13 novembre 2010

La droite UMP-NC désigne ses candidats aux élections cantonales

Ceux qui croyaient que le Juhl's était le quartier général de la gauche en seront pour leurs frais. Ce samedi matin, François-Xavier Priollaud, conseiller régional Nouveau Centre (1) et quelques responsables locaux de l'UMP avaient rendez-vous avec la presse locale.

L'affaire était d'importance puisqu'il s'agissait de faire connaître les noms des candidats appelés à se présenter lors des prochaines élections cantonales de mars 2011. Nous avons vu, notamment, défiler devant nous Olivier Aubert, conseiller municipal UMP de Louviers candidat dans le canton de Louviers-nord et René Dufour, maire des Damps, candidat dans le canton de Pont-de-l'Arche.

A dire vrai, le climat global ne porte pas les candidats de droite à l'optimisme. Il semble plus que probable que les Français tireront profit du scrutin cantonal pour adresser un message de défiance et d'opposition au gouvernement. De plus, les candidats de gauche sortants : Leslie Cléret à Louviers, Jean-Luc Récher à Gaillon, Daniel Leho, à Amfreville-La-Campagne, Bruno Questel à Bourgtheroulde, pour ce qui concerne la quatrième circonscription législative partent avec l'avantage d'un bilan. Gaétan Levitre (PC) à Pont-de-l'Arche devra faire face à une candidature probable, celle de Richard Jacquet, maire socialiste de Pont-de-l'Arche, dont plus d'un responsable socialiste de haut niveau attend la progression.

(1) François Xavier-Priollaud a profité de la démission récente d'Hervé Morin, actuel ministre de la Défense, qui veut quitter le gouvernement.

Jean-Luc Mélenchon : un empêcheur de penser en rond

Jean-Luc Mélenchon avec Oscar Lafontaine

« Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes » disait Léo Ferré. Jean-Luc Mélenchon n’est pas de ceux-là et c’est manifestement ce qui dérange beaucoup de bien-pensants. Que ses idées progressistes soient combattues par la Droite, cela se comprend aisément. Mais que les plus acharnés à l’attaquer se situent à gauche ou au centre-gauche en dit assez long sur la menace qu’il commence à représenter pour certains. Et qu’ils s’en prennent à l’homme plutôt qu’à ses idées est tout aussi lamentable qu’inacceptable.

C’est Jean-Paul Huchon, membre du Parti socialiste, président du conseil régional d’Île-de-France, qui le premier a ouvert le feu et fait donner l’artillerie lourde en déclarant à son sujet dans les colonnes de l’Express : «Son langage est proche de celui de l'extrême droite, mais c'est plus grave que Le Pen ! Il incarne le populisme d'extrême gauche ». Et, comme si ces propos ignobles ne suffisaient pas, c’est Daniel Cohn-Bendit membre d’Europe Écologie, député européen, qui vient d’envoyer sur RTL la deuxième salve à propos du dernier ouvrage du leader du Parti de Gauche : « Quand on voit son livre, ce qu’il dit sur l’Allemagne, quand il parle de la "grande France", ce qu’il dit sur les boches, c’est insoutenable, intolérable ». Toujours selon le même, Jean-Luc Mélenchon « va même labourer sur les terres du Front national ».

Ces propos, qu’ils soient ceux de Jean-Paul Huchon ou de Daniel Cohn-Bendit sont pure calomnie. Jean-Luc Mélenchon est un démocrate et un authentique républicain. Le comparer à Jean-Marie Le Pen est une infamie. Il n’a jamais utilisé, ni dans son livre, ni ailleurs, le terme de « boches » pour parler des Allemands. Qui peut contester que « l’Allemagne, [dans la situation présente de compétition entre pays membres voulue par l’Union européenne], ne défend pas aujourd’hui ses intérêts nationaux davantage que dans l’immédiate après-guerre ? » Mais, écrit-il aussitôt après : « Construire des relations avec les allemands, c'est un devoir permanent de notre pays. Et chacun doit s'y atteler à la place qu'il occupe ». En revendiquant dès sa création en 2008, le parrainage du parti allemand Die Linke d’Oskar Lafontaine, le Parti de Gauche a montré la vision internationaliste qu’il a de la coopération entre les peuples. À l’opposé des déclarations insultantes de M. Cohn-Bendit.

Comme il l’a fait il y a quelques jours auprès de Martine Aubry, Premier secrétaire du Parti socialiste, le Parti de Gauche demande à Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts, alliés d’Europe écologie, d’affirmer sans ambiguïté qu’elles condamnent ces propos insultants et outranciers. J’ajoute pour ma part, qu’il me plairait que les élus et les responsables politiques locaux de ces partis les condamnent eux aussi publiquement avec la plus grande fermeté. »

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

12 novembre 2010

Le prix Goncourt à Michel Houellebecq : réponse à Alain Lefeez

Lorsque Marie Ndiaye a remporté le Goncourt 2009 , Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis avait interpellé le ministre de la culture sur les propos de l’écrivaine qu’il jugeait d’ « une rare violence, peu respectueux, voire insultants à l’égard du chef d’Etat » et soutenait qu’elle se soumette à un devoir de réserve.
Christian Paul, député PS était alors monté au créneau en accusant Eric Raoult de censure exécrable et « d’ignoble intimidation ».

Bernard Pivot, membre du jury du Goncourt, lui avait emboîté le pas en dénonçant la prise de position d'Eric Raoult, d'"erreur ou de bourde" et en estimant que le député UMP de Seine-Saint-Denis ne connaissait "rien au milieu littéraire". "Le devoir de réserve qu'il invoque n'a jamais existé, n'existe pas et n'existera jamais, pas plus pour le lauréat du prix Goncourt que pour le lauréat du prix Nobel de littérature (…) on juge un livre pas un auteur. »

On ne peut imaginer un instant qu’Alain Lefeez et Eric Raoult soient sur la même longueur d’onde mais tout de même. Quand le premier réclame l’exclusion de Michel Houellebecq de toutes compétitions ou remises de prix, on a tendance à entendre la même musique, celle de la censure.

Quant aux critiques littéraires qui feraient tous partie de la conspiration du Goncourt, revenons sur terre. Rares sont ceux qui le considèrent comme un écrivain médiocre, beaucoup lui reconnaissent un talent certain, libre ensuite de l’apprécier ou pas en tant que lecteur.

Aujourd’hui, Jean-Luc Godard est l’objet d’attaques tout aussi excessives que celles portées à l’encontre de Michel Houellebecq. Godard qui devrait recevoir un Oscar d’honneur est accusé par la presse américaine d’antisémitisme. Jean-Luc Godard comme Michel Houellebecq sont des empêcheurs de tourner en rond. Ils nous renvoient à notre propre image qui n’est pas tous les jours jolie à voir.

Patricia Houel-Deschamps

Je ne publie pas les commentaires anonymes

Un certain Nono et une certaine Lætitia m'ont adressé à quelques minutes d'intervalle un commentaire suite à mon billet sur la soirée des blogueurs à Gisors. Ces signatures ne me permettent pas de connaître les auteurs. Par conséquent il s'agit de commentaires anonymes. Je ne les publierai donc pas.

Je profite de l'occasion pour évoquer un début de discussion, l'autre soir, en terre Gisorsienne. J'ai souhaité connaître l'avis de mes « confrères » et « consœurs » blogueurs (euses) sur l'anonymat. L'avis général est le suivant : si l'animateur du blog connaît l'identité de la personne auteure d'un commentaire, il peut le publier (anonymement ou sous un pseudo) puisqu'il pourra, le cas échéant lui demander d'en répondre. Sinon, niet !

Durant ma carrière de journaliste, je ne publiais pas les textes anonymes. Il m'arrivait d'être destinataire de courriers souvent insultants parfois injurieux. Ils allaient directement à la poubelle. Je pratique de la même façon sur mon blog. Il me semble nécessaire que chacun assume ses actes et ses écrits.
La lamentable affaire du blog de Saint-Thomas nous rappelle que l'anonymat (et Internet le permet) est souvent le moyen de tailler des vestes à certains voire de diffamer sans contrainte. Je sais bien que la recherche d'adresses IP est un sport répandu mais je préfère consacrer mon temps et mon énergie à des actions plus positives.

A ce sujet, je vous conseille de fréquenter les blogs de mes anciens et nouveaux amis (voir ma blogoliste). Même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'ils écrivent et publient, ils ont le mérite d'alimenter le débat et de susciter la discussion. Allez vite sur le blog de Djony 77. Vous verrez qu'un blog de dessins et de caricatures peut en dire plus long que bien des mots.

« La carte et le territoire de mon beauf » par Alain Lefeez

Je publie ce texte d'Alain Lefeez.

« Dans « Mon Beauf », Renaud chantait dans les années 80: « T'as qu'a voir ses lectures, ça casse des barreaux d'chaises. V.S.D Paris-Match et puis Télé 7 jours. Pi bien sûr chaque année y s'offre le prix Goncourt ».

Que le beauf de Renaud se rassure, il pourra continuer cette année, le Goncourt 2010 est de haute volée. Combien ont donc touché les membres de l’académie Goncourt pour décerner leur prix à Michel Houellebecq ?

Je n’oserai pas, moi, parler de corruption, mais c’est Houellebecq lui-même qui il y a quelques années disait «qu’il ne pouvait pas obtenir le prestigieux prix car sa maison d’édition, Flammarion, n’avait pas de ligne budgétaire pour acheter les jurés ». Sa consécration, ce lundi 8 novembre, serait donc le signe d’une corruption enfin réalisable et brillamment parachevée, du moins si l’on en croit ses propos antérieurs.
Sérieusement, je doute fort que les membres de l’académie Goncourt aient été corrompus. Mais tout de même décerner le Goncourt à un type qui dans ses bouquins déverse sa haine raciale et sa haine de l’Islam, moi ça me révolte. Dans un précédent livre, Houellebecq dit : « L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux(&hellip) ». Cette phrase et bien d’autres ont fait l’objet de poursuites en justice à son encontre de la part de la LDH et des associations musulmanes pour injure raciale et incitation à la haine religieuse. La justice l’a curieusement relaxé (un bon avocat sans doute).

Relaxé ou pas, pour ces propos haineux, ce type devrait être exclu de toutes compétitions ou toutes remises de prix littéraires. Pour moi, il est franchement bizarre que dans la presse ou dans les médias (à part Nolleau) personne n’ose véritablement donner leur avis sur ce prix Goncourt. Est-ce parce-que ce roman a été lu et approuvé par l'Observatoire Foi et Culture, (organisme créé par l'assemblée des évêques de France) et que Jean-Pierre Pernaud y est décrit comme le plus déontologique des journalistes (sans rires svp). On dirait que les critiques littéraires et les médias n'osent pas. Comme si d'un seul coup, tous doutaient de leur capacité de critique littéraire.
J'avoue que l'engouement pour Houellebecq m'échappe. »
Alain Lefeez

11 novembre 2010

Gisors, capitale d'un soir des blogueurs de l'Eure

Aux côtés des blogueurs, Johnny77, caricaturiste, a apporté son grain de folie à une collectivité pas triste. (photo Virginie)

Philippe Méoulle a bien des qualités. Outre ses atouts professionnels qu'il n'y a pas lieu de développer ici, il fait preuve d'une énergie et d'un entrain que beaucoup envient ou jalousent. Surtout, Philippe est devenu un blogueur patenté. Il allie originalité, réactivité, humour, et amitié. Voilà pourquoi, hier soir, il avait réuni à Gisors, au 14 juillet, la communauté des blogueurs de tous horizons et de toutes «obédiences». De Patrick Robert à Denis Szalkowski, de Christian Renoncourt à Alain Rey, de Michel Bouvelot à Reynald Harlaut…
Disons le tout net. Ce fut une soirée réussie. Non seulement parce qu'il régnait un climat de convivialité complice mais aussi et surtout parce qu'un invité de marque, en la personne de Marcel Larmanou, a apporté une note aussi salée que sucrée. Maire et conseiller général de Gisors, ce militant-maire comme dirait Alain Rey, est la personnalité marquante d'un ilôt de gauche au sein d'un Vexin rural, océan surtout peuplé d'élus pour sénateurs de droite et de citoyens encore trop peu sensibles aux idées progressistes.

Marcel Larmanou est la bête noire de la droite UMP traditionnelle et conservatrice. Il est aussi la bête rouge de la section socialiste locale. Il faut dire que Marcel révèle une personnalité foisonnante et riche. Il est cultivé, travaille beaucoup, connaît ses dossiers, ce qui explique une longévité exceptionnelle tant à la mairie qu'au conseil général où il y défend une certaine idée de l'homme et de la société. On aura compris qu'elle n'est pas celle de Sarkozy.

Les blogueurs n'ont pas oublié d'évoquer leur nouvel art de communiquer et leur certitude d'apporter leur pierre à de nouveaux modes d'échanges, de savoirs, de diffusion. Bloguer c'est contribuer au bouleversement du paysage médiatique. Cela choque les statiques, booste les actifs et ceux qui n'ont jamais fini d'apprendre.

Dans l'Eure, il existe une petite dizaine de blogs « politiques » reconnus. Même si le blogueur ne s'autorise que de lui-même, il aime être lu et aime lire les autres. Ces blogs illustrent une richesse créative, encouragent une nouvelle source d'informations et autorisent une multitude de commentaires. Ce n'est qu'un début…

Sylvia Mackert s'est vu décerner, à l'unanimité, le prix de la personne la plus attachante et la plus attachée à tous ces blogs locaux ou régionaux. Une autre unanimité s'est faite sur une personnalité locale, que par respect pour elle je ne citerai pas. Elle aussi anime un ou des blogs. Elle n'a ni les mêmes objectifs ni la même compassion que Sylvia Mackert.

10 novembre 2010

Le scoop de France Info : le premier ministre s'inquiète de l'illégalité de l'action de la police

« France info a pu avoir accès au contenu d’une note signée par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon. Ce document classifié "confidentiel défense" a été envoyé au courant du mois d’octobre au ministère de l’Intérieur. Il souligne que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone. La note stipule que "l’article 20 de la loi de 1991 sur les interceptions de sécurité ne peut être invoquée pour recueillir des données personnelles".

Ce ne sont donc plus quelques journalistes qui le dénoncent mais Matignon qui, en quelque sorte, en atteste... Implicitement, cette note reconnaît en effet que cette pratique a bel et bien existé. Et qu’elle est illégale, contrairement à ce qu’ont affirmé au début de cette affaire le directeur de la police nationale Frédéric Péchenard, et le directeur de la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. »


Voilà ce qu'on peut lire ce matin sur le site de France Info (http://www.france-info.com/). Pour un beau scoop c'est un beau scoop. Cette information accrédite toutes les déclarations et affirmations des journalistes qui ont accusé le pouvoir de détourner la loi sur le secret des sources et renforce la crédibilité du Canard enchaîné qui, ce matin même, confirme le contenu de ses articles récents. Le Canard nous apprend qu'une enquête interne a été diligentée pour tenter de déterminer l'origine des infos publiées la semaine dernière !

Le pouvoir tremble, le pouvoir a peur. François Fillon a décidé de siffler la fin de la récréation, de mettre un terme aux libertés prises par les Guéant-Squarcini-Péchenard, aux ordres de l'Elysée, et visant à invoquer le secret défense pour fouiller les «fadettes» des journalistes d'investigation. A l'évidence, François Fillon a pris la mesure du danger. La lettre de Jean-Paul Faugère vise à remettre de l'ordre dans un ministère régalien au-dessus des lois et à alerter le président sur les conséquences fâcheuses d'une répétition d'actes entachés d'illégalité.

Toujours est-il que les avocats du Monde, du Point, du Canard enchaîné, de Médiapart, vont pouvoir s'appuyer sur la note du Premier ministre pour plaider la vérité des faits qu'ils ont dénoncés ou à tout le moins, leur totale bonne foi. Et vive France Info !

9 novembre 2010

Un nouveau chapitre dans les histoires de conflits d'intérêts ?

« On m'en a offert une bouteille récemment et je suis franchement pas fan. Le PIMMS est à l'alcool ce que l'eau est à Veolia.... Beurk!! » (Alain Lefeez)

Le hasard fait bien les choses. Lors d'une réunion du conseil d'administration de l'Association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie, hier soir, un de ses membres a abordé un sujet fort intéressant. Il a en effet souhaité nous parler d'une association qui a pignon sur rue grâce aux efforts de la CASE et de divers partenaires privés. Le hasard a voulu que ce jour, un article relatant l'inauguration du lieu soit publié dans le quotidien régional (lire ci-dessous).

Le Pimms (point information médiation multiservices) est implanté dans les locaux commerciaux de la place de la République. Parmi les partenaires, outre la CASE et l'Etat (public) s'affichent GDF-Suez et Véolia, délégataires de services publics (groupes privés). Amis lecteurs de ce blog, vous n'ignorez rien du combat que nous avons engagé pour le retour des services publics délégués en régie publique. Vous n'ignorez rien du fait que l'eau n'est pas une marchandise et que la facture à régler est imbuvable. En fait, l'accès à l'eau devrait être un droit fondamental comme l'air que nous respirons et accessible à tous les foyers modestes ou pauvres. Par héritage et par choix, le président de la CASE et quelques-uns de ses amis ont voulu nous faire croire qu'il était impossible de renégocier les contrats (pour faire baisser les prix ou augmenter les investissements) avec les délégataires avant 2024 alors que l'arrêt Olivet (Conseil d'Etat) fait qu'en février 2015, les élus de la CASE auront la possibilité de tout reprendre à zéro. M. Yung, vice-président de la CASE, l'a d'ailleurs reconnu récemment.

Vous me direz : quel rapport avec Pimms ? J'y viens. Parmi les objectifs affichés par le président de la CASE, je le cite (voir article Paris-Normandie de ce jour) « c'est une mission de service public qui est assurée ici. Nous rendons service aux citoyens tout en tissant le lien social. » Il se trouve qu'un de nos membres s'est présenté à l'accueil du Pimms. Qu'il a demandé comment s'opérait la médiation en cas de difficultés de paiement des factures d'eau par exemple. La réponse fut simplissime : allez voir le CCAS (1) et les services sociaux du conseil général. Voilà ce qu'on appelle une médiation-information rondement conduite.

C'est ce qu'on pourrait également appeler un accompagnement et une manière de tisser le lien social ! Un lien rempli de nœuds si j'en juge par la composition du bureau de l'association qui «gère» le Pimms. Qui en est le président ? Je vous le donne en mille ! C'est M. Martin Laurence. M. Laurence n'est autre que le responsable local de Véolia ! Si vous avez du mal à comprendre et à payer vos factures d'eau, adressez-vous à M. Martin Laurence qui fera des pieds et des mains pour faire rentrer l'argent dans les caisses de la société qui l'emploie.

J'interpelle les élus de la CASE. Est-il normal que la CASE finance les activités d'une association loi 1901 animée par le principal délégataire de services publics de l'agglomération et dont le maire de Louviers assure qu'il s'agit d'une mission de service public ? Les histoires de conflits d'intérêts me passionnent. Faudra-t-il y ajouter un jour un nouveau chapitre ?
(1) Centre communal d'action sociale

8 novembre 2010

Inventer la machine à gagner

Jean-Marc Germain (photo le JDD)

Mon confrère blogueur Denis Szalkowski reproche à un certain nombre de frénétiques du clavier de trop parler de Sarkozy. Dans ses statistiques, il assure que le président de la République obsède nos nuits et nos jours. Que nos commentaires de la vie politique tournent autour de cette personne très et trop médiatisée. Serions-nous victimes du syndrome «antisarko » ? Ainsi, ses statistiques révèlent que les blogueurs «politiques» normands dont je suis et qu'il prend la peine d'ausculter consacrent bien des lignes à un chef de l'Etat que Jean-Louis Debré ne classe pas parmi les plus importants de la 5e République. Il suffisait de l'écouter, ce matin, sur France Inter : « pour moi, il y a eu, racontait-il, trois présidents importants, De Gaulle, Mitterrand et Chirac. » Au diable les Giscard, les Pompidou et les Sarko…

A bien y réfléchir, Denis a raison. Si l'on veut céder à la facilité et enfoncer des portes ouvertes, faisons de l'anti-sarkozysme à outrance. Tapons sur la réforme des retraites, cognons sur la réforme territoriale, rions de ce remaniement dont on a oublié le début et dont on ne voit pas la fin, gaussons-nous des remarques acerbes de Villepin qui assure que le principal problème de la France c'est Sarkozy…ambiance. Ce serait ainsi une façon d'épargner les propositions (ou leur absence de propositions) de l'opposition dite gouvernementale celle qui serait apte à gouverner.

Chacun s'accorde à penser que l'antisarkozysme ne fait pas un projet et encore moins un programme. Mais Sarkozy est l'un des rares à avoir compris qu'en 2010 et sans doute aussi en 2012, le bruit de fond des médias va jouer son rôle, un rôle important. Rocard a beau déplorer cette démocratie médiatique du court terme, de l'immédiateté des résultats, il faut faire avec l'influence de la télévision, des radios, de la presse écrite (magazine surtout) et d'Internet.

Le monde a changé. La relation du citoyen à la politique aussi. Il serait grand temps que les responsables du Parti socialiste et ses élus tiennent compte de cette nouvelle dimension relationnelle. Je suis effaré de voir que le site départemental du PS est pauvre voire très pauvre. Je suis catastrophé de constater que très peu de députés PS ou apparentés (excepté Bartolone, Cambadélis, Dosières…) possèdent un blog actif influent.

N'acceptons pas la toute puissance du jeu médiatique. Soit. Sans le site d'informations Médiapart, sans Les enquêtes du Point ou de Monde, que saurait-on de l'affaire Bettencourt ? Que saurait-on des enveloppes destinées aux candidats UMP ? Qui nous aurait appris que des portables de journalistes d'investigation ont été dérobés à leur domicile ou à leur bureau ? Que les factures détaillées de téléphone des-dits journalistes ont été épluchées soit par la police, soit par le parquet.

Au début de son quinquennat, Sarkozy donnait le tempo. Les journalistes esbaudis le suivaient comme son ombre. Après ses échecs et ses erreurs, voilà que la presse le voue aux gémonies et ne donne pas chère de sa peau en 2012. Attention, en 2006-2007, la presse n'avait d'yeux que pour Ségolène Royal. Elle allait avoir un boulevard. Le jour de l'élection elle a pourtant fait une sacrée embardée.

En lisant le JDD, hier, je me disais (pour me rassurer sans doute) que Martine Aubry était bien entourée. Jean-Marc Germain et François Lamy, ses deux principaux conseillers, savent écrire des discours et, parait-il, réparer des machines à laver. Je ne leur demande qu'une chose : qu'ils inventent la machine à gagner.

7 novembre 2010

Quelques réflexions au débotté

Le remaniement gouvernemental qui se projette est à mourir de rire. Borloo assassine Fillon qui critique Borloo qui lèche les bottes de Sarkozy, porte la banane, fait dans le social, tandis que certains ministres et sous ministres comptent les jours et les nuits et préparent leurs valises. Que Juppé réintègre cette équipe porte plutôt atteinte à son image. Sa haine de la gauche est donc plus vive que son dégoût des méthodes et des objectifs de ce gouvernement.

On trouve encore plus d'un million de citoyens pour descendre dans la rue et sous la pluie, afin de poursuivre le mouvement de protestation contre une réforme des retraites injuste, inefficace, non financée. On se retrouvera même fin novembre « tous ensemble ». C'est vrai que le vote de la loi et son éventuelle promulgation sont deux éléments négatifs. Mais, au fond, le message adressé au pouvoir englobe l'ensemble de sa politique économique et sociale. Nous aurons donc du grain à moudre pendant encore deux ans.

Le projet européen de surveillance visuelle qui vise au développement de systèmes de reconnaissance visuelle automatique des objets et des individus est inquiétant. En dehors des problèmes techniques qu'il soulève, ce projet pose des questions éthiques dans la mesure où il risque la mise en place d'un vaste système de surveillance de la population. Un questionnaire a même été adressé aux policiers polonais pour leur demander, par exemple, de préciser comment se reconnaît un voleur, un dealer, un drogué, un pédophile, un terroriste, un hooligan…La vie est belle, non ?

Claude Guéant va porter plainte pour diffamation contre Médiapart. Le site d'information a mis en cause le secrétaire général de l'Elysée dans l'affaire des surveillances de journalistes enquêtant dans l'affaire de Karachi ou l'affaire Woerth-Bettencourt. Edwy Plenel fera-t-il la preuve de la vérité des faits ou plaidera-t-il la bonne foi des journalistes de son équipe « géolocalisés » par les services officiels de la police nationale ? Plenel est heureux de ce procès public qui permettra, selon lui, de dénoncer des méthodes inadmissibles dans une démocratie.

Silvio Berlusconi aime la vie et les femmes. Surtout jeunes. Voire mineures. Alors qu'une jeune fille assidue de ses parties a été interpellée à la suite d'un vol dans une grande surface, le président du conseil italien est intervenue pour la faire libérer au prétexte qu'elle « était la nièce du président égyptien Moubarak ». En réalité il s'agit d'une jeune fille marocaine sans aucun lien de parenté avec le Raïs. « Bunga Bunga » comme dirait Silvio !

La réforme territoriale projetée par le gouvernement a été acceptée par la commission mixte paritaire du Sénat et de l'Assemblée nationale. On peut s'attendre à un vrai charivari lors de l'examen en séance publique. Ce projet n'a qu'un but : empêcher les présidents de régions et de départements de gouverner ! Marylise Lebranchu, invitée récemment par la fédération PS de l'Eure à commenter le projet de texte assure qu'il est impératif de gagner l'élection présidentielle de 2012 pour empêcher ce mauvais coup. Les électeurs savent ce qu'il leur reste à faire.

Le 15 novembre prochain, le conseil municipal de Louviers écoutera les explications du maire sur le contenu des rapports relatifs aux délégations de services publics par la CASE. L'eau, l'assainissement, les transports, le ramassage et l'élimination des déchets…autant de sujets qui nous intéressent et méritent un examen approfondi. Nous ne nous priverons pas de faire connaître notre avis sur cette gestion.