5 mai 2010

Les Français voudront-ils en reprendre pour cinq ans ?

Réunir les préfets, les recteurs, les inspecteurs d'académie pour leur demander un diagnostic sur l'insécurité dans les établissements scolaires, voilà qui est spectaculaire sans doute mais n'aura aucun effet sur les symptômes exprimés par la violence scolaire. Le président est donc en campagne électorale. Le résultat des élections régionales et la gifle qu'il a reçue à cette occasion le conduisent à bomber le torse, à durcir le ton et à requérir la plus extrême des sévérités.

Le fait est que Nicolas Sarkozy n'est plus ministre de l'Intérieur et que de son point de vue, le boulot n'est pas fait. Hortefeux est pourtant son ami. Mais un ami mollasson, à la poigne hésitante. Du moins est-ce ce que pense le président. Après quatre demi-journées d'absence par mois des élèves reconnus comme absentéistes chroniques, les allocations familiales ne seront plus versées aux parents.

Luc Ferry, Jean-Pierre Raffarin et d'autres hommes de droite ainsi que toute la Gauche sont hostiles à cette mesure proposée par un député niçois de la droite extrême, bien qu'adhérent à l'UMP. J'ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette mesure qui pénalise des familles déjà dans la dèche. En accentuant la répression on favorisera immanquablement des réactions hostiles. Cette suppression des allocations familiales est une véritable provocation. Et surtout, elle ne résoudra rien.

Toujours est-il que la conduite du président depuis sa défaite de mars indique bien dans quelle direction il va aller. Même s'il recule sur certains projets, la réforme du code pénal par exemple ou la suppression du juge d'instruction, il braque les feux sur l'insécurité et sur l'anti-islamisme primaire. Je ne suis même pas sûr qu'il ira au bout de ses propositions en matière de retraite.

Après une rencontre avec les députés et sénateurs de la majorité, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu'il serait à nouveau candidat en 2012 ce dont personne ne doute. On pourra alors le juger sur ses actes et son bilan : agitation, contradictions, mensonges (sur l'environnement par exemple) injustices sociale et fiscale…Les Français voudront-ils en reprendre pour cinq ans ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

apparemment, certains en voudront encore, je viens de discuter avec une personne qui dit "vivement que la poste soit privatisée ainsi il y aura moins de grèves et la poste sera plus rapide et moins chère" ce qui n'est pas du tout prouvé.
Et même si je suis déçue par le comportement de mon assistante sociale qui veut me forcer à changer d'assureur pour demander la bourse d'insertion et que je suis déçue du social actuel dans notre département, j'aurais peur que ce soit encore pire à droite.
Mais ne vous étonnez pas si les gens ne se déplacent plus pour voter, car d'un côté comme de l'autre, ils sont déçus, mais pas indifférents. Le fait de ne pas voter voudra dire un manque de confiance en l'un et en l'autre.


Sylvia Mackert