11 mai 2010

L'éminence grise voit tout en noir

François Mitterrand avait ses visiteurs du soir. Nicolas Sarkozy a les siens aussi. Il faut croire que les ministres, les conseillers, les experts payés par l'Etat ne suffisent pas. Alors les Alain Minc s'en donnent à cœur joie.

Si je prends l'exemple d'Alain Minc, c'est parce que cette éminence grise a des idées toutes les minutes comme disait le maire de Louviers de l'un des anciens membres de son cabinet. Une idée toutes les minutes, mais pourquoi faire ? Pour réduire le déficit de l'Etat, et notamment son déficit en dépenses sociales.

Quand on voit tout en noir, le pire est souvent sûr. Le père d'Alain Minc a 102 ans. Il a eu besoin de soins, récemment, ce qui n'est pas exceptionnel à cet âge. Qui dit soins dit dépenses de santé. Qui dit dépenses de santé dit sécurité sociale. C'est là que l'homme de génie intervient. Il affirme tout de go que plutôt que de dépenser 100 000 euros d'argent public à soigner un vieillard de 102 ans (son père, excusez du peu !) on devrait solliciter son patrimoine s'il en a, ou celui de ses enfants. Alain Minc a le cœur sur la main. Avec lui, c'est le retour assuré aux soins à l'américaine. Montre moi ta carte bleue…et après je te guérirai.

Des calculs ont été faits par quelques spécialistes. Il apparait que les 100 000 euros de dépenses ne sont, au grand maximum, que 25 000 euros, ce qui n'est pas déjà pas si mal. Alain Minc, interpellé, a reconnu qu'il avait forcé le trait pour appuyer sa démonstration. 100 000 euros voilà une somme qui frappe les esprits. Le conseiller de Nicolas Sarkozy souhaitait suggérer des pistes pour économiser le fruit des cotisations patronales et salariales qui sont pourtant l'honneur de notre pays. Alors, il a exagéré.

J'ai déjà écrit, sur ce blog, combien notre système de soins hospitaliers, notamment, pouvait être cité en exemple dans le monde entier. Qu'on soit riche ou pauvre, le fait d'être malade est considéré par notre société comme un état prioritaire que celle-ci doit assumer dans toutes ses conséquences.
Pendant les trois premières années de son mandat, Nicolas Sarkozy a été conseillé par les Alain Minc et compagnie. On voit, aujourd'hui, où leurs conseils ont conduit le pays. Il serait temps de changer. Et de conseillers et de conseils.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord

Sylvia Mackert

FIOCRET a dit…

Les Conseilleurs ne sont jamais les payeurs ... c'est bien connu.

Mais comme pour le sauvetage de l'euro ces derniers jours, ce sont toujours les petits qui paient la note.

Avez-vous calculé en pourcentage ce que représente la suppression de l'aide des 150 euros ????

Surtout que sur le fond, hier soir dans l'émission télévisée sur ce sujet, Le sieur DUPONT AIGNAN prévoyait déjà la rechute de la bourse, ce que l'on constatait déjà ce midi !!!!

Anonyme a dit…

Dans la démocratie participative on conseille aussi et on participe à la vie dans la commune, mais ce sont les élus qui sont chargé de voter et d'en assumer la responsabilité.
Prochainement les ateliers du PLU et PADD à partir de la semaine prochaine.

Sylvia Mackert