22 janvier 2011

Envoyons ce lien à tous nos contacts

« L'article 11 de la Constitution ayant été révisé en 2008, il y a moyen de contraindre le Président de la République de proposer un référendum sur les retraites, à condition que ce référendum soit proposé par 1/5 des parlementaires, eux-mêmes soutenus par 1/10 des électeurs (nous). SOIT 4,4 millions de signatures : la mobilisation rend l'objectif facile! La loi peut ne pas être appliquée. Il est encore temps de tout mettre en œuvre pour s'opposer à cette réforme des retraites. Voici donc le lien pour signer cet appel : http://www.referendumretraites.org/ 
1/10e des électeurs, ça fait du monde ! A nos claviers ! Envoyons ce lien à tous nos contacts. »

Des nouvelles fraîches de Stéphane Diagana

Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme, est rassuré. Ce matin, les dernières informations qu'il avait en sa possession suite à l'accident de Stéphane Diagana près de Vence n'étaient pas trop mauvaises. Informé par Odile Lesage, l'épouse de Stéphane, Bernard Amsalem nous confiait que le champion du monde de 400 mètres haies souffrait de multiples fractures faciales, dont une à la mâchoire, et d'un traumatisme crânien. C'est évidemment gave mais pas dramatique. Stéphane s'en remettra.

Plus étonnante, nous rapportait Bernard, est le système de communication mis en place par la préfecture et l'hôpital où a été admis et où est soigné Stéphane Diagana. Pour répondre au légitime souci de la protection du blessé et de la nécessaire information du public, le standard de l'hôpital répercute un message préfectoral qui, sans explication, peut sembler bizarre.

Il reste que Stéphane Diagana va traverser des semaines difficiles et que tous ceux et toutes celles qui apprécient l'homme et le champion peuvent lui témoigner leur sympathie en adressant des messages à la fédération française d'athlétisme qui fera suivre.

21 janvier 2011

La gare SNCF de Val-de-Reuil en danger !

François Loncle soutient les efforts de Marc-Antoine Jamet
La cérémonie de vœux de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, est toujours un grand moment. C'est l'occasion de rassembler plus de 300 personnes dans le théâtre des Chalands, de saluer Pierre, Paul, Jacques ainsi que Michèle et Brigitte, de tresser des lauriers à ceux qui, selon le maire, le méritent et de distribuer les mauvais points puisque la vie de Val-de-Reuil n'est pas forcément un long fleuve tranquille.

Ainsi, Val-de-Reuil est-elle la ville qui, dans l'Eure, a le plus profité du développement démographique alors que Louviers, par exemple, continue de perdre des habitants. Marc-Antoine Jamet aime jouer sur les contrastes : la ville est riche de ses emplois mais sa population est pauvre. Doit-on pour autant affirmer que Val-de-Reuil est une ville pauvre ? Je ne suis pas certain que cette image conduise à la compassion. Je suis sûr, par contre, que Jean-Louis Destans a reçu cinq sur cinq le message que lui a adressé le maire rolivalois : touche pas à mon collège PMF ! Mon petit doigt me dit que ce collège n'est pas en danger. Il n'en est évidemment pas de même pour le sort des postes d'enseignants que M. Chatel veut supprimer, même au prix d'une baisse de la qualité de l'instruction et de la nécessité sociologique de la ville.

Doit-on craindre pour l'avenir de la gare SNCF ? La réponse est oui. La SNCF veut y appliquer une politique d'animation commerciale incompatible avec la situation économique de la ville, laquelle a déjà bien du mal à développer son commerce de centre-ville. Alors ? Et bien, la gare deviendrait une halte-gare de quelques centaines de mètres carrés à comparer aux milliers de mètres carrés actuels. Le confort de la gare de référence (géographique s'entend) n'est donc pas près de s'améliorer. Une remarque : il est invraisemblable que les responsables du service public des transports par voie ferroviaire fassent passer les intérêts financiers de la SNCF avant ceux des usagers qui, chaque jour, prennent le train à Val-de-Reuil ! Espérons que la Région saura faire entendre sa voix pour s'opposer à la quasi disparition d'un équipement aussi structurant.

Au chapitre des observations diverses, Marc-Antoine Jamet n'a pas manqué de tancer les responsables de la CASE qui augmentent les taxes ou les impôts à Val-de-Reuil et pas ailleurs. La taxe sur les nuités hôtelières est pour lui un mauvais signe adressé aux entreprises de la région. Il invite les élus de la CASE à y regarder à deux fois et s'ils votent des impôts nouveaux, qu'ils les votent pour d'autres que les Rolivalois ou les entreprises du site.

Idem pour la piscine ! Alors que la CASE a voté hier soir le principe de la construction d'une piscine intercommunale à Louviers — pour 16,5 millions d'euros — le maire de Val-de-Reuil note qu'il y aura de l'argent pour un équipement du même type sur le secteur de Pont-de-l'Arche mais qu'il ne restera que des cacahuètes pour la piscine rolivaloise. Ce n'est pas de bonne pratique.

Terminons par un mot d'espoir. Les caisses de l'Etat sont vides. Les politiques qu'il a initiées et notamment les contrats passés avec les régions, les départements et les agglos ont du plomb dans l'aile. Marc Antoine Jamet adresse un appel pressant à François Loncle, député, pour qu'il intercède auprès de Maurice Leroy, ministre de la ville et inscrive Val-de-Reuil dans les 100 villes prioritaires. Le député fera tout pour que cette importante ville de sa circonscription figure en bonne place sur la liste.

20 janvier 2011

Plantu ou l’histoire d’une lamentable dérive…


L’ignoble dessin qu’a produit le dessinateur Plantu pour l’Express, où il représente côte à côte Jean-Luc Mélenchon et Marine le Pen, tous deux en uniforme avec brassard et lisant le même texte ne procède en rien d’un dérapage malencontreux ou d’une regrettable erreur. Car le sieur Plantu a depuis longtemps déjà franchi la ligne blanche et est hélas coutumier du fait. La preuve par l’exemple.

Je reçois de temps à autre la revue Normandie magazine, mensuel à dominante économique largement soutenu par les chambres de commerces et d’industrie. Autant dire de suite qu’il fait la part belle aux idées libérales et qu’il constitue le plus souvent une tribune pour les élus de la majorité présidentielle.

Dans son numéro 239 d’octobre-novembre 2010, Catherine Forestier, directrice de la publication n’y va pas de main morte. Son éditorial intitulé « Nos vaches sacrées » débute ainsi : «  En France, il ne faut pas dire que les ports sont régulièrement paralysés par des ouvriers fort bien payés, qui travaillent assez peu et qui ont la sécurité de l’emploi ». Un peu plus loin, elle parle de ces villes, Marseille et le Havre « victimes de l’acharnement d’une poignée de salariés privilégiés… ». Puis, pour faire bonne mesure, elle s’en prend aux écologistes, ces empêcheurs de polluer en rond et à « certains groupuscules [qui] s’appliquent au nom de la défense de la nature, à faire capoter tout projet de développement… » Je vous fais grâce du reste. Et du couplet sur les journalistes dont se plaint même le pauvre Plantu, lequel se heurte à la censure de ses confrères.

Heureusement, Normandie magazine est là pour réparer cette injustice, en lui ouvrant toutes grandes ses colonnes. Pour lui consacrer un article de trois pages afin lui permettre de se justifier et de faire paraître les dessins que Le Monde lui a refusés. Comme celui-ci, qui permet d’en juger.

À faire des privilégiés de ces salariés qui gagnent correctement leur vie et ont la sécurité de l’emploi, on en vient par glissements successifs à trouver, comme Christian Jacob, qu’il est scandaleux que les fonctionnaires disposent eux aussi de la garantie de l’emploi, dans ce monde ou tout est précaire. Puisque « la vie est précaire, l’amour est précaire, alors le travail aussi » comme a déclaré il y quelques mois Mme Laurence Parisot.

Dresser les gens les uns contre les autres. Diviser pour régner. Les précariser pour mieux les mettre à sa merci. Quelle belle ambition pour la France de demain !

Reynald Harlaut

Les combats d'arrière-garde voués à l'échec

La France compte plus de 65 millions de sujets «sans compter évidemment les sujets de mécontentement» (1). Le nombre de naissances par femme est de 2,01 et c'est cette statistique que je souhaite commenter.
Souvenez-vous ? Quand la société s'est mise en branle pour obtenir la légalisation des moyens de contraception, la droite a hurlé et finalement la pilule est entrée dans nos mœurs et dans l'univers des femmes et des couples.
Quand Simone Veil a fait voter sa loi sur l'interruption de grossesse mettant fin à des siècles d'hypocrisie et de souffrances physiques et psychologiques de la part des femmes, une certaine droite l'a traînée dans la boue l'accusant d'être une criminelle !
Quand Lionel Jospin est parvenu à imposer le PACS, le Pacte civil de solidarité, une droite haineuse l'a accusé de vouloir favoriser l'homosexualité et de lutter contre le sacro-saint mariage.

Tous ces combats d'arrière garde conduits par la droite et l'extrême droite avaient plusieurs objectifs dont l'un d'eux était de lutter contre la dénatalité en France. Ces avancées morales et sociétales n'ont eu aucune influence sur le taux de natalité en France, l'un des plus élevés en Europe. Décider de faire un enfant, aujourd'hui, nous est permis à la fois grâce à la science, à la situation matérielle des couples et aussi grâce à cette confiance inconsciente en la vie.
Les oiseaux de mauvais augure ont eu tort sur toute la ligne. Le nombre d'avortements ne progresse pas en France, 95 % des PACS unissent des hétérosexuels, la contraception fait partie de notre quotidien. Heureusement, il y eut des femmes et des hommes de gauche, il y eut VGE et Simone Veil, pour faire progresser les idées et les mœurs. Contre la droite ringarde et réactionnaire.
(1) Henri Rochefort.

Révolution citoyenne : les Islandais réinventent la démocratie


Chut ! N’en parlez à personne. Cela ferait tellement désordre. Depuis le temps que les gouvernements qui se succèdent à la tête de notre pays – de gauche comme de droite –, nous disent qu’à la mondialisation, qu’à l’économie financiarisée et à sa crise, il n’y a pas d’alternative. Pas d’autre solution que de continuer dans la même voie : le libéralisme. À force de nous le répéter, on finirait presque par s’en persuader. Et par se réjouir de la perspective qui nous est offerte en France de voir en 2014 un Nicolas Sarkozy, libéral de droite, remplacé au pouvoir par un Dominique Strauss-Kahn, libéral de gauche ! La belle affaire et pourquoi faire me direz-vous ? Eh bien, la même politique, mais avec un peu plus de doigté. Là se situe la nuance. Le résultat serait le même, mais en un peu moins douloureux. Et ne comptez-surtout pas sur l’abolition des contre-réformes passées depuis 2007.

L’Islande, certes un petit pays de 360.000 habitants, mais qui se classait tout de même en 2006 au deuxième rang mondial sur l’indice du développement humain (IDH), juste derrière la Norvège, a été l’un des premiers pays européens à être confronté, en 2008, à l’effondrement de son système bancaire, dirigé par ces banquiers gangsters qu’on désigne à présent sous le terme de banksters.

Après la démission du gouvernement de droite qui les avait précipités dans cette catastrophe, les Islandais, croyant s’en sortir, installèrent un gouvernement de gauche qui nationalisa immédiatement les banques. Cependant que les banksters, comme partout ailleurs en Europe, comptaient sur les citoyens pour que ce soient eux qui paient la crise et les renflouent.

Sauf que, lorsque ce gouvernement « de gauche » s’avisa de leur annoncer qu’ils allaient devoir payer l’addition, les Islandais sont descendus dans la rue et ont décidé d’un commun accord qu’ils ne règleraient pas l’ardoise des banksters, résultat de leur économie de casino. Et que, banquiers privés, ils supporteraient seuls la responsabilité pleine et entière de leur faillite.

Les Islandais, en citoyens adultes et responsables qu’ils sont, en ont tiré les conséquences. Ils ont décidé d’élire, le 27 novembre 2010 une assemblée constituante. Charge à elle de rédiger une nouvelle constitution les mettant pour l’avenir à l’abri de ce genre d’aventure.

Des citoyens qui comme cela décident ensemble de prendre en mains leurs affaires et leur destinée, cela s’appelle la Révolution citoyenne. Mais cherchez donc l’information à ce sujet dans tous nos grands medias. Et si par miracle vous la trouvez, surtout, gardez-vous bien d’en parler autour de vous ! Car on comprend aisément qu’en France, nos béni-oui-oui libéraux : politiques, journalistes, économistes, ardents défenseurs du Traité de Lisbonne, ont des sueurs froides à la simple évocation de ce qui ce passe en Islande. Pensez-donc ! Ces fortes têtes d’Islandais pourraient donner de bien mauvaises idées à un tas d’autres Européens qui tôt ou tard, comme les Grecs ou les Irlandais, vont se trouver confrontés au même problème. Imaginez un seul instant qu’ils se mettent à les imiter ! Déjà que les Tunisiens nous donnent des leçons. Manquerait plus qu’eux ! »

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

Note de JCH : Une remarque amicale : DSK, s'il est élu candidat lors de la primaire à gauche d'abord et président de la République ensuite, le sera sur un programme élaboré avec les militants socialistes. J'attends avec impatience de connaître  le projet éventuel de DSK qui, je l'espère, sera forcément différent de celui qu'il conduit à la tête du FMI. Je n'oublie pas que le père des 35 heures est DSK et que s'il porte le projet du PS, il sera porteur d'un élan collectif. Et se trouvera à la tête d'un gouvernement de gauche comprenant sans doute des PS, des PC-PG et des Verts. Malgré tout, ma préférence continue d'aller à une candidature de Martine Aubry.

19 janvier 2011

« Enseignement républicain et innovation pédagogique : L'école centrale de l'Eure (1795-1804)

Conférence d’André Goudeau, président d'honneur du Cercle d'Études Vernonnais le samedi 22 janvier 2011, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l'Hôtel de ville de Louviers qui aura pour sujet la création dans chaque département,sous le Directoire, des écoles centrales, qui furent les ancêtres des lycées, en prenant pour exemple celle qui a été fondée à Évreux. Auteur d'une thèse de doctorat sur notre département pendant le Directoire et spécialiste de la période révolutionnaire.
 André Goudeau est le plus qualifié pour traiter cette question. Le Directoire organisa de nouveaux établissements secondaires, les écoles centrales, qui présentaient des innovations intéressantes sur le plan pédagogique. En effet, à côté des humanités classiques, on y étudiait des disciplines nouvelles, en particulier les sciences physiques et naturelles. Ces établissements scolaires, où était dispensé un enseignement de qualité, devaient également former de « bons citoyens », prêts à servir la République.
 Grâce à l'action opiniâtre de François Rever, l'école centrale de l'Eure fonctionna d'abord dans les locaux du grand séminaire, puis aux Capucins d'Évreux. Doté d'une bibliothèque, d'un cabinet de physique et d'un jardin botanique, cet établissement présenta une double originalité ; il disposa d'un pensionnat et organisa des voyages à caractère pédagogique pendant les vacances. Remplacé par une école secondaire en 1804, puis par un collège en 1809, l'établissement ébroïcien ne devint lycée impérial qu'en 1854.

18 janvier 2011

Le CRIF joue avec le feu

« Le président du CRIF se targue d’avoir fait interdire une réunion sur invitations qui devait se tenir à l’Ecole Normale Supérieure autour des personnes poursuivies pour leur appel à boycotter les produits israéliens ou ceux issus des colonies mais estampillés, en toute illégalité, comme israéliens.

La LDH pour sa part, comme l’Autorité palestinienne, dont la représentante en Europe Leila Chahid devait participer à la réunion finalement interdite, considère comme plus efficace d’appeler au respect de la législation européenne et donc de cibler les produits issus de colonies.

Comme le précise l’appel à soutenir les personnes poursuivies, "certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour “provocation publique à la discrimination”…. »

Comment ne pas voir, en effet, derrière l’action du CRIF la volonté d’exonérer en permanence les autorités israéliennes de leurs actes en jetant sur toute critique le voile de l’antisémitisme et de la délégitimation de l’Etat d’Israël.

Si le CRIF n’a jamais cessé de proclamer que la critique n’était pas interdite, les propos de ses présidents successifs, les articles qui figurent sur son site attestent qu’en fait de critiques, le CRIF refuse de reconnaître que l’Etat d’Israël est un Etat comme un autre qui a les mêmes droits et les mêmes responsabilités.

Censé représenter la communauté juive de France, encore qu’il n’en jamais été qu’une émanation très partielle, le CRIF s’est transformé en porte-parole des autorités israéliennes, adoptant presque sans retenue les différents crédos de celles-ci. L’évolution de sa direction n’y est sans doute pas étrangère. Ses silences, voire certaines de ses publications, ajoutent à cette complaisance une forme de dérive qui conforte son inféodation aux plus radicaux.

C’est ainsi que son ancien président, Roger Cukierman, a pu publier sur le site du CRIF, une tribune, certes n’engageant que lui, en date du 22 mars 2010, fleurant bon le danger que représente le ventre trop fécond des femmes musulmanes… Au-delà de la dénonciation rituelle des atteintes aux mosquées et aux cimetières, en ces temps de haine de plus en plus ouverte contre ceux et celles, français ou non, qui se réclament de l’Islam, une telle prose amène à s’interroger sur l’influence de ce mal sur le CRIF.

L’on cherchera aussi vainement sur le site du CRIF la manifestation d’une quelconque inquiétude concernant les restrictions de plus en plus fortes apportées par la droite israélienne à la liberté d’association en Israël, là aussi parce la dénonciation de la colonisation et des crimes de guerre constitueraient un danger. L’Etat d’Israël rejoindra-t-il par ce biais les détestables législations de ses voisins qui conduisent à réduire la liberté d’association ?

Quant aux libelles qu’ont dû supporter les signataires du timide mais bienvenu appel « Jcall », y compris de la part du président actuel du CRIF, ils révèlent que l’attachement naturel que tel ou tel peut avoir à l’Etat d’Israël entraîne une sorte de sidération allant jusqu’à la négation de l’évidence.

En adoptant cette attitude, le CRIF prend le risque de laisser croire qu’il y aurait une sorte de signe d’égalité entre les juifs pris collectivement ou individuellement, et la politique des autorités israéliennes. Cette double prise d’otage, qu’elle vise à interdire tout débat sous prétexte d’antisémitisme ou qu’elle vise à identifier tout juif à l’action gouvernementale israélienne, ne peut que conduire qu’à une communautarisation accrue du débat politique.

L’interdiction de la manifestation de soutien qui devait se dérouler le 18 janvier à l’E.N.S. n’est donc pas simplement une atteinte à la liberté d’expression. Elle est aussi la forme la plus imbécile de soutien à l’existence de l’Etat d’Israël. Elle est enfin et peut-être surtout en France, la meilleure manière qui soit d’attiser le repli sur des communautés artificielles mais antagonistes. »

Michel TUBIANA
Président d’honneur de la Ligue des droits de l'Homme

La disparition d'Alain Egot, militant de Louviers


« Alain Egot a disparu à 57 ans, emporté par la maladie. Longtemps délégué syndical CGT à l'usine de DVD et CD Cinram (ex-Polygram, Universal, Philips..), il avait choisi de prendre son compte à la suite du dernier plan de licenciements qui avait vidé l’usine de la moitié de ses salarié-e-s il y a 4 ans,  et s'était retiré de toute activité sociale.

Elevé dans le giron du PCF, il n’avait pas accepté la soumission à Mitterrand et avait pris ses distances dès le début des années 80. Bien avant la création du NPA, il avait eu le souci de rassembler les anticapitalistes. Il fut un des membres fondateurs  d’ « A Gauche Vraiment ! » en 1991, qui se voulait « la section de Louviers du parti de gauche et de combat qui manque encore dans le pays ». Les épreuves ne l'avaient pas épargné, lui et sa famille. Nous gardons cependant le souvenir très net des bons moments que nous avons passés ensemble, de toute cette fraternité militante, lors des fêtes d’ «A Gauche Vraiment !» (où ses talents de cuisinier brillaient particulièrement) lors des  réunions de rédaction du bulletin d’entreprise mensuel au café, sur les piquets de grève…  

Alain fut  sur nos listes municipales, il avait aussi été notre candidat AGV-LCR à l'élection cantonale de 1998, fier de son slogan: "un ouvrier, pas un notable !". Un camarade chaleureux, à l’esprit positif, plein d’humour et d’allant. C’est ainsi qu’il continuera à vivre dans nos mémoires. A Jocelyne sa compagne, à ses enfants et petits- enfants vont toutes nos condoléances fraternelles. »

Le comité de Louviers du NPA

16 janvier 2011

Le réseau Internet révolutionnaire dans les événements tunisiens

L'un des principaux enseignements des événements qui se déroulent en Tunisie est la force nouvelle et pour tout dire vraiment révolutionnaire d'Internet. Même Michèle Alliot-Marie (pas spécialement habile en déclarant que la France était disposée à aider la Tunisie à maintenir l'ordre dans ses rues) reconnaît aujourd'hui que les révélations de Wikileaks ajoutées au suicide du jeune marchand de quatre saisons se sont conjugués pour créer un climat de révolte.

Le site Wikileaks et les cinq journaux qui ont décidé de reprendre les messages diplomatiques ainsi mis au jour ont consacré plusieurs articles à la situation tunisienne. Ils ont insisté sur les messages de l'ambassadeur américain adressés au Département d'Etat et dénonçant un régime de type mafieux avec une corruption familiale généralisée autour de l'ex-président Ben Ali. C'est ainsi que la blogosphère s'est agitée et a repris les déclarations de l'ambassadeur afin de dénoncer la censure globale des médias, le blocage d'Internet et des blogs, l'impossibilité de contact par mails…Mais comme toujours le vent de la liberté s'est levé, la tempête a grossi et a tout emporté sur son passage dans l'avenue Bourguiba.

Julian Assange, promoteur de Wikileaks, aura donc son nom gravé dans la pierre tunisienne pour avoir permis l'éclosion d'une souffle majeur aboutissant à la première révolution populaire dans un pays arabe. Même si tout n'est pas réglé sur les plans institutionnel, économique et politique (loin s'en faut) en Tunisie, on apprend que des élections libres vont avoir lieu dans les six mois, que les partis interdits sont autorisés, que les exilés peuvent rentrer au pays…

Et la rôle de la France là-dedans ?  Depuis bien longtemps, les dirigeants français se sont accommodés de la dictature tunisienne. En 2008, qu'il s'agisse de Sarkozy ou de Strauss-Kahn, les relations avec Ben Ali étaient amicales et protocolaires. L'actuel directeur général du FMI a même affirmé que « la Tunisie était sur la bonne voie »…j'espère que l'idole de la gauche ne pensait pas à la voie politique ! Il reste qu'aucun responsable politique français ne peut choisir les dirigeants de tous les pays de la planète et que les relations diplomatiques obligent à des rencontres bilatérales. Rien n'oblige au zèle ou aux témoignages d'amitié.

Spéciale dédicace à Michèle Alliot-Marie

Alain Lefeez m'a adressé ce message ce matin :  « Bonjour Jean-Charles, pas besoin de tonnes d'articles pour parler de la Tunisie. Une chanson de La Fleur à la fin d'un émission d'Arrêt sur Images suffit. Avec spéciale dédicace à Michelle Alliot-Marie. »
http://www.dailymotion.com/video/xgkj8x_la-chanson-a-faire-circuler-en-tunisie_news