16 septembre 2011

Une volonté de changement et d'alternance

Le débat télévisé d'hier soir sur France 2 ne me laissera pas un souvenir impérissable. Tout de même, il faut relever trois points très positifs : seul le Parti socialiste, grand parti de Gauche, ose affronter le débat public sans filet ; les six candidats (cinq PS et un PRG) ont accepté des règles leur permettant à la fois de présenter leurs points communs et leurs différences ; la personnalité des protagonistes apparaît au grand jour avec ses forces et ses faiblesses. J'imagine qu'un jour, dans mille ans, la droite sera obligée d'y venir et de ne pas se contenter de cautionner la candidature du monarque sortant détesté, décrié, bientôt délaissé (?) faute de candidats courageux…

Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi sur ce blog, je rappelle que ma candidate est Martine Aubry. Hier soir, elle n'a pas cherché à séduire (ce n'est pas son caractère) elle a posément indiqué ses priorités et surtout n'a rien éludé de ses engagements financiers, culturels, éducatifs, fiscaux, écologistes. En titillant François Hollande sur le contrat de génération (un échec selon elle) et le nucléaire (elle veut en sortir lui veut limiter la production d'électricité) Martine Aubry s'est révélée la plus compatible pour faire un accord avec Europe-Écologie-Les-Verts dont nombre de militants annoncent d'ores et déjà, qu'ils viendront voter pour elle le 9 octobre prochain.

Justement, parlons des primaires. La fédération de l'Eure proposait une formation-information accélérée hier avant le débat télévisé. Jérôme Pasco avait préparé un power point synthétique très clair et a répondu à toutes les questions que se posent encore certains des 67 présidents des bureaux de vote de l'Eure. Il y aura quelques variantes par rapport aux scrutins républicains habituels mais à la marge. La publicité du vote, l'isoloir et le secret, l'urne et la sécurité, l'identité et l'inscription sur les listes…rien ne change sauf qu'il faudra payer UN euro pour subvenir aux besoins de l'organisation.

Nous étions une centaine dans les locaux de la fédération. Cette présence militante est un signe. Ni la droite ni certains oiseaux de mauvais augure ne devraient altérer l'organisation de ces primaires citoyennes et ouvertes signe, non pas d'impuissance d'un parti, mais de confiance dans l'expression des militants, adhérents, sympathisants qui profiteront de ce premier acte de la présidentielle pour exprimer leur volonté de changement et d'alternance.


En finir avec la fable de la dette par Reynald Harlaut


« Il n’est pas de jour à présent sans qu’on en parle. La dette. Nous serions endettés, ne cesse t-on de nous répéter, au-delà du raisonnable, hypothéquant ainsi l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Il faut donc de toute urgence nous désendetter. C’est une question de bon sens, et présentée comme cela, nous y souscrivons toutes et tous. Comme il était évident l’an passé que, vivant plus longtemps, il était normal que nous travaillions plus longtemps. Méfions-nous de ces évidences. Au XVe siècle, il était évident pour l’homme que la terre était fixe et que le soleil tournait autour d’elle.
Qu’est-ce que la dette ? Quelles en sont les raisons ? Quels sont les critères de son calcul ? Comment y faire face et comment sortir de la dictature des marchés financiers ? C’est ce que nous allons voir dans cette série d’articles.

I - Qu’est-ce que la dette ? Bonne dette et mauvaise dette

Sauf à fonctionner comme le faisaient les sociétés primitives, nous avons toutes et tous, les particuliers comme les États, besoin de recourir à l’emprunt. Pour aménager le territoire : construire les infrastructures : des routes, des ponts, des lignes de chemin de fer, produire l’énergie dont nous avons besoin, construire des hôpitaux et des écoles, etc. les États et ou les collectivités territoriales empruntent. Comme le font les particuliers pour acheter un logement, une voiture, faire de gros travaux, etc. Cet argent emprunté pour investir dans l’avenir, c’est de la dette bien-sûr, mais c’est de la bonne dette.
En revanche, emprunter pour régler les dépenses de fonctionnement ou pour assurer les fins de mois – pour les États par exemple, pour payer les traitements de fonctionnaires, ou pour les particuliers pour régler les dépenses courantes – c’est aussi de la dette, mais de la mauvaise dette.
Par conséquent, considérant le montant de la dette, il convient avant tout de distinguer bonne dette et mauvaise dette et de faire la part de chacune d’entre elles dans la constitution de la dette globale dont on nous parle. Ce qui, on le constate, n’est jamais fait.

II - Quelles sont les raisons de l’augmentation de la dette de la plupart des États au cours des dernières années ?



Lorsqu’on écoute le Premier ministre : la réponse à cette question paraît simple et de bon sens. Nous dépensons trop. Nous vivons au-dessus de nos moyens (sous-entendu nos systèmes d’éducation, de santé, de justice, etc., c’est-à-dire nos services publics coûtent trop cher). Il nous faut donc réduire nos ambitions dans tous ces domaines. C’est ce qui est fait depuis 2007 avec la RGPP (Révision générale des politiques publiques), avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Il est aisé d’en mesurer dès aujourd’hui les conséquences.

Mais, comme dans tout budget, il convient aussi d’analyser les recettes et leur évolution. Ce que se gardent bien de faire nos gouvernants. Et pour cause. Depuis plus de vingt ans, les gouvernements successifs de droite – mais de manière incompréhensible aussi ceux de gauche – n’ont cessé d’appauvrir l’État en réduisant avec application et obstination ses recettes. Ce fut par la privatisation de la plupart des entreprises nationales. Mais aussi par la distribution d’avantages fiscaux ou d’exonérations de charges qui sont autant de recettes en moins pour les caisses de l’État et des organismes ayant en charge la protection sociale. Songeons que depuis 2007, ce sont quelques 100 milliards d’euros qui ont été distribués annuellement par l’état sous forme de cadeaux fiscaux et d’exonérations de charges. Essentiellement pour les plus riches est-il utile de le rappeler. La « modération salariale », doux euphémisme pour désigner le blocage des salaires a fait le reste en déséquilibrant le système économique. C’est ainsi qu’au cours des vingt dernières années, plus de dix points de richesse produite sont passés chaque année de la poche des salariés à celle des actionnaires.

L’augmentation de la dette n’est donc pas, comme on veut à tout prix nous le faire croire, tant le résultat d’une augmentation inconsidérée des dépenses, que celui d’une diminution importante des recettes.



III - Des critères utilisés pour le calcul de la dette



Le niveau d’endettement pour chacun d’entre nous, c’est – ainsi que le calcule notre banquier –, le rapport existant entre revenu mensuel et capacité à rembourser des emprunts. Il est généralement admis que l’endettement global d’un ménage ne doit pas dépasser un tiers de ses revenus mensuels.



Pour l’État, il n’en va pas de même. Les critères de calcul sont différents. D’une part, il a été par convention défini que le niveau d’endettement d’un pays serait exprimé en pourcentage du PIB (produit intérieur brut) annuel. Ceci conduit à un taux d’endettement qui se situe actuellement pour la France autour de 80%. La dette représente 80% du PIB. De quoi nous effrayer à l’évidence. Notons au passage qu’elle se situait en 2007, avant l’entrée en fonction de l’actuel président de la République, autour de 60%. La crise a bon dos. On mesure à quel point est fallacieuse cette idée reçue que la Droite au pouvoir serait par définition la fourmi bonne gestionnaire tandis que la Gauche au pouvoir dépensière serait la cigale. D’autre part, il a été défini tout aussi arbitrairement que dans tous les pays de la zone euro, le déficit annuel des budgets nationaux ne devrait pas excéder 3%. Pourquoi 3% ? Pourquoi pas 2% ou 5% ? Tout simplement parce que lors de la définition de ces critères, le taux de croissance de l’économie européenne se situait autour de 3%. Et qu’il fallait à tout prix arrêter un chiffre. C’est de cette disposition que les gouvernements des pays de la zone euro veulent faire une règle d’or qui s’affranchirait de la souveraineté des États.

Ce mode de calcul de la dette au regard du PIB est – nous allons le démontrer – totalement arbitraire. Pourquoi ? Parce qu’il met en relation des facteurs sans rapport. Familièrement dit, il mélange carottes et navets.

De deux choses l’une si l’on veut avoir une vision sensée de l’endettement telle qu’il s’applique aux particuliers. Soit on met en regard du montant de la dette, la durée des prêts et dans ce cas il faut la considérer en rapport du PIB du nombre d’années sur lesquelles elle se rembourse. On atteint alors un endettement pour la France d’environ 12 %. (la durée moyenne des emprunts d’État est de sept années. Il faut donc multiplier le PIB par 7 pour calculer le taux d’endettement). Quel ménage français qui s’est endetté pour acquérir son logement et sa voiture ne rêverait pas de n’être endetté qu’à hauteur de 12% ? Soit on considère la charge annuelle de la dette au regard du PIB, c’est-à-dire de la richesse produite annuellement. Et dans ce cas, on constate qu’elle représente autour de 2,5% du PIB.

Il n’est pas besoin de poursuivre plus avant pour comprendre que, dans les conditions actuelles, l’endettement du pays est tout à fait supportable.



IV - Comment faire face à la dette ? Sortir de la dictature des marchés financiers


Si tant est qu’en période de crise et de récession, il faille de surcroît réduire l’endettement plutôt que de relancer l’investissement, et par conséquent finir d’asphyxier la machine économique – comme on le voit en ce moment même en Grèce –, comment y parvenir ?

Laissons de côté le cas des États-Unis qui, avec le dollar comme monnaie internationale, font supporter à l’ensemble des pays du monde la charge de leur dette en usant allègrement de la planche à billets. Le dollar est aujourd’hui de la monnaie de singe. Mais regardons plutôt le cas du Japon. Au Japon, l’endettement se situe aujourd’hui autour de 200% du PIB. Qui parle de la dette japonaise ? En toute logique le Japon – si l’on en croit nos distingués économistes et le chaos qu’ils nous promettent pour la France avec l’endettement actuel –, devrait être depuis longtemps en faillite. C’est qu’au Japon, contrairement à nos pays européens, la dette souveraine est détenue par les Japonais eux-mêmes au travers de leur épargne. Pourquoi spéculeraient-ils contre eux-mêmes ? En France, rappelons-nous car ce n’est pas dans un passé si lointain, lorsque l’État avait besoin d’argent, il émettait un emprunt sous la forme de Bons du Trésor. Nos concitoyens ayant quelques économies à placer se rendaient à leur perception et les achetaient. Au nom de quelle idéologie et sous quel gouvernement a-t-on décidé qu’il faudrait désormais que l’État se prive de cette facilité et qu’il serait dans l’obligation d’emprunter aux banques privées et sur les marchés internationaux, à leurs conditions ?

Et pour rendre incontournable ce recours aux banques privées, qui a décidé d’interdire à la Banque centrale européenne de prêter directement des fonds aux pays membres ? Aujourd’hui, la BCE prête aux banques privées à 0 ou 1% des fonds que ces dernières prêtent ensuite aux États à 3 ou 3,5% pour les mieux notés. Pour les autres, comme la Grèce, à 16 ou 18%, c’est-à-dire à des taux frisant l’usure et qui ne font que les enfoncer davantage.

Qui a donc mis en place sinon les néo-libéraux qui régentent l’Union européenne avec la complaisance des socio-libéraux ce système hallucinant qui place les États sous la dictature des marchés financiers ? Jean-Luc Mélenchon l’a dit le 28 août au nom du Front de Gauche dans son discours de clôture du Remue-méninges de Grenoble, « les marchés financiers qui rassemblent tous les spéculateurs de la planète, ce n’est pas les rassurer qu’il faut, c’est leur briser les reins avant qu’ils n’achèvent de nous ruiner et d’entraîner le monde à la catastrophe ».

Pour ce qu’il est nécessaire d’emprunter, notamment pour l’investissement, il faut abolir cette absurde réglementation, ce qui permettra à la fois de sortir de cette dictature des marchés et offrira des fonds à des taux raisonnables.



V – Pratiquer l’austérité ou partager les richesses ?


Mais pour le reste, il faut absolument s’occuper de la question des recettes. Il faut une réforme fiscale qui remette à contribution égale le travail et le capital et qui répartisse équitablement l’impôt en fonction des revenus de chacun. N’est pas très loin non plus le temps où existait en France une tranche d’impôts à 65%. Cela fera fuir les riches nous dit-on. Eh bien qu’ils s’en aillent. La richesse de ce pays, elle n’est pas comme on le croit trop souvent dans les mains de cette poignée de parasites. La véritable richesse, elle est entre les mains des hommes et des femmes de notre pays. Elle est dans le haut niveau d’éducation de son peuple et dans son intelligence. C’est lui qui a conçu et fabriqué la fusée Ariane, le TGV et construit avec le concours des autres peuples européens une industrie aéronautique capable de rivaliser avec celle du pays le plus puissant du monde. Tous ces ingénieurs et tous ces travailleurs, il suffit de les mettre au travail sur les défis que nous avons à relever pour le siècle. C’est la planification écologique d’un développement qui ne mettrait pas en péril l’avenir de l’humanité. Pour cela, il faut la volonté de l’État au service de l’intérêt général.

Pour que les choses changent, il faut avoir savoir dire non. Les Françaises et les Français qui en 2005 ont dit non au Traité constitutionnel européen sont prêts à relever le défi. À la forfaiture de ce président voyou qui a ainsi piétiné la volonté du peuple souverain, qui bafoue chaque jour les règles institutionnelles et trahit les idéaux républicains, nous devons dire stop. Ça suffit comme ça ! »

Reynald Harlaut

Front de Gauche
 

15 septembre 2011

La rentrée de l'Université populaire d'Evreux

L’Université Populaire d’Évreux est une association indépendante des institutions politiques et administratives. Elle reprend ses activités. Son programme, ses orientations et le choix de ses conférenciers ne dépendent que des décisions des membres qui s’expriment directement dans les assemblées générales ou par la voix du conseil d’administration.
Un vendredi chaque mois, de 18h30 à 20h30. Un exposé d’une heure environ suivi d’un débat sur le thème abordé. L’entrée est gratuite et ouverte à tous … Rendez-vous : Université d'Evreux, Amphi C, rue du 7eme Chasseurs, quartier Tilly.

Conférence du 16 septembre 2011 : « La psychanalyse et le mouvement psychanalytique »
Incontestablement, la psychanalyse est une des contributions majeures du XXe siècle à la connaissance de l’esprit humain. On a parlé à juste titre de « révolution psychanalytique ». Violemment remise en cause aujourd’hui par les défenseurs des « thérapies comportementales cognitives » ou du « tout pharmacie », la psychanalyse est pourtant loin d’avoir dit son dernier mot.
Présentée par Jean-Pierre Kamieniak. Psychanalyste, professeur de psychologie à l’Université de Rouen, Jean-Pierre Kamieniak a écrit de nombreux articles ainsi que des ouvrages consacrés à Freud (Freud un enfant de l’humour) et des contributions à des ouvrages collectifs.

Les Français et le 11 septembre 2001


« Après ce week-end de commémorations des attentats du 11 septembre 2001, il est intéressant de regarder ce que les Français pensent réellement de cet évènement. Pour le 10ème anniversaire des attentats du 11 septembre, l'association ReOpen911 a commandé une enquête d'opinion à HEC Junior Conseil (HEC Paris), une Junior-Entreprise classée au 1er rang de son secteur par l'Expansion en 2009 et finaliste du prix d’excellence C.N.J.I. chaque année depuis 2004. Le sondage réalisé en juin 2011 par cet organisme a été financé grâce aux donations des membres et sympathisants de  l'association. Ce sondage est riche d'enseignements sur l'opinion des Français.

Question 1 : Diriez-vous que le 11 Septembre 2001 est toujours un sujet d’actualité ?
Phénomène remarquable : 10 ans après les faits, 65% des français considèrent que le 11 septembre est toujours un sujet d’actualité. Malgré l’annonce de la mort de Ben Laden, les retraits militaires entrepris pour l’Irak et envisagés pour l’Afghanistan, les révolutions arabes et plus généralement une actualité 2011 extrêmement chargée (crise économique, Fukushima, …), les Français ne considèrent donc pas ce sujet comme dépassé.
Question 2: Pensez-vous que le gouvernement Bush ait dit tout ce qu’il savait concernant les attentats du 11 Septembre ?
Le grand reporter Eric Laurent, auteur d'une enquête approfondie sur le sujet, avait parlé du 11 septembre comme d'« un ensemble de mensonges, entouré de mystère ». Aujourd’hui, 72 % des Français pensent que l'administration Bush n'a pas tout dit sur ces événements.
Le pourcentage est encore plus élevé aux Etats-Unis même où, dès 2006, 81% de la population pensait que les membres de l’administration Bush n'avaient pas dit toute la vérité.

Question 3: Que pensez-vous de la version officielle des attentats du 11 septembre ?
58% des sondés expriment des doutes sur la version officielle, contre seulement 31% qui l'acceptent. Il s’agit d’un résultat pour le moins étonnant. Le scepticisme est majoritaire, alors même que les sceptiques sont généralement présentés de façon négative et ultra minoritaires par les médias.
Réponses aux questions suivantes:
Près de la moitié des sondés (49%) envisagent que les autorités américaines aient pu délibérément laisser les attentats se produire. Un tiers des sondés (34%) envisagent que les autorités américaines aient pu être impliquées dans la réalisation des attentats.  49% sont favorables à une enquête indépendante pour en savoir plus sur ces évènements.
Je ne suis pas surpris par ce scepticisme général car il faut avouer qu’il existe encore beaucoup de zones d’ombre dans l’enquête sur ces évènements. Sans qu’il soit question d’être pour ou contre telle ou telle théorie, il serait préférable,  pour enlever les doutes exprimés par l’opinion, que l’on donne des réponses aux questions posées par ceux qui contestent la version officielle de l’administration Bush/Cheney. Le mouvement qui conteste cette version officielle et demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur le 11 septembre est tout de même mené par des gens très sérieux et pas du tout illuminés, des ex-sénateurs, militaires, membres des services secrets, ingénieurs, architectes, pilotes, etc. »
Alain Lefeez
Source du sujet: ReOpen 911

14 septembre 2011

Non au cumul des mandats et des indemnités !

Le site d'information Mediapart auquel je suis abonné vient de rendre public, coup sur coup, le montant des indemnités « secrètes » touchées par des dignitaires du Sénat et de l'Assemblée nationale. Si les indemnités des présidents, questeurs, secrétaires du Palais Bourbon ne semblent pas excessives (encore que…la discrétion autour d'elles interroge) celles touchées par les sénateurs triés sur le volet sont franchement extravagantes. Le montant des retraites des anciens « quelque chose » au Sénat est choquant voire scandaleux. Jean Arthuis, président de la commission des finances, dit avoir découvert le pot aux roses en téléphonant au Sénat pour se renseigner sur le montant de sa retraite. Alors qu'il envisageait devoir toucher une retraite de 5 à 6000 euros, quelle n'a pas été sa surprise (affirme-t-il) en apprenant, très innocemment, qu'elle se situerait plus près de 10 000 euros !

L'exemple de Michel Charasse, notamment, ex-sénateur devenu membre du Conseil constitutionnel (à 11 000 euros par mois) fait partie de ces privilégiés dénoncés par Mediapart. Le montant total de ses émoluments dépasse allègrement les 20 000 euros ! Qui est donc ce Monsieur Charasse pour avoir droit à des indemnités pareilles !

Je comprends mieux pourquoi certains roitelets de province préfèrent conserver le bénéfice du cumul des mandats : le cumul des indemnités va avec ! Et même plafonnés, on en trouve qui alimente le budget de leurs épouses ou compagnes. Martine Aubry s'est clairement prononcée contre le cumul, Ségolène Royal en a fait autant dimanche dernier. Il faudra bien, un jour, que le législateur prenne les mesures adéquates et oblige les parlementaires, par exemple, à n'être autorisé qu'à ce mandat unique. je ne regrette pas d'avoir fait ma campagne cantonale sur ce thème : Non au cumul des mandats !

Alors même que tous les exécutifs s'apprêtent à engager des économies drastiques (à Louviers, nous demandons au maire mais vainement de diminuer la voilure) les Français ne comprendraient pas que les élus ne donnent pas l'exemple. Être élu, c'est un honneur. Être élu c'est aussi faire preuve d'exemplarité. Et dans tous les domaines. L'affaire DSK est là pour nous rappeler que les turpitudes de la vie privée se mêlent à l'avenir des hommes et des femmes au service de l'intérêt général.

Le mécano de la primaire socialiste dans les cantons de Louviers

Primaires en blanc à Val-de-Reuil (photo JCH)
Lundi dernier, Christian Renoncourt, secrétaire de la section PS de Louviers, François Loncle, député, Jean Quéré, adjoint au maire d'Acquigny, François Charmot et moi-même avons tenu une conférence de presse pour rendre publiques les modalités techniques des élections primaires organisées par le PS les 9 et 16 octobre prochains dans les deux cantons de Louviers.

Après avoir rappelé que le principe de ces primaires avait été plébiscité par les adhérents du Parti socialiste et ceux de Louviers, en particulier, Christian Renoncourt insiste sur la nouveauté du choix opéré par les responsables du plus vieux parti français. « Il s'agit d'élections ouvertes puisque ces primaires sont destinées à toute la gauche et citoyennes puisque tous les Français inscrits sur la liste électorale pourront voter les 9 et 16 octobre prochains. Il suffira pour cela de payer un euro (1) et de signer la charte des valeurs dont le texte est le suivant : « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire. »

François Loncle aussi se félicite de ce choix : « Le candidat ou la candidate, choisi(e) par un million de Français ou plus, bénéficiera d'une légitimité très forte et cela l'aidera pour entamer la vraie campagne face à Nicolas Sarkozy. Et puis, nous avons retenu les leçons des échecs de 2002 et 2007, au soir du 16 octobre, nous serons tous unis et rassemblés aux côtés de celui ou celle qui aura été désigné(e). »

J'ai précisé que ces élections avaient été validées par le Conseil constitutionnel et la CNIL. Que les préfets et les maires tiennent les listes électorales à la disposition du PS et qu'elles seront détruites quelques jours après le vote. Evidemment, toutes les opérations de vote seront publiques et pourront être observées par quiconque, qu'il s'agisse du vote lui-même ou du dépouillement. Celui-ci se déroulera aussitôt après la clôture du scrutin et les résultats seront rendus publics dans la foulée.
Ne pourront participer au second tour que les deux premiers élus parmi les candidats suivants : Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, François Hollande et Jean-Michel Baylet (PRG).

Cinq bureaux seront ouverts de 9 heures à 19 heures se déclinant comme suit : 
— Canton de Louviers-Nord
Bureau primaire 1 : Louviers (bureaux républicains 1,2, 4 et 5) avec la commune d'Incarville. Lieu de vote Gymnase Pampoule. Président du bureau : Jean-Charles Houel.
Bureau primaire 2 : Heudebouville, Vironvay, Saint-Pierre-du-Vauvray, Saint-Etienne-du-Vauvray, Andé. Lieu de vote, mairie de Saint-Pierre-du-Vauvray, président, Hubert Zoutu, maire de Heudebouville.

— Canton de Louviers sud 
Bureau primaires 1 : Louviers (bureaux républicains 3, 6, 7 et 8) Pinterville et La Haye-Le-Comte. Lieu de vote, Louviers (Gymnase Maxime Marchand). Président Smaïl Chibane.
Bureau primaires 2 : Acquigny, Amfreville-sur-Iton, Hondouville, Mesnil-Jourdain. Lieu de vote, Acquigny (cantine des écoles) président, Jean Quéré.
Bureau primaires 3 : Quatremare, Crasville, La Vacherie, Surville, Surtauville, La Haye-Malherbe et Montaure*, président Guy Portier.

(1) Un euro pour financer l'organisation.
* Montaure appartient au canton de Pont-de-l'Arche mais pour des raisons de commodités, cette commune a été rattachée à Louviers sud.
 

12 septembre 2011

Pour mieux gagner en 2012… ne pas attendre 2012 !

Sans surprise, la droite a avalisé à l’Assemblée et au Sénat le plan d’austérité de Sarkozy-Fillon. Alors que le cas grec démontre l’échec des plans d’austérité qui compriment davantage la consommation et les recettes de l’Etat, le gouvernement engage la France, à la suite des autres pays européens, dans un plan de réduction du pouvoir d’achat qui menace toute politique de relance économique.

Se soumettre aux agences de notation et aux marchés financiers, c’est aggraver la facture tout de suite et aussi celle de demain.

La forfaiture de ce gouvernement, c’est de vouloir nous faire croire qu’en comprimant les dépenses, en taxant la consommation, cela satisfera les marchés. C’est ne pas comprendre que les capitalistes financiers, notamment les actionnaires des banques et des assurances, ne sont pas seulement obnubilés par le remboursement des dettes des États. Ils le sont tout autant par les menaces de récession, les rendements jugés insuffisants de leurs opérations spéculatives. Chercher à satisfaire les spéculateurs, c’est accentuer la paupérisation d’une partie de la population mais c’est aussi encourager les « marchés » à demander plus.

Ne pas attendre 2012 !

Parmi les salariés, la colère couve. C’est la même qu’au moment du mouvement des retraites il y a un an. A une différence près, c’est que l’intransigeance du pouvoir sur les retraites a entraîné chez certains une forme de démobilisation, qui peut coûter cher. L’addition des coups est cumulative. Sans coup d’arrêt, la situation sociale et économique -globalement et pour chacun- sera pire à la veille de la Présidentielle qu’aujourd’hui.

En septembre 2010, pour plus de 70 % de la population, il était acquis qu’il fallait faire obstacle à la réforme des retraites, qu’un autre partage des richesses était possible. En septembre 2011, la crise boursière, financière, économique domine le discours médiatique. Le discours sur l’équilibre des comptes, le remboursement de la dette et la réduction des dépenses sociales est omniprésent. Alors que les dirigeants de la gauche devraient proposer, au contraire, d’accroître les recettes en augmentant la pression fiscale sur les plus riches, certains ont mis les pouces et se déclarent favorables à la fameuse «  règle d’or  » ! En revanche, les grands médias s’abstiennent de souligner que Martine Aubry n’a pas cédé à ce discours ambiant. C’est pourtant décisif pour ouvrir une alternative.

Mobiliser dès maintenant !


Pour que la colère puisse s’exprimer et pouvoir de nouveau déferler, il y a besoin d’agir. La bataille des idées est essentielle, celle pour l’unité (des syndicats, de la gauche) est tout aussi urgente. Oui, bien sûr, en 2012, il faudra faire payer à la droite toutes ses attaques  ! Mais cela se prépare aussi, dès à présent, sur le terrain des luttes sociales.

 Le fil rouge c’est la nécessité d’un autre partage des richesses. Le plan de rigueur est injuste car il ne taxe pas les riches, mais les pauvres  ! 200 millions d’un côté, des milliards de l’autre  ! Du fait de ses divisions, la droite a été obligée d’amender son plan sous pression de différents lobbies. C’est un élément de faiblesse que tout le monde a vu. Si nous, nous sommes unis nous pourrons remettre en cause les mesures contre les salariés. C’est la leçon à en tirer.

 L’unité syndicale à tous les niveaux est à construire  : de l’entreprise, de la localité au plan national professionnel et interprofessionnel. Car se lamenter sur le peu de chances de déboucher des réunions intersyndicales de sommet ne suffit pas. Sur le terrain l’élu CFDT, FO, FSU, CGT, Sud ou Unsa est confronté à la même réalité : des salariés qui voient leur pouvoir d’achat rogné. Ensemble ils peuvent s’exprimer contre la hausse des mutuelles, l’élargissement de la CSG, la taxation de l’épargne populaire en exigeant le retrait de ces mesures. Ensemble ils peuvent exiger le maintien du pouvoir d’achat des salaires en chiffrant ensemble les revendications.

 La gauche a mieux à faire que de disserter sur la règle d’or. Elle peut se réunir dans les localités, les départements comme au plan national pour exiger le retrait du plan de rigueur et l’ouverture d’un débat public sur les mesures d’urgence sociale à prendre sur le logement, la santé, les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics à commencer par l’éducation nationale contre les fermetures de classes et les suppressions d’emploi.

Luttes sociales ET primaires citoyennes


En cette rentrée, il faut à la fois mobiliser sur le terrain social (ce qui est toujours un bon moyen de faire reculer un Front national toujours en embuscade) et préparer activement les primaires. Les primaires citoyennes sont un élément du rapport de forces pour gagner en  2012  !

Tous les électeurs de gauche sont concernés par les primaires citoyennes, quel que soit le candidat pour lequel ils voteront au premier tour des présidentielles. Car il ne s’agit pas seulement les 9 et 16 octobre de choisir le candidat des socialistes du premier tour, il s’agit aussi et surtout de choisir la personnalité candidate du rassemblement de la gauche au second tour !

Plus les électeurs de gauche seront nombreux à participer aux primaires des 9 et 16 octobre, plus l’avertissement sera fort pour Sarkozy et ses alliés  du  MEDEF  !

(communiqué de Démocratie et socialisme)

11 septembre 2011

A Val-de-Reuil, on répète avant le grand jour

Yves Léonard, Marc Antoine Jamet et Leslie Cléret ont voté…
La section socialiste de Val-de-Reuil, en collaboration avec la fédération de l'Eure du PS, a organisé hier samedi une rencontre destinée à lancer les primaires qui auront lieu les 9 et 16 octobre prochains. Alors même qu'un sondage paru dans le JDD, aujourd'hui, laisse penser que les Français vont être nombreux à vouloir désigner le ou la candidat(e) du PS aux prochaines élections présidentielles (M. Baylet ne faisant que de la figuration) il parait évident que les modalités pratiques du vote demeurent encore largement mal connues.

Hier, à l'Ile du Roy, un bureau témoin permettait à certains grands élus de l'Eure de s'exercer en choisissant qui Léon Blum, qui Rosa Luxemburg, le bureau type disposant de la charte des valeurs à signer (et si un électeur se présente et refuse de la signer ?) de l'euro à payer pour financer les frais d'organisation (certains maires de droite font payer la location des salles !) des différents bulletins…

La section de Louviers organise, demain, une conférence de presse, pour faire savoir aux électeurs désireux de prendre part au vote le nombre de bureaux ouverts dans les deux cantons de Louviers, leur emplacement, et les horaires offrant à chacun la possibilité d'exercer un choix réellement nouveau puisque la primaire socialiste est organisée pour la première fois dans l'histoire de ce parti. Je rappelle que les six candidats sont Ségolène Royal, Martine Aubry, François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg (tous et toutes PS) et Jean-Michel Baylet (PRG).