4 septembre 2010

Retraites : ne lâchons rien !


La semaine qui vient sera déterminante pour l’avenir de nos retraites. Il importe donc que la mobilisation dans la rue soit la plus large possible mardi 7 septembre afin de montrer au pouvoir sarkozyste que les Français ne veulent pas de cette nouvelle atteinte à leurs acquis sociaux issus du programme du Conseil national de la Résistance.

Cette réforme qui veut porter l’âge légal de la retraite de 60 à 62 ans et repousser l’âge de la retraite à taux plein de 65 à 67,5 ans est inadmissible parce qu’elle n’est pas nécessaire et parce qu’elle est injuste. Elle n’est pas nécessaire, nous allons voir pourquoi. Elle est injuste car elle en ferait supporter plus de 80% du financement aux seuls salariés. Elle est inacceptable tant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond, prendre comme seul argument que la durée de la vie augmente et que par conséquent il est normal de travailler plus longtemps est fallacieux. Cette manière de penser ne tient aucun compte des fantastiques gains de productivité qui ont marqué ces vingt-cinq dernières années. Pas plus que de l’accroissement considérable de la richesse du pays pendant cette même période.

Les déficits des caisses de retraite, comme ceux de la sécurité sociale, ne sont en rien inéluctables. Ils sont la conséquence directe des politiques libérales ou sociales-libérales appliquées depuis 1983 dans les pays européens par tous les gouvernements successifs, qu’ils soient de droite, ou – on le regrettera d’autant – de gauche.

En vingt-cinq ans, les politiques de modération salariale ont entraîné une baisse de 10% de la part dévolue aux salaires dans le partage des richesses produites. Ce sont ainsi annuellement 100 milliards d’euros qui passent ainsi indûment de la poche des salariés à celle des actionnaires. Par ailleurs, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, ce sont également quelques 100 milliards d’euros qui ont été distribués sous formes d’exonérations de charges ou d’avantages fiscaux aux entreprises et aux Français les plus riches. Que soient réparées ces deux injustices et seront résolus simultanément le problème du financement des retraites et celui de la dette publique.

Cette réparation des injustices, les Français ne l’obtiendront que dans l’expression d’un rapport de force avec ceux qui nous gouvernent. Ils ne sont là que pour défendre les intérêts d’une poignée de privilégiés au détriment de l’immense majorité du peuple. Ne croyons pas que les plus riches – car c’est d’eux qu’il s’agit – accepteront sans rechigner de voir leurs avantages si peu que ce soit entamés. Il va donc falloir lutter pour y parvenir. Rassemblés, les citoyens de ce pays y parviendront.

Sur la forme, Nicolas Sarkozy n’a aucune légitimité pour engager cette réforme des retraites. Non seulement elle ne figurait pas dans son programme de candidat à la présidence de la République, mais plus encore, il s’est engagé devant le pays à plusieurs reprises à ne pas revenir sur l’âge légal de la retraite. De la même façon qu’il s’était formellement engagé à ne pas privatiser GDF. Les Français, dans leur immense majorité, savent aujourd’hui ce que vaut la parole de l’actuel président de la République.

Mardi 7 septembre, marquons tous par notre présence dans la rue notre refus de cette république des privilèges comme notre réprobation à l’égard des voyous de la République qui nous gouvernent !

Reynald Harlaut
Parti de Gauche


À Évreux le rassemblement se fera à 10H00 sur le pré du Bel Ébat.

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