9 juin 2011

« Front de Gauche : entre le cœur et la raison, les militantes et militants communistes vont devoir choisir ! »


Fruit de la nécessité d’apporter aux Françaises et aux Français des réponses véritablement de gauche aux difficultés que traversent notre pays et l’Europe tout entière après la crise de 2008 et le cuisant échec des politiques libérales, le Front de Gauche, né de la volonté commune de rassemblement du Parti communiste français, du Parti de Gauche et de la Gauche unitaire, a commencé d’être porteur d’un espoir pour l’avenir. Qu’il s’agisse de justice sociale, de solidarité ou de partage des richesses. Cet espoir a commencé de se concrétiser dans les résultats encourageants qu’a obtenus successivement le Front de Gauche aux élections européennes, puis régionales et enfin cantonales.


Les Françaises et les Français, attachés aux valeurs fondamentales de la République : Liberté, Égalité, Fraternité, comprennent que seule une union solide bâtie autour d’un programme clairement en rupture avec le modèle économique actuel, dont chacun pressent bien qu’il mène le monde au-devant de désastres économiques, sociaux et environnementaux, peut être de nature à provoquer dans l’opinion un mouvement semblable à celui qui les amena à voter contre toute attente à plus de 54% contre le Traité constitutionnel européen, en 2005.

Toutes et tous constatent à la lumière de la situation dans de nombreux pays européens comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, mais aussi la Grande-Bretagne, que la gauche institutionnelle sociale-libérale, se voulant ressemblante aux Démocrates états-uniens ou aux Travaillistes britanniques façon Anthony Blair, est incapable d’apporter aux problèmes auxquels elles et ils sont confrontés, d’autres solutions que celles consistant à atténuer les conséquences les plus outrancières d’un capitalisme financier totalement débridé. Sans jamais s’attaquer aux causes. Ni l’ancien directeur du FMI, ni désormais François Hollande, ce candidat de second choix, n’ont jamais manifesté la moindre velléité d’affronter l’ordre libéral établi. C’est pourquoi l’oligarchie qui nous gouverne, ne croyant plus aux chances de son candidat préféré de 2007, en a fait successivement les tristes héros de ses enquêtes d’opinion.

Nos concitoyennes et concitoyens sont définitivement lassés de ces alternances tant de fois répétées, qui toujours ont abouti aux mêmes résultats : augmentation du chômage, aggravation des inégalités, dégradation des services publics et des comptes sociaux en dépit de la richesse créée toujours plus grande. Il faudra un jour nous expliquer la différence de nature existant entre une privatisation de gauche et une privatisation de droite.

Fort de ces constats, de l’exaspération qui monte partout d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel du profit, de la souffrance silencieuse de ces millions de personnes privées d’emploi ou installées dans la précarité et sans aucun avenir, de cette politique de bas salaires imposée par le patronat au bénéfice des seuls actionnaires et produisant chaque jour davantage de travailleuses et travailleurs pauvres, le Front de Gauche porte en même temps que cet espoir de vrai changement, une responsabilité immense. Celle de ne pas les décevoir.

Cet espoir doit à présent s’incarner. Parmi les postulants à cette responsabilité, la Conférence nationale du Parti communiste a fait son choix sans ambiguïté. N’en déplaise à quelques-uns de nos camarades communistes, le talent et la force de conviction qu’il met au service des idées que nous toutes et tous, militantes et militants du Front de Gauche, voulons promouvoir au sein du programme partagé de gouvernement, font de Jean-Luc Mélenchon – compte tenu de la nature actuelle des institutions – le candidat de l’autre gauche le plus apte à porter les espoirs du changement auquel aspirent les Françaises et les Français. Nous lisons depuis ici ou là à son encontre, des commentaires peu amènes, parfois même blessants et pour tout dire indignes du respect que nous nous devons entre partenaires d’une même alliance.

C’est pourquoi nous affirmons que tout repli sur des intérêts strictement partisans de l’une ou l’autre des formations politiques composant le Front de Gauche porterait le risque d’un échec que nous n’osons imaginer. Dans les âpres négociations qui ont précédé la Conférence nationale du Parti communiste, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire ont consenti à d’importants efforts afin de préserver l’union. Il appartient par conséquent désormais à chacune et à chacun de nos camarades communistes, en leur âme et conscience, de prendre leurs responsabilités dans le choix qu’ils feront bientôt du candidat commun qui aura l’honneur de porter les couleurs du Front de Gauche en 2012. Devant l’Histoire, ils en seront comptables.

Le Parti de Gauche de l’Eure

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