20 novembre 2010

La villa Calderon, un an après…

« Voici tout juste un an, nous publiions un article sur la Villa Calderon qui venait d’être inaugurée. Critiquant les partis pris architecturaux et paysagers du projet, nous n’avions alors fait aucune observation sur le programme dont l’ambition affichée était de mettre en relation des familles en voie d’exclusion et des artistes en résidence. De fructueux échanges devaient en découler qui aideraient à la réinsertion de ces personnes en grande difficulté.

Noble ambition sur le papier. Au lendemain de l’inauguration, la Scène Nationale s’est vue remettre par la municipalité les clefs de l’ensemble des locaux destinés aux artistes en résidence : logements et ateliers, charge à elle de les faire vivre et de porter ce beau projet. Mais dans les faits, qu’en est-il un an après ?

Un an après, ces locaux restent désespérément vides. D’artistes résidants, pas plus que les grandes créations qu’avait annoncé Jacques Falguières, ancien directeur de la Scène Nationale lors de l’inauguration de la salle du Grand Forum. On disposait, disait-il, avec ce magnifique outil, du plus grand plateau scénique de la région. On allait voir ce qu’on allait voir ! On a vu ! Ou plutôt, on a failli voir !

Mais, nous direz-vous, dans ce cas, et puisque la Scène Nationale ne fait rien de ces locaux, pourquoi ne pas les reprendre et les mettre à disposition d’autres associations ? Que nenni ! La Scène Nationale n’est pas partageuse. Ces locaux sont devenus les siens et elle n’entend pas souffrir la moindre cohabitation. En voici un exemple.

L’an passé à Pâques, lors du festival de théâtre de printemps du Moulin, il a fallu loger pour une ou deux nuits les animateurs parisiens de cette manifestation. Une résidence pour artistes, n’est-ce pas fait pour cela ? Que croyez-vous qu’on fit alors que, dans le même temps, la résidence pour artistes était entièrement vide ? La municipalité leur fit ouvrir l’un des logements d’urgence de la Villa Calderon qui, par chance pour eux, était inoccupé. Sans cela, ils auraient probablement dû aller à l’hôtel.

Ce fumeux projet du maire de Louviers, cette idée de faire vivre ensemble artistes et familles en détresse n’était donc en réalité, on le voit aujourd’hui, qu’un attrape-nigauds dans lequel sont tombés à pieds joints Jean-Louis Destans, président du conseil général et Alain Le Vern, président du conseil régional. Il n’était là que pour servir de caution sociale au projet personnel de Franck Martin. Il n’avait d’autre finalité que de pomper les subsides de la Région et du Département sans lesquels ce projet dispendieux n’aurait pu voir le jour.

Les Lovériens, qui ne cessent de voir leurs impôts locaux augmenter, apprécieront comme il se doit. »

Reynald Harlaut

Parti de Gauche

19 novembre 2010

Ne dites pas de mal de votre employeur sur Facebook…

Il y a un risque à trop se dévoiler sur les réseaux sociaux. Il s'est trouvé un employeur pour licencier trois salariés de son entreprise qui avaient écrit des commentaires négatifs sur cette dernière. Et un tribunal des prud'hommes pour lui donner raison.
Le tribunal a estimé que la publicité donnée aux commentaires causait un préjudice à son entreprise et que, donc, le licenciement était justifié. Amis Twitters et facebookiens, attention. N'écrivez aucune allégation négative à l'égard de votre employeur. S'il fréquente votre mur ou vos messages, sachez qu'il a le moyen de vous faire taire ! Et de vous envoyer chez Pôle emploi.

Toute la gauche était là…

Un internaute insolent m'accuse d'avoir voulu me «défausser» en indiquant que ni l'association ni moi-même n'étions visés par les plaintes des conseillères municipales de Martin. Et alors ? Il ne s'agit pas d'une volonté de fuir quoi que ce soit. Cet internaute ne connaît rien de mon passé et des procès que j'ai intentés au SAC ou que certains m'ont intentés. J'ai tout simplement estimé de mon devoir de protéger les membres d'une association que je préside et d'indiquer que son animateur conservait une entière liberté de parole et d'action.

Cette apostrophe grotesque ne me gêne aucunement. Elle illustre le comportement d'un entourage clanique totalement obsédé et inquiété par la solitude grandissante du gourou local. Qu'on en juge (1) : tous les blogueurs politiques de l'Eure, sauf un, comptent FM parmi leurs adversaires. Claude Behar, vice-président du conseil général, membre du PRG, est venu soutenir Leslie Cléret, candidate PS lors de sa déclaration de candidature. Au conseil régional, il est de notoriété publique que le maire de Louviers, président du groupe PRG, brille par son absence. Il ne s'y fait pas que des amis.

A la CASE, ses opposants se taisent ou murmurent dans son dos pour ne pas subir ses foudres. Ce qu'ils souhaitent : continuer à bénéficier des subventions et des aides de la CASE…le règne de la peur…Si j'ai un conseil à donner à son poulain cantonal, c'est de ne pas trop se recommander de son mentor.

(1) A Louviers, et contrairement aux affirmations du maire, il n'y avait pas que le PS et le NPA dans la cour de la mairie. Le Parti communiste et le Parti de Gauche étaient là aussi. Toute la gauche, quoi.

Le plus lâche n'est pas celui qu'on croit !

« Dès que le débat sur le SCOT s'est transformé en pugilat politique, parce qu'il fallait bien trancher, avec des vainqueurs et des vaincus, il a fait les gros titres et attiré une large audience. » Franck Martin, bulletin municipal de Louviers N° 114. Toute une vision du monde !

Quel culot ! Le maire de Louviers nie dans Paris-Normandie de ce matin m'avoir adressé un bras d'honneur et s'indigne qu'on puisse le soupçonner d'un tel geste ! Il m'accuse d'avoir inventé ce triste épisode pour compenser les plaintes (farfelues ?) de ses amies conseillères municipales.
Je n'ai qu'une réponse à faire : dès mardi matin, alors que ces plaintes n'existaient pas, j'ai relaté la séance du conseil sous forme de bons mots et indiqué que le maire avait adressé un bras d'honneur au public. Ce texte est encore visible sur mon blog. Chacun pourra le constater.
Allons, Franck Martin, un peu de courage ! Il faut assumer ses actes même quand ils sont dégradants pour l'image qu'on veut donner de soi-même sans y parvenir. J'ajoute, insulte suprême, qu'il a trouvé le moyen de me traiter de « retraité ». Il est vrai que son parti est plus que favorable à la capitalisation et que le maire de Louviers s'est fait moucher par un syndicaliste lors d'une manifestation locale contre la réforme gouvernementale du système des retraites. Un souhait : qu'il prenne la sienne le plus tôt possible.

Jean-Edouard Criquioche, septième de la Route du Rhum en classe 4O


En passant la ligne d'arrivée en Guadeloupe à 8 heures 51 minutes 47 secondes (heure de Paris), ce vendredi 19 novembre, Jean-Edouard Criquioche s'est adjugé la septième place en catégorie Class 40 dans la Route du Rhum - La Banque Postale 2010. Le temps de course de Groupe Picoty est de 18 jours 19 heures 49 minutes 47 secondes.
Félicitons JE Criquioche pour ce véritable exploit. Un exploit humain, tout d'abord, et un exploit technique alliant sens de la navigation et maîtrise du voilier. Hormis le choc avec une baleine, JE Criquioche comme tous les navigateurs solitaires n'a eu qu'un adversaire : lui-même. Face à la solitude, le danger permanent, l'absence de sommeil, il a su dépasser ses angoisses et faire preuve d'une grande maîtrise. Du premier au dernier, les solitaires de l'Atlantique sont des hommes et des femmes d'exception.

La rumeur : Juliette écrit à son papa

Mon cher papa,

Tout se qui se passe actuellement à Louviers me rappelle une histoire que me racontait grand-mère :

Dans son village, il y a bien longtemps, il y avait une vieille femme très méchante. Elle colportait des choses fausses et faisait beaucoup de mal autour d’elle.

Comme on approchait de Pâques, elle alla se confesser de ses méchancetés auprès du curé du village.

Après l’avoir entendue, celui-ci lui proposa la chose suivante :

« Pour votre pardon, vous allez tuer une poule. Puis vous la plumerez, tout en parcourant la rue principale. Une semaine plus tard, vous reviendrez et vous ramasserez toutes les plumes, sans en oublier une seule ».

La vieille s’écria : « Mais c’est impossible, les plumes se seront envolées avec le vent ».

Les rumeurs, les fausses nouvelles, sont comme les plumes. Quand le vent les emporte, il est bien difficile de les arrêter. Et ceux qui les colportent le savent bien.

Je t’embrasse

Ta Juliette

18 novembre 2010

Je n'ai été témoin d'aucune insulte ou injure

Je publie ci-dessous le communiqué que j'ai adressé ce matin à Paris-Normandie :

— L'association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement a été déclarée à la sous-préfecture des Andelys le 12 novembre 2009 avec ses statuts et la composition de son bureau que je préside depuis cette date. Le récépissé de déclaration a été signé par le sous-préfet le 12 janvier 2010. Il s'agit donc d'une association officielle.

— Le rassemblement qui a eu lieu devant l'hôtel de ville, lundi dernier, avait un unique objectif : interpeller les élus de tous bords sur la gestion des services publics délégués. Il a duré trente minutes sans violences ni excès. Il s'est donc agi d'une manifestation bon enfant.

— Sur l'un de ses blogs, le maire de Louviers a porté des accusations contre l'association citée ci-dessus dont vous vous êtes légitimement fait l'écho. J'ai consulté un avocat. Je me réserve la possibilité de le poursuivre en diffamation car ces accusations portent gravement atteinte à l' honneur et à la considération de ses membres. »

Jean-Charles Houel

Des membres de l'association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement ont été choqués de lire les articles de presse de ce matin et de sont enquis auprès de moi afin de connaître la réalité des faits qui sont relatés. Je suis bien incapable de leur répondre car à aucun moment je n'ai été témoin d'insultes ou d'injures émanant des bancs du public. J'ignore les noms des personnes mises en cause et par conséquent il m'est impossible de recueillir, à cette heure, leur point de vue.
Un détail enfin, qui a son importance, le commandant de police en charge de cette enquête m'a confirmé que des plaintes avaient été déposées pour injures mais que ni l'association, ni moi-même, n'étions mis en cause. A la lecture des articles du maire, le doute pouvait être instillé dans l'esprit de toute personne de bonne foi. Il était donc important de faire ces précisions.

L’Écrêté de la rue au Coq se dresse sur ses ergots

Les dindons de Monet ou l'impressionisme animalier…

Un peu d'humour ne peut pas faire de mal et Reynald Harlaut est expert en la matière :

« Lundi soir, le conseil municipal, c’était « Au théâtre ce soir ». Et les spectateurs se pressaient au poulailler. Il faut dire que la soirée avait démarré très fort. Une haie d’honneur formée de porteurs d’eau brandissait au passage des élus des bouteilles sur lesquelles les étiquettes disaient : « Ma facture d’eau est imbuvable », « L’eau n’est pas une marchandise », « L’accès à l’eau est un droit pour tous », etc.

Les trois coups n’étaient pas encore frappés que la tension était déjà palpable.

À peine Olivier Aubert prit-il la parole dans le rôle du dindon de la farce que l’Écrêté de la rue au Coq, se dressant sur ses ergots, souleva les bras comme s’il battait des ailes et lui vola dans les plumes, pour commencer d’assouvir sa colère. Il avait eu l’imprudence, à propos de la Villa Calderon, d’avancer des chiffres qui mêlaient choux et navets. Cocorico de l’Écrêté, affirmant que Louviers était la première ville culturelle de l’Eure. Autour de lui, la basse-cour caquetait d’aise en picorant, la tête dans sa mangeoire.

Cet encouragement lui donna hélas trop d’élan. Clamant alors publiquement « qu’il n’était ni à droite ni à gauche, mais de la Gauche moderne » – celle qui s’allie à l’UMP – il bascula enfin de son perchoir et perdit le peu qui lui restait de son label rouge – souvenir d’un temps très lointain où il se disait maoïste – label depuis fort longtemps usurpé dans d’incertains marais centristes.

Très prudente et bien organisée, l’opposition de gauche n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier. Quand arriva l’examen du rapport annuel sur les services publics délégués : l’élimination des déchets, l’eau, l’assainissement, les transports, elle se partagea fort bien la tâche. Ce qui mit hors de lui l’Écrêté. Défendant bec et ongles la délégation exclusive à Veolia de ces services, en particulier de celui de l’eau, il n’hésita pas à multiplier contre-vérités et insultes à son égard comme à celui du public présent. Il crut même pouvoir se prévaloir de la volaille qui fait l’opinion pour justifier l’injustifiable : une association pour l’information et la médiation à caractère de service public, financée par le contribuable et dont le président n’est autre que l’un des cadres de Veolia.

Depuis trop longtemps élevé au grain, l’Écrêté ne supporte plus la moindre contradiction et moins encore — comme lorsqu’il fut mis en échec aux cantonales de 2008 — qu’on le prive de son blé, du moins de celui qu’il pense être naturellement le sien. Avec ses presque 10 000 euros par mois d’indemnités diverses, l’Écrêté de la rue au Coq a enfin trouvé sa poule aux œufs d’or. Et, curiosité de la nature, c’est lui qui les couve jalousement.

Reynald Harlaut

17 novembre 2010

Comme l'eau sur les plumes d'un canard

De nombreux amis m'ont appelé pour m'apprendre que le maire de Louviers m'avait nommément mis en cause de manière injurieuse dans un article paru sur l'un de ses organes de propagande. Des plaintes auraient été déposées contre des personnes présentes dans le public lors de la dernière réunion du conseil municipal. L'association que je préside y est citée et moquée voire insultée.
Avant de réagir publiquement et de rappeler le sens du combat que nous menons, je souhaite en savoir plus sur cette affaire qui vise à nous faire taire tout comme Sarkozy lance ses limiers sur la piste des sources journalistiques pour leur faire peur.
Dans l'attente, je vais souligner quelques évidences. Je n'ai peur de personne, surtout pas du maire de Louviers qui règne par autoritarisme puisque son autorité est inexistante. Le charivari de la dernière séance démontre qu'il ne sait ni conduire un débat ni le maîtriser dans le respect du débat d'idées et des différences d'opinions.
Le bras d'honneur qu'il m'a adressé (alors que je siégeais dans le public sans pouvoir lui répondre) le discrédite totalement (1). Il sait pourtant que ses menaces n'auront aucune prise sur l'action que je ne mène pas seul. Un collectif avance patiemment pour aboutir à des comptes transparents dans la gestion de l'eau et de l'assainissement. Mais que craint-il donc à rendre public l'audit de Mairie 2 000 ?
Déjà, nous avons obtenu la reconnaissance du vice-président de la CASE de la date de fin de contrat de Véolia (février 2015) contrairement aux affirmations permanentes et mensongères du maire-président. Des élus de la CASE (ils souhaitent rester anonymes par crainte de représailles) partagent nos préoccupations et nos propositions. Ils feront connaître leur position en temps utile.
Les gesticulations du maire de Louviers prouvent que nous marquons des points auprès des élus et dans l'opinion publique. Il ne le supporte pas. Dorénavant, il utilisera tous les petits moyens d'un petit pouvoir pour tenter de nous bâillonner.
Franck Martin me connait assez pour savoir que ses agissements, ses insultes, ses plaintes ou celles de ses adeptes, glisseront sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard.
(1) Les images du site Internet de la mairie ont été supprimées aujourd'hui (et pour cause) mais elles pourront servir en cas de besoin.

Porteurs d'eau : le commentaire de Sophie Ozanne

« Une trentaine de personnes ont rappelé à l'équipe municipale et aux élus qui siègent à l'agglomération Seine-Eure, leur ferme volonté de revenir en régie publique de la gestion de l'eau. Franck Martin sous des airs faussement amusé a en fait bien mal pris notre rassemblement revendicatif et cela s'est vu tout au long du conseil où il a été particulièrement odieux à l'égard des oppositions de gauche : paroles blessantes, interruptions brutales, sarcasmes et moqueries. Du Martin grand cru! Comme son fonctionnement est prévisible, nous nous attendions à cette attitude vu qu'il est incapable de contenir ses émotions. Ce qui reste incompréhensible c'est que ses colistiers acceptent sans broncher le comportement inadmissible de leur mentor. Passons, c'est leur problème. Pour nous l'essentiel est de montrer que notre travail sur le retour en régie avance, que nous réussissons à convaincre autour de nous, élus et citoyens.
Le retour en régie gagne du terrain en France grâce au travail opiniâtre de syndicalistes, d'associations et de partis qui dénoncent la main mise des grands groupes sur la ressource de l'eau. Les élus ne peuvent plus faire comme s'ils ne savaient pas. Alors ? Pourquoi F. Martin est-il si accroché à son contrat avec Véolia ? Pourquoi a-t-il dit des contre-vérités hier soir au conseil ? Les élus de gauche (PS, PCF, NPA) ont apporté des réponses concrètes que le maire a refusé d'entendre. Si les habitants de la CASE veulent un vrai service public de l'eau administré par la collectivité dans le respect des conditions de travail des salariés, avec la garantie d'un service rendu, à moindre coût, nous les appelons à nous rejoindre au sein de l'association (1) »

Sophie Ozanne

(1) Association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement. Siège 8 bis route de Pacy 27400 Louviers

16 novembre 2010

J.E. Criquioche a percuté une baleine

Reçu au PC de la course aujourd'hui à 15 h 48 :
" J'ai percuté une baleine hier après-midi. Le bateau filait entre 8 et 9 noeuds, j'étais dans la couchette quand le bateau à stoppé comme si j'avais talonné un banc de sable. Un grand crack. J'ai cru au début que j'étais en train de perdre le mât. Le bateau s'est couché, a dérapé et s'est redressé. Je suis sorti en catastrophe et c'est là que j'ai compris en voyant cet animal agonisant juste à côté du bateau. J'en aurais chialé, tellement la vue était hors sujet par rapport à mon idée de la mer, du respect qu'on lui doit, et elle, blessée par ma faute dans cet océan bleu marine sous ce soleil paradisiaque. Je ne pouvais rien faire. Je n'ai rien fait. Je savais qu'il fallait que je me dépêche d'inspecter le bateau. Mais je restais comme un con à lui parler, à m'excuser dans ma langue d'éternel prédateur humain. Elle a sondé entrainant avec elle son sillage rougeâtre. Je suis allé faire l'inspection du bateau : pas de voie d'eau, pas de fissure au puits de quille, les boulons n'ont pas bougé, pas de décollement de varangues, pas de jeu ni de points durs dans les safrans. Juste la gaine de la bastaque qui a pété dans son taquet. J'ai rangé tout ce qui avait volé dans le bateau et je suis reparti, le coeur meurtri, avec le sentiment d'être impuissant et lâche. Je vous parlerai de course demain… " Jean-Edouard Criquioche.

Conseil municipal de Louviers : les mots pour le dire

Lors de la réunion du conseil municipal, lundi soir, de nombreux auditeurs présents dans la salle ont eu droit à un florilège d'insultes, de gestes discourtois, de propos haineux de la part du maire de Louviers. J'en ai retenu quelques-uns.

La gauche moderne
Le maire de Louviers affirme qu'il n'appartient ni à la droite ni à la gauche. Il s'agit d'un secret de polichinelle. Cet homme-là serait de « la gauche moderne », nom choisi par Jean-Marie Bockel, ex-socialiste, ex-sous-ministre, lors de la création de son parti adhérent à l'UMP. Cette «gauche moderne» s'opposerait aux « gauchistes attardés ». Elle serait la gauche du centre, lui-même le centre de la droite. Vous avez tout compris.

Erreurs

La vie de Danièle Mitterrand serait parsemée d'erreurs. Le procureur Martin sait de quoi il parle. De quel droit se permet-il de juger la vie d'une femme exemplaire à plus d'un titre et qui, à 85 ans, prouve comme Stéphane Hessel que la vieillesse n'empêche nullement de rester jeune. J'en connais qui sont jeunes et modernes et très vieux dans leur tête.

Bras d'honneur
Quelle élégance, quelle délicatesse ! Quand il n'est pas content, le maire éructe et fait un bras d'honneur au public ! Je souhaite que ces images sur Internet aient été vues par le maximum de Lovériens car le maire actuel ne fait honneur ni à sa fonction ni à sa majorité. Se trouvera-t-il, par hasard, un ou une élu(e) de son clan pour le ramener à la raison !

Lacrymal
C'est le nouveau nom d'un courant socialo-communiste inventé par le tyranneau de service. Claudine Duteuil, dans une déclaration solide et argumentée, mettant en cause Véolia pour ses coupures d'eau à des familles dans le besoin, s'est entendue répliquer : « c'est dégueulasse, vous versez dans un courant lacrymal. » Il faut dire que Claudine Duteuil a publiquement dénoncé le fait que le directeur de Véolia soit également président du Pimms local dont l'objectif est soi-disant d'aider les gens dans leurs démarches administratives.

Contre la culture et le social

La caricature, Franck Martin, il connait. Quand on ne vote pas pour ses projets ou ses propositions, c'est qu'on est idiot ou ignare ou contre la culture et le social. Car sachez-le, braves gens, la ville de Louviers est « la capitale culturelle de l'Eure » ! Garouste au Musée ! La villa Calderon ! (nous reviendrons sur ce sujet) la scène nationale…Et on n'a pas tout vu ni tout entendu !

Je suis pour le cumul
Le maire répète à l'envi qu'il est favorable au cumul des mandats. Personne ne sera surpris de savoir qu'il l'a redit hier. Dommage que l'opposition n'ait pas profité de l'aubaine pour lui parler du cumul des indemnités et de l'écrêtement qu'il a dû subir… en faveur de sa compagne devenue la tire-lire du foyer.

Nous ferons ce qu'il faut en 2014



Cette phrase de Patrice Yung a été prononcée lors de la réunion de la commission consultative des services publics au sujet de la date d'échéance du contrat avec Véolia eau programmée en 2015. J'ai comme l'impression que le vice-président de la CASE s'est avancé un peu vite. Il avait oublié que ce n'est pas lui le chef. Car le chef a souligné, hier soir, que le contrat pourrait courir jusqu'en 2024. M. Yung devra donc attendre pour faire ce qu'il faut. Au fait, 2014 n'est-ce pas l'année des élections municipales ?

Rétropédalage
Olivier Aubert, conseiller municipal UMP a pris une bien mauvaise habitude. Il part sur les chapeaux de roue, frôle l'excès de vitesse, constate qu'il se trompe et se voit contraint d'opérer une marche arrière du plus mauvais effet tactique. Depuis le temps, il devrait savoir que le rétropédalage n'est efficace que sur un pignon fixe.

De la joie et de la conviction pour les porteurs d'eau

Les conseillers municipaux de Louviers ont eu droit à un comité d'accueil composé d'une trentaine de porteurs d'eau, hier soir, à l'occasion de la réunion de l'assemblée communale. Ou plutôt de bouteilles d'eau portant des étiquettes (voir photo) d'un genre nouveau : « la facture d'eau est imbuvable, l'accès à l'eau potable est un droit fondamental, l'eau n'est pas une marchandise. » Autant de slogans repris en chœur par des manifestants aussi joyeux qu'une eau vive.

L'association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie (1) avait opté pour une prise de position publique et rayonnante à l'occasion de l'examen des rapports sur les services publics délégués : l'eau et l'assainissement, le ramassage et l'élimination des ordures ménagères, les transports publics. Tous services de la compétence de la communauté d'agglomération et dont la gestion est à des années-lumières de la transparence due aux citoyens.

Depuis plus de douze mois, maintenant, cette association agit localement pour défendre l'intérêt général et pour un retour en régie publique du service de l'eau et de l'assainissement. Nous avons, aujourd'hui, les preuves financières et matérielles des surcoûts, des surfacturations et pour tout dire des énormes bénéfices réalisés par la multinationale de l'eau sur le dos des usagers. Bien des communes de droite et de gauche s'emparent d'ailleurs à bras le corps de ces dossiers à la fois pour préserver la ressource et aussi pour protéger les familles des coûts exorbitants.

L'arrêt Olivet (et non l'arrêté) du conseil d'Etat permet aux communes courageuses de mettre un terme à leur contrat (ou de le renégocier) avec les sociétés privées après vingt ans. La ville de Louviers a la possibilité avec la CASE de mettre un terme au contrat avec Véolia en février 2015 ce que Franck Martin a toujours contesté. Hier soir, devant les élus, il a reconnu cette réalité juridique mais pour ajouter aussitôt que les compensations financières seraient telles qu'il n'est pas question de changer quoi que ce soit. On connaît bien des communes qui ont accéléré le processus sans pour autant être perdantes financièrement. Il y faut de la volonté, des avocats compétents et, surtout, du courage moral.

Le renoncement de Franck Martin est un double aveu. Un aveu d'impuissance, tout d'abord, face à ces mastodontes mondiaux de l'eau, et un aveu politique, ensuite, exprimant la conviction du maire de Louviers : les régies privées font mieux que les régies publiques. Franck Martin, maire et président de la CASE, levant les bras au ciel s'est écrié dans une entrée théâtrale: « tous des comiques » ! Le fou du roi n'est-il pas celui qui crie des vérités quand les courtisans et les cireurs de pompes n'osent pas l'ouvrir ?

(1) L'association tiendra son assemblée générale le samedi 27 novembre à 16 heures dans la salle Pierre Mendès France de l'hôtel de ville. Toutes les personnes intéressées par notre action seront les bienvenues.

15 novembre 2010

Remaniement, repliement et reniement

Christine Lagarde n'y va pas par quatre chemins. L'ancienne patronne d'un cabinet d'avocats de Chicago n'hésite pas à parler d'un nouveau gouvernement révolutionnaire où le professionnalisme va dominer. Merci pour les virés et les écartés. Fini les états d'âmes et terminé les « je roule pour moi ». Tous rouleront, dorénavant, pour Sarkozy. On avait Christine (Bouttin) la mystique, on a maintenant Christine (Lagarde) la mesquine.

Les radicaux de gauche ont profité du départ de Jean-Louis Borloo du gouvernement pour proposer une réunification du Parti radical.
"En reprenant sa liberté, Jean-Louis Borloo offre l'opportunité aux radicaux et au radicalisme de retrouver toute leur place sur l'équipier politique", déclare dans un communiqué Eddie Ait, secrétaire national du Parti radical de gauche. "Le temps de la réunification est venu."
Il n'aura pas fallu longtemps à un responsable radical de Gauche de haut niveau (!) pour aller à la pêche aux centristes de droite puisque Borloo est membre de l'UMP. Ces radicaux, de gauche ou de droite, sont décidément impayables. La famille radicale, comme ils disent, devrait nommer Bernard Tapie parrain d'honneur. Il est vrai que Borloo a été son avocat.

Les hommes politiques auraient intérêt à se relire ou à réécouter leurs déclarations. Prenons Alain Juppé par exemple. Depuis 2008 il a répété sur bien des ondes et sur bien des écrans que jamais au grand jamais il ne réintégrerait un gouvernement ! « Ni hier, ni demain, ni après-demain. Les Bordelais veulent que je sois maire de Bordeaux à plein temps. » Le site http://www.lepost.fr/ a eu la bonne idée de collecter toutes les déclarations de l'ancien premier ministre. Quel menteur !

Les recalés et les pestiférés se lâchent. Jean-Louis Borloo, Fadela Amara, Rama Yade…étaient obligés de tenir leur lanque (quoique) quand ils étaient ministres. Depuis hier soir, on sait qu'ils ne le sont plus. Borloo assure que la cohésion sociale n'est pas pour lui une posture de circonstance, Amara regrette le sectarisme de tel ou tel, Rama Yade dit être heureuse de ne plus en être…Morin semble même découvrir que le RPR-UMP est un clan au sein duquel le chef ne serait plus celui qu'on croit.

J'ai adoré le titre du journal Libération ce matin : « Fillon garde Sarkozy. » On ne peut mieux décrire la situation d'un président qui a perdu la main. Fillon s'est imposé et de quelle manière : violente et brutale. Le bourgeois de la Sarthe s'est rendu irremplaçable et a tenu à serrer les boulons. Les Morano, Lefevre, bien connus pour leur caractère aimable, vont pouvoir s'en donner à cœur joie. Quant aux Hortefeux, Alliot-Marie, Ollier, Bertrand, etc. on les connaît bien. On a du souci à se faire.

En écoutant Dominique Strauss-Kahn, ce matin sur France Inter, François Loncle a eu l'impression que le directeur du FMI serait bien candidat à la candidature à l'élection présidentielle et que, donc, il participera aux primaires organisées par le PS. François Loncle m'avait assuré, il y a plusieurs semaines que Fillon serait maintenu à son poste : « Les députés UMP le voulaient. » Ce matin il m'a affirmé : « Strauss-Kahn veut être candidat. Il sera désigné et il gagnera l'élection présidentielle. »

Parmi les virés : Eric Woerth. Ses amis assurent qu'ainsi il pourra mieux se défendre des attaques dont il est l'objet : la légion d'honneur de Patrice de Maistre, le terrain de golf et l'hippodrome de Chantilly, les enveloppes d'argent liquide des Bettencourt lors de la présidentielle de 2007, l'embauche de son épouse…des juges d'instruction ont été désignés (après combien de mois ?) et tôt ou tard, Eric Woerth devra répondre à quelques questions.
En fait, et plus prosaïquement, son retour à l'Assemblée nationale va lui permettre de bénéficier de l'immunité que prévoit la constitution en faveur des parlementaires. Pour lever cette immunité il faut l'accord du bureau de l'Assemblée nationale largement dominée par la droite. A mon avis, les juges ne sont pas au bout de leurs peines. La vérité devra attendre des mois ou des années.

Finalement, ce remaniement annoncé dès mars 2010 se résume à deux mots : repliement sur l'Elysée et la garde très rapprochée avec Guéant, Guaino, Levitte et consorts et reniement avec les engagements de 2007 dont on attend toujours les effets : travailler plus pour gagner plus, la croissance avec les dents, une France irréprochable, la baisse du chômage, de la pauvreté…

14 novembre 2010

L'eau bien commun de l'humanité

Jean-Luc Touly et Alain Le Vern. (photo JCH)

A l'occasion de la semaine de la solidarité internationale, Jean-Luc Touly était en Normandie. Invité par le conseil régional, il est venu à Rouen faire le point sur les « avancées » obtenues au niveau mondial pour que chaque habitant de la planète terre ait accès à l'eau potable.

On n'en est pas encore là puisqu'un milliard d'êtres humains n'ont pas d'eau potable et que trois milliards d'autres ne bénéficient d'aucun système d'assainissement. Ce qui se passe à Haïti illustre d'ailleurs très bien la situation dramatique dans laquelle se trouvent nombre d'habitants du sud. Sans eau potable, les épidémies se développent et on attend une catastrophe humanitaire majeure dans une île déjà sévèrement touchée par le tremblement de terre de début d'année. Le choléra a déjà tué un millier de personnes.

Jean-Luc Touly explique très bien comment l'eau est devenu un bien économique dotée d'une valeur marchande depuis que le PPP partenariat public-privé a été érigé en dogme dans notre pays et ailleurs. Ce partenariat aboutit à une centralisation des moyens et à une concentration des profits. En 1977, l'ONU avait fixé comme objectif l'an 2000 pour que l'accès à l'eau soit universel. « L'objectif ne sera pas atteint, déplore Jean-Luc Touly, et l'eau demeure une source de conflits importants comme au Moyen orient, par exemple. »

Citant les grandes multinationales de l'eau (Véolia, Suez etc.) il souligne leurs capacités de lobbying, l'opacité de leur gestion, l'inexistence d'une gouvernance claire qu'il oppose aux desseins de l'association de Danièle Mitterrand : « l'eau est un bien commun de l'humanité, l'eau n'a pas de prix. » L'accès à l'eau pour tous est un droit : pour ceux qui peuvent payer et ceux qui ne le peuvent pas.

Ainsi, il propose, si l'on considère qu'un habitant a besoin de 150 litres d'eau par jour pour ses besoins alimentaires et d'hygiène que les 50 premiers litres soient gratuits, que les 50 litres suivants soient facturés au prix coûtant et qu'à partir du 100e litre d'eau, des surtaxes progressives soient appliquées. Cela engendrerait un comportement à la fois écologique et citoyen. « Il s'agirait tout simplement d'appliquer le principe du pollueur-payeur ».

C'est possible ! Depuis juillet 2010 la Bolivie applique ce principe de progressivité. Pour JL Touly, les collectivités locales vont donc être confrontées à des décisions politiques d'urgence. Quant au pays du sud ils savent ce qui les attend : la banque mondiale et le FMI mettent deux conditions aux aides financières : l'augmentation des prix et la privatisation de la gestion. Mais comme le dit JL Touly, cette proposition a une limite : tout le monde paye sauf ceux qui gèrent ! C'est pourquoi la loi Oudin-Santini et le 1 % destiné aux pays en voie de développement « est une loi formidable ».

Jean-Luc Touly qu'on reverra bientôt dans la région de Louviers a conclu sur cette formule : « l'eau c'est l'intérêt général, l'eau c'est la vie ! »

(1) Lundi à 18 heures, on se retrouvera devant l'entrée de la salle du conseil municipal à Louviers pour expliquer aux élus majoritaires de Louviers qu'il est temps de défendre cet intérêt général. Chacun sera le bienvenu.