25 juin 2010

Un journaliste de France 3 giflé par un policier en civil à la Courneuve

Un journaliste de France 3 était présent, par hasard (1) sur la dalle de la cité des 4000 à La Courneuve, lors de la visite du président de la République. Il a été giflé par un policier et interdit de tournage alors même que le journaliste souhaitait prendre des images de l'arrestation musclée d'un jeune qui venait d'insulter le président (2).

Délégué syndical du SNJ-CGT, le journaliste a décidé de porter plainte afin qu'une enquête soit diligentée et établisse les responsabilités du policier en civil certainement membre de la garde rapprochée de l'intouchable président. Depuis qu'il a déclaré qu'il nettoierait la cité au Kärcher, jamais Nicolas Sarkozy n'a pu remettre les pieds dans cette cité de Seine-Sainte Denis.

Les jeunes l'attendent de pied ferme. Et ce n'est pas le préfet Lambert, chargé de remettre de l'ordre dans le département, qui va favoriser les actions de la police de proximité. Car lui aussi veut insécuriser les délinquants, lui aussi prône la tolérance zéro, lui aussi préfère des CRS casqués à des gardiens de la paix. Si bien que le président de la République — partout chez lui en France — est contraint de venir nuitamment en Seine-Saint-Denis, sans journaliste et sans public. Tu parles d'un progrès !

J'ai souvenir de la visite de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, à Bernay, où il était, notamment, venu annoncer la suppression du commissariat de Louviers. Sur son parcours de quelques dizaines de mètres effectué à pied, il avait été apostrophé par des opposants rapidement et violemment écartés du cortège. Cela m'a rappelé les manières fortes des gardes du corps de Routskoï, ce putschiste russe à la manœuvre pour faire tomber Gorbatchev. Je vous assure que je n'exagère pas. Je parie une boite de cigares de Christian Blanc si quelqu'un me prouve le contraire.

(1) Par hasard ? Pas vraiment car le journaliste était en reportage sur les trafics de drogue des cités.
(2) Le jeune a été condamné aujourd'hui à trois dizaines d'heures de TIG (travail d'intérêt général).

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