25 septembre 2009

Législative partielle : Martine Aubry appelle à voter pour la candidate des Verts

Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste a appelé à voter pour la candidate des Verts, Anny Poursinoff, au second tour dimanche de l'élection législative partielle dans la 10e circonscription des Yvelines.
"Je veux renouveler l'appel du Parti socialiste à voter massivement en faveur de Anny Poursinoff", déclare Mme Aubry dans un communiqué."Le Parti socialiste appelle depuis plusieurs semaines les formations de gauche à se rassembler afin d'incarner ensemble l'espoir qu'attendent une majorité de nos concitoyens aujourd'hui",
Selon elle, "voter dimanche pour Anny Poursinoff, c'est faire vivre cet espoir, c'est renforcer les moyens pour la gauche de faire barrage à la droite au Parlement, c'est apporter une nouvelle pierre à la préparation de l'alternance en 2012".
" La politique de destruction du modèle social français, de remise en cause de nos institutions comme la justice ou de nos grands services publics comme La Poste, de précarisation des classes moyennes et populaires, les injustices, l'inaction face à la crise, tout cela doit cesser. » Outre le PS, le PCF et le MoDem ont appelé à voter pour Mme Poursinoff au second tour.
(avec AFP)

24 septembre 2009

Affaire Clearstream : Il y a les coupables…et les futurs coupables

Tremblez bonnes gens, notre président (ancien avocat) fait tout, sait tout, veut tout. Il vient d'oser annoncer devant des millions de Français que, dans l'affaire Clearstream, deux juges indépendants avaient décidé de traduire « les coupables » devant un tribunal !! Et ce, alors même que l'audience de l'après-midi de mercredi se tenait devant le tribunal correctionnel de Paris.
Les avocats de Dominique de Villepin ont aussitôt réagi : Comment ? Le Président de la République, président du conseil supérieur de la magistrature, garant de l'indépendance des juges, affirme tout de go que les personnes présumées innocentes, sont coupables. Alors à quoi bon les juger ? Ce sera bientôt le retour des lettres de cachet…à la Bastille les Villepin et consorts ! Ils ont décidé de porter plainte pour atteinte à la présomption d'innocence…même si le président bénéficie d'une immunité jusqu'à la fin de son mandat.
Les avocats du Président parlent d'un lapsus. Ils minimisent à outrance les propos de leur client. Mais ils sont bien embarrassés car la saillie de Nicolas Sarkozy transforme la salle d'audience en tribunal de la vengeance, sans distance, sans retenue, sans discernement. Il s'agirait donc bien d'un procès politique et pas du tout d'une affaire de dénonciation calomnieuse ou de recel…Le juge Thiel assurait l'autre jour que l'affaire Cleartream a mobilisé deux juges d'instruction à temps complet pendant deux ans. Il a comparé cette obsession judiciaire à l'inaction qui avait prévalu dans les années quatre-vingt, quatre vingt-dix, lors de l'affaire du tueur de l'est parisien. Une jeune femme violée, battue, avait réussi à échapper des griffes du tueur et était allée porté plainte…la suite ne fut glorieuse ni pour la police, ni pour la justice.
Deux poids deux mesures. Quand on pense que la Justice française a payé les analyses ADN des traces découvertes sur la mobylette volée d'un des fils Sarkozy ! Quand on pense qu'on ne sait pas où en est le dossier des acquisitions immobilières de M. Sarkozy à Neuilly ? le Canard enchaîné devrait nous rappeler les circonstances de l'ouverture de l'enquête et nous apprendre ce qu'il en est advenu.

23 septembre 2009

Pas de passeur à Calais… mais des Afghans dans le besoin

En annonçant une semaine avant l'intervention dans la « Jungle » (1) de Calais des centaines de policiers mobilisés pour l'occasion, il était évident que les passeurs — si passeurs il y avait — n'allaient pas attendre les forces de l'ordre l'arme au pied. C'est si vrai que sur les 276 personnes interpellées ces jours derniers, la moitié était des mineurs et les autres 50 % des Afghans ou Irakiens impossibles à expulser compte tenu de la situation politique de leurs pays.
Alors pourquoi cette descente maintenant ? Éric Besson, sommité récente de l'UMP, devait donner des gages aux extrémistes de son parti. Après le couplet sur les analyses ADN impossibles à réaliser sur un plan éthique et l'annonce de son refus de signer les décrets d'application de la loi, nombre de députés de la majorité s'en étaient pris à Éric Besson et par ricochet à Nicolas Sarkozy. Le président a même dû se fendre d'un communiqué assurant que les analyses ADN ne servaient à rien alors qu'il les avait encouragés un an avant, comprenne qui pourra !
Revenons à la jungle et à ses « bêtes sauvages ». Forcément sauvages sinon ce ne serait pas la jungle. Les mineurs ont été transférés dans des centres spécialisés tandis que les majeurs étaient accueillis dans des centres de rétention en attendant l'examen de chaque cas individuel.
Pour assurer le sort de 276 personnes, l'Etat a engagé des moyens considérables : financiers, médiatiques, policiers, politiques…et pour aboutir à des images frappantes destinées à servir d'exemple. Mais l'objectif Éric Besson qui était, disait-il, de supprimer des filières de passeurs a fait chou blanc. Aucun passeur n'a été arrêté, aucune filière n'a été démantelée. Ceux qui sont restés à attendre la police étaient tous des pauvres hères. Ils avaient besoin d'humanité, de nourriture et de soins médicaux. Quel coup d'éclat ! (photo this is london)

22 septembre 2009

La SPA dans le collimateur de la Cour des comptes

La gestion de la Société protectrice des animaux a fait hurler Philippe Séguin, président de la Cour des comptes. Avec 79 millions d'euros de trésorerie et 69 millions de placements financiers, la SPA a réussi l'exploit d'investir 5 millions d'euros seulement en 2009 dans ses centres d'accueil pourtant fort dépourvus.
La Cour des comptes a également constaté que 47 % de ses revenus servaient à « la collecte des fonds » sans insister outre-mesure sur le fait que des propriétés de la SPA (par dons ou par legs) étaient toujours revendues au même opérateur à des prix défiant toute concurrence.
Les ministères concernés ont aussitôt transmis le dossier au parquet. Une enquête préliminaire va être ouverte et on saura bientôt où l'argent est allé. Une ancienne présidente non réélue voulait mettre de l'ordre, c'est la raison pour laquelle elle a été écartée de toute responsabilité.
Philippe Séguin rappelle que déjà, à deux reprises, il avait alerté les autorités de tutelle pour s'étonner de la gestion « originale » des responsables de cette société déclarée d'utilité publique. Après qu'il avait mis en cause la gestion de l'ARCC (association de recherche contre le cancer) cette dernière avait changé d'animateurs et de responsables. La SPA a omis de s'exécuter. Elle va sûrement le payer cher et les animaux avec.

La délation anonyme rappelle de bien mauvais souvenirs

Il s'est trouvé un important responsable de la police de l'Essonne (en France !) pour ouvrir une boite mail destinée à accueillir les messages anonymes de « bons » citoyens prêts à dénoncer les faits et les hommes qui ne leur reviennent pas. Je dois le dire franchement, j'ai honte. Honte pour cette police française, républicaine, au service du public qui a parmi les siens des gens susceptibles de rappeler les heures noires des rafles et des délations de la sombre période de l'occupation.
Je déteste les dénonciations, les délations, et autres calomnies placées sous le signe de l'anonymat. Autant le dire je n'aime pas qu'on écrive sans revendiquer clairement sa prose et ses critiques ou ses louanges. La responsabilité d'un homme se mesure à son degré de reconnaissance des actes, des écrits qu'il commet. Etre homme, c'est être responsable. C'est afficher au grand jour ses engagements publics mais c'est aussi respecter la sphère de la vie privée, de l'intimité…voilà pourquoi je ne cautionnerai jamais les outils justifiés au nom du « celui qui n'a rien à se reprocher ne craint pas les caméras de surveillance. » Même si je n'ai rien à me reprocher, je ne veux pas être filmé, ni fiché, ni surveillé par des caméras et les yeux qui sont derrière l'objectif. Ma liberté est à ce prix.
Une société qui surveille est une société malade. La STASI de l'Allemagne de l'est surveillait, fichait, filmait…chacun avait peur de l'autre. Est-ce ce que nous souhaitons pour notre société ?
J'espère que la boite mail des policiers de l'Essonne va demeurer vide. La police n'a nul besoin de faire appel à ces concitoyens guidés par des sentiments inavouables. Que va dire Brice Hortefeux ?

21 septembre 2009

Les Verts dans Yvelines, le PS à Briançon…

Les résultats des deux élections partielles de ce week-end font apparaître deux réalités. Primo, les Verts d'île-de-France tiennent le choc. Avec plus de 20 % des suffrages ce dimanche passé, leur candidate affrontera le candidat UMP lors du second tour de l'élection législative de la 12e circonscription des Yvelines après la démission de Christine Boutin. Elle sera soutenue par le PS et le MODEM, le PCF aussi sans doute, qui totalisent près de 25 % des voix. L'analyse des Verts franciliens se vérifie, ils peuvent damer le pion au PS dont la représentante est apparue moins crédible, moins porteuse d'avenir que sa concurrente écologiste.
Secundo, à Briançon (Haute-Alpes) le socialisme municipal a gagné, incarné par un conseiller général très bien implanté et dans l'opposition depuis 18 ans. Les problèmes de la droite et les irrégularités commises par le maire sortant UMP ont servi la liste d'union de la Gauche qui gagne avec plus de 52 % des voix.
Il est certes difficile d'extrapoler à partir de ces résultats. Il semble quand même évident que la perte de vitesse de l'UMP se vérifie et que la Gauche ne pâtit pas de la cacophonie ambiante.

Sauvons la Poste qui doit rester un grand service public

La Poste va-t-elle devenir une société à la France Télecom ? En ouvrant (éventuellement) le capital au privé, ce grand service public va-t-il se conformer au management qui fait tant de ravages humains, qu'ils soient physiques ou psychologiques ? L'ouverture à la concurrence en 2011 n'oblige absolument pas de changer le statut de La Poste. L'Etat peut conserver 100 % du capital !
Ce blog défend avec âpreté et obstination les services publics. Mon expérience dans une collectivité locale et dans une société privée m'a permis de comparer les diverses manières de concevoir le travail. Au sein des services municipaux de Louviers, j'étais animé par des convictions et la volonté de servir. Au sein d'une équipe d'un hebdomadaire bien connu, j'ai eu le même comportement pendant des années grâce à l'état d'esprit des propriétaires du journal. Ensuite, ce que je craignais est survenu. Le rachat du journal par un papivore a abouti à une gestion du personnel considéré comme variable d'ajustement avec tous les dégâts humains conséquents : changements de postes et de villes, licenciements, reclassements…sans aucune considération pour les compétences, le savoir-faire, l'expérience.
La recherche du profit à tout crin ne peut pas être l'objectif. Qu'il faille produire plus et mieux, certainement. Qu'il faille s'adapter aux nouvelles technologies, bien sûr. Mais rien ne justifierait le changement de statut de la Poste dont on perçoit bien l'objectif principal : diminuer les coûts et les charges (1) supprimer des postes et des bureaux. France Télécom est passé de 170 000 agents à 100 000. Attend-on un changement identique à la Poste ?
Le 3 octobre prochain, nous serons nombreux devant les bureaux de Poste et les agences postales. Un mouvement large d'opposition au changement de statut (2) permettra aux usagers de comprendre les enjeux et de faire connaître leur opposition. Les Français aiment leur Poste et seront nombreux à exiger qu'elle demeure un grand service public.
(1) Je souligne que le mot charges et totalement inadapté. Il s'agit de cotisations sociales pour la retraite, le chômage, la santé…
(2) Ce mouvement associe partis de Gauche, syndicats, associations d'usagers, élus locaux…

20 septembre 2009

La fusion des départements et des régions ne permettrait pas de réaliser d'économies

Le principal argument des propositions Balladur, sur demande de Nicolas Sarkozy, en matière de réforme des collectivités territoriales tient en un mot : économies. On entend souvent l'argument suivant : « en divisant par deux le nombre de conseillers généraux et conseillers régionaux pour en faire des conseillers territoriaux, on diminue par deux les dépenses. » L'Assemblée des départements de France (Droite et Gauche confondues) a fait réaliser une étude par un cabinet indépendant (KPMG). Il en ressort que la fusion des collectivités territoriales citées plus haut n'entraînerait aucune économie.
Les auteurs de l'étude se fondent sur trois arguments forts : la fusion n'aurait que peu d'effets sur les financements croisés, elle entraînerait des effets dits d'alignement, la création du conseiller territorial coûterait 25 millions d'euros. Dans « La Gazette des Communes », Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France, indique que les 6 000 conseillers généraux et régionaux représentent un coût de 200 millions d'euros annuels à comparer aux 110 millions d'euros du budget de l'Elysée.
La conclusion est simplissime : la réforme des collectivités territoriales, justifiée par des arguments financiers, devra, en réalité, atteindre un objectif politique : limiter les pouvoirs de l'opposition et aussi viser une recentralisation des décisions, les préfets de région étant dotés de pouvoirs supplémentaires.
Méfions-nous des idées simplistes voire des idées toutes faites. Nicolas Sarkozy est bien trop rusé pour dévoiler son véritable plan au grand jour. Il usera, une fois de plus, d'arguments démagogiques pour vendre sa loi et les Français, sensibles à l'état de crise, croiront en des économies totalement mensongères.
Voilà un front que la Gauche doit ouvrir sans tarder : la réforme des collectivités territoriales, nécessaire, ne passe pas forcément par la disparition pure et simple des élus actuels surtout s'ils sont majoritairement de Gauche. (1)
(1) Un peu d'humour ne fait pas de mal, non ?
Légende photo : Jean-Louis Destans (président du conseil général de l'Eure) et Alain Le Vern, président du conseil régional de Haute-Normandie. (photo JCH)