15 janvier 2011

Attention aux relances de Véolia, regardez-y à deux fois !

Alors que les coupures d'eau ne cessent pas, le plus souvent au détriment de familles évidemment en difficultés financières, j'apprends de partout sur le territoire de la CASE que la société Véolia continue d'imposer une amende 12 euros aux éventuels retardataires du paiement de leur facture d'eau et ne cesse de relancer les usagers pour leur fourguer une assurance anti-fuite annuelle de 5 euros !

En tant que président de l'Association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement et pour le retour en régie publique des services publics délégués, j'invite tous les destinataires de ces courriers, d'une part à négocier l'amende de 12 euros avec les services locaux de Véolia et d'autre part à s'intéresser de plus près à leur contrat multirisques habitation afin de mieux connaître leurs droits et leur couverture financière en cas de fuite avérée.

Je souligne que les fuites (côté usager c'est-à-dire après le compteur) sont relativement rares et qu'en conséquence les abonnés ont intérêt à calculer au mieux les risques et les avantages d'une assurance qui a surtout pour effet d'enrichir un peu plus les actionnaires de Véolia et des compagnies privées qui en dépendent directement ou indirectement.

La version officielle sur la mort des otages n'était pas la bonne

Antoine Glaser (Vigilance démocratique)
J'avais bien raison de ne pas prendre pour argent comptant les déclarations d'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et celles des membres du gouvernement peu après la mort des deux jeunes otages français morts au Niger…ou au Mali. Après la nécessaire période de consensus compassionnel, les déclarations des autorités nigériennes,  les résultats des autopsies pratiquées sur les corps calcinés ou meurtris, et maintenant le communiqué d'AQMI qu'il faut évidemment prendre avec des pincettes, on constate que l'intervention armée des Français n'est sans doute pas aussi simple et aussi claire qu'il y paraissait de prime abord. Et surtout elle a certainement abouti au destin tragique des deux jeunes habitants du nord de la France.

Hier soir, sur la cinq, lors de l'émission C dans l'air, Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, expliquait que selon lui, la France avait décidé de changer de stratégie à l'égard des terroristes. Pierre Servent, journaliste, ancien officier de l'armée française acquiesçait avec prudence assurant que la théorie, aujourd'hui, visait à agir au cas par cas. François Loncle, que j'interrogeais ce matin, m'a affirmé que l'amiral Guillot, chef d'état major des armées, avait roulé les parlementaires dans la farine, lundi soir, en présentant les faits selon une vérité tronquée.

On sait maintenant que les soi-disant terroristes interpellés n'étaient autre que des gendarmes nigériens enlevés par les membres d'AQMI (1) après une embuscade tendue dans le désert et que ces gendarmes sont morts sous le feu français. La lettre des amis du jeune otage venu participer à la célébration du mariage d'un ami commun en dit long également sur le peu de confiance qu'ils accordent aux affirmations d'Alain Juppé. Celui-ci les a d'ailleurs invités à venir le voir pour qu'ils puissent en discuter avec lui.

A entendre Alain Juppé et l'utilisation qu'il fit du verbe « assumer » laissait comprendre une réalité plus difficile à accepter. Il semble bien que le gouvernement et le président de la République aient décidé de ne plus accepter les prises d'otages français dans le Sahel et c'est pourquoi des commandos et des matériels volants et au sol sont stationnés au Niger, en Mauritanie et sans doute ailleurs. Dominique de Villepin a raison d'affirmer que la seule conduite responsable est de sauver à tout prix la vie des ressortissants français. Que les terroristes considèrent chaque Français comme une cible potentielle, représentant de l'Etat sarkozyste, est stupide et criminel. Mais le fait est là. Et n'importe quel homme politique sensé devrait en tenir compte.

(1) Al Qaida au Maghreb islamique

14 janvier 2011

Chevènement défend Zemmour : une conduite d'amertume

Marine Le Pen en compagnie d'Eric Zemmour
Eric Zemmour a reçu le soutien de trente députés de la droite extrême, de Jean-Marie Le Pen, de Jean-Pierre Chevènement, de tous ceux qui sous prétexte de parler vrai, parle à tort et à travers. De travers dirait Coluche s'il était encore parmi nous. Eric Zemmour comparaît actuellement devant le tribunal correctionnel pour avoir affirmé que les Noirs et les Arabes se retrouvent majoritairement sur les listes des délinquants. Il avait même admis publiquement qu'un patron puisse refuser d'embaucher des Noirs et des Arabes puisque statistiquement, ils sont majoritairement délinquants.

Fort heureusement les statistiques ethniques n'existent pas en France et ces affirmations, qu'elles émanent de M. Zemmour ou de M. Chevènement, s'appuient sans doute sur les déclarations des syndicats de policiers classés très à droite ou pire encore sur le sentiment qu'ils éprouvent, comme un effet de l'air du temps. J'ignore quelle sera la suite donnée par les juges à la plainte des cinq associations antiracistes qui poursuivent Eric Zemmour pour « incitation à la haine raciale ». J'ignore s'ils entreront favorablement dans le raisonnement de M. Zemmour qui dit, évidemment, s'attaquer au « politiquement correct ». Comme si être antiraciste ne se résumait qu'à être « politiquement correct » ce qui semble impensable à un des plus remarqués histrions des plateaux-télé et des radios.

Les lois antiracistes ont pour but de permettre une vie en société régulée par ce qu'on appelle les apports de la civilisation et les droits de l'homme. On n'en est plus au temps des «bons» sauvages et des pères missionnaires. La décolonisation doit continuer de faire son œuvre dans les cœurs et dans les esprits. Les Noirs et les Arabes, est-il besoin de le souligner, sont des hommes comme tous les autres hommes avec les faiblesses et les qualités de tous les hommes. Sauf qu'en France, en 2011, les Noirs et les Arabes ont plus de difficultés que d'autres à avoir des papiers, plus de mal à trouver un travail, ils doivent faire plus d'efforts pour bénéficier d'un logement. Ils doivent se montrer exemplaires pour être acceptés par une société dont certains membres conservent des réflexes archaïques et continuent de distiller la haine et le rejet, de discriminer. Ceux-là sont-ils tous exemplaires eux-mêmes ?

Qu'un Jean-Pierre Chevènement perde les pédales me semble conforme à la logique qui l'anime depuis plus de 10 ans. Il offre le visage du naufragé qui croit encore compter alors qu'il n'est plus rien. Une logique de solitaire, d'incompris, une conduite d'amertume.

13 janvier 2011

Les vieux coutent trop cher !


Nicolas Sarkozy, François Fillon, et l'ensemble de la droite ont imposé au pays une contre-réforme des retraites, se félicitant même d’avoir « sauver » notre système de retraite par répartition. Maintenant, de la même façon ils vont vouloir détruire, pardon, « sauver » la sécurité sociale. Cette nouvelle réforme, imposée par les mêmes, sera donc destinée à servir les intérêts financiers des compagnies d’assurances privées et leurs actionnaires. La majorité UMP n’offre comme solution que le recours individuel à l’assurance privée. La cible est donc la sécurité sociale, mais la première attaque se fera sur le front de la dépendance.

L'allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) actuelle serait remplacée par l’obligation faite aux personnes de plus de 50 ans de souscrire un contrat d’assurance dépendance auprès d’une compagnie privée! Cette fois, il n’y a plus aucune pudeur à dévoiler que le «marché de la dépendance» est ouvert exclusivement aux intérêts financiers des compagnies d’assurances. Sous prétexte de gagner en compétitivité, il n'est pas question de taxer les hauts revenus de la finance ou les actionnaires du CAC40. Pourtant ce sont bien les cadeaux fiscaux de ces privilégiés qui creusent le déficit de l'état! La dépendance sera donc prise en charge par les personnes elles même et leur famille. Chaque nouvelle réforme est un prétexte pour casser la solidarité et pour imposer des solutions individualistes. Au final, on va vers un désengagement total de l'état pour livrer toute la protection sociale au marché: Nicolas Sarkozy à été élu pour cela!

Comme pour tous les autres dossiers sociaux, la ritournelle du gouvernement est toujours la même: «il est impossible de prendre en charge la dépendance dans les années futures». Alors que le seul problème est celui de la répartition des richesses! Personne n'échappe à la vindicte des riches, après avoir stigmatisé les immigrés, les Roms, les jeunes, les fonctionnaires, voici le tour des «vieux»!

Les propos d'Alain Minc se demandant s'il est nécessaire que la collectivité s'offre le luxe de soigner les plus vieux alors que ça coûte cher sont propres au sarkozysme et à ses représentants. Les débats, même les plus odieux, pour favoriser l'enrichissement à outrance de certains sont lancés sur la place publique: «La collectivité nationale doit-elle payer les soins à de vieilles personnes qui ne travaillent plus, ne produisent plus, et dont l'espérance de vie est réduite?».

On devine qu’avec toutes ces mesures : casse du code du travail, casse des retraites, de la médecine du travail, de l’hôpital public et de la sécurité sociale, nous vivrons de moins en moins vieux, donc il faut nous faire payer un max avant de mourir. Le futur ne sera plus peuplé que de vieux riches, ils auront trouvé là un moyen de faire disparaître les pauvres d’un secteur qui leur sera dorénavant exclusivement réservé !

Alain Lefeez

La crise expliquée aux enfants et…aux citoyens



Illustration : Quentin Metsys (Louvain, 1465-66 – Anvers, 1530) – Le Prêteur et sa femme – HSB (71x78) – 1514 – Paris, Musée du Louvre
Le film « Fric, krach et gueule de bois… » présenté par France 2 le mardi 11 janvier, avec le concours de l’acteur Pierre Arditti, de l’économiste Daniel Cohen et d’Érik Orsenna, écrivain et académicien, est un document intéressant. Il permet de rendre accessibles et compréhensibles les mécanismes complexes qui ont conduit à la crise financière mondiale de 2008 dont nous ne sommes pas sortis, beaucoup s’en faut.

Il montre bien comment s’est opérée la mutation qui a vu en une génération la valeur travail remplacée par la valeur argent et l’intérêt général par l’individualisme. Le culte de l’argent roi au nom duquel tout est possible, surtout le pire, quand on en mesure les conséquences humaines et environnementales. Il montre que le dogme libéral du marché qui a toujours raison, qui règle tous les problèmes à condition qu’on lui laisse les mains libres, c’est-à-dire le modèle dans lequel l’État ne joue plus aucun rôle, tel que le théorisa l’économiste ultralibéral américain Milton Friedman, était une énorme escroquerie intellectuelle qui a fonctionné en raison de la cupidité insatiable d’un petit nombre.

On pourrait en déduire, comme nous le faisons, qu’un nouveau modèle économique est à inventer, applicable à l’échelle du monde d’aujourd’hui, qui ne soit pas exclusivement orienté vers la production infinie de richesse et la compétition, qui respecte notre planète et qui, en permettant un développement harmonieux, favorise un monde de partage. C’est-à-dire en rupture avec le modèle productiviste des Trente Glorieuses mais aussi avec le modèle néolibéral de l’économie financiarisée de ces trente dernières années.

« Existe-t-il encore une place pour un pays comme la France dans ce monde à venir », s’inquiète Pierre Arditti qui semble quelque peu en douter au vu de la situation actuelle ? À cette question, il faut bien écouter la réponse d’Éric Orsenna. Il existe selon lui des raisons d’espérer : « … Il faut changer les menaces en opportunités. Je voyage énormément. J’ai fait un livre sur l’eau. Et je me rends compte que l’eau sera un des problèmes principaux que va rencontrer la planète. Et comme par hasard, les deux plus importantes, les plus efficaces sociétés au monde dans le domaine de l’eau et de l’assainissement sont des sociétés françaises ».

Alors, soyons rassurés et ne nous inquiétons surtout pas. Avec Veolia Environnement et GDF-Suez-Lyonnaise des Eaux, nous ne doutons pas un seul instant que c’est un avenir radieux qui se prépare pour nous toutes et tous, dans le meilleur des mondes capitalistes.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

Voir le film :

Fête départementale du NPA le 22 janvier à Louviers

12 janvier 2011

Signez la pétition pour que les abeilles survivent

Partout dans le monde les abeilles sont en train de disparaître et toute notre chaîne alimentaire est menacée. Les scientifiques mettent en cause des pesticides toxiques et quatre pays européens en ont déjà interdit certains. Si nous parvenons à obtenir de l'UE et des USA de telles interdictions, d'autres pays suivront pour enfin éviter l'extinction des abeilles. Signez la pétition et faites suivre cet appel urgent: https://secure.avaaz.org/fr/save_the_bees/?vl

11 janvier 2011

D'accord avec Cécile Duflot

Je suis d'accord avec Cécile Duflot (photo) même si elle rompt l'unanimité des politiques à l'égard de l'intervention militaire décidée de concert par Paris et Niamey et qui a abouti à la mort des deux jeunes Français morts après avoir été pris en otage. Cecile Duflot considère que la vie des deux jeunes Français devait être, à tout prix, préservée. Même si elle prend en compte les impératifs sécuritaires d'un état démocratique, même si la répétition des actes terroristes avec prise d'otages aboutit à une surenchère, Cécile Duflot détonne dans l'unanimisme ambiant car il tend à considérer qu'aucune autre solution que l'emploi de la force n'était possible.

François Loncle représentait le groupe socialiste de l'Assemblée nationale, hier soir, chez François Fillon. Il a déclaré que « le temps n'était pas à la polémique » ( ce qui peut se comprendre eu égard à la douleur des familles) et qu'il avait eu l'assurance que le gouvernement n'avait pas décidé de changer de stratégie face aux actes terroristes. J'ai évidemment confiance en François Loncle et j'imagine qu'il a posé les bonnes questions au Premier ministre. Mais j'ai beaucoup moins confiance dans ce gouvernement et notamment dans le président de la République qui a déjà dû faire avec la mort de M. Germaneau et devra également composer avec le décès des deux jeunes Français.

La France a-t-elle tout fait pour empêcher la dramatique conclusion de l'intervention de ses commandos en territoire malien ? Les responsables des unités militaires stationnées dans cette région du monde connue pour son instabilité et son insécurité ont-ils apprécié au plus juste les risques que couraient les otages ? Je suis d'accord avec Cécile Duflot : une enquête indépendante et impartiale doit faire savoir aux citoyens que nous sommes pourquoi et comment Antoine de Léocour qui vivait depuis deux ans en Afrique où il était employé par une organisation non gouvernementale française, et Vincent Delory, son ami d'enfance, ingénieur de profession, venu pour être témoin à son mariage, ont trouvé la mort dans cette région d'Afrique ?
Je continue de m'interroger sur la précipitation des uns et des autres (Alain Juppé, François Hollande…) à donner des explications confuses alors que les corps des deux jeunes gens n'ont pas encore été remis à leurs familles.

10 janvier 2011

« On peut soutenir un candidat sans mésestimer les autres »

Les maires des nombreuses communes de la 4e circonscription organisent des cérémonies de vœux très suivies. Ces cérémonies sont l'occasion pour les élus (députés, sénateurs, conseillers régionaux et généraux) de rencontrer la population conviée à écouter des discours souvent trop longs et parfois très ennuyeux. En ce début d'année, les week-ends sont particulièrement chargés. François Loncle, député, tente souvent l'impossible exploit de répondre positivement au maximum de maires qui lui font l'honneur de l'inviter. Il est vrai que le parlementaire n'arrive jamais les mains vides et que cette année, il a choisi d'offrir ou le livre de Laurent Fabius sur l'art et la politique ou celui de Patrick Rambaud et sa chronique annoncée du règne de Nicolas Premier. Il a également décidé de faire un clin d'œil à certains élus en leur adressant le livre-tract de Stéphane Hessel que nous avons déjà évoqué sur ce blog.

Ces cadeaux teintés d'humour et de culture ne doivent pas faire oublier la dure réalité du terrain. Notamment dans le canton nord de Louviers où le siège de conseiller général est renouvelable en mars prochain. Ainsi les maires des communes du canton voient-ils se pointer à leur cérémonie les invités attendus et ceux qui s'invitent en l'étant moins. MM. Aubert et Priollaud sont, semble-t-il, des adeptes de ces incursions en territoire inconnu Où ils espèrent se faire connaître.

Il en est d'autres, élus ceux-là depuis longtemps, qui se distinguent par leurs interventions intempestives ou déplacées. Ainsi à Heudebouville chez Hubert Zoutu, maire, le public présent a-t-il entendu avec émoi une saillie de Franck Martin, président de la CASE mais surtout premier supporteur du candidat PRG s'exclamer pendant le discours du président Destans (PS) qui indiquait soutenir Leslie Cléret, conseillère générale sortante : « il faut sauver le soldat Cléret ! » A Saint-Etienne-du-Vauvray  c'était : « De votre soutien ? Elle en a bien besoin. » Cette conduite quelque peu incongrue pour un élu a conduit François Loncle à mettre les points sur les i à Léry. Profitant de la présence de Patrice Yung, premier vice-président de la CASE, le député a insisté sur le caractère enjoué de M. Yung « qui dans ses discours nous fait profiter de son humour alors que d'autres nous infligent leur goujaterie. »

Le mois de janvier est encore long. Il ne fait aucun doute que d'autres cérémonies, ailleurs dans le canton nord de Louviers (à Saint-Pierre-du-Vauvray par exemple) devraient nous valoir quelques petites surprises. Profitons-en pour renouveler notre conseil d'antan au candidat PRG : le soutien du maire de Louviers ne lui rend pas service et nuit à son image. Car comme dirait François Loncle : « on peut soutenir un candidat ou une candidate sans pour autant dénigrer les autres ou les mésestimer. »

9 janvier 2011

Les larmes de crocodile de Sarah Palin

Gabrielle Giffords
Sarah Palin, l'égérie de la droite extrême américaine et du Tea party a présenté ses condoléances aux victimes de la tuerie de Tucson dans l'Arizona. Elle devrait avoir honte et se taire. Car Gabrielle Giffords (notre photo) élue démocrate à la Chambre des représentants, encore dans un état critique ce dimanche, était au nombre des cibles de Sarah Palin et des «fusils» dessinés sur la carte politique des Etats-Unis lors du dernier renouvellement du congrès. Sans oublier les autres personnes mortes sous les balles du tireur.

On ne peut pas à la fois appeler à la violence verbale voire physique contre ses adversaires politiques et se plaindre que des militants sans doute plus idiots que la moyenne, à coup sûr totalement fanatiques, passent à l'acte. Les commentateurs parlent du tireur comme d'un tueur fou. On sait pourtant que, depuis des années, ce « fou » était un admirateur d'Hitler et de « Mein Kampf », qu'il défendait des idées racistes et que les critiques contre la réforme de la santé engagée par Barack Obama suscitaient des comportements de vandales de la part des Républicains dans nombre de permanences démocrates dont celle de Gabrielle Giffords. Cette dernière, favorable à l'avortement légal, était particulièrement exposée aux mauvais coups des extrémistes.

Si Gabrielle Giffords reste en vie, qui sait si elle ne survivra pas avec des séquelles physiques et intellectuelles ? Ce terrible drame devrait interpeller tous les responsables politiques d'Amérique et d'ailleurs. A vouloir cultiver la haine de l'autre, la xénophobie, le racisme ou tout simplement le rejet violent des idées ou des hommes, on aboutit à ces extrémités les plus barbares.

Fou de pouvoir, de sexe et d'argent…

Les journalistes, les animateurs de radio et de télévision ont trouvé un sujet en or avec la question de François Loncle et la réponse de Luc Chatel relatives au style pour le moins abrupt utilisé par notre président de la République lors de ses improvisations orales ou de ses digressions. Alors que la question de notre ami député de l'Eure semblait sinon légère du moins teintée d'humour, la lettre de Luc Chatel lui a conféré une ampleur inattendue.

Pourquoi ? Parce que le ministre de l'Education nationale justifie le style du président en tentant de distinguer les interventions orales de celui-ci et les textes écrits…le plus souvent par d'autres que lui. Nicolas Sarkozy a conquis le pouvoir grâce à des atouts conjoncturels liés à la personnalité du président sortant (Jacques Chirac) et à une certaine faiblesse de la candidate de gauche. Il est finalement apparu non pas comme étant le plus compétent mais comme étant le moins incompétent ce qui n'est gentil ni pour Ségolène Royal ni pour les Français.

Quel est le style de Nicolas Sarkozy ? Il parle fort, haut, est pris de tics ou tocs permanents, use de formules recuites…« je veux dire », « il n'y a pas de tabou », il apparaît comme un pragmatique sans pensée élaborée, sans projet solide, construit. Il fait confiance à son flair, ses réseaux, son volontarisme souvent démenti par les résultats de sa politique. Surtout, cet homme n'a ni complexe ni scrupule. Il provoque, interpelle, injurie…en gros, bien qu'étant originaire de Neuilly-sur-Seine, Nicolas Sarkozy est mal élevé. Il a le gros mot facile et le tutoiement immédiat, ce qui n'est jamais bon.

Fallait-il que les avatars linguistiques du président actuel soient aussi évidents pour qu'Internet s'en empare et suscite des centaines de commentaires, la plupart étant très critiques à l'égard des propos présidentiels ? Surtout, Nicolas Sarkozy est apparu tel qu'il est : très différent de ses prédécesseurs tous lettrés et tous habités d'un style qu'on pourrait nommer le style présidentiel. Au fond, Sarkozy ne fait pas président. Cela, on le savait dès son élection et l'hebdomadaire Marianne avait alerté les Français sur la personnalité de celui qu'ils allaient élire confortablement au second tour. Marianne titrait même : « cet homme est fou ».

Pas fou de littérature ni fou de savoirs. Fou de pouvoir, de sexe et d'argent, le tout formant un cocktail détonant et épuisant. En ce début d'année 2011, il semble bien que les charmes du président connaisse quelques ratés si l'on en croit les sondages sur le moral des Français et sur leur taux de confiance dans ceux qui nous gouvernent. Tout va mal : chômage, violences urbaines, mondialisation sauvage, désorganisation des services publics, politique de environnement sacrifiée, tout part à vau-l'eau…Avril-mai 2012 sont encore loin. Il nous faut prendre notre mal en patience.