11 mai 2011

On ne pense pas dans un palais comme dans une chaumière

Les mots de ne sont jamais choisis au hasard. Les lapsus ont un sens, les textes de lois aussi. Quand Nicolas Sarkozy a mis en place le bouclier fiscal, il savait bien ce qu'il faisait : Limiter le montant des impôts payés par les plus gros salaires et faire un cadeau fiscal à ceux qui se reconnaissent en lui, le défenseur des grosses fortunes et des gens très aisés. Ce bouclier fiscal, la gauche le dénonce depuis sa création. Face à elle, la majorité et le gouvernement n'ont rien lâché pendant des années. Mais nous sommes en 2011 et l'année prochaine, les électeurs devront se prononcer sur le projet et le nom du (de la) future(e) président(e). Aussi faut-il ruser, biaiser, pour limiter la casse chez ses amis du moins quand on gouverne à droite toute.

Alors, les méninges majoritaires ont phosphoré et, comme le mathématicien grec ont crié Euréka ! On supprime le bouclier fiscal en 2013 et on réduit l'impôt sur la fortune dès 2012. Le résultat est lumineux. Non seulement on poursuit les cadeaux aux riches mais on les amplifie puisque le gain pour l'Etat va être moindre avec l'ISF nouvelle formule qu'avec le cadeau bouclier fiscal. Là je dis, la droite est forte. Très forte. C'est vraiment le moment d'affirmer que le gouvernement veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Les riches encore plus riches, voilà une idée qu'elle est belle comme dirait Coluche. Il suffit d'entendre les réactions des 90 % de Français (sur 300 000) qui vont bénéficier du nouveau calcul de l'ISF pour comprendre que les gestionnaires de fonds et de grosses fortunes se frottent les mains.

Les Sarkozy Fillon pourront toujours taper sur Wauquiez et ses insanités sociales. Ils pourront toujours lui signifier que les affaires européennes n'ont rien à voir avec les attributions de Roselyne Bachelot. De quelque côté qu'on se tourne, les Lagarde et compagnie avantagent les Tapie et les Bettencourt, les fortunes, petites ou grosses. Heureusement, il s'est trouvé un élu écologiste pour rendre public le fait que la directive européenne sur les limitations de bonus avait été mal transcrite par les Français, ce qui ne nous étonne pas. C'est ainsi que les banquiers de l'hexagone ont pu se mettre dans les poches des salaires exceptionnels de plusieurs centaines de milliers d'euros sur l'année 2010. Le Fouquet's, le yacht de Bolloré, le bouclier fiscal, l'ISF, l'affaire Tapie etc. confirment ce que l'on savait déjà : on ne pense pas dans un palais comme dans une chaumière.

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