4 mai 2011

Il court, il court, le furet…Champredon


Il court, il court, le furet,
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet,
Le furet du bois joli.

Il est passé par ici,
Il repassera par là…

C’est à cette chanson enfantine que nous fait aussitôt penser l’adhésion toute récente de Michel Champredon au Parti radical de gauche.

En politique, sans parti, le système est ainsi fait qu’on ne peut raisonnablement briguer au mieux qu’un mandat local, voire régional. Mais dès qu’il s’agit d’aller jouer dans la cour des grands pour être au parlement un représentant du peuple, il devient quasiment impossible d’exister autrement. C’est ce qu’a compris Michel Champredon dès qu’il a quitté le Parti socialiste. Depuis lors, errant comme une âme en peine, il cherchait désespérément un point de chute.

C’est ainsi qu’on le vit en 2009, au congrès constituant du Parti de Gauche de Limeil-Brévannes, venant discrètement prendre la température et serrer au passage quelques mains. Depuis lors, il a pris –, c’est le moins qu’on puisse en dire –, ses distances avec ce dernier. À ce point que rendant hommage en tant que maire d’Évreux à notre camarade Bernard Bonnechère, décédé il y a quelques jours, il a réussi ce tour de force de brosser son parcours de militant sans une seule fois prononcer le nom du Parti de Gauche auquel il appartint jusqu’à la fin après avoir quitté le Parti socialiste. Incroyable personnage que l’idée même d’une gauche qui a le courage de ses idées, rend muet !

Car après avoir rendu visite au Parti de Gauche, il se dit aussi qu’on le vit passer dans les allées d’Europe Écologie. Oh ! Sans doute par simple politesse.

Alors, est-ce par dépit ou en désespoir de cause qu’il a fini par rejoindre les rangs du PRG ? On ne tardera pas à le savoir, mais ce dont nous sommes déjà assurés, c’est qu’il a parfaitement assimilé une certaine manière de faire de la politique dont le ressort est la chasse aux mandats. Comme bien avant lui Franck Martin, il a compris que le plus court chemin qui menait à un mandat électif était l’appartenance à un petit parti. Si petit qu’il n’est guère difficile d’y briller à peu de frais. De préférence centriste, à la charnière, ce qui permet de peser dans toutes les combinaisons électorales en tant que force d’appoint. Et le reste, on s’en arrange : ce ne sont après tout que des mots.

Pas sûr que les électeurs y retrouvent leur compte. Ces « professionnels » — au sens où jadis on parlait des « professionnels » — de la politique, les ont déjà tant et tant embrouillés que les citoyens finissent tout de même par trouver suspects ces ralliements de circonstance. Y compris lorsqu’ils agissent par candidats interposés en tirant les ficelles. Mais d’ici là, tant d’évènements peuvent survenir… Il reste encore suffisamment de temps à Michel Champredon pour se brouiller avec Franck Martin et changer de parti, ou encore adopter le statut de multicartes. Cela s’est déjà vu dans un passé pas si lointain. Ainsi va la vie…

Reynald Harlaut

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