27 novembre 2010

Audrey Pulvar : une vraie journaliste professionnelle

photo purepeople

Audrey Pulvar est soutenue par une immense majorité de Français. La journaliste d'i-télé et de France Inter, « virée » du jour au lendemain parce que compagne d'Arnaud Montebourg, candidat à la candidature socialiste pour l'élection présidentielle, paie un délit préventif, une sorte de principe de précaution édité par un actionnaire frileux.

Les dirigeants de Canal Plus puisqu'i-télé dépend de la chaîne cryptée veulent, parait-il, éviter un conflit d'intérêts entre un homme politique, membre du PS, et une journaliste politique n'ayant qu'un malheur, celui d'appartenir à une chaîne de télévision. Ses qualités professionnelles ? Irréprochables. Ses interviews ? Toujours assurées avec distance. On peut dire d'Audrey Pulvar : « elle est un exemple pour ceux et celles — et ils sont nombreux — qui aspirent à faire ce métier passionnant qu'est le journalisme. »

Alors, pourquoi maintenant ? La candidature d'Arnaud Montebourg à la candidature est un acte mineur dans le grand concert des futures présidentielles. L'organisateur théorique des primaires à gauche souhaite mettre la pression sur les « grands » candidats du PS et veut se rappeler àleur bon souvenir dès maintenant. Il s'agit d'une stratégie habile mais non déterminante sur l'issue définitive des primaires. Avec Manuel Valls, Arnaud Montebourg veut peser sur l'organisation gouvernementale qui succéderait à une victoire de la gauche en 2012. Pourquoi pas. Il a les qualités et les mérites d'un futur ministre.

Audrey Pulvar n'a pas à payer le prix exorbitant d'une mise à l'écart absolument injustifiée par le timing des événements. Si elle devait quitter l'antenne un jour, c'eût été parce qu'Arnaud Montebourg aurait été choisi comme candidat du PS ou élu comme président de la République. On n'en est pas encore là.

J'ai bien peur que l'éviction-surprise (et prématurée) d'une journaliste qu'on aime et apprécie soit due à des préjugés n'ayant que peu à voir avec la rigueur journalistique et la neutralité dont Audrey Pulvar est coutumière. Au fond, c'est lui faire bien peu confiance. Et c'est cela qui est dramatique.

26 novembre 2010

Roland Dumas : immoral ou amoral ?

Ainsi, Jacques Chirac a été élu président de la République en 1995 grâce à un tour de passe-passe de Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel. Par sa voix, ajoutée à celle des quatre conseillers de droite, les comptes de campagne d'Edouard Balladur et Jacques Chirac ont été validés ouvrant la voie à la confirmation de l'élection du dernier nommé.

Et pourtant. Pourtant, les différents rapporteurs — les experts comptables et judiciaires du conseil constitutionnel — avaient tous conclu au rejet des comptes de campagne des deux frères ennemis. Pourquoi ? Parce que des sommes importantes en espèces avaient alimenté la colonne recette sans qu'elles puissent à aucun moment, trouver une justification sérieuse. Edouard Balladur (1) avait même osé déclarer que les 11 millions de francs (de l'époque) versés en une seule fois provenaient de la vente de gadgets et de teeshirts ! Quant à Jacques Chirac, il dépassait lui aussi le plafond autorisé.

Qu'a fait Roland Dumas ? Il a complètement occulté les arguments des experts et des quatre opposants (membres du conseil constitutionnel et nommés par la gauche) et justifié son vote afin « de respecter l'expression du suffrage universel des Français ». Même si ce vote a finalement été obtenu avec l'aide de moyens « énormes » rendus possibles par le dépassement du cadre légal. Et donc répréhensibles.

L'histoire retiendra (lire Le Monde de ce jour) que Roland Dumas, proche de François Mitterrand, a permis l'arrivée de Jacques Chirac au pouvoir contre Balladur, d'abord, et Lionel Jospin, ensuite, qui s'avère avoir été le dindon de la farce. Roland Dumas, ne l'oublions pas, a dû démissionner de cette présidence du Conseil constitutionnel pendant l'affaire Elf qui l'a conduit devant Eva Joly, juge d'instruction au pôle financier de Paris. Ne racontait-elle pas récemment qu'elle connaissait bien Roland Dumas « puisqu'elle l'avait mis en examen. »

Je me pose une question : cet homme est-il immoral ou amoral ? En tout cas, il n'est pas de gauche.
(1) Dominique de Villepin a déclaré hier au juge Van Ruymbecke qu'il avait l'intime conviction que des commissions ou retrocommissions avaient alimenté les partis politiques soutenant Edouard Balladur.

http://www.lemonde.fr/

Conseil intercommunal d'Est-Romainville : quand les citoyens s'invitent au débat !

Nous ne sommes pas les seuls à agir !

Pour information voici ce qui s'est passé à la communauté d'agglomération Est Ensemble à Romainville:
DÉCLARATION DE FRANCE LIBERTÉS
Le SEDIF et Véolia confrontés aux citoyens d'Est Ensemble

Ce soir devait se tenir le vote de la collectivité d'Est Ensemble concernant le choix de rester ou non au sein du Sedif pour son service de l'eau. Près de 200 militants de l'eau ont portés haut la voix de l'eau bien commun et de la possible sortie de la collectivité du marché du Sedif avec Veolia.

Au lendemain d'une grève des salariés de Veolia pour préserver leurs contrats et avantages, les évènements de ce soir qui ont entraîné le report du vote prévu, vont pousser tout les acteurs à poursuivre leur réflexion sur le service de l'eau en Ile de France. Les pressions du Sedif notamment sur les tarifs de l'eau sont en cause et la nécessité politique d'y voir clair va se renforcer dans les jours à venir.

La notion même de désobéissance civile prend corps et permet aujourd'hui aux citoyens engagés de faire passer leurs idées sans violence mais avec force conviction pour imaginer que les politiques soient enfin mis devant leurs obligations de penser pour les citoyens et non pas pour les calculs politiciens.

La prochaine étape sera à suivre de très près, le combat continue et il ne nous reste qu'à espérer que toutes ces batailles nous apportent une victoire pour notre bien commun par excellence : l'eau.

La politique du bien commun est possible et les citoyens d'Est Ensemble en font la preuve à chaque étape du processus de décision de leurs élus.

Nous les soutenons et espérons une décision en faveur du service public pour très bientôt.

Emmanuel POILANE, Directeur de France Libertés



« COMMUNIQUÉ DE LA COORDINATION EAU ILE-DE-FRANCE

C’est un tournant dans la mobilisation citoyenne en faveur d’une gestion publique, transparente et écologique de l’eau, dans notre pays.

C’est sans doute la première fois qu’une action citoyenne de cette envergure et avec cette détermination se produit. A ceux qui croient les citoyens indifférents ou apathiques sur une question aussi essentielle pour la vie en société que l’eau, cette soirée apportera un salutaire démenti.
Cette action n’est pas le fruit du hasard, c’est la suite de plusieurs mois de sensibilisation sur les marchés, dans les rues, de signatures de pétition (près de mille signatures dans la seule ville de Bondy dont le maire socialiste est un fervent partisan …du retour au SEDIF), de réunions publiques,
C’est la suite de plusieurs mois d’expertise citoyenne où tous les documents ont été décortiqués et publiés par les associations, dans les blogs. C’est la suite aussi d’une dynamique politique nouvelle qui voit des associations, des élus, des forces politiques diverses travailler main dans la main sur cette question.

Il faut arrêter de jouer avec l’eau !
C’est aussi un message très clair adressé au président et à la majorité socialiste de l’agglomération : il faut arrêter de jouer avec l’eau !
Une décision aussi importante ne peut pas se prendre en l’absence de tout débat démocratique, en l’absence des citoyens, sans convoquer la CCSPL, sans organiser de réunions publiques dans les villes comme l’agglomération s’étaient pourtant engagée à le faire dans le cahier des charges de l’audit qu’elle a commandé, sans débat dans les conseils municipaux. 
Les conseillers communautaires ont reçu le volumineux dossier le 9 novembre pour se prononcer le 23 novembre.

C’est cette absence de démocratie qui a exaspéré les citoyens !


Il faut arrêter de jouer avec l’eau en racontant que le service public ne sera plus assuré le 1er janvier si Est Ensemble n’adhère pas au SEDIF ! De toute façon, Est Ensemble ne sera pas adhérente au SEDIF au 1er janvier, il y aura une période transitoire d’au moins trois mois.
 Pourquoi ne pas la mettre à profit pour élaborer une nouvelle convention provisoire qui laisserait le temps de construire une alternative publique ?

Il faut arrêter de jouer avec l’eau en s’affirmant pour la gestion publique dans les discours et en retournant dans les faits au SEDIF, dans le giron de VEOLIA. Si c’est pour mieux en sortir dans deux ans, pourquoi y aller maintenant ?



L’heure du choix
Le président et la majorité socialiste de l’agglomération ont maintenant un choix à faire entre la politique de la force et la force de la politique. Du côté du passage en force, ils peuvent réunir à nouveau le conseil d’agglomération sous la protection de deux rangées de CRS et voter l’adhésion au SEDIF/VEOLIA. 
Leurs électeurs, le peuple de gauche, se demanderaient néanmoins quel intérêt supérieur les motive.
A l’inverse, du côté de la responsabilité politique, ils peuvent renouer le fil d’un dialogue apaisé avec les citoyens, les associations, toutes les forces qui aspirent à une gestion publique et transparente de l’eau.
 Nous leur tendons la main dans ce sens. 
Nous sommes prêts à leur faire des propositions, à les aider à trouver une solution qui garantisse la continuité du service public en s’engageant dans la voie d’une gestion publique de l’eau.


Article LE PARISIEN 93
EST ENSEMBLE

Le conseil communautaire reporte le vote sur la gestion de l’eau.
La bataille de l’eau est montée d’un cran hier soir. Le conseil communautaire d’Est Ensemble*, réuni au palais des fêtes de Romainville pour voter sur l’adhésion de l’agglomération au Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif)** à partir du 1er janvier, a été interrompu par des manifestants partisans d’un retour à une gestion publique de l’eau.

http://eauidf.blogspot.com/2010/11/irruption-citoyenne-au-vote.html

Pour la promotion en Ile de France d’une gestion démocratique, soutenable et équitable de l'eau, en lien étroit avec les usagers et leurs associations, dans le respect de la préservation de la ressource et de l'environnement.

L’eau est un bien commun universel auquel tous les habitants de la planète ont droit d’accéder et qui doit relever de la sphère publique : la ressource comme les services de production et de distribution de l’eau ne peuvent faire l’objet d’une appropriation privée.

25 novembre 2010

Durable, vous avez dit durable ? Comme c’est durable…


Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) – Monsieur Bertin – hst (116x95) – 1832 – Paris, Musée du Louvre


Je ne vais pas vous refaire le coup d’« Au théâtre ce soir » avec la réunion de mardi organisée par la municipalité pour la présentation publique du PADD (projet d’aménagement et de développement durable) de Louviers. Il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Et pourtant, Molière, qui avait dû assister à la précédente réunion s’était invité. On se serait bien cru dans le Bourgeois gentilhomme. Avec, par ordre d’entrée en scène, dans le rôle de M. Jourdain (pas François, l’ancien directeur de l’atelier municipal d’urbanisme), le maire de Louviers, incapable de positionner un endroit précis de la ville sur la carte et se gargarisant des mots savants qu’il venait fraîchement d’acquérir de la bouche d’une sorte de Maître de philosophie, urbaniste de son état. De ceux qu’on paie avec nos impôts pour venir nous lire l’heure à notre montre. Car, à l’inverse de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, il en est d’autres qui croient faire de l’urbanisme et se prennent aux sérieux rien qu’en lui empruntant son vocabulaire le plus hermétique.

Comme avec le mot agrafe, par exemple. Comment, vous ne savez pas ce qu’est une agrafe ! Vous pensiez bêtement comme moi qu’il s’agissait de ce petit fil de métal qui, replié, sert à maintenir ensemble des feuilles de papier. Que nenni ! Laissez-moi vous expliquer. Une agrafe, c’est par exemple, quand on a décidé seul de disposer un ensemble d’équipements publics sur un terrain, séparé de la zone d’habitation à laquelle ils sont majoritairement destinés, par un axe de circulation important difficilement franchissable. Alors, pour les relier, il faut inventer une solution évitant les risques du croisement entre le flux des piétons et celui des automobilistes. C’est cela une agrafe, dans leur jargon. Pour faire cela sérieusement, il faudrait, soit pour les piétons, soit pour les automobiles, un pont ou un passage souterrain. Mais, gageons d’ores et déjà que d’ici là, « en raison de la crise qui a lourdement pesé sur nos projets et nous a obligés à réduire nos ambitions afin de réaliser des économies, nous avons dû faire des choix », cette agrafe se finira par quelques bandes de peinture sur le bitume. On appelle cela, nous les gens du peuple, un passage pour piétons. Mais le dire comme cela, c’est faire la part trop belle à des contingences bassement matérielles.

Bon, j’arrête là pour le théâtre. Mais plus tard, je réexpliquerai comment on en est arrivé là.

Non, ce qui est frappant, c’est la manière dont ce mot, durable, s’est immiscé partout. Comme il s’est installé en tous points, en tous lieux, en toutes circonstances. Par la magie du verbe, tout est devenu durable. Être durable, c’est tendance .Alors, pour faire branché, on l’accommode à toutes les sauces. Durable, le développement ; durable, l’aménagement ; durable, la maison ; durable, la gestion ; durables, les élus… mais si, mais si, ils le souhaitent ardemment. Durable, mais hélas que trop, le chômage. Éternellement durables, les impôts. Par une de ces acrobaties dont nos petits génies de l’assurance ont le secret, même la santé serait devenue durable. Il suffit de payer la prime. Et les académiciens, vont-ils être bientôt durables en plus d’être immortels ? C’est grotesque.

Si nos proches ancêtres revenaient – je parle de ces personnes qui ont vécu jusque dans les années cinquante, avant que les États-Unis d’Amérique ne nous exportent leur société de consommation –, ils nous regarderaient comme des dérangés de l’esprit, nous et notre société du tout jetable. Eux qui ne jetaient rien, réparaient et recyclaient tout, géraient admirablement l’économie domestique avec le simple bon sens. Faut-il que nous ayons totalement perdu le nôtre avec cette frénésie de consommation savamment entretenue pour que, comme par un effet de balancier, nous en soyons à ne proposer désormais comme une incantation, que du durable. Proposer, bien sûr, car dans tout ce bla-bla durable, il y a une manière durable de se donner bonne conscience à bon compte en ne changeant durablement pas grand-chose. Et là, ça n’a que trop duré.

Reynald Harlaut



24 novembre 2010

Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Nicolas Sarkozy est un homme à multiples facettes. Pendant la première partie de son quinquennat, il s'est lâché grave comme dirait un collégien de mon voisinage. On a eu droit au « casse toi pov con » « viens ici, descends si t'es un homme ». C'était quelques temps après le Kärcher et la racaille des banlieues et surtout après le Fouquet's et la croisière courte sur le yacht de Bolloré.

Il a vu le résultat : l'UMP battue aux municipales, écrasée aux régionales et des sondages de plus en plus catastrophiques. Certains diront : c'est la faute à la crise ! D'autres, dont je suis, ne pourront que constater la terrible dégradation de l'image du président et l'abaissement de la fonction. Depuis le remaniement, Sarkozy a souhaité montrer un autre visage. Celui du président au-dessus de la mêlée, celui du chef qui apaise et sait conserver son sang-froid.

Patatras. Il a suffi d'une conférence de presse au débotté, en « off » comme on dit dans le jargon journalistique pour que le nouveau Dr Jeckyll redevienne Mister Hyde. « Amis pédophiles, bonsoir » ! Même sur le ton de la boutade et de la provocation, la parole demeure présidentielle et ne se prête pas du tout à ce genre d'humour mêlant cynisme et âcreté. Les journalistes présents, à qui s'adressaient l'insulte déguisée, n'en reviennent toujours pas. Et, malgré la forte insistance de l'Elysée pour que les paroles du chef ne soient pas reprises en boucle sur les sites d'information, rien n'y a fait. libération.fr (http://www.liberation.fr/) a balancé l'enregistrement audio de Sarkozy à Lisbonne, un enregistrement qui fera date peut-être autant que celui du majordome de Mme Bettencourt.

Et tout cela pour une erreur de responsabilité ! « Je n'étais pas le trésorier de la campagne de Balladur, ni son directeur, j'étais son porte parole. » Pour avoir mélangé les rôles, les journalistes se sont fait taper sur les doigts. Denis va encore me dire que je parle de Sarkozy est qu'il y a mieux à faire. Sans doute. Je demeure, toutefois, persuadé qu'il est sain et démocratique d'en savoir toujours plus sur ceux qui nous gouvernent. Surtout quand ils perdent les pédales.

Le plan local d'urbanisme adopté en mars 2011 ?

Une trentaine de personnes ont assisté à la réunion de présentation du PADD. (photo JCH)

De la réunion de présentation du PADD (projet de développement et d'aménagement durable) cadre du futur PLU (plan local d'urbanisme) et qui avait lieu hier soir dans la salle Pierre Mendès France, quelques pistes se dégagent.

Le commerce et l'emploi : pour développer le cœur commercial de Louviers, la mairie disposera d'un droit de préemption urbain ciblé de manière à renforcer cette vocation essentielle et cherchera à renforcer quelques pôles commerciaux de proximité dans plusieurs quartiers. Les emplois de production (le maire veut du tertiaire à forte valeur ajoutée dans Louviers même) seront créés sur les Ecoparcs 3 et 4, les deux premiers étant saturés.

Le logement : On recherchera la compacité et comme il reste peu de terrains disponibles dans le centre ou près du centre « on visera l'économie en foncier et en énergie » d'où l'idée de construire 100 à 120 logements par an dont 40 % en collectif, 20 % en individuel et 40 % en groupé : « Nous devons conserver 30 à 35 % de logements sociaux. »

La ville de la proximité : on ne chassera pas la voiture mais on la recherchera pas non plus. Les difficultés de circulation sur certains axes (malgré les assurances du maire) et de stationnement sont réelles à certaines heures de la journée. Il n'est pas illogique de souhaiter plus « d'espaces piétonniers d'animation, plus de mailles douces dans les quartiers ». La Place Thorel sera maintenue comme pôle d'échange multimodal.

La qualité des espaces publics : pour conforter le rôle urbain et social, le PLU devra favoriser l'offre en équipements publics ou privés. Exemple : le boulevard Clémenceau. D'espace large de circulation, voilà un lieu qui dans dix ans, devrait offrir un tout autre visage (?)

La trame verte et bleue : forêt, côteaux calcicoles, rivière, vive le retour de la nature en ville avec des corridors écologiques ! Le PPRI (plan de prévention des risques d'inondations) rend inconstructibles nombre de terrains de fond de vallée. Profitons de la richesse écologique de la ville. La mise en eau de la passe à poissons de la rue du canal a d'ailleurs été lancée ce mardi.

Le patrimoine : Louviers est une ville riche de son grand et de son petit patrimoine. Réhabilitation (école de musique) architecture contemporaine (collège F. Buisson) reconstruction d'après-guerre (déjà 60 ans). La mairie veut le défendre.

Risques et nuisances : développement durable signifie environnement plus sain. Moins de voitures pour un oui ou pour un non, moins de nuisances sonores…

J'ai posé deux questions :
L'une sur l'axe est-ouest (Le Neubourg-Heudebouville) Le maire affirme que les comptages de circulation réalisés ne justifient pas la création d'un contournement qui semble pourtant à terme indispensable. « Mais le conseil général ne donne pas de réponse claire ».
L'autre sur l'avenir de l'écoquartier de la gare. La plus grande partie des surfaces appartiennent à RFF (Réseau ferré de France) qui ne veut pas les vendre. « On veut empêcher le n'importe quoi et la vente en petits morceaux » assure le maire. Autrement dit, la réalisation du projet mirifique de la plaquette de campagne municipale de 2008 n'est pas pour demain, ni après-demain. Ce qui semble tenir c'est le projet de piscine intercommunale de la CASE.

La réouverture de la ligne Evreux-Rouen ? La question demeure sans réponse aujourd'hui.

Le conseil municipal délibérera en décembre sur ce PADD. Quant au PLU (avec le zonage et le règlement) il sera présenté aux élus en mars 2011 et sans doute applicable au cours du deuxième semestre de la même année. Alors le POS actuel sera supprimé. Le PLU devra être en cohérence avec le SCOT (Schéma de cohérence territoriale adopté par la CASE) et répondre aux exigences de la loi dite Grenelle 2 (lire ci-dessous).

Les principaux chapitres de la loi Grenelle 2 :
— Amélioration énergétique des bâtiments et harmonisation des outils de planification en matière d’urbanisme
— Organisation de transports plus respectueux de l’environnement tout en assurant les besoins en mobilité
— Réduction des consommations d’énergie et de leur contenu en carbone
— Préservation de la biodiversité
— Mise en œuvre d’une nouvelle gouvernance écologique
— Maîtrise des risques, traitement des déchets, et préservation de la santé

23 novembre 2010

A quoi bon faire pipi dans un violon ?

Lu cet article dans la Gazette des communes de cette semaine. Un département qui met en place « une cellule de suivi des délégations de services publics » : c'est que les responsables de l'exécutif s'interrogent sur les services rendus, leur qualité et aussi leur facturation, non ? L'idée est « de mieux négocier les contrats ». Voilà bien un souci tout à fait légitime qui vise à « défendre d'avantage les intérêts de la collectivité tout au long de la durée de la DSP. » Et parfois c'est très long. A Louviers, le contrat avec CGE, puis Vivendi, puis Véolia dure trente ans ! Il peut s'en passer des choses en trente ans. J'adore la conclusion : défendre des intérêts « souvent malmenés compte tenu de l'asymétrie d'informations entre délégants et délégataires. » Je pense que les journalistes de La Gazette des communes ne sont que « de dangereux gauchistes attardés » comme dirait le maire de Louviers. Et si ces journalistes ainsi que les élus de Seine-et-Marne veillaient tout simplement à défendre les usagers du département ?
Je conseille vivement à Jean-Louis Destans d'imiter le département de Seine-et-Marne. Conseiller quoi que ce soit à Franck Martin relèverait de la gageure, ce serait comme faire pipi dans un violon…

La précarité généralisée comme avenir, est-ce cela la modernité ?

Ce billet se veut être un prolongement du bel article que vient d’écrire Alain Lefeez intitulé « Enterré, le président du pouvoir d’achat » et qu’il consacre à la misère grandissante dans notre pays, la France, qui, il faut le rappeler, arrive au cinquième rang des pays les plus riches de la planète.

Dans son discours de clôture du congrès national du Parti de Gauche qui se tenait ce week-end au Mans, son co-président*, Jean-Luc Mélenchon, a parlé de la précarité. Et comme il l’a fait en des termes et avec le talent incomparable qu’on lui reconnaît et que je n’ai pas, je préfère le citer : « La précarité c’est l’ennemi de l’humanité depuis que l’humanité existe. C’est contre la précarité de la récolte incertaine qu’on a inventé l’agriculture. C’est contre la précarité de la chasse incertaine qu’on a inventé l’élevage. C’est contre la précarité de l’abri que la tempête emporte qu’on a inventé de construire. C’est contre la précarité de la nuit qu’on a inventé les dieux. C’est contre la précarité toujours que l’humanité s’est constituée et organisée. Et aujourd’hui, on nous la propose comme horizon de modernité. C’est une régression en dessous de la barbarie ».

Comment avons-nous pu en arriver là et accepter cela ? Comment pouvons-nous encore laisser, devant la réalité de la situation que vivent de plus en plus de nos concitoyens, le Medef et Mme Parisot nous vanter en souriant le charme et la nécessité de la précarité. Et nous dire « Eh bien, puisque l’amour est précaire, le travail aussi ». Alors qu’eux-mêmes, par ailleurs, se sont organisés pour s’y soustraire et mener en toute tranquillité leurs affaires ?

Jusqu’à quand les hommes et les femmes de ce pays vont-ils supporter cela sans réagir et continuer de se laisser convaincre que l’égoïsme et le repli sur soi sont les seuls moyens d’affronter l’avenir ? La fin de toutes les précarités fait partie de la révolution citoyenne que propose le Parti de Gauche, membre du Front de gauche.

(*) Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon sont co-présidents du Parti de Gauche.

Reynald Harlaut

Parti de Gauche

Venez nombreux ! Cette bataille pour convaincre les élus de la CASE ne se fera pas sans la population. L'enjeu est de taille ! Reprendre la gestion de l'eau en régie publique : d'autres élus, proches de notre territoire l'ont fait, avec succès, alors ? Nos factures peuvent baisser, le service peut être amélioré et les conditions de travail du personnel bien meilleures. Les actionnaires friands de dividendes colossaux ne doivent plus pouvoir dicter leur loi à la population. A nous de décider ! Ce n'est pas parce que les grands groupes arrosent ici ou là , et financent des projets humanitaires, par le biais de fondations caritatives, que nous allons nous laisser endormir ! L'eau n'est pas une marchandise, mais un bien commun à tous, indispensable à la vie ! Seul le service public qui n'a d'autre intérêt à défendre que le bien de tous est capable de s'en occuper.
Si vous partagez ce point de vue, pas d'hésitation, rejoignez notre combat, et participez à l'assemblée générale de l'association : samedi 27 novembre à 16h, salle du conseil cour de la mairie de louviers.
Sophie Ozanne

22 novembre 2010

J'ai déposé ce matin au commissariat de police de Val-de-Reuil

Oh les dangereuses révolutionnaires ! (photo JCH)

J'ai déposé au commissariat de police de Val-de-Reuil, ce matin, dans le cadre des plaintes pour injures de Mme Monique Bauchard et Mlle Cécile Laroche, conseillères municipales appartenant à la majorité de Franck Martin, maire. Le brigadier-chef chargé d'enregistrer ma déposition souhaitait m'entendre comme témoin des incidents de la dernière séance du conseil municipal de Louviers et également comme président de l'association organisatrice du rassemblement devant l'hôtel de ville.

J'ai rappelé que notre association avait déposé ses statuts en novembre 2009 et que le sous-préfet en avait accusé réception valant déclaration en janvier 2010. J'ai insisté sur l'objet de ce collectif regroupant à ce jour 37 personnes habitant de communes situées sur le territoire de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) : « l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement ainsi que le retour en régie publique des services publics délégués. »
C'est évidemment à ce titre que le rassemblement organisé lundi dernier se justifiait. En effet, l'ordre du jour du conseil comportait l'examen (sans vote) des rapports annuels sur la gestion de l'eau, de l'assainissement, des transports…

34 personnes ont participé à ce rassemblement. Les présent(e)s avaient en main des bouteilles vides sur lesquelles on pouvait lire : « la facture d'eau est imbuvable » et « l'eau n'est pas une marchandise. » Durant les vingt-cinq minutes qu'a duré le mouvement d'interpellation des élus de tous bords, aucun incident de n'est produit, aucune injure n'a été entendue. Seul le maire s'est distingué en nous traitant de « comiques » ce qui en soi n'est pas forcément insultant dans la mesure où la bonne humeur et une joie collective régnaient manifestement. On y vit même une famille composée des parents et des enfants !

La présence, ensuite, d'une dizaine de membres de l'association dans la salle du conseil municipal n'a pas eu l'heur de plaire au premier magistrat. Olivier Aubert (conseiller UMP) en a d'abord fait les frais (1). Comme le climat était tendu, on sentait que la moindre étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. Alors, les provocations de Franck Martin se sont succédé. Agression contre M. Thouement, nouveau conseiller municipal (NPA) contre Mme Duteuil, conseillère (PCF) contre Christian Renoncourt (conseiller PS) et aussi provocations gratuites (bras d'honneur, mise en cause nominale) envers le public. Et ce qui devait arriver arriva : bronca, brouhaha, applaudissements du public après l'intervention de M. Veyrat (UMP) demandant au maire de rétablir le calme pour délibérer valablement.

Alors qu'on pouvait s'attendre à une suspension de séance, ce qu'un maire normal aurait fait pour rétablir le calme et le silence, on a au contraire assisté à une surenchère verbale de Franck Martin dont l'art consommé consiste à interrompre sans cesse ses interlocuteurs sans leur donner la possibilité de répliquer. Pour autant, j'affirme solennellement n'avoir entendu aucune injure, aucune insulte, émanant de personnes se trouvant dans le public. Voilà ce que j'ai clairement déclaré au policier qui transmettra l'ensemble des plaintes et auditions au procureur de la République. A charge pour lui de démêler l'écheveau qui ressortit du tribunal.

J'ai également assuré au policier que ces plaintes voulues par le maire avait un but non avoué. Décrédibiliser notre association et discréditer ses animateurs et membres. Sur son blog le maire fait un vrac bien confus mêlant l'association, les membres des partis politiques qui en font partie ou non, les observateurs membres de l'association ou non encartés. Cela porte un nom : la pratique de l'amalgame : « Si ce n'est toi c'est donc ton frère, ou bien quelqu'un des tiens…» Technique vieille comme le monde. Elle ne nous impressionne pas.

Donc nous ne sommes ni inquiets ni déstabilisés. Lors de notre assemblée générale, samedi prochain à 16 heures, dans la salle même où « le crime » aurait été perpétré, les membres de l'association auront l'occasion de donner leur point de vue sur une affaire, comme dirait l'autre, qui ne met quand même pas en danger la paix du monde.

(1) Lire à ce sujet l'article de Reynald Harlaut paru sur ce blog et intitulé « L'écrêté de la rue au coq se dresse sur ses ergots. »

Enterré le président du pouvoir d’achat


« De plus en plus de pauvres » titre la Dépêche cette semaine. La période hivernale approchant à grands pas, la lecture de notre hebdo local nous rappelle hélas qu’il est de plus en plus difficile de vivre en France aujourd’hui. Et pourtant en 2007, dans le programme du candidat élu à la présidentielle, la priorité était de lutter contre la pauvreté. Dans son programme, retenons : « Zéro SDF dans 2 ans, extension des allocations familiales aux familles avec un enfant, l’allocation chômage ne pourra être inférieure au smic, augmentation de la prime pour l’emploi, etc, etc… Sans oublier le fameux « Travailler plus pour gagner plus ».

Pourtant depuis 2007, Sarkozy en a distribué de l’argent. Il en a distribué beaucoup. Mais aux riches afin qu’ils soient plus riches. Il a donné aux banques. Il a donné aux grosses entreprises. Et bien entendu, il a appauvri les pauvres pour qu’ils deviennent plus pauvres. Il a étranglé économiquement les classes moyennes et endetté la nation. Cela, il l’a parfaitement réussi !

Alors que les familles de salariés arrivent difficilement à joindre les deux bouts, et voient sans cesse diminuer leur pouvoir d’achat, des petits malins se partagent des milliards d’euros de bonus, en contrepartie de bien peu de contraintes. Chaque jour des millions de travailleurs se battent pour garder leur emploi et conserver un toit sur la tête de leur famille. Alors que certains sont obligés de dormir dans leur voiture, et manger de la nourriture de deuxième zone, la presse people se réjouit des commandes record de champagne et de caviar qui n’est ni plus ni moins qu’une arrogante provocation en direction de tous ceux qui souffrent, comme le record historique de la vente des vins des Hospices de Beaune ce week-end.

Les escrocs du secteur financier, qui ont mis l’économie à genoux, poussent des hauts-cris lorsqu’on évoque la perspective de règlementer les marchés. Leurs extravagantes prises de risque leur rapportent des avantages extraordinaires. Mais les salariés et les plus pauvres doivent être là pour les aider lorsqu’ils sont en difficulté.

Dans son «portrait social de la France» publié mardi, l’Insee révèle que, désormais, à peine plus de la moitié de la population salariée travaille à temps plein toute l’année. Les autres subissent, entre autres, le temps partiel, l’alternance entre CDD et périodes de chômage... Résultat : en 2008, un quart des 25 millions de salariés ont perçu, sur l’année, un revenu salarial inférieur à 9.000 euros nets soit moins de 0,73% du smic ; en moyenne, ils ont touché 3710 euros... Ce sont soit des personnes qui ont un emploi stable mais à temps partiel, soit des personnes qui n’ont été en emploi qu’une partie de l’année. Pour un deuxième quart, le revenu annuel a été compris entre 9.000 et 16.000 euros (entre 0,73% et 1,36% du smic), et la moyenne était de 1,1 smic.

Pendant ce temps là, les grands groupes, eux, affichent une santé financière insolente. En 2010, les seigneurs du CAC 40 devraient réaliser plus de 84 milliards d’euros de résultat net. Un chiffre en hausse, excusez du peu, de...90% par rapport à 2009, ce qui les ramène vers le niveau record historique atteint en 2007 avec 101,4 milliards d’euros de profits. Une autre étude nous révèle que les mêmes entreprises disposent d’un matelas de quelque 146 milliards d’euros de trésorerie (plus 5% sur l’an passé). Largement de quoi lutter contre la pauvreté.

Pas un mot de tout cela dans la bouche du chef de l’État, mercredi dernier pendant une heure et demie de prestation télévisée. Il est bien mort et enterré le «président du pouvoir d’achat». Le secours populaire, les restos du cœur et autres associations humanitaires ont encore de l’avenir.

Alain Lefeez

21 novembre 2010

Tout faire pour faire taire les opposants : nous devons tout faire pour résister

Vingt ordinateurs volés dans les bureaux du site Internet Rue89 au cours de la nuit de samedi à dimanche. Et de quatre ! Ce site a été fondé par d'anciens journalistes de Libération. Il n'est pas particulièrement tendre pour le pouvoir actuel. Ce cambriolage fait suite à d'autres délits commis dans des bureaux ou des domiciles de journalistes enquêtant sur l'affaire Bettencourt ou sur les rétrocommissions et l'attentat de Karachi. Comme c'est bizarre.
Nous ne devons pas nous habituer à ces cambriolages forcément suspects. Il s'agit de la liberté d'informer et d'être informé. Je suppose qu'une fois de plus les cambrioleurs-plombiers cherchaient à connaître les sources des journalistes de Rue89 et ainsi à tenter de les effrayer pour les faire taire. Je suppose également que responsables de Rue89, avertis des récents faits divers, ont pris leurs précautions pour ne rien laisser d'important dans les disques durs de leurs machines.
C'est fou comme le pouvoir rend fou. A Paris ou à Louviers, l'obsession est la même. Tout faire pour faire taire les opposants. Nous devons tout faire pour y résister.

Quelques réflexions au débotté

La semaine a été riche en événements. Sur les plans national et local. J'en ai retenu quelques-uns.

Le plus important : l'affaire de Karachi. Les témoignages de Charles Millon, ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, du directeur de la SOFRESA et les dernières déclarations de Dominique de Villepin éclairent un peu plus le chemin de la vérité. Il semble probable à 99,9% que des rétro-commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan ont été versées à des politiques français et que la campagne électorale d'Edouard Balladur a pu en tirer profit. A cette époque, Nicolas Sarkozy jouait un rôle de premier plan auprès du premier ministre. L'actuel président de la République propose de déclassifier des documents et tout ce qui peut l'être. L'avocat des familles touchées par la mort des onze Français demande cette déclassification depuis des mois. En vain !
Bernard Cazeneuve, député PS de Cherbourg, exige que la commission d'enquête de l'Assemblée nationale rouvre le dossier : « je déplore que l'on ne nous ai pas tout dit et que certains aient menti. » Cette affaire, n'en doutons pas, va occuper plus d'une page dans la presse au cours des mois qui viennent. Certains prédisent une nouvelle affaire des diamants…

Dominique Strauss-Kahn sera candidat aux primaires organisées par le Parti socialiste. Il vient de passer quelques jours à Paris et en a profité pour rencontrer Royal, Aubry, Fabius, et quelques autres. Il sera le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle. Ma préférence, je l'ai déjà écrit, va à Martine Aubry. Elle correspond mieux à l'idée que je me fais d'une candidate de gauche. Le programme qu'elle soumet (après conventions) au vote des militants est régulièrement adopté à une large majorité. Martine Aubry refuse, pour le moment, d'accélérer le calendrier des déclarations de candidatures. Ce fait avantage DSK et laisse penser qu'un accord est peut-être intervenu entre la maire de Lille et le directeur du FMI. Wait and see.

Jean-Luc Mélenchon a été ovationné au Mans, ville d'une synthèse socialiste de sinistre mémoire. Le pourfendeur des médias veut à tout prix être le candidat du Front de gauche (PG et PC) aux présidentielles. Il le sera certainement. Comme tout bon candidat à la gauche de la gauche, il cherche déjà à plumer la volaille socialiste. Et n'y réussit pas mal puisque les sondages le créditent d'un score plus qu' intéressant.

Aujourd'hui, les centristes, ou classés comme tels par les instituts de sondage, attirent un quart de l'électorat ! Il y a encombrement au carrefour avec Bayrou, Villepin, Eva Joly, Borloo, Morin…il y a ceux qui vireront à gauche, d'autres à droite et d'autres qui resteront ailleurs. Cet ailleurs par définition indéfinissable.

Le pape évolue. Il admet, dans certains cas, l'usage du préservatif pour éviter certaines contaminations. Tout arrive. Les habitants des pays où l'influence des catholiques est importante et où l'épidémie de SIDA se développe de manière exponentielle auraient aimé entendre ces propos dans les années quatre vint-dix. « Cela aurait sans doute empêché de nombreuses morts. » Ces propos ont été tenus par un prince de l'Eglise, hier.

Réunis récemment, les élus de l'Agence urbaine régionale d'urbanisme ont vu arriver le maire de Louviers tout sourire. Il leur a raconté (à sa façon) sa récente et « brillante » séance de conseil municipal. « Si je suis en retard, c'est parce que je sors du commissariat de Val-de-Reuil où des plaintes ont été déposées ».
Lundi dernier, il riait jaune. Le comité d'accueil de notre association, paisible mais déterminé, a rappelé que « l'eau n'est pas une marchandise et que la facture d'eau est imbuvable. » Il s'agissait pour nous de faire prendre conscience aux élus de tous bords de la nécessité d'un retour en régie publique des services publics délégués. Le maire a très mal pris la chose. Il s'est énervé, s'est montré très excité et provocateur. Cela m'a rappelé les heures chaudes de Vironvay, du quartier des Acacias, de Maison rouge, sa rencontre avec les harkis, avec les habitants de Pinterville ou les élus de Hondouville. Tous lieux qui résonnent encore des excès verbaux et verbeux de l'ancien conseiller général. Lequel n'en est donc pas à son coup d'essai.

Justement. Ce qui me surprend le plus c'est l'attitude des conseillers de la majorité. Pour en avoir connu certain(e)s plus que d'autres dans le passé, je suis surpris de leur silence voire de leur indifférence aux événements qui se déroulent sous leurs yeux. Autant je comprends qu'on assume une solidarité majoritaire, autant je ne comprends pas qu'on cautionne des débordements qui n'ont rien à voir avec le débat politique. Peut-être font-ils part de leurs sentiments dans le secret des cabinets ?
Des spectateurs assistaient pour la première fois à une séance du conseil municipal lovérien. Ils m'ont dit leur effroi, leur dégoût. Comment un maire, m'ont-ils assuré, peut-il descendre aussi bas ? Il n'est que mépris, arrogance…il se sent tellement supérieur. Nous, qui sommes habitués aux extravagances et aux provocations de ce maire, ne mesurons sans doute pas suffisamment le caractère d'exception de l'assemblée lovérienne et de son fonctionnement.

J'ai assisté, vendredi, au spectacle donné dans le cadre du festival d'automne à Louviers. Cet Oncle Vania de Theckhov, mis en scène par Eric Lacascade, a rassemblé un large public venu de toute la Haute-Normandie. La troupe d'acteurs lituaniens est d'une grande qualité. La soirée fut magnifique.
Je connais bien Louviers et les Lovériens. Nous n'étions qu'une poignée à cette séance là. Cela n'est pas grave en soi mais les discours du maire sur la fréquentation des spectacles par les Lovériens ne tiennent pas la route. Il est vrai que, dans le même temps, Jeanne Moreau et Étienne Daho chantaient Jean Genet à Val-de-Reuil et que dans une autre salle du cinéma Forum se déroulait une soirée débat sur l'Afrique et son avenir. J'aurais aimé être présent à Val-de-Reuil et j'aurais souhaité écouter le représentant de l'ambassade du bénin. Abondance de biens nuit…

Plusieurs personnes m'ont interpellé sur la retransmission, en direct sur Internet, des séances du conseil municipal de Louviers. Je demeure favorable à tout ce qui favorise l'information des citoyens. Ce n'est donc pas maintenant que je vais contester l'utilisation des nouveaux moyens technologiques. Mais je suis obligé de mettre un bémol.
Il est évident que l'agent municipal chargé de faire le boulot n'est pas en cause. Il fait avec le peu de moyens dont il dispose. Une seule caméra, des éclairages indirects lointains, le tout aboutit, me dit-on à des images hachées, un son déplorable.
Allons plus loin. Pour justifier la disparition des images sur Internet, au lendemain des incidents de lundi dernier, le maire écrit qu'il les conserve par devers lui pour aider la justice. Quelle justice ? La sienne ? Quelles images ? Celles où il me fait un bras d'honneur ? Quel son ? Celui où il dit de Claudine Duteuil que les arguments qu'elle utilise sont « sordides, dégueulasses » ? Chacun sait — il y a des écoles de journalisme pour cela — qu'on peut faire dire aux images ce qu'on veut. Il suffit de couper là, d'ôter tel mot, de sortir un propos d'un contexte.
Une fois n'est pas coutume, je retiens cette phrase de Benoit Veyrat, conseiller municipal UMP, qui, sur son blog, écrivait dès mardi : « Lors de ce conseil, nous avons vu cette municipalité partir dans tous les sens, nous avons entendu que Louviers était la ville 1ère en tout (culture, social, transports…).

Le comportement du maire par ses mots et gestes (1) hier soir ne respectait pas les élus, était méprisant et fort impoli et certainement pas…écrêté contrairement à son indemnité ! »

(1) c'est moi qui ai mis en gras cet extrait du texte d'un élu qui n'est pas suspect d'être un ami des socialistes et de la gauche.