9 septembre 2011

Marie de Hennezel : un chemin d'espoir

J'ai assisté, hier, à une conférence de Marie de Hennezel sur l'art de bien vieillir. Cette psychologue clinicienne a été une pionnière dans la création des unités de soins palliatifs et continue de beaucoup travailler sur le vieillissement, la dépendance, l'amélioration de l'espérance de vie et finalement sur la nécessité de faire de l'inéluctable parcours vers la mort un chemin semé d'espoir et d'optimisme.

Marie de Hennezel (photo JCH)
Marie de Hennezel a écrit plusieurs livres dont l'un a été préfacé par François Mitterrand qu'elle a accompagné pendant son agonie. Elle a beaucoup réfléchi sur elle-même et sur les autres. Née en 1946 (très belle année) elle entre dans le 3e âge armée d'un bagage léger malgré les vicissitudes et les malheurs qui accompagnent chaque destin. Car vieillir n'est ni infamant, ni révoltant. Il s'agit d'une période de l'aventure humaine qui attend tous ceux et toutes celles qui ont bénéficié d'une bonne hygiène de vie, d'un système de soins parmi les meilleurs du monde et d'une santé morale et physique comparable à celle des Japonais parmi lesquels de nombreux centenaires.

Marie De Hennezel explique très bien quelles sont les peurs des sexagénaires. La peur de la dépendance avec cette maladie d'Alzeimer terrible pour l'entourage des malades, la peur de la mort qui concerne chacun d'entre nous, la peur du vieillissement avec les rides, les pertes de mémoire…Tout cela peut être surmonté puisque l'immense majorité des personnes âgées vivront une vieillesse de plus en plus heureuse. Mais il y faudra certaines conditions.

Une volonté de vivre, une ouverture de l'esprit et du cœur, une soif de transmettre et de continuer d'apprendre, une vie sociale et affective riche, dense, variée. Même s'il nous est impossible de réfuter en totalité les trois R : reproches, regrets, rancunes, il est possible pour tous et toutes d'apprécier le verre demi-plein plutôt que demi-vide. Notre vieillesse n'est pas synonyme de déclin. Elle doit être enrichie de découverte, de créativité, d'action. Althusser disait que dans « faire de la philosophie ce n'est pas le mot philosophie qui est important. » Il faut donc faire, agir, peser sur son avenir et (dans le bon sens du mot) sur l'avenir de ceux qui nous sont proches.

Marie de Hennezel assure aussi qu'il faut anticiper. Rien n'est plus difficile à surmonter que l'imprévu pourtant prévisible. Anticiper c'est se préparer et se préparer permet d'avoir moins peur, d'accepter d'affronter les situations les plus angoissantes. La journée organisée par le groupe Audiens, hier à Giverny, m'a réconcilié avec l'intelligence et l'échange. D'ailleurs le titre d'un des livres de Marie de Hennezel « la chaleur du cœur empêche le corps de rouiller » n'est-il pas un programme aussi généreux que réconfortant ?

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