14 octobre 2010

Dix millions de francs de tee-shirts et de gadgets !

La campagne électorale d'Edouard Balladur, en 1995, a coûté fort cher. Considéré comme un vainqueur potentiel, le Premier ministre de cohabitation a bénéficié de dons, d'aides, de subventions tous azimuts. Les trois rapporteurs du Conseil constitutionnel, conduits à examiner ses comptes de campagne, ont constaté qu'une somme de plus de dix millions de francs, en espèces, avait été versée sur le compte de sa seigneurie en une seule fois.

Evidemment, ces rapporteurs ont cherché à savoir d'où venaient ces sommes considérables. Pas de problèmes : les Balladuriens ont affirmé la main gauche sur le cœur et le bras droit levé que ces 10 millions de francs étaient le produit des dons manuels des militants présents lors des réunions publiques et de la vente des tee-shirts et autres gadgets. Ces rapporteurs qui ne sont pas des enfants de chœur, ont considéré comme insuffisantes et injustifiées ces réponses à…l'emporte-pièce. Ils ont donc fort logiquement demandé au Conseil constitutionnel de rejeter les comptes de campagne d'Edouard Balladur. Ce qu'il n'a pas fait.

Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionnel, célèbre depuis l'affaire Elf pour ses bottes sur mesure et sa « putain de la République », n'a aucun souvenir de cette affaire. « Quoi, Vous avez dit Balladur, qui c'est çui-là ? Circulez y a rien à voir .» Et hop, en deux temps trois mouvements, voilà notre Edouard blanchi ! Etonnez-vous que des juges d'instruction curieux, amenés à enquêter sur l'attentat de Karachi et sur d'éventuelles rétro-commissions soulèvent le lièvre du financement de la campagne de l'ancien Premier ministre puisque lien il y aurait. Etant loin du dossier (100 kilomètres tout de même) j'ignore sur quelle(s) pièce(s) en particulier, les juges Trévidic et Van Ruymbecke appuient leur désir de pousser toujours plus loin leurs investigations.

Mais au fait, un certain Nicolas Sarkozy n'était-il pas dans le premier cercle de M. Balladur, le cercle magique si bien décrit depuis par un certain Eric Woerth ? Je vous le dis: on tourne en rond. Le monde est un éternel recommencement.

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