009 ne seront pas réalisés. Une ville qui n'investit pas est une mal qui régresse. Alors quelle solution ? La fusion entre Val-de-Reuil, Incarville et Louviers ? Cette proposition de Franck Martin fait rigoler tout le landerneau, lui qui aime bien la Bretagne. On voit mal Marc-Antoine Jamet, qui parvient à rétablir les comptes de Val-de-Reuil et a bénéficié d'un lissage de ses remboursements d'annuités auprès de M. Woerth, le ministre du budget, se lancer dans une entreprise très hasardeuse.
De cet entretien, je retiens la proposition de Franck Martin d'unir la CASE et Seine-Bord. Depuis la création de cette communauté de communes, le président de la CASE assure que la fusion avec la CASE est justifiée à tous points de vue. Il a raison. Imaginons qu'Alipap-Alicel disparaisse, Seine-Bord serait privée de moyens financiers conséquents. Et puis, la réforme des collectivités territoriales ainsi que celle de la taxe professionnelle, vont conduire M. Delamare (2) et ses amis à revoir leur position négative.
En attendant, les Lovériens reçoivent leurs feuilles d'impôts locaux. Toutes augmentations confondues, la note est plus salée de 12 % ! En période de crise, c'est aberrant !
(1) Le budget 2009 a été construit avec cette augmentation prévisible des impôts en 2010. Nous l'affirmons depuis le vote du budget en mars dernier.
(2) M. Delamare, maire de Criquebeuf-sur-Seine, est le président de Seine-Bord.

9 septembre 2009

Les détenus privés d'espérance

La volonté exprimé par le gouvernement et certains députés de la majorité UMP de revenir sur la loi pénitentiaire du 6 mars dernier, est parfaitement déplorable. Les sénateurs de la majorité et de l'opposition étaient parvenus à un texte imparfait, certes, mais qui allait dans le bon sens. Comment refuser l'encellulement individuel et le principe des remises de peine en fonction de certains critères dont une réelle capacité à mener à bien un projet de sortie de prison ? C'est pourtant ce que souhaitent Mme Alliot-Marie et les parlementaires UMP rétrogrades.
Alors qu'il manque 20 000 places de prison, que les peines prononcées par les magistrats sont de plus en plus lourdes, que les lois Dati ont aggravé celles concernant la récidive, que maints rapports d'autorités différentes mettent en cause les conditions de vie, de travail, de soins des détenus dans les prisons françaises, il se trouve des élus pour souhaiter rendre l'existence des prisonniers plus pénible et sans espérance.
Il ne faut pas, dès lors, s'étonner que le nombre de suicides, d'automutilations, de tentatives d'évasion, augmente. Il ne faut pas s'étonner que les surveillants demandent plus de moyens humains et matériels pour faire face à des contacts plus rudes et parfois violents avec ceux et celles sur lesquels ils doivent veiller.
64 000 personnes étaient détenues en France en juin 2008 soit 13 000 de plus que le nombre de places disponibles. La surpopulation, la promiscuité, induisent des relations tendues surtout quand un pourcentage important de prisonniers relèvent plus de la psychiatrie que de l'enfermement.
Ce pouvoir se donne une image ferme à bon compte. Il est pourtant admis qu'une société se juge au sort qu'elle réserve « à ses vieux, ses handicapés, ses prisonniers »…

8 septembre 2009

France-Serbie : la route du Cap est encore longue

Thierry Henri a évidemment dit à Raymond Domenech ce que toute l'équipe pensait de lui. Ainsi que les journalistes du Parisien aujourd'hui l'avaient prévu, le coach de l'équipe de France bombe aujourd'hui le torse et fait de l'humour tandis que le capitaine de l'équipe s'est vu contraint de corriger (à la marge) ses propos « qui doivent rester à l'intérieur du château. »
Ce qu'on reproche au sélectionneur de l'équipe de France, c'est souvent ce qu'on reproche aux leaders qui hésitent, cafouillent, doutent en permanence. Qu'un sélectionneur se livre à une revue d'effectifs et à des essais tactiques, c'est bien normal, mais quand il a affaire à des joueurs habitués à disputer les championnats d'Italie, d'Allemagne ou d'Angleterre, le discours doit être carré, « clair, net et précis » comme dit la pub. Or, Raymond Domenech est discuté depuis des années. Il est connu pour ses hésitations.
Quand Zidane régnait sur l'équipe de France, la sélection passait par le meilleur joueur français. Aujourd'hui, il n'y a plus de Zidane mais de jeunes footballeurs talentueux et très bien payés (trop ?) qui ne se laissent pas marcher sur la chaussure. Ils attendent des consignes et des stratégies. Pas des discours.
Pirès affirme que Domenech est incompétent. Malouda est le mal aimé. D'autres joueurs que lui ont subi une disgrâce inexpliquée. Quand une équipe ex-championne du monde bat les îles Ferroe par un but d'écart ou quand elle fait match nul avec la Roumanie, c'est qu'un problème structurel se pose.
Demain, la France affronte la Serbie. Une équipe efficace qu'il ne faut pas prendre à la légère. Déjà, dans le passé et contre la Croatie, la France avait souffert. Qu'en sera-t-il à Belgrade dans un stade où le public chauvin (comme tous les publics) encouragera ses favoris avec ferveur ? Quel système de jeu Domenech adoptera-t-il ? Que dira Thierry Henry ? Qu'en penseront les joueurs ? La peur au ventre, ils ne devraient plus avoir d'états d'âme.

7 septembre 2009

Le président n'en sort pas grandi !

Il serait injuste et idiot de s'arrêter longuement sur la taille de notre président de la République. L'important n'est pas qu'il soit grand ou petit, ni beau ni laid, mais bel et bien compétent, ce mot pouvant s'entendre selon toutes les déclinaisons.
Quand cette histoire de taille suscite des stratégies de communication, cela devient un événement public du moins les Belges l'ont-ils considéré ainsi. Lors d'une visite récente de Nicolas Sarkozy dans une usine du nord de la France, ce dernier s'est installé derrière un micro, sur une estrade et devant un parterre de ministres ainsi que de salariés de cette usine.
Mais pas n'importe quels salariés. Des salariés triés sur le volet. Et selon un critère particulier : que ces salarié(e)s ne soient pas plus grands que le président ! En 2009, des conseillers en communication, en image, en représentation vont jusqu'à faire choisir des spectateurs et auditeurs du président en fonction de leur taille ! Si j'ose dire, le président n'en sort pas grandi !
On savait que les plateaux politiques de télévision répondaient à différents impératifs. Des jeunes en veux-tu en voilà, des vieux (très peu) des gens de toutes les couleurs mais pas trop…subtils dosages, subtiles tromperies. Il a fallu que la toile (Internet) supplée le manque d'informations des journaux français pour que la taille du président devienne un sujet de conversation auquel je sacrifie bien volontiers.

Première leçon du vote de Carcassonne…

Des élections municipales partielles avaient lieu ce week-end à Carcassonne après l'annulation du scrutin de mars 2008 par le Conseil d'Etat suite à des irrégularités ayant entaché la sincérité du scrutin. Les résultats de ce premier tour de septembre place la liste PS-PCF-PRG nettement en tête avec 45,9 % des suffrages devant la liste du maire sortant (UMP) seconde avec 39,5 % des voix. Suivent : les Verts avec 5,41 % des suffrages et le MODEM avec 3,43 %.
Les Verts et le MODEM avaient appelés dès le premier tour à battre la fraude, il est donc vraisemblable que le second tour sera favorable à Jean-Claude Perez, député socialiste et tête de liste de l'union de la gauche.
Pourquoi évoquer ce scrutin ? Pour démontrer que chaque élection est une élection singulière et qu'il est absolument impossible de comparer des contextes incomparables. Je comprends bien les Verts. Il est légitime que leurs candidats se prévalent, dès maintenant, de leur score aux élections européennes, pour justifier leur départ en solo aux prochaines régionales. Bien des cadres de ce parti savent cependant que l'effet Duflot ne jouera pas comme l'effet Cohn-Bendit. Il convient pourtant de reconnaître que bien des propositions issues des rangs des Verts ont fait du chemin dans les têtes et dans les actes des dirigeants des régions.
Alors quoi ? Il serait bien que chaque tête de liste soit consciente de l'indispensable unité de second tour pour conserver des régions telles que celle de Haute-Normandie. Atteindre ou dépasser les 10 % des voix permettrait aux Verts de négocier en position de force mais nous n'en sommes pas encore là.

Le scandale Natixis

Qui va en bourse sait qu'il peut advenir des accidents de parcours. Les acheteurs de l'action Eurotunnel ont payé cher pour être vaccinés. Il en va de même avec les bons pères de familles à qui le réseau commercial des banques populaires a vendu des actions Natixis lors de la création de cette banque d'investissement en 2006.
Le bilan, aujourd'hui, est plus que négatif. L'action est passée (au plus haut) de 27 euros à 1,30 euro (au plus bas). J'entendais ce matin sur France Info qu'un artisan convaincu par le discours rassurant de son banquier en avait acheté pour près de 16 000 euros…qui valent cinq fois moins aujourd'hui. En effet, les gestionnaires de Natixis ont pris des risques inconsidérés en achetant des produits dits toxiques qui devaient avoir des rendements mirifiques alors qu'il s'agissait de produits financiers complexes liés au marché des subprimes américains qui ont connu les déboires que l'on sait et sont à l'origine de la plus grave crise économique et financière depuis 1929 sans oublier évidemment, les conséquences sociales de cette crise.
L'association de consommateurs du journal Que Choisir a décidé d'aider les petits porteurs qui ont porté plainte en justice pour abus de confiance. Elle regrette que les « classe action » à l'américaine soient impossibles en France ce qui faciliterait la procédure judiciaire, la rendrait plus efficace et plus économique. Qu'importe, les petits porteurs font face à un gros de la finance (35 milliards d'euros de pertes) et le conseil d'administration du groupe Caisse d'épargne-banque populaire a décidé de « laver » Natixis de cette dette colossale.
Revenons à ce qui fait l'intérêt de cette information. Il ne faut pas se laisser abuser par le discours rassurant des banquiers qui ont toujours des produits exceptionnels à vous vendre. Aller en bourse nécessite de l'argent, de la prudence et de la circonspection. Longtemps, les gouvernements ont tenté de convaincre les Français d'acheter de l'EDF, de la société générale…ou d'aider les entreprises à investir. Le scandale Natixis se résume en une phrase prononcée par l'un des avocats de la banque : « l'action n'était pas à risque, elle s'est dévalorisée. » Et pour le petit porteur, quelle est la différence ?