5 février 2011

La Cour de Cassation innocente le journaliste Denis Robert

« C'est une belle bataille judiciaire que vient de remporter Denis Robert : la Cour de cassation a annulé la condamnation en appel du journaliste, poursuivi pour diffamation par la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream.

Le 16 octobre 2008, l'ancien journaliste de Libération avait été condamné en appel pour avoir assuré, dans un documentaire sur Canal + intitulé Les dissimulateurs ainsi que dans deux ouvrages, Révélation$ et La Boîte noire, que la société Clearstream avait blanchi de l'argent sale. Il avait été condamné à payer 4.500 euros de dommages et intérêts ainsi que plusieurs milliers d'euros de frais de justice.

Clearstream avait par la suite proposé un arrangement à Denis Robert, que celui-ci avait refusé. Il avait alors formé un pourvoi en cassation. Dans un arrêt rendu jeudi, la 1ère chambre civile de la Cour de cassation a donné raison au journaliste et a cassé la décision de la cour d'appel de Paris en relevant «l'intérêt général du sujet traité et le sérieux constaté de l'enquête».

«C'est la fin de dix ans de combat judiciaire»

«C'est la fin de dix ans de combat judiciaire, je suis soulagé», a aussitôt réagi Denis Robert. «C'est une décision qui va faire jurisprudence car la Cour a reconnu qu'un journaliste pouvait commettre de petites erreurs s'il est comme moi de bonne foi et s'il couvre un sujet d'intérêt général en menant un travail difficile dans le milieu opaque de la finance», a commenté celui qui est aujourd'hui également devenu artiste peintre.

Denis Robert compte désormais demander réparation à la chambre de compensation, ainsi que des publications dans des journaux. «Et les livres, qui étaient jusqu'ici interdits, vont pouvoir ressortir», s'est-il réjoui.

En janvier 2010, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé Denis Robert lors du premier procès Clearstream, aux côtés notamment de Dominique de Villepin, et l'avait relaxé, estimant que les poursuites contre le journaliste étaient incompatibles avec la Convention européenne des Droits de l'Homme (CEDH) garantissant la liberté d'expression. »

Par Flore Galaud

4 février 2011

La Tunisie de Michèle Alliot-Marie et de Patrick Ollier


L'apothéose de la Canaille. LM Boutet de Monvel
La propension du milieu médiatique à surfer sur l’information et à n’en appréhender que l’écume se confirme une fois encore avec l’actualité de ces jours derniers. Les évènements que vit actuellement l’Égypte, pour extrêmement importants qu’ils soient, ont totalement éclipsé de la scène médiatique le pays d’où tout est parti : la Tunisie. C’est en faisant beaucoup d’efforts qu’on parviendra à trouver quelques bribes d’information sur son évolution politique au cours des jours derniers. Pourtant, passé le choc provoqué par le départ de « mon ami le président Ben Ali », comme disait certain chef d’État, le choix des personnes appelées à composer le gouvernement transitoire est de la plus haute importance et chaque nouvelle décision peut avoir des retentissements considérables pour l’avenir de ce pays.
Mais les seules nouvelles de Tunisie qui semblent intéresser nos journalistes français sont aujourd’hui celles des dernières vacances passées par les ministres Alliot-Marie et Ollier, au frais de membres du clan Ben Ali ou de ses affidés d’hier, désormais opposants de la vingt-cinquième heure. On mesure mieux ainsi le manque de discernement, l’étroitesse d’esprit, la médiocrité et l’affairisme sans bornes de cette poignée d’hommes et de femmes qui nous gouvernent. Car, pour un assez grand nombre de ces belles personnes, la seule préoccupation est non pas comme leur rang de ministres leur imposerait de servir, mais bien de se servir et de se faire servir. Leur ivresse du pouvoir est telle qu’elle ne leur permet plus d’exercer envers elles le moindre sens critique et une quelconque retenue. 

Cela les installe dans un bien curieux état d’esprit. Celui – se considérant au-dessus des lois qu’ils votent pour le commun des mortels que nous sommes –, d’un sentiment de totale impunité. Combien de temps encore allons-nous accepter sans broncher de nous faire donner des leçons de morale par ceux-là mêmes qui, dans leurs pratiques quotidiennes, sont incapables de faire preuve de la moindre exemplarité ? Ceux-là, quitte à me faire taxer de populisme, j’affirme haut et fort qu’ils peuvent tous s’en aller et qu’on ne les regrettera pas !

Reynald Harlaut 
Parti de Gauche

L'affaire Ollier-Alliot : posture contre imposture

Mon petit doigt m'a dit que Franck Gilard, député des Andelys, manifestant à l'occasion, n'avait pas apprécié le billet paru sur ce blog, hier. Cela le regarde. Quant à moi, si j'en juge par l'attitude des membres de son groupe de la droite populaire, je n'ai pas une virgule, un mot, à changer de ce que j'affirme ici depuis des mois.

L'exemple venant d'en haut, je n'ai qu'à me référer au discours du président de la République lequel s'est à nouveau emporté contre des juges et contre des policiers de Nantes, discours qui a abouti à la cessation d'activité pour une semaine dudit tribunal. Les juges et les policiers mettent en avant le fait qu'on exige toujours plus d'eux en réduisant sensiblement leurs moyens. Car c'est là que je veux en venir. Le pouvoir actuel a engagé une politique de réduction des dépenses publiques avec suppressions d'emplois et d'équipements (police, éducation nationale, justice, militaires etc.) tout en exigeant une productivité plus grande et des responsabilités au moins égales.

L'affaire de Lætitia, cette jeune fille tuée et démembrée par un « présumé coupable » (1) conduit Nicolas Sarkozy, comme d'habitude, à rechercher des fautifs dans la chaîne pénale. Ce qu'il oublie de préciser  c'est que le nombre de JAP (juges d'application des peines) de Nantes est aujourd'hui de trois quand il en faudrait quatre. Inévitablement, des choix doivent être faits par ces derniers qui aboutissent à des impasses et des dysfonctionnements. Ce n'est évidemment pas leur faute.
La une du Canard enchaîné de cette semaine

Et mettre ces juges en cause relève de l'imposture. Il s'agit d'un exemple parmi tant d'autres. Voir M. Gilard manifester contre les retards des trains ou leurs suppressions,  est une véritable escroquerie intellectuelle puisque ce sont ces mêmes députés UMP qui votent des lois visant à réduire le nombre de postes de fonctionnaires ou d'agents sous statuts à la SNCF ou à la Poste par exemple.

L'imposture est encore plus énorme quand on sait que Nicolas Sarkozy a gelé les dotations de l'Etat aux collectivités locales alors que ce dernier a transféré sur leur dos de multiples tâches et compétences sans mettre la main au portefeuille dans les proportions idoines. Et on l'entend pleurnicher en assurant que les maires, les conseils généraux et les conseils régionaux (majoritairement de gauche) doivent eux aussi limiter leurs dépenses ! C'est ce qu'on appelle se foutre du monde.

Cet état d'esprit est déplorable. Après l'affaire Joyandet (vol privé au coût exorbitant) l'affaire Blanc (10 000 euros de cigares) l'affaire Alliot-Marie montre que les belles paroles s'envolent aussi vite que l'avion d'Aziz Miled l'ami tunisien du couple Ollier-Alliot. François Fillon soutient sa collègue Michèle comme la corde soutient le pendu. Posture contre imposture.

(1) La notion de «présumé coupable» n'existe pas dans le droit français. Tant qu'elle n'est pas condamnée par un tribunal, toute personne est présumée innocente. Sarkozy avait dit la même chose de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Décidément, cet ancien avocat devenu président était surtout un avocat d'affaires.

On avait Kouchner, on a maintenant Alliot-Marie…

Michèle Alliot-Marie ment très mal. Qui va croire que son « ami » tunisien, propriétaire d'une compagnie aérienne se trouvait par hasard sur le tarmac de l'aéroport de Tunis quand la ministre française y atterrissait avec son compagnon (ministre lui aussi) et sa famille ? Qui va croire qu'il s'apprêtait, par hasard, à prendre son avion privé — seul — pour se rendre dans la même ville que notre ministre et qu'il a gentiment proposé à Mme Alliot-Marie de la prendre en avion-stop ? D'autant plus que cette dernière se rendait dans un des hôtels de la chaîne de cet ami et que depuis, ni le Canard enchaîné, ni aucun autre média n'a trouvé trace du paiement du séjour par Mme Alliot-Marie qui tarde à sortir (et à montrer) la facture.

Mme Alliot-Marie ment mal et quand on ment mal, on a beau jouer les bravaches et les meurtris, comme elle dit, on est soit ridicule, soit pitoyable. La gauche a raison de pilonner ce pilier de la Sarkozye. Elle a raison puisque l'Elysée, Matignon et bien d'autres encore, ont décidé de la soutenir dans ses embarras touristiques en Tunisie alors que depuis plus de trois semaines, la révolte avait hissé son drapeau et que Mme Alliot-Marie a reconstitué un emploi du temps totalement invraisemblable. Heureusement, les journalistes du Monde ont établi une chronologie serrée des faits et celle des affirmations de notre ministre des affaires étrangères qui, est-ce si étonnant, ne collent pas du tout.

On avait Bernard Kouchner, on a maintenant Michèle Alliot-Marie. Nicolas Sarkozy croyait avoir gagné au change. Mais à la bourse des gouvernants, les actions de ceux et celles qui dirigent la diplomatie française sont en chute libre.

3 février 2011

Il a bonne mine le député Gilard…

Un internaute de mes amis m'adresse ce texte et cette photo : « Tu trouveras dans ce mail une photo prise ce matin à la gare Saint-Lazare. Même si sa région n'est pas étrangère aux problèmes des lignes normandes, il faut quand même oser pavaner sur la parvis de la gare Saint-Lazare avec son écharpe. Ce n'est plus la droite populaire, mais la droite populiste : celle qui dénonce les services publiques qui ne fonctionnent pas alors qu'elle passe son temps à les détruire. »
En effet, que le sieur Gilard, député de son état, ose accompagner les mécontents des trains qui arrivent en retard est pour le moins cocasse. La droite populaire, groupe sectaire auquel il appartient, n'a qu'une obsession : démolir le service public, réduire les emplois de fonctionnaire voire même porter atteinte au statut comme le proposait le nouveau président du groupe UMP récemment. Ne nous y trompons pas. Si par malheur, ces gens-là devaient conserver le pouvoir cinq ans de plus, il en serait fini des services publics à la Française tout comme ils ont détricoté le code du travail et accru le stress chez tous les salariés du public et du privé.   
Légende photo : le député Franck Gilard «défendant » les usagers des transports ferroviaires ce matin devant la gare Saint-Lazare. 

2011, l’année du lapin !


Comme la galette des rois, la cérémonie des vœux du maire est un élément incontournable de chaque début d’année. Incontournable, mais pas forcément passionnant ou innovant pour les citoyens qui en attendent autre chose que de grignoter des petits fours payés par leurs impôts. C’est l’occasion pour les chevilles du maire de se parler entre elles : « Tu ne trouves pas que nous avons beaucoup enflé ces temps-ci ? » Oh ne m'en parle pas, après les régionales et depuis l’écrêtement, on ne cesse de prendre du volume… ». Quelle importance les lovériens accordent-ils à cette cérémonie ? Est-elle réellement incontournable ? Est-ce exclusivement de la promotion personnelle pour celui dont l'égo devient de plus en plus coûteux à la collectivité.
Et comme tous les ans, à quelques jours d’intervalle, les vœux du maire coïncident avec le nouvel an chinois. Les chinois entrent aujourd’hui dans l’année du lapin. Un lapin, c'est gentil, c'est mignon, et surtout docile. Dans l’astrologie chinoise, on dit du lapin qu’il s'entend bien avec tous les animaux, notamment le mouton et le porc et qu’il n’a qu’un seul ennemi… le coq !  A méditer si on n'a pas une âme de lapin ou de mouton.
Alain Lefeez

2 février 2011

STOP aux restrictions du droit au séjour pour soins !

Une disposition du projet de loi sur l’immigration prévoit de restreindre le droit au séjour pour soins des étrangers gravement malades. Comme vous le savez, un titre de séjour était jusqu’ici attribué lorsqu’un demandeur ne pouvait bénéficier d’un « accès effectif » aux traitements dans son pays d’origine. La disposition propose de retenir désormais la notion d’« indisponibilité »  des traitements dans le pays d’origine pour attribuer un titre de séjour.
 
Ainsi, si cette disposition venait à être adoptée, un étranger malade pourrait se voir refuser l'accès ou le renouvellement de son titre de séjour pour raisons médicales, si, dans son pays, il existe quelque part un traitement relatif à sa maladie. Or, nous savons qu’il y a une grande différence entre la disponibilité d’un traitement et l’accès effectif à celui-ci (pour des raisons de coût trop élevé, par exemple et donc réservé à ceux qui peuvent payer, à l’« élite »).
  Cet article remet ainsi profondément en cause le droit aux soins et n’est pas acceptable. 

Le Sénat examine le projet de loi dès le 2 février  2011.  Pour dire « STOP aux restrictions du droit au séjour pour soins », AIDES met en ligne une pétition :
http://www.aides.org/petition-stop-aux-restrictions-du-droit-au-sejour-pour-soins-873
Pétition signée par Jean-Pierre Dubois, président de la LDH.
Pour participer à cette mobilisation, signez la pétition et n’hésitez pas à la faire circuler dans vos réseaux.
 

Quand Alliot-Marie faisait la bombe en Tunisie

Michèle Alliot-Marie est une formidable comédienne. En proposant les services de la France à la Tunisie de Ben Ali en matière de sécurité, il ne s'agissait ni d'un lapsus ni surtout de formation par des professeurs de police en maintien de l'ordre ! Les rectificatifs qu'elle a passés une semaine à blablater  sur les ondes et à exiger dans la presse ne sont que poudre aux yeux. François Fillon a écrit hier à Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS de l'Assemblée nationale, pour confirmer ce qu'on savait déjà : le 12 janvier dernier soit deux jours avant le départ de Ben Ali chassé du pouvoir, Mme Alliot-Marie donnait son feu vert à l'envoi de plusieurs tonnes de grenades et de bombes lacrymogènes à une police Tunisienne répandant déjà depuis bien des jours le feu et le sang.

Mais il y a mieux ou pire. Le Canard Enchaîné nous apprend, aujourd'hui, que lors de son séjour en Tunisie à Noël dernier, avec son compagnon Patrick Ollier, Mme Alliot-Marie a bénéficié gratuitement d'une mise à disposition d'un avion assurant une ligne interne à la Tunisie, avion appartenant à un membre de la famille de Ben Ali. Ça c'est le bouquet !

Comment voulez-vous, après des informations pareilles, que le gouvernement français s'empresse de soutenir le peuple tunisien dans son combat contre la dictature et la corruption ? Quand on propose — maintenant c'est clair — l'aide des policiers français à la garde prétorienne de Ben Ali, il ne fait aucun doute qu'on souhaite voir mater la révolution en cours malgré le soutien de l'opinion internationale et notamment celui du peuple français.

Discréditée, Mme Alliot-Marie l'est aujourd'hui. Démissionnaire, il serait bien qu'elle le soit très rapidement. On voit mal une ministre des Affaires étrangères se conduire de la sorte sans être atteinte dans sa crédibilité voire dans son sens moral. Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume Sarkozyste !

1 février 2011

Le Martin Circus était de retour !

(Georges Seurat)
Je viens de lire un article d'Olivier Aubert, sur son blog. Il conteste la pompe qui a présidé à l'organisation des vœux du maire de Louviers au moment où celui-ci annonce de nouvelles augmentations d'impôts locaux. Je ne résiste pas au plaisir de publier l'article qu'un observateur attentif avait écrit à l'occasion du passage en ville du véhicule sonorisé appelant le bon peuple à partager la montagne de galette(s) convoquée aux agapes d'un soir.


 « Approchez, approchez, le Martin-Circus est de retour. Qu’on s’le dise. Spectacle total garanti. Entrez gratuitement et consommez sans payer. Entrez, entrez ! Vous en aurez pour l’augmentation de vos impôts locaux ».
 « Approchez, approchez », clame le mégaphone qui sillonne les rues de Louviers . « Approchez, approchez ! Car en plus du spectacle, vous verrez la ménagerie. Cette année, en exclusivité, venez découvrir un animal rarissime. Un spécimen unique d’une espèce menacée, une bête à concours : l’Écrêté. Nourri exclusivement au blé et aux subventions, ce chapon, d’une voracité inouïe, peut être agressif et on l’a déjà vu par le passé s’en prendre à d’inoffensifs petits poneys fourbus ».

Curieux d’en savoir davantage, nous avons interrogé un ecclésiastique local, vert d’espoir, passionné d’écologie et spécialiste des milieux naturels.
- Monsieur l’abbé, dites-nous, que savez-vous de l’Écrêté ?
- « A l’état ordinaire, y vit dans l’marais. L’marais Levernier, s’entend. C’est là-d’dans que j’l’observions. C’est dans c’t’humus qu’y gratte ses subventions. Mais c’que j’trouvions formidable avec lui, c’est qu’le pleumage change ed’couleur avec l’âge. Jeune, l’est rouge flamboyant. Adulte, y d’vient rose, tantôt rose pâle, des fois même avec des r’flets bleus ».
- Merci Monsieur l’abbé de nous avoir ainsi éclairés. Grâce à vos explications, on voit vraiment en quoi cet animal est radicalement différent de beaucoup de ses congénères.
 « Approchez, approchez !  Une seule représentation. Ne la ratez pas ! Et vous verrez le plus grand, le plus beau, le plus fort, le plus extraordinaire, le plus… » Les Zavatta, Bouglione, Fratellini et consorts n’ont eu qu’à bien se tenir. 
Les caves du Moulin résonnent encore du gargouillement des estomacs trop pleins !

Appel à la mobilisation face aux G8 et G20 en France en 2011

« En novembre prochain, la France prendra la présidence du G8 et du G20 et organisera ces sommets respectivement en juin et novembre 2011. Mais les sommets passent, et les crises économique, financière, écologique et sociale persistent. Les derniers G8 et G20 (de Pittsburgh 2009 et de Toronto 2010) n’ont apporté aucune réponse réelle à ces crises. Au contraire, tout laisse à penser qu’ils ont d’abord cherché à re-légitimer les acteurs et les mécanismes à l’origine de ces crises, tout en faisant payer la note aux citoyens.

Nous savons que les réponses solidaires et démocratiques à la crise mondiale ne viendront pas des seuls dirigeants des pays les plus riches, mais des peuples eux-mêmes et d’un G192 représentant tous les États de la planète Nous refusons de laisser aux puissants le droit d’imposer leurs solutions à des crises qu’ils ont engendrées. Nous voulons montrer que des voies alternatives existent, pour l’accès de tous aux droits humains fondamentaux, pour un partage plus juste des richesses, pour des modes de production et consommation qui préservent la planète et pour une démocratisation des instances de décisions internationales. Nos mouvements font la démonstration par leurs pratiques et leurs propositions que ces alternatives sont crédibles.

Bien que se tenant à quelques mois d’échéances électorales françaises, la portée de ces sommets est planétaire, et les mobilisations en préparation seront internationales. Le Forum social mondial de Dakar en février 2011, ainsi que les mobilisations internationales prévues d’ici juin 2011, pourront en constituer des étapes de préparation.

Nous appelons à la convergence des mobilisations à l’occasion de la tenue en France des sommets du G8 et du G20, et au rassemblement des mouvements, réseaux et organisations. Nous nous appuierons sur la diversité de leurs formes de réflexion et d’action pour exprimer des préoccupations communes et des propositions alternatives. »
Organisations signataires au 2 décembre 2010
AITEC, Amis de la Terre France, Attac France, CCFD - Terre Solidaire, CEDETIM, C <http://www.cgt.fr/> GT, Cimade,  Confédération Paysanne, CRID, Emmaüs International, France Amerique Latine, FSU, IPAM, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, Oxfam France, Peuples Solidaires, RECit, Réseau Foi et Justice Afrique-Europe, Ritimo, Transform ! Union syndicale Solidaires, Vamos !, Vision du Monde.
Avec le soutien de : Gauche unitaire, Le Parti de Gauche, Les Alternatifs, Les Jeunes Verts, NPA, PCF
International
Attac – Allemagne, Campagna per la Riforma della Banca Mondiale – Italie, CNCD-11.11.11 – Belgique, Development Interchange Network (ADIN) – Cameroun, End Water Poverty, Europe Solidaire Sans Frontières, Hemispheric Social Alliance, IBON International – Philippines, Jubilee Debt Campaign – Grande-Bretagne, La Marche modiale des Femmes , NaturFreunde Deutschlands – Allemagne, Naturfreunde Internationale, No-Vox, Philippinenbüro e.V. im Asienhaus - Germany
Projekt Farbenfroh, Recalca (Red Colombiana de Accion frente al libre comercio) – Colombie, Red de accion ciudana frente al libre comercio e inversion sinti techan – Salvador, RED Initiatives - Trinidad and Tobago, UNES (Unidad Ecologica Salvadoreña) – Salvador, WEED - Weltwirtschaft, Ökologie und Entwicklung – Allemagne, World Development Movement – Grande Bretagne

Toutes les informations : http://altermob.org/

Halte à la casse dans l'Education nationale


Une semaine après la conférence de presse donnée par la  rectrice de l’académie de Rouen , les enseignants du lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil par la voie de leurs représentants syndicaux FO et SNES avec le soutien de la PDPE de l’Eure ont réagi aux mesures qui seront mises en places à la rentrée 2011.
Sur l’ensemble de l’académie de Rouen, près de 200 postes disparaîtront dans les collèges et lycées. Pour le lycée Marc Bloch, deux postes pourraient être supprimés alors que le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter. Pour rentrer dans le cadre, cela reviendrait à avoir des effectifs d’au moins 33 élèves par classe en seconde alors que l’on sait que cette classe est déterminante dans le parcours et l’orientation  des élèves. Dans le même temps, soulignent les enseignants les heures de cours en effectif allégé sont réduites à la portion congrue en application de la réforme des  lycées.

Autre problème brûlant, le non remplacement des professeurs du fait de la suppression de postes qui ont déjà eu lieu. Les enseignants comptent sensibiliser les élèves et leurs parents lors de la journée portes ouvertes qui a lieu le samedi 5 février et ils envisagent d’autres actions de mobilisation.

Pessimistes, les Français plébiscitent le suffrage universel

Je viens de lire dans Le Monde d'hier soir une analyse du CEVIPOF sur le crédit qu'accordent (ou non) les Français aux différents partis politiques et aux élus. Ce n'est pas réjouissant. D'une manière globale, nos concitoyens se méfient de plus en plus de ceux et celles qui nous représentent. Ils sont même de plus en plus nombreux à exprimer une défiance étonnante à l'égard des élus locaux qui, jusqu'aujourd'hui, étaient épargnés. C'est dire la fracture intervenue entre les élus dits de terrain et les usagers-contribuables-habitants.

Comment expliquer ce phénomène ? Quelles vont en être les conséquences ? A l'évidence, le pessimisme ambiant et les conséquences de la crise économique et sociale ont un effet ravageur. Compte tenu des promesses de Nicolas Sarkozy — non tenues pour la plupart d'entre elles — et de l'engouement qu'avait suscité son élection sur certaines classes sociales laborieuses et moyennes, la déception est grande. Les Français n'ont pas l'impression que la politique et les politiques peuvent vraiment changer leurs conditions de vie. Ils accusent la mondialisation, l'Europe, les banques, la corruption (si mineure tout de même en France chez la plupart des élus) et ils n'ont plus envie de s'emballer ou de rêver.

Et pourtant. Ils demeurent largement majoritaires pour affirmer que le vote demeure le meilleur moyen d'influer sur leurs conditions de vie, preuve que le suffrage universel revêt une importance rare et irremplaçable. Vers qui vont aller les voix des déçus ou des personnes en colère ? Le Front national recueillera celles de ceux qui veulent secouer le cocotier sans faire tomber les fruits, mais les plus sincères et les plus responsables choisiront sans doute les représentants des partis dits de gouvernement. Il ne fait pas de doute, qu'à gauche, le PS et ses alliés de second tour seront ceux et celles qui devront changer la politique et changer de politique.


La gauche doit à la fois rassurer et protéger. Non pas promettre des lendemains qui chantent mais gérer et anticiper. J'ignore quelle sera l'attitude des Français à l'égard des primaires à gauche mais s'il s'agit de créer une dynamique, de permettre à un (ou une) leader de se révéler, de proposer un projet prioritaire en faveur de la jeunesse, de l'éducation, de la santé, de la justice, de la défense des services publics, d'un meilleur partage des richesses, du développement durable, alors oui, cela vaudra le coup de croire à nouveau en la politique.

31 janvier 2011

Julian Assange fout la trouille aux banques américaines

S'il lui arrive de se déguiser en femme pour éviter d'être repéré par les services secrets britanniques, Julian Assange n'en continue pas moins de s'adresser aux médias et de leur confier quelques secrets. Et bien qu'il soit menacé d'extradition pour avoir enfreint les sacro-saints codes protégeant les intérêts nationaux de certains pays et poursuivi pour agressions sexuelles dans son pays d'origine, Assange continue de plaider pour un accès libre des citoyens à certaines informations sensibles. Il y faut du courage moral et un goût pour le risque.

Ces informations, elles nous concernent tous. Que l'on soit Américain, Français, Tunisien…ou Egyptien. Les messages diplomatiques n'étant pas, je le reconnais, forcément destinés à tous les publics, Wikileaks pratique une diplomatie de premier degré à laquelle le bon peuple n'est jamais associée. Mais le bon peuple possède de multiples facettes. On le voit bien avec les événements de Tunisie et d'Egypte dans lesquels les réseaux sociaux et les mails jouent un si grand rôle. Assange propose un jeu nouveau, celui de la démocratie directe et informative décryptée à l'aune de journaux ayant pignon sur rue et assurant ainsi une crédibilité certaines aux informations dévoilées. (1)

Bien qu'il soit (provisoirement) mis sous l'éteignoir, Assange a promis du nouveau pour très bientôt. Cette fois, il lâchera quelque peu les basques des Etats-Unis et de ses ambassadeurs pour s'occuper de ceux qu'Arnaud Montebourg veut mettre sous tutelle parce qu'irresponsables : les banquiers. Julian Assange a promis de sacrées révélations sur les pratiques d'une grande banque américaine ce qui a eu pour effet de foutre la trouille à tous ceux qui, aux États-Unis, se sont servis amplement et goulûment, sous toutes les formes possibles de cupudité, sur le cochon de payant et le cochon de client. Ne nous leurrons pas : ces pratiques ont également cours en France et la crise de 2008 dont on ne voit pas la fin, nous a mis la puce à l'oreille. Que des états mettent la main au portefeuille pour sauver le système bancaire et se trouvent fragilisés, aujourd'hui, par ledit système est bougrement révélateur des dysfonctionnements de la société capitalisée !

Lorsque je vais, aujourd'hui, devant des élèves pour évoquer le journalisme et les journalistes, plus d'un d'entre eux me pose la question sur le rôle et l'importance de Wikileaks. Ma réponse est constante : indispensable et utile. Seuls les obscurantistes et les «sachants» y trouveront à redire.

(1) Les informations sont recoupées et vérifiées en protégeant les individus et leurs contacts.

30 janvier 2011

L'Egypte est dans la rue et la France murmure

L'Egypte est dans la rue et la France murmure. La Tunisie manifestait et Mme Alliot-Marie proposait sa science du maintien de l'ordre ! Les 74 (ou 53 selon les sources) morts de l'autre nuit vont-ils enfin conduire les dirigeants actuels de notre pays à prendre vraiment la parole pour affirmer, comme Hillary Clinton, que les gouvernants égyptiens doivent faire preuve de modération, de sérénité, d'ouverture à l'égard d'un peuple qui se réveille ? Et à condamner toute répression sanglante donc mortelle.

Malgré les immenses intérêts économiques (canal de Suez) défendus par les USA et l'occident, le président Obama appelle à l'écoute de la rue et du peuple. Il ignore pourtant sur quoi va déboucher cette révolte (révolution ?) des jeunes Egyptiens relayés par les intellectuels, les démocrates et des religieux. Il est indéniable que le rôle des Frères musulmans ne doit pas être minimisé. Qu'il faut même craindre une éventuelle République islamique à l'image de l'Iran. Mais quand le peuple est dans la rue comment ignorer ses angoisses et ses désirs ?

Mohamed El Baradaï, prix Nobel de la paix 2005, a fait ses offres de service. Bien connu à l'étranger, peu célèbre en Egypte, il a retrouvé son pays pour l'aider à sortir d'une dictature qui ne dit pas son nom. La corruption y règne, les oligarchies s'en donnent à cœur joie et Moubarak en voulant imposer son fils pour lui succéder a ouvert la boite à gifles. Que va faire l'armée ? Tout est dans sa réponse. Jusqu'aujourd'hui, elle se montre plutôt neutre. Mais que vont penser les militaires des aménagements au sommet du pouvoir ? Un nouveau vice-président ancien chef de la sécurité ? Un nouveau premier ministre ? Mais pour quoi faire ?

Le monde entier est conscient des bouleversements en cours au Moyen-Orient. La Tunisie a ouvert la voie au changement. Les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens (vite réprimés) descendent dans la rue et se révoltent contre la faim, la misère et les prix des matières premières, contre la corruption qui mine ces sociétés non démocratiques, contre des dictatures qui assurent, dit-on, la stabilité…mais à quel prix ! La France, patrie des droits de l'homme, doit délivrer son message universel : liberté, égalité, fraternité.