24 février 2011

L’immigration, une affaire juteuse pour l’économie française, mais encore…!


L’actualité étant très chargée cette semaine que ce soit sur le plan local, national ou international, j’ai choisi pour la deuxième semaine consécutive de parler de l’immigration à cause notamment du scandaleux débat sur l'Islam lancé par l’UMP qui n’est ni plus ni moins qu’un second débat sur l’identité nationale tout aussi scandaleux.

Pour la droite, le monde ouvrier qui, le premier, subit la crise du système capitaliste doit avoir un bouc émissaire. On lui désigne donc l’immigré. Les ouvriers ne voyant pas d’issue à leur sort et ayant l’impression d’avoir été abandonnés par la gauche, les électeurs populaires en sont venus à soutenir (à voter en réalité) la droite capitaliste parce que celle-ci prétend arrêter ou limiter l’immigration.

Ainsi l’ouvrier qui vote pour la droite se retrouve à soutenir des politiques libérales qui détruisent l’emploi, la fonction publique et baissent l’impôt des plus riches. Politiques qui ont déjà été mises en place dans les pays du sud, et qui sont responsables en bonne partie de l'immigration des populations, qui fuient la misère engendrée par ce système. La majorité des gens ne partent pas de chez eux par plaisir, mais pour trouver ailleurs de quoi vivre.

L’effet boomerang est que les plus pauvres en France, en soutenant le régime capitaliste de droite, sont confrontés à davantage de misère et de pauvreté. Ils sont maintenant en concurrence avec les migrants qui font face aux mêmes difficultés. La misère entraînant la misère, la délinquance et le racisme, la droite joue sur une autre corde : la sécurité ! Les causes de l’insécurité dont les premières victimes sont les pauvres vivants dans ces quartiers sont d'abord l'insécurité sociale et le manque de travail. Mais pour des raisons électoralistes il est facile de stigmatiser une partie de la population. Diviser pour régner, la droite l'a compris depuis longtemps !

Et qui tire les ficelles de cette politique ? Le FN évidemment qui avec des déclarations pseudo-sociales en faveur «des petits et des sans grades» défend un programme ultra libéral et répressif. «Faire vibrer la fibre patriotique, la préférence nationale», sous couvert de bonnes paroles, le FN se sert de la division des plus pauvres. En clair quel que soit son vote le travailleur est perdant ! La droite et l’extrême droite ont toujours été du côté du patronat.

Les immigrés sans papiers, acceptent souvent de travailler en dessous de leurs qualifications et dans des conditions peu enviables. Ce qui arrange bien les affaires d'employeurs peu scrupuleux qui y voient une main-d’œuvre peu revendicative, tout en étant moins bien rémunérée.

Les français d'origine étrangère sont doublement perdants, car ils subissent comme tous le système capitaliste, mais en plus servent de bouc émissaire aux problèmes rencontrés par le reste de la population. On les considère comme migrants, alors qu'ils sont français depuis souvent plus d'une génération.

Nous le savons, le système capitaliste est néfaste, il faut le combattre. Soyons lucide, la lutte ne doit pas être entre immigrés et nationaux, mais une vraie lutte de classe entre exploités et exploiteurs. Malheureusement, chacun joue sa partition, souvent l’un contre l’autre pour le plus grand bonheur de la classe dirigeante. Il faut que les classes populaires comprennent que la solution ne peut être qu’une prise de conscience collective contre un système qui divise, qui isole, qui exploite les individus quelles que soient leurs origines ou leur couleur de peau.

Alain Lefeez

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