25 août 2011

Voilà, on va dire…et autres formules toutes faites

Claude Guéant, pour limiter la venue d'étrangers dans notre pays et surtout, leur régularisation avec papiers, a trouvé un nouvel argument : le parler de la langue française. Ne seront régularisables que les étrangers présentant un niveau de Français au moins égal à celui d'un élève de 3eme. Face à tant de mauvaise foi, je suis éberlué. Pourquoi ? Parce que l'exemple vient d'en haut et qu'en haut, la langue française est écorchée, abîmée, mal utilisée…

J'ai en mémoire l'excellente question qu'avait posée François Loncle à Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale. Le député de l'Eure l'interrogeait sur les multiples fautes de Français commises par le chef de l'Etat. Emploi de mots vulgaires, erreurs de syntaxe, de concordance des temps, néologismes et approximations ponctuent des interventions orales surprenantes pour un chef d'état et, qui plus est, chef de l'état français. Luc Chatel lui répondit avec humour sans nier réellement les avatars linguistiques du premier des Français.

Claude Guéant a pourtant tort d'exiger ce niveau de Français et de culture générale a priori. Prenons l'exemple de Mariama Drame, l'épouse de Keba Drame, dont la famille fut régularisée il y a plusieurs mois à Louviers. Elle ne parlait pas un mot de Français et ne savait évidemment pas l'écrire. Depuis qu'elle est intégrée, depuis qu'elle bénéficie d'attentions et de cours suivis, Mme Dramé comprend et parle notre langue de manière tout à fait positive et utile. Ce qui lui permet, non seulement d'échanger avec des Français(e)s mais également de discuter dans notre langue avec ses enfants scolarisés et bons élèves.

On aura compris que l'exigence de Claude Guéant n'est qu'un prétexte de plus pour empêcher une immigration légale ou non et satisfaire la droite populaire et l'extrême droite.

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