5 novembre 2010

La situation du prix Nobel de la paix : François Loncle interpelle Bernard Kouchner

François Loncle vient d'attirer l'attention du ministre des Affaires étrangères et européennes sur le prix Nobel de la paix 2010 qui a été décerné à l'opposant chinois Liu Xiaobo pour ses efforts durables et non violents en faveur des droits de l'Homme en Chine. Liu Xiaobo est un intellectuel chinois renommé qui fut l'une des principales figures du grand mouvement estudiantin de la place Tiananmen en 1989. Il n'a cessé, depuis lors, de lutter pour une démocratisation du système politique chinois. Il est ainsi l'un des auteurs de la Charte 08 qui réclame une libéralisation du régime. En raison de ses positions courageuses, il a été arrêté à plusieurs reprises.

Actuellement, il purge une peine de prison de onze ans pour subversion du pouvoir de l'Etat . L'attribution de cette récompense a suscité le mécontentement des autorités chinoises qui considèrent Liu Xiaobo comme un criminel. En représailles, Pékin a immédiatement placé l'épouse de Liu Xiaobo en résidence surveillée.

François Loncle demande la raison pour laquelle le Gouvernement français, hormis un communiqué anodin du Quai d'Orsay, n'a pas adressé ses chaleureuses félicitations à Liu Xiaobo, n'a pas exigé sa libération et n'a pas protesté contre les mesures prises à l'encontre de sa femme. Il souhaite savoir pourquoi le président de la République, qui s'était empressé de congratuler les récipiendaires du prix Nobel de la paix en 2007, 2008 et 2009, est resté cette année totalement muet, alors que les dirigeants étrangers se sont aussitôt exprimés.

Il voudrait savoir s'il estime qu'un dissident chinois mérite moins de considération qu'un ancien vice-président américain, un ex-président de la République finlandaise ou un président américain en exercice. Il lui demande aussi si la France est prête à sacrifier les droits de l'Homme, dont elle se targue d'être le pays d'origine, sur l'autel du mercantilisme. La France n'est jamais respectée lorsqu'elle renonce à ses valeurs et lorsqu'elle se soumet sans vergogne aux diktats des plus puissants.

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