24 octobre 2011

Ce qui est avalé n'a plus de goût

Faut-il être déjà président pour être élu président ? Faut-il être déjà conseiller général pour être élu représentant du canton ? Ceux qui s'appuient sur des arguments pareils devraient y réfléchir à deux fois. A quoi bon organiser des rendez-vous démocratiques si le bon sens commande de ne voter que pour les sortants ? Sarkozy à Paris, Martin à Louviers, utilisent ou ont utilisé le même argument. Nous avons l'expérience du pouvoir, nous sommes à la tâche, nous sommes…irremplaçables ! On sait ce que cela a donné ou va donner.


Heureusement, le suffrage universel ne s'embarrasse pas de ces affirmations totalement gratuites. Les électeurs votent sur une personnalité, un contexte, un bilan, un projet. Ce sont ces éléments-là, cette alchimie-là qui entraînent, ou pas, l'adhésion des citoyens. A l'évidence la personnalité de Sarkozy pose problème. Patrick Devedjian le décrit bien : « Nicolas Sarkozy est avec ses amis comme avec les gâteaux. Il les mange et après on n'en parle plus. » Je connaissais cette expression sous une autre forme : « tout ce qui est avalé n'a plus de goût ». Autrement dit, Sarkozy est un ingrat. Sa consolation ? Il n'est pas tout seul. La mémoire courte est l'apanage des professionnels cupides.
Le contexte ? Extrêmement défavorable avec un chômage qui grimpe, une balance du commerce extérieure tellement négative, une crise financière et économique dont toute l'Europe est victime faute de décisions rapides et appropriées. Les Français ont compris et intégré que la crise va leur faire très mal.Pas besoin d'agence de notation pour cela.
Le bilan de Sarkozy ? Catastrophique ! Dans tous les domaines importants, l'échec de sa politique est patent : insécurité, santé, culture, solidarité, précarité…tous les clignotants sont au rouge. Henri Guaino peut plaider l'omniprésence de son mentor sur le plan international, il ne pourra faire oublier la Tunisie ni même la Libye dont on apprend que les constituants veulent s'appuyer sur la Charia (la loi religieuse prime tout) et autoriser la polygamie. Quel progrès !
Le projet ? Me faire réélire puisque je suis le meilleur ! Tel est son unique objectif. Tout cela est un peu court et Nicolas Sarkozy devra trouver autre chose s'il veut convaincre des électeurs de voter pour lui. Le président sortant, candidat en campagne, suscite le mécontentement et le rejet. A François Hollande de créer un mouvement d'adhésion et un élan.

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