17 octobre 2009

Distribution sur le marché de Val-de-Reuil

J'ai distribué, hier après-midi sur le marché de Val-de-Reuil, avec des camarades du PCF et du NPA (1) notre tract sur le retour de l'eau dans le giron public. Les chalands sont sensibles à leur pouvoir d'achat et au prix du mètre-cube d'eau. Au cours des discussions engagées avec les Rolivalois, nombre d'entre eux ont bien compris que les grands groupes privés chargés par les collectivités de gérer les équipements du service de l'eau et de l'assainissement, se font beaucoup d'argent sur le dos des usagers.
C'est évident. Toutes les études indépendantes, notamment celles conduites par les associations de consommateurs (voir Que Choisir de septembre) démontrent que les factures d'eau sont excessives eu égard aux charges réelles générées par le fonctionnement des installations. Des communes et collectivités importantes ont décidé de reprendre en régie publique ces services vitaux. Les exemples ne manquent pas : Grenoble, plus près de nous l'agglomération de Rouen…il y a bien une raison.
Un homme avec qui je discutais m'a déclaré : « vous espérez quoi ? Vous savez bien que le financement des partis politiques passe par ces délégations de services publics ! » Je sais surtout que les lois sur le financement des partis ne permettent plus ces subventions des entreprises et des personnes morales. Mais nul n'est dupe. Il existe certainement, ici ou là, des circuits parallèles que nous ignorons.
En attendant, il y a une absolue nécessité à étudier le dossier de très près.
(1) L'association comprend, d'ores et déjà, des membres du PS, du NPA, du PCF, du Parti de Gauche, des sans partis…

16 octobre 2009

Les Balkany soutiennent la candidature de Jean Sazrkozy à la présidence de l'EPAD

légende photo : les Balkany (Rue89)
Le couple Balkany, si apprécié à Levallois-Perret et dont les frasques judiciaires sont dans toutes les mémoires, se présente comme les parrains de Jean Sarkozy au sens religieux du terme. Ce brave petit, il est encore plus précoce que son père et si intelligent, si malin, il apprend tellement vite. Que de talents affirme de son côté le traître Eric Besson, chez ce jeune appelé aux plus hautes destinées ! Avec Julien Dray, Jean Sarkozy s'est trouvé une équipe d'avocats crédible. Balkany, Besson, Dray, n'en jetez plus ! Même Rama Yade fait machine arrière. Elle accuse aujourd'hui l'AFP d'avoir abusé de ses propos, de les avoir interprétés quand elle a assuré que les affaires en cours suscitaient de l'émotion dans la population. Il est vrai que Papa Sarkozy a dû lui passer un sacré savon et lui dire : Rama, tu vas être virée du gouvernement ! La candidate aux régionales en Ile-de-France ne peut pas pousser l'impertinence au point de perdre son job…et a donc compris qu'il valait mieux rentrer dans le rang.
Plus de 60 % des Français (et une majorité à droite) considère que la nomination de Jean Sarkozy (l'élection si on préfère mais elle est tellement téléphonée) à la tête de l'établissement public d'aménagement de la Défense est uniquement due au piston et à son statut de fils à papa. Il n'y a que les fanatiques des Sarkozy et les ultras à droite pour croire à la version « talents » du prince Jean. En réalité, tout le monde sait que papa Sarko veut continuer à avoir la main sur l'avenir foncier de l'EPAD et le trésor que représentent tous les sièges d'entreprises. Tout le monde sait que la carrière politique de Jean Sarkozy, dirigée par un publicitaire et spécialiste en communication, devait débuter dès maintenant pour espérer virer Devedjian de la présidence du conseil général. Isabelle Balkany l'a dit tout net sur France 5 ce soir : Jean Sarkozy est notre préféré. Il a toutes nos faveurs. Des parrains, je vous dis.

Une journée au château avec Mieux Vivre à Acquigny dimanche 18 octobre

L'association Mieux Vivre à Acquigny vous propose une journée au château de cette belle cité. L'accès sera libre de 10 à 18 heures, dimanche prochain 18 octobre. Dans le parc vous pourrez admirer deux véhicules anciens, jouez à des jeux anciens prêtés par la Ludothèque de Louviers et comme chaque année, les peintres pourront s'adonner à leur art en plein air.
Dans l'Orangerie, une exposition « porteurs improbables » permettra d'admirer 50 œuvres du photographe Pierre Le Gall auteur de plusieurs livres.

La Ligne à Grande Vitesse entre Paris et Le Havre confirmée

Dominique Bussereau, secrétaire d'état aux transports était présent à Mantes-La-Jolie, hier, pour confirmer la réalisation de la Ligne à Grande Vitesse entre Paris et Le Havre, via Mantes et Rouen. Le Havre serait à 1 h 15 de Paris et Rouen à 45 minutes. Il a installé le comité de pilotage de la future LGV présidé par Jean-Pierre Duport, préfet et conseiller d'Etat chargé de la préparation du débat public. Il est évident que le rythme des travaux sera lié à leur coût et au mode de financement. Le secrétaire d'Etat a déclaré étudier des embranchements vers Caen et vers le tunnel sous la Manche.

15 octobre 2009

Pour le retour du service de l'eau en régie publique : réunion le 22 octobre à 18 heures

La facture d'eau coûte de plus en plus cher. A Louviers, Val-de-Reuil, Incarville, Pinterville… le prix du mètre-cube est très élevé. Le service de l'eau est un bien vital et ne doit pas être géré par le privé. Seul le service public offre la garantie d'une bonne gestion. Il ne s'agit pas pour lui de réaliser des profits (1) mais d'équilibrer ses comptes qu'il s'agisse des investissements évidemment nécessaires ou du fonctionnement. Il faut mettre un coup d'arrêt à ces augmentations permanentes. Ernest Martin, maire de Louviers de 1965 à 1969 avait une formule que j'ai retenue : « qui tient l'eau tient le pays. » C'est toujours vrai.
Venez en discuter le jeudi 22 octobre à 18 heures, dans la salle du conseil municipal de Louviers dite salle Pierre Mendès France. L'association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement tiendra une assemblée générale destinée à assurer son redémarrage et à élire un nouveau bureau.
Les grands groupes privés (CGE, Lyonnaise des eaux, Saure, etc.) réalisent des profits énormes sur nos factures d'eau. Bon nombre de collectivités reviennent d'ailleurs à la gestion publique pour le plus grand bien des consommateurs. Qu'il s'agisse de l'efficacité des interventions ou du montant de leur facture.
Rejoignez l'association, faites entendre votre voix. Participez à l'assemblée générale le 22 octobre. Il suffit que vous soyez habitant d'une des 29 communes de l'agglomération Seine-Eure. Après avoir remis en ordre l'aspect administratif de l'association, nous entamerons un travail pour le retour en régie publique du service de l'eau et de l'assainissement.
(1) Là où le service de l'eau est revenu en régie publique le prix du mètre-cube a baissé de 20 à 30 %

« Gémissons, gémissons, espérons »…Michel Doucet s'en est allé

Témoignages émouvants de la part de ses enfants, Corinne et François. Histoire intellectuelle, économique, financière, démocratique de la ville nouvelle du Vaudreuil par Bernard Amsalem. Poésie, métaphores, amitié indéfectible par Thomas, un ami d'enfance de Michel Doucet. Et la présence nombreuse de ses amis, de ses camarades et de ses frères francs-maçons. On ne le savait pas (même si nous étions quelques uns dans la confidence) mais Michel était un frère maçon depuis plus de quarante ans. Que d'amis il a initié aux règles strictes de la confrèrie !
Sa deuxième passion, a assuré Jacques Marouby, que nous avons bien connu à Louviers puisqu'il fut adjoint au maire mendésiste, ce fut la politique. Tous les orateurs ont su unir dans la même pensée et dans le même mouvement vers l'avenir Michel et Jeanne aussi indissociables qu'ils pouvaient être contradictoires. Jeanne volontaire, décidée, Michel, plus distant tout en étant tout aussi déterminé. Voir disparaître en deux ans le couple Doucet est un drame personnel, évidemment et d'abord, pour leurs enfants et leur petit-fils, pour leur famille mais aussi pour tous ceux pour qui ils comptaient.
Au sein de la section socialiste de Louviers, de l'opposition au conseil municipal, de la section de Ligue des droits de l'homme, Michel va terriblement nous manquer. Pourtant, il le savait bien, la pratique politique et la défense de valeurs impliquent la continuité. Donc, la défense des oubliés, des humiliés, des sans grades et sans papiers continue, régénérée par de nouvelles générations à qui Michel servira d'exemple. François, son fils, a eu raison de préciser qu'après le décès de Jeanne, Michel avait mal enduré sa solitude, qu'il était désemparé. Au fil des mois, après avoir mal vécu sa suppression de ses activités d'adjoint aux finances, il était devenu conscient que celles de la ville de Louviers n'étaient plus tenues. Il en avait tiré profit pour exprimer sa nouvelle liberté en critiquant la gestion actuelle. Il était surtout soulagé de ne plus être contraint à une solidarité de gestion qu'il aurait de toutes façons jugée insupportable si elle avait trop duré. Je peux témoigner qu'il avait retrouvé la forme, sa verve, son punch. Sa présence (ma photo) au bureau de votation contre la privatisation de la Poste fut l'une de ses dernières apparitions publiques avec son intervention au conseil municipal. La photo parle d'elle-même. L'homme est bien là, dans toute sa persuasion républicaine et la farouche défense des services publics. Gémissons et espérons.

14 octobre 2009

Les préfets ne sont plus d'accord pour se laisser marcher dessus

L'événement est passé inaperçu mais il est extrêmement important et symbolique de l'attitude du pouvoir en France et de la réaction de ceux qui la subissent. Les préfets en ont assez de se faire marcher dessus pour une manif ratée, un gros mot mal perçu, un conflit trop voyant. Aujourd'hui, les préfets servent de variable d'ajustement à la vindicte populaire, aux conséquences des plans sociaux et comme ils appartiennent à un grand corps, qu'ils sont au service d'un gouvernement qui les nomme et les renvoie à sa guise, ils valsent au rythme des colères et des crises de nerf présidentielles.
Pour montrer qu'ils existent et qu'ils sont avant tout des grands commis de l'Etat avant d'être au service d'une personne, une soixantaine de préfets se sont retrouvés à Paris, récemment, pour créer un groupe de paroles et surtout faire savoir au gouvernement qu'une résistance s'organise au sein de la préfectorale.
Les préfets sont les représentants des ministres dans les régions et les départements. Ils sont évidemment chargés de faire appliquer les circulaires et autres décrets ministériels mais ils sont également aux prises avec les élus locaux, les administrations, les forces de l'ordre placés sous leur contrôle, et in fine avec les populations qui voient en eux le visage de la République. Ce n'est pas hasard que le général de Gaulle, d'abord, et François Mitterrand, ensuite, avaient nommé les préfets « commissaires de la République. »

13 octobre 2009

« Ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né »

« Ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né » Devinez qui a prononcé cette phrase lourde de sens mais aussi pleine d'hypocrisie ? Alors que la polémique enfle autour de la candidature de Jean Sarkozy, pressenti pour devenir président de l'Etablissement public de la défense (2500 sièges sociaux), le président de la République prononce un discours sur le mérite, les diplômes, l'égalité des chances. Ce président-là est un immense provocateur ! Etonnons-nous s'il suscite l'aversion que tant de Français éprouvent à son égard ? « Il fait cocu les Français et en plus il leur demande de pays la chambre » comme disait Odile Proust, ancien maire de Louviers qui affectionnait les blagues pulpeuses.
A l'occasion de son discours sur les lycées, Nicolas Sarkozy a trouvé le moyen de saluer l'enseignement républicain et d'insister sur la valeur travail, surtout celui de ceux qui « travaillent dur ». Justement, son fils a-t-il travaillé dur pour hériter d'un canton de Neuilly super à droite ? Julien Dray nous prend pour des imbéciles quand il défend Jean Sarkozy qui a la légitimité de l'élection « et quand même un certain talent ». On admire le quand même. Personnellement, je préfèrerais être défendu par un autre avocat.
La pétition de Christophe Grubert recueille des milliers de signatures. Elle a un objectif : faire comprendre à Nicolas Sarkozy que la promotion de son fiston a un poste décisif dans l'organisation du Grand Paris nécessite sinon des diplômes, du moins une expérience d'un certain niveau de responsabilité. Ce n'est pas à la présidence du groupe UMP du département des Hauts-de-Seine que fi-fi a acquis cette expérience !

Grève des travailleurs sans papiers : le mouvement s’élargit, la LDH s’engage

« Depuis dix-huit mois, les femmes et les hommes invisibles ont pris la parole. Depuis ce 15 avril 2008 qui a vu leur irruption sur le devant de la scène, des milliers de travailleurs sans papiers revendiquent leurs droits. Alors qu’ils ne prennent le travail de personne, alors qu’ils occupent les emplois dont personne ne veut, dans des conditions de dureté et d’exploitation d’un autre temps, le gouvernement persiste dans une attitude de blocage absurde.
Car tout le monde le sait : ils travaillent ici, ils vivent ici, ils resteront ici, en payant cotisations sociales et impôts sans bénéficier aujourd’hui des droits que devrait leurs donner leur qualité de salariés.

Le 12 octobre, plus de mille salarié(e)s sans papiers du nettoyage, de la sécurité, de la restauration, de la construction, de l’intérim se sont mis en grève collectivement ou individuellement dans leur entreprise ou leur secteur d’activité, pour leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Devant les blocages persistants, l’arbitraire préfectoral et les discriminations dans le traitement de leurs dossiers, cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, Union syndicale solidaires, FSU, Unsa) et six associations (Ligue des droits de l’Homme, Cimade, Réseau Education sans frontières, Femmes Egalité, Autremonde, Droits devant) ont demandé dans une lettre publique adressée le 1er octobre au Premier ministre, M. François Fillon, qu’une circulaire définisse des critères améliorés, simplifiés et uniformes pour garantir l’égalité de traitement quel que soit le lieu de travail et à l’intérieur d’un même lieu de travail, avec une procédure sécurisée et standardisée quel que soit le département.

La Ligue des droits de l'homme s’engage aux côtés de tous les salariés sans papiers qui se sont mis en grève aujourd’hui et de ceux qui rejoindront le mouvement. Elle appelle tous les citoyen(ne)s à venir les soutenir sur leurs lieux de grève et à manifester toute leur solidarité avec une action déterminante pour l’universalité des droits.

12 octobre 2009

L'hommage de Marc-Antoine Jamet à Michel Doucet

Michel Doucet, à gauche sur la photo avec Laurent Fabius et Marc-Antoine Jamet à la fédération de l'Eure du PS (photo JCH)
Je publie l'hommage de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, à Michel Doucet :
« Michel Doucet s’en est allé. Il n’y a rien à dire. Rien à ajouter. Aucune vérité définitive qui viendrait atténuer, encore moins effacer, le chagrin que provoque son absence. Il était cartésien. Il était humaniste. Il était ironique également. Un hommage lui aurait fait lever les épaules. Il nous aurait demandé pour qui nous le prenions, pour qui nous nous prenions. Il n’était pas du genre à attendre les décorations ou les compliments.

Pourquoi d’ailleurs le féliciter, le remercier de ce qu’il faisait si naturellement ? Ses convictions étaient sa boussole et elles lui suffisaient. Du café du matin à la dernière conversation du soir, Michel Doucet faisait de la politique. Il en faisait spontanément comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, mais, à la différence de celui-ci, assez peu bourgeois, assurément gentilhomme, il n’avait pas eu besoin d’un maître de philosophie pour le découvrir. C’était en lui. C’était un jeu, c’était une passion, c’était un don. Il croyait à la force des propositions, à l’utilité des débats, à la nécessité des programmes. Il suivait tout cela quotidiennement. Il s’en amusait. Il s‘en agaçait. Il ne s’en lassait jamais. Evoquer une réunion de section ne consistait pas pour lui à soupirer ou à gémir en espérant que les échanges seraient brefs, la conclusion rapide, les orateurs absents et l’heure de la séparation pas trop avancée dans la nuit. Non, c’était un plaisir, une opportunité, une chance. Distribuer des tracts sur le marché, ne se résumait par à la certitude de prendre la pluie, de rentrer transi, de perdre son temps. Allons donc ! C’était au contraire une excellente occasion de prendre l’air, de causer, de diffuser slogans et idées.

Depuis le club des jacobins, depuis la Convention des Institutions Républicaines, cette avant-garde éclairée sans laquelle il n’y aurait eu, pour Mitterrand, ni Epinay, ni 10 mai, mais dont, modestie oblige, il omettait de dire qu’il avait été un premier flambeau, il vivait au rythme des conseils nationaux, des congrès, de la rue de Solférino. Sitôt son journal paru, il le dévorait pour décrypter les positions de tel ou tel, saisir une tendance nouvelle, l’alchimie d’un courant. Honnêtement il s’en délectait. Le doigt levé à la hauteur de son visage pour mieux scander paroles ou jugements, la barbe digne d’un Hernu ou d’un Mexandeau, sa silhouette, entrant dans le « café des conspirateurs », place Thorel, était reconnaissable entre toutes. Son personnage n’incitait pas à la demi-mesure ou à la neutralité. Il affichait son originalité citoyenne, sa religion laïque jusque dans son vêtement. L’été, ses costumes blancs fleuraient bon l’internationalisme et ne se seraient pas embarrassés d’un détour par la Havane. Un nouveau né, un huron ou une bonne sœur, en trois secondes, aurait décelé en lui le progressiste, le partageux, le libre penseur, Militant exemplaire, la mine sombre, attristé par les errances de ses camarades, les défaites de ses héros, à la moindre bonne nouvelle, pour une partielle gagnée, un discours bien troussé, il s’enthousiasmait, comme aux premiers jours, des avancées de son parti. En Histoire du Socialisme, il en aurait remontré à Blum et à Jaurès. Il aimait la justice comme Hugo. Il était pour le progrès comme Mendès. Il n’était pas stéréotypé. Il n’était pas blasé. Il était franc et drôle.

Parce qu’il savait où il allait, il était, à Louviers et autour de Louviers, un repère pour ceux qui partageaient ses valeurs, mais qui n’avaient pas sa réflexion, son discernement, sa faculté d’analyse. D’une certaine façon, j’en étais et, sur ce chemin, j’avais infiniment plus besoin de lui qu’il n’avait besoin de moi. Ce n’était pas simplement une question d’age, d’expérience ou de tempérament. Il était ainsi viscéralement, profondément et sincèrement. C’était sa personnalité. Il avait pour comprendre le monde et ses événements une grille d’analyse et celle-ci s’appuyait sur une idéologie. Le mot même paraît aujourd’hui désuet et, pourtant, c’est grâce à lui qu’il pouvait penser l’avenir, la diversité, l’inattendu. Je ne dis pas que, de temps à autre, sa stupéfiante fidélité à se idéaux, la constance de sa démarche, son refus de s’écarter de tel ou tel dogme auquel il s’était donné quand il avait vingt ans, ne nous agaçaient pas un peu. Nous l’aurions souhaité plus manœuvrier, un peu moins entier. Nous ne le suivions pas toujours. Il y avait des passages qui nous paraissaient un peu moins obligés qu’il ne nous le disait. Dans les conseils fédéraux, au fil des campagnes électorales, son goût des figures imposées, discussion avec les partenaires, retour à la base, respect absolu des consignes du National, aussi absurdes qu’elles puissent nous paraître, heurtait notre envie de figures libres. Reconnaissons-le. Il avait parfois tort et souvent raison. Sans travailler les premières, la chute aux secondes est quasi assurée. Mais il y avait dans notre contestation une bonne part d’admiration. En Michel, il y avait du Romain. Il ne supportait pas le message triomphant qui passe. Il savait prendre de la hauteur et ne pas subir le poids des influences. Récemment encore, il avait rappelé, au sein du Conseil municipal, dont il s’honorait d’être membre, que régler les dépenses ordinaires d’un budget en faillite par une recette exceptionnelle relevait davantage du bonneteau que de la bonne gestion, que creuser la dette et les impôts revenaient à hypothéquer l’avenir sur le dos des enfants de ceux pour lesquels on prétendait faire des investissements. Face aux manœuvres, aux tentatives d’intimidation, il avait l’autorité morale et la connaissance réelle qui permettent de dire le vrai, le juste et le bon, d’oser remarquer que « le roi est nu » ou que la cause est mauvaise. Sur ce point, comme sur tant d’autres, il va nous manquer et ne sera pas remplacé. Il va falloir faire sans lui et ce sera très difficile. Sans doute, à défaut de nous reposer sur sa voix, ses calculs brillants, ses interventions pleines d’humour, pourrions nous, de nouveau, nous inspirer de la méthode Doucet, des clivages qu’elle impliquait, des positions de principes qu’elle supposait. Nous ne nous en trouverions pas plus mal.

Il agissait donc comme bon lui semblait. Ethymologiquement. Dans le sens, dans la direction que lui indiquaient l’intérêt général, le bien public qui était pour lui la figure moderne de la bonté. Les épandages clandestins de Véolia sur le territoire de la Case l’avaient mobilisé comme jadis la lutte contre torture en Algérie ou naguère la résistance au Front National. Voir réunie aujourd’hui aux côtés de sa famille et de ses proches, la cohorte de ceux qui ne l’aimaient pas et de ceux qu’il n’aimait pas, n’aurait pas été un grand scandale. Il en aurait souri, probablement plaisanté. Il en avait trop vu, trop subi aussi, y compris dans son propre camp, pour ne pas prendre avec détachement, avec distance, les revirements, les ralliements, les reniements y compris ceux, peu élégants, d’après la dernière heure. Pour acquérir cette sérénité, il avait, me semble-t-il, quelques atouts : une prodigieuse indifférence à l’argent, aux vaines gloires, un penchant pour la vertu et un dédain pour l’intrigue.

La mort est passée, injuste comme à l’habitude, inattendue, brutale, grossière. Plus injuste, peut-être, parce qu’elle a frappée, encore jeune, un homme qui avait travaillé toute sa vie, combattu toute sa vie, voulu changer les choses toute sa vie. Je voyais Michel s’organiser différemment, s’investir autrement, trouver un rythme, prendre son temps et ses marques pour ce que l’on appelle la retraite. Il l’avait amplement méritée, lui qui avait rassemblé quarante années durant, au rythme des trains et des banquets républicains, trois journées en une, jonglant d’une réunion à un meeting, entre la famille, la banque et le parti socialiste. Pour cet autre rythme, il s’était donné d’autres objectifs. L’art d’être grand-père voisinait avec le désir de reconquête politique pour la Gauche. Il s’était repris pour faire face à une solitude dont nous avions eu tant peur qu’elle le laisse désemparé, perdu, anéanti. Ce temps retrouvé lui était dû. On le lui a volé. La mort est passé, plus terrible qu’à l’ordinaire, pour deux enfants, auxquels je pense, dont il était le père aimant plus que fier de la voie autonome qu’il s’était tracé, deux enfants qui avaient déjà perdu leur mère, Jeanne, la femme de Michel, notre amie aussi.

J’ai dit qu’un hommage serait empesé, déplacé et je me rends compte que sur une existence dense et complexe, je n’ai dirigé que quelques coups de projecteurs subjectifs, peut-être biaisés par le fait que je ne l’ai connu, personnellement, qu’au cours de dix dernières années qui viennent de s’écouler. Je veux compléter ce témoignage qui est celui de l’amitié. Quand avec Catherine, ma femme, nous allions dîner chez Jeanne et Michel, au milieu des compas, des chats, des roses aux poings, des souvenirs de tauromachie, des photos de tout-petits et des fils à plomb, jamais nous n’évoquions, ou presque, les petits ennuis de la vie politique locale. Les Doucet ouvraient leur porte pour que leurs invités se sentent bien, passent un moment agréable, repartent revigorés ou rapprochés. Leur tolérance, leur complicité, leur patience, leur manière de s’aimer étaient un exemple. Leur maison était un havre chaleureux, paisible, bienveillant. Nous parlions donc école (Catherine me disait hier qu’elle ne pouvait jamais remplir un formulaire de la FCPE sans penser à eux), enfants, vacances. Au pire, nous nous racontions pour la centième fois, le sournois coup de pied que Jeanne avait donné à un rival de Michel un jour où, trop c’est trop, elle en avait eu plus que son lot d’avanies et des mesquineries. Mieux, à la différence de tant d’élus ou de dévorés par la vie politique, Michel, à un moment, se tournait vers mon épouse, nous laissait Jeanne et moi refaire mille fois Val-de-Reuil, dont il avait été un fondateur, et, alternant compliments « à la française », échos de la vie littéraire, bons mots et sujets sérieux, discutait avec elle, comme de vieux compagnons, de choses qui n’avaient rien à voir avec le microcosme eurois et les joutes locales.

Mon grand-père m’avait appris, lorsque ses propres enfants moururent, que, comme Achille fit pour Patrocle, on peut tenter d’oublier sa peine et s’efforcer de dire sa vérité, une vérité, sur celui qui a disparu le « tombeau » de ses impressions et de ses sentiments. C’est le geste que je voulais faire pour Michel Doucet. Je le lui devais. »

David pièces jaunes marque waza-hari pas encore ippon

David Pièces jaunes, c'est du lourd. 120 kilos. Un titre olympique et, depuis, l'amour de la politique et des affaires. Merci, tout cela prospère bien. Dimanche dernier, après une campagne discrète compte tenu du climat général, David Douillet est arrivé premier dans la course à la succession d'un député UMP invalidé pour corruption. Premier avec 44,7 % des suffrages ce qui en fait le favori logique pour le second tour.
Le second n'est pas le Vert Alain Lipietz qui se voyait déjà en haut de l'affiche mais le maire PS de Poissy. C'est donc ce dernier qui affrontera David Douillet en finale de cette législative partielle des Yvelines où 12 sièges de député sur 12 sont tenus par l'UMP et ses alliés du nouveau Centre. Les Verts sont déçus, ils pensaient avoir éteint la flamme socialiste et espéraient dépasser 20 % des suffrages (ils ont fait 14,5 %). Martine Aubry avait été claire : quel que soit le candidat arrivé en tête à gauche, il devra être soutenu par les suivants !
David Douillet a marqué Waza-hari, c'est un avantage net au judo mais ce n'est pas la victoire assurée par Ippon. Au second tour, les écarts vont se resserrer et bien malin qui pourrait dire aujourd'hui ce qui va sortir des urnes. David Douillet a pour lui sa notoriété de judoka et d'ami de Bernadette Chirac, le maire de Poissy, son expérience d'élu au service de la population et pas d'une carrière personnelle…
On a déjà eu des exemples en sport : Guy Drut, Jean-François Lamour…franchement ils étaient bien meilleurs sur les pistes (athlétisme et escrime) qu'à l'Assemblée nationale. Et quand on voit, en plus, l'ascension du fils Sarkozy, protégé et promu, on finit par se dire qu'avec l'UMP la politique est au service du pouvoir et non le contraire.

11 octobre 2009

Vidéosurveillance en entreprise : la CNIL juge et condamne

Lu sur le blog de Georges Moréas et publié avec son autorisation (1) :
« Le dirigeant d’une entreprise s’est vu infliger une amende de 10.000 euros par la CNIL pour avoir mis en place un système de vidéosurveillance qui, sous couvert de lutter contre les vols, filmait les salariés en continu sur leur poste de le-chien-et-le-reverbere_projetbobfree.giftravail. Et comme son directeur général s’était opposé au contrôle des agents de la CNIL, la société s’est vue en plus condamner par le TGI à une amende de 5.000 € pour délit d’entrave.

Dans ses délibérations, la Commission a considéré que le fonctionnement du système de vidéosurveillance constituait une collecte illicite de données disproportionnée au regard de la finalité. Et elle a relevé plusieurs manquements :

• le système de vidéosurveillance n’avait pas été déclaré à la CNIL ;
• le personnel n’avait pas été informé de l’existence de ce dispositif ;
• aucun affichage ne rappelait les droits des salariés ;
• l’accès aux images enregistrées s’effectuait à partir de postes informatiques non protégés par un mot de passe.

Il est bon de savoir que depuis la réforme de la loi informatique et libertés, en 2004, la CNIL dispose d’un réel pouvoir de sanction, notamment pécuniaire, puisque le montant de l’amende peut atteindre 300.000 €. Ce qui n’exclut pas la possibilité de poursuites pénales. Mais son action « répressive » ne se limite pas à la vidéosurveillance. Ainsi, en 2006, elle a sanctionné plusieurs banques pour l’absence de mise à jour de leur « liste noire », c’est-à-dire le fichier des clients qui ont connu un incident de paiement. Violant ainsi le principe du « droit à l’oubli » consacré par l’article 6-5° de la loi du 6 janvier 1978.

« La vidéosurveillance s’installe partout. Sur la voie publique, dans les transports en commun, sur les lieux de travail… Insidieusement, elle est en train de modifier notre comportement. Vous rêvassez sur l’escalier mécanique du métro, et patatras ! vous levez la tête et vous vous retrouvez face à l’œil inquisiteur d’une caméra. Fin du rêve ! Vous poussez la porte de votre entreprise en programmant votre prochaine RTT et re-patatras ! le patron vous épie de son œil électronique. Idem dans la rue, les magasins… Et qui peut dire aujourd’hui si les répercussions de la vidéosurveillance sur nos attitudes ne seront pas pires que les avantages attendus !

Car insidieusement, c’est un véritable chamboulement qui se manifeste dans notre vie de tous les jours. Nous prenons l’habitude d’être surveillé en permanence, instinctivement nous modifions notre comportement et d’une certaine manière nos pensées changent elles aussi. Un nouvel automatisme apparaît. Un peu comme on prend l’habitude de se méfier du téléphone portable ou de freiner à la vue d’un radar même si l’on n’est pas en excès de vitesse.
À force d’être surveillé, on se sent coupable.
(1) http://moreas.blog.lemonde.fr/

Le golf sport olympique en 2016 !

photo : droits réservés
Cassons quelques pattes aux canards. Le golf est un sport en même temps qu'un loisir. Il n'est plus, depuis longtemps, réservé à quelques privilégiés et nantis. s'il peut être pratiqué à tout âge, cela veut dire que les séniors aussi peuvent y jouer d'où sa réputation de sport de vieux. Il est faux de croire qu'une partie de golf ne nécessite ni qualités physiques ni entraînement. Le golf, comme le ski, le tennis, et biens d'autres sports doit être pratiqué régulièrement et les débutants ont tout intérêt à prendre des cours avec un (une) professeur de golf pour ne pas acquérir de mauvais gestes ou de mauvaises habitudes.
Ces quelques précisions posées, ajoutons qu'il ne s'agit plus, non plus, d'un sport réservé aux riches. Il existe, certes, des golfs privés et fermés mais ils sont maintenant concurrencés par des golfs privés et ouverts et des golfs publics. On peut donc, pour une somme raisonnable, faire son apprentissage du golf, un sport qui peut vite se transformer en passion. Passés les premiers temps au practice, la découverte des parcours compacts et des grands parcours est un réel bonheur, quel que soit le niveau des joueurs et des joueuses.
Que le golf devienne sport olympique en 2016 va sans doute obliger la Fédération française à plus et mieux communiquer, à vanter les qualités de ce sport et pousser nombre de jeunes et de moins jeunes à prendre une licence et à jouer en compétition bien que cela ne soit pas indispensable. Actuellement, 400 000 joueurs sont licenciés à la FFG, on en attend 400 000 de plus dans les sept années à venir. C'est dire les efforts (sur les parcours et les tarifs) que vont devoir accomplir les 600 golfs français.
D'autant plus que la Fédération française souhaite accueillir la Ryder Cup, cette merveilleuse compétition qui oppose joueurs américains et joueurs européens. Il y faut un terrain superbe et « spécialement » préparé (le golf national a toutes les caractéristiques nécessaires) un public nombreux et chaleureux et des capacités d'accueil hôtelières sans doute supérieures aux possibilités actuelles.
Les personnes désireuses de pratiquer le golf dans l'Eure ont l'embarras du choix. Il existe des golfs publics (Léry-Poses, Evreux, Gaillon) et des golfs privés (Le Vaudreuil, le Champ de Bataille). Renseignez-vous, profitez de l'hiver pour entretenir votre forme et travailler votre swing.