10 avril 2011

Quelques réflexions au débotté


La convention nationale du Parti socialiste a adopté, hier, à l’unanimité le projet élaboré par Guillaume Bachelay avec l’aide de Christian Paul et des principaux ténors du parti. Les axes majeurs : lutter contre le chômage en créant 300 000 emplois d’avenir, améliorer le pouvoir d’achat, mettre en place une vraie justice fiscale avec la suppression des niches, le rétablissement de la TVA à 19,6 pour les restaurateurs, adopter des mesures environnementales courageuses (1)…sans oublier la santé, la culture, le sport, une nouvelle phase de décentralisation…
Ce projet, soumis au vote des militants en mai prochain, sera sans doute largement approuvé. Il reviendra alors aux futurs candidats à la primaire de s’en emparer et de l’adapter à sa personnalité et son tempérament sachant, comme dirait Guillaume Bachelay « qu’un candidat qui se présente comme socialiste ne pourra pas s’éloigner du projet socialiste. »

Jean-Louis Borloo veut se présenter comme un perdreau de l’année. N’oublions pas qu’il a siégé au gouvernement sans interruption depuis huit ans et que seul un problème de leadership l’a conduit à se marginaliser par rapport à l’UMP. Hier il prenait des arrêtés autorisant l’exploitation de carrières de gaz de schistes, aujourd’hui il demande l’arrêt de tout début du commencement des phases de recherches !!
Que Borloo soit candidat à la présidentielle ou pas, franchement peu nous chaut. Les centristes penchent toujours du même côté, à droite. Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles, il sait bien que Borloo a besoin de l’UMP pour se financer et il sait aussi que le seul candidat centriste-autonome capable d’aller au bout est François Bayrou.

Dans la série, j’avance d’un pas, je recule de deux, notons la médiocre et lamentable décision consistant à baisser le prix de rachat de l’électricité d’origine photo-voltaïque de 20 %. Toute la filière industrielle est frappée de plein fouet et des emplois a priori durables sont remis en cause à grande échelle. Quelle erreur ! A l’heure de Fukushima et des accidents nucléaires, il est irresponsable de remettre en cause si brutalement une filière naissante mais prometteuse. Comment rendre crédible le Grenelle de l’environnement si l’on prive un secteur industriel de toute capacité de développement. Comme dirait Sarkozy : « l’environnement, ça commence à bien faire ! »

Claude Guéant s’est à nouveau distingué cette semaine en remettant en cause l’immigration légale et professionnelle. Christine Lagarde, Jean-François Copé, Laurence Parisot (du MEDEF) l’ont contredit : on aura besoin dans certains secteurs industriels de professionnels étrangers faisant actuellement défaut dans notre pays. Guéant est devenu la caricature de son mentor. Il en dit et il en fait trop si bien que très rapidement, il ne sera plus audible et ne pourra être pris au sérieux. 
Comparons ses prestations avec celles d’Alain Juppé, un vrai professionnel. Sa parole est mesurée, claire, même s’il dit des bêtises sur la Libye ou la Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo, toujours réfugié dans sa résidence d’Abidjan « appelle à résister contre la France ». Cet appel fait suite à l’intervention des forces de « Licorne » aux côtés de l’ONUCI pour favoriser l’installation du président Ouattara, le seul à être reconnu par les instances africaines et internationales. Cet appel se traduit par la fuite compréhensible de nombreux Français et Franco-Ivoiriens paniqués à l’idée d’être agressés par les jeunes patriotes de l’ancien président.
Je me garderais bien de trancher entre les deux hommes forts de la Côte d’Ivoire. Vue de Louviers, la situation connue est celle dont nous abreuvent les différents médias. Ils n’ont d’ailleurs pas omis de rendre publics les viols et assassinats des troupes de Ouattara à Douéké. On dit aussi que ce dernier est l’homme des Américains. A retenir : la Côte d’Ivoire possède des richesses naturelles, du cacao, du pétrole, du gaz naturel…des enjeux économiques énormes pour l’ancienne puissance coloniale que nous sommes et pour ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez.

A Louviers, le maire s’est enfin rangé à l’avis de son opposition de gauche : les taux des bases des impôts locaux n’augmenteront pas en 2012. Faut-il rapprocher cette annonce du lancement de sa candidature aux prochaines municipales de 2014 ? Tant qu’il n’était pas candidat, il pouvait taper sur le cochon de payant. Maintenant qu’il l’est, la campagne est lancée et tout geste intempestif lui sera reproché.
Attardons-nous un instant sur le projet de budget primitif soumis au vote du conseil demain soir. L’endettement demeure toujours très élevé et les capacités d’autofinancement réduites. Au programme de 2011, l’école de musique, l’église Notre-Dame, des travaux de voirie, l’école Jules Ferry et, encore et toujours, la vidéosurveillance pour 100 000 euros ! l’ANRU Maison Rouge est inscrite pour 750 000 euros. Attention, ce ne sont que des prévisions de dépenses, pas des dépenses.

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