20 novembre 2010

La villa Calderon, un an après…

« Voici tout juste un an, nous publiions un article sur la Villa Calderon qui venait d’être inaugurée. Critiquant les partis pris architecturaux et paysagers du projet, nous n’avions alors fait aucune observation sur le programme dont l’ambition affichée était de mettre en relation des familles en voie d’exclusion et des artistes en résidence. De fructueux échanges devaient en découler qui aideraient à la réinsertion de ces personnes en grande difficulté.

Noble ambition sur le papier. Au lendemain de l’inauguration, la Scène Nationale s’est vue remettre par la municipalité les clefs de l’ensemble des locaux destinés aux artistes en résidence : logements et ateliers, charge à elle de les faire vivre et de porter ce beau projet. Mais dans les faits, qu’en est-il un an après ?

Un an après, ces locaux restent désespérément vides. D’artistes résidants, pas plus que les grandes créations qu’avait annoncé Jacques Falguières, ancien directeur de la Scène Nationale lors de l’inauguration de la salle du Grand Forum. On disposait, disait-il, avec ce magnifique outil, du plus grand plateau scénique de la région. On allait voir ce qu’on allait voir ! On a vu ! Ou plutôt, on a failli voir !

Mais, nous direz-vous, dans ce cas, et puisque la Scène Nationale ne fait rien de ces locaux, pourquoi ne pas les reprendre et les mettre à disposition d’autres associations ? Que nenni ! La Scène Nationale n’est pas partageuse. Ces locaux sont devenus les siens et elle n’entend pas souffrir la moindre cohabitation. En voici un exemple.

L’an passé à Pâques, lors du festival de théâtre de printemps du Moulin, il a fallu loger pour une ou deux nuits les animateurs parisiens de cette manifestation. Une résidence pour artistes, n’est-ce pas fait pour cela ? Que croyez-vous qu’on fit alors que, dans le même temps, la résidence pour artistes était entièrement vide ? La municipalité leur fit ouvrir l’un des logements d’urgence de la Villa Calderon qui, par chance pour eux, était inoccupé. Sans cela, ils auraient probablement dû aller à l’hôtel.

Ce fumeux projet du maire de Louviers, cette idée de faire vivre ensemble artistes et familles en détresse n’était donc en réalité, on le voit aujourd’hui, qu’un attrape-nigauds dans lequel sont tombés à pieds joints Jean-Louis Destans, président du conseil général et Alain Le Vern, président du conseil régional. Il n’était là que pour servir de caution sociale au projet personnel de Franck Martin. Il n’avait d’autre finalité que de pomper les subsides de la Région et du Département sans lesquels ce projet dispendieux n’aurait pu voir le jour.

Les Lovériens, qui ne cessent de voir leurs impôts locaux augmenter, apprécieront comme il se doit. »

Reynald Harlaut

Parti de Gauche

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