6 août 2010

Martine Aubry a raison de ne pas tomber dans le piège de la surenchère médiatique

Martine Aubry a bien raison de dénoncer la dérive antirépublicaine du pouvoir actuel. Et Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP dirigée, en fait, par Nicolas Sarkozy, a bien tort de se déclarer choqué par ses propos. On voit bien, à la lumière des nouveaux textes proposés par la frange ultra-droitière de l'UMP, que l'objectif de Nicolas Sarkozy est de relancer la polémique autour des problèmes de sécurité et de créer un climat de peur en France. D'ailleurs la droite ne s'y trompe pas qui approuve à 94 % les mesures pas encore votées, pas encore applicables. Elles seraient même inconstitutionnelles.

Et pourtant. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy a été ministre de l'Intérieur puis président de la République ensuite. Il a mis en place aux postes sensibles des hommes à lui, a fait voter des lois toujours plus répressives et toujours plus dures. Les banlieues sont toujours autant délaissées, les musulmans et les roms autant stigmatisés, le débat sur l'identité nationale et le port du Niqab favorisant grandement les relents de la politique de Vichy. Diviser les Français, c'est créer un climat de haine, de rejet.

On voit bien que le président sortant a engagé sa campagne de 2012 et que pour dissimuler ses lamentables résultats économiques avec un pouvoir d'achat en berne, un chômage toujours croissant et une réforme des retraites injuste, le pouvoir actuel n'a d'autre solution que de réactiver les vilains sentiments des Français.

Proposer de jeter dans les cachots les parents des mineurs délinquants c'est tout simplement innommable. Vouloir déchoir de leur nationalité des Français d'« origine étrangère », c'est immonde. D'ailleurs, personne ne pense que ces propositions soient applicables. Le pouvoir se gausse de mots violents pour mieux masquer ses turpitudes et l'affaire Woerth-Bettencourt. Sans oublier les cigares de M. Blanc et les voyages de M. Joyandet.

En refusant de tomber dans le piège de la surenchère médiatique, Martine Aubry démontre, une fois de plus, ses qualités de femme d'Etat. Soucieuse de l'harmonie d'une collectivité de plus en plus abîmée par le pouvoir actuel.

Bernard Amsalem demeure modeste mais ambitieux


Bernard Amsalem, président de la fédération française d'athlétisme, nous avait prévenu : on aurait des surprises lors des championnats d'Europe disputés à Barcelone. Ce matin, au cours d'une conversation amicale comme on en a depuis des années, le président a manifesté sa satisfaction mais sans triomphalisme. Certes, il a apprécié l'accueil des Français et la descente des Champs Elysées, il a ressenti le bonheur de résultats flatteurs, la réception du chef de l'Etat, mais il sait garder la tête froide.

« Ce ne sont que des championnats d'Europe, assure-t-il, qui ne sauraient préjuger des futurs classements des championnats du monde ou des jeux olympiques. » Pourquoi bouder son bonheur après la calamiteuse campagne des footballeurs mus plus par l'argent que par la passion ? Pourquoi ne pas sentir chez la plupart des athlètes, une joie de vivre, le plaisir d'être ensemble et surtout la volonté de se sublimer.

Le comportement de Christophe Lemaitre, celui de Myriam Soumaré, de Damien Barras, de Renaud Lavillenie…et de tous les autres médaillés et vainqueurs pour certains démontre que la politique de la fédération et celle, notamment du directeur technique national, est la bonne. Que n'a-t-on dit quand Bernard Amsalem a voulu imposer Ghani Yalouz, ce champion de lutte. Il ne connaît rien à l'athlétisme, il échouera. Ghani Yalouz connaît bien les hommes et les femmes qui pratiquent le sport de haut niveau. Il sait les choyer, les entourer, les encourager. Surtout, il sait insufler un état d'esprit propice au dépassement de soi et favorable au collectif. Il réussit à un poste délicat où les sentiments ont autant de place que la technique.

Contrairement à certains observateurs chagrins, je ne crois pas du tout que les performances réalisées par l'ensemble des athlètes de la délégation française, soient minables. Sur 100, 200 et 400 mètres, les Jamaïcains et les Américains sont devant mais ailleurs : perche, 3000 steeple, triple saut, longueur, demi-fond, relais…les Européens (dont les Français) ont montré de très belles choses.

En recevant les médaillés Français à l'Elysée, le président s'est montré direct et simple. Il a promis à Bernard Amsalem que des moyens supplémentaires seraient alloués à la fédération française d'athlétisme pour que l'équipe brille à Londres-2012 notamment. Cela nous change des stigmatisations des Français d'origine étrangère et des vilains mots trop souvent blessants.