21 octobre 2011

Il faut obliger les patrons de M-real à négocier avec les repreneurs

Communiqué de Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie :
« La lettre qui est arrivée cet après-midi à la région est sans ambiguité. La direction finlandaise de M'Real confirme le déclenchement  du processus de fermeture. Elle rejette la négociation avec d'éventuels repreneurs. En clair, Mikko Helander met fin à la comédie qu'il joue aux pouvoirs publics, aux élus, aux syndicats qu'il manipule depuis des mois. Des heures de réunion, des espoirs, des propositions aboutissent aujourd'hui à une fin de non recevoir, à un message sec de 200 mots en  forme de "promesse" de licenciements à venir pour 350 salariés et nombre d'emplois indirects ou induits. La course de lenteur engagée par le groupe papetier vers un objectif qu'il connaissait dès le départ et ne voulait pas avouer pourrait donc arriver à son terme.

Pourtant la partie n’est encore pas jouée Trois mesures sont à privilégier. Il faut d'abord inviter fermement la direction de M'Real à cesser de prétendre que c’est pour le bien des salariés ou presque qu'elle se refuse à transiger avec un repreneur alors qu'il s'agit en fait de ne pas renforcer un compétiteur en augmentant ses moyens de production et d'affaiblir la concurrence, bref d'augmenter les prix, en réduisant l'offre. Il faut lui intimer la consigne d'arrêter de rajouter chaque semaine, chaque jour désormais, des clauses additionnelles et des demandes reconventionnelles pour compliquer la situation et décourager les éventuels repreneurs, bref de maquiller la casse d'une entreprise derrière de pseudo raisons techniques ou financières. Il faut surtout dénoncer le transfert organisé des commandes, des bonnes commandes, 40.000 tonnes de papier au cours des dernières semaines, du site d'Alizay vers des usines hors de France.

Mais on ne doit pas être que sur la défensive. Je me suis entretenu au cours des dernières 24 heures, à plusieurs reprises, avec deux des repreneurs potentiels animateurs du projet Finactive/Aloe, projet à
100% français. L'un, Gilles Rolland, avait racheté "Manoir Industries" voici six ans. L'autre, Jean-Pascal Tranié, actuellement en Chine, est le représentant d'un fonds français que je connais. Ils se sont rapprochés récemment des industriels brésiliens spécialistes de la biomasse qui avaient également déposé une offre. Dans ces conditions nouvelles, on ne peut que s'étonner davantage des passerelles coupées sans explication par M'Real qui ne leur a pas permis de rencontrer les équipes de vente chargés d'évaluer le prix de l'usine d'Alizay, de leur dossier insuffisamment examiné par les partenaires concernés, des tractations qui, à nos yeux, semblent privilégier le seul consortium  thaïlandais parce que Mikko Helander le pense, en raison paradoxalement de sa proximité avec l'existant, plus facile à recuser. Ils veulent poursuivre les discussions. Il faut donc les aider et forcer M’Real à s’engager, il serait temps, avec honnêteté et clarté, c’est-à-dire avec respect pour les salariés et volonté d'aboutir, à la table des négociations.

Le Ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a voulu piloter le dossier à la veille des dernières régionales. Il devrait recevoir lundi les représentants des dirigeants finlandais et certains repreneurs. Il lui faut obtenir que les négociations se poursuivent et qu’elles se concluent par un accord de reprise. Le Minsitre de l'Industrie Eric Besson dit qu'il ne peut agir et forcer une société à accepter un
repreneur. Je ne suis pas d'accord. Sans une initiative forte, dont l’Etat et les acteurs publics ont les moyens, initiative seule à même de faire reculer un PDG finlandais et son Conseil d’administration qui ne comprennent malheureusement que le rapport de force, il ne se passera rien.

Avec d'autres élus de la Région, avec Richard Jacquet, le maire de Pont-de-l'Arche, je serai vendredi à 12 heures devant les portes de l’usine pour soutenir les salariés et leurs représentants dont je tiens à
saluer le courage, la solidarité, la combativité. Une annonce ultime de fin de non-recevoir, si jamais elle devait être proclamée demain par M’Real, serait un scandale absolu.


Marc-Antoine Jamet

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